par Maxos » Mer Août 10, 2011 11:11 am
La dépression est sinueuse, elle te prends lentement mais surement et t'emmène dans des retranchements que tu ne connais pas. Petit à petit, tes émotions t'envahissent, la colère fais surface, l'incompréhension te ronge, le trop plein de tristesse te submerge. Tu ne contrôle plus rien, ni ton esprit, ni tes pensées. Tu te sens seul dans ces moments là, comme seule compagnie ton désespoir. Tu pleures toutes les larmes de ton corps, c'est tellement douloureux que tu es plié en deux. Une fois la crise passé, tu te sens mieux, mais le poids de cette souffrance est toujours là. Tes pensées t'empêchent de réfléchir, d'agir et réagir normalement. Tu fais les cents pas à essayé de comprendre pourquoi. Tu te regarde dans le miroir et tu te demande ce qui se passe, ce qui t'arrive.
Tu te vois changer physiquement, cela fait peur. Tu es content, plus de ventre, mais presque la peau sur les os.
De nombreuses personnes t'entourent, mais tu te sens tellement seul. Tu vois du monde dans la rue, tu croises des gens, mais ce sentiment de solitude te rappelle qu'il n'y a que toi qui vis ça.
Un mal de dents passe avec un paracétamol, mais la tristesse, la peine te fait mal et ne passe pas aussi facilement, il ne suffit pas de prendre une aspirine pour que ça passe.
Le plus difficile c'est de se demander comment faire pour s'en sortir, jusqu'où je vais aller dans l'autodestruction. Les amis sont désemparés face à cette souffrance invisible, elle est incompréhensible, elle fait peur car elle ne se voit pas, mais ton entourage voit bien les dégâts que cela provoque.
Tes passions deviennent presque un moment de supplice. Tu vas au cinéma, mais tu es tellement mal, que tu n'attends qu'une chose c'est de sortir de la salle et renter chez toi et enfin te retrouver seul pour lâcher cette souffrance, car si on te voyait comme ça, on appellerait les pompiers. Le travail, n'est même plus un prétexte pour garder la tête hors de l'eau, bien au contraire. La musculation, oui tu as envie d'en faire, pensant décharger toute cette douleur, ce trop plein d'énergie, mais comment faire pour se concentrer sur des objectifs quand toi-même tu ne sais pas où tu vas.
Tu vas voir le médecin, car là tu sens que ça déconne grave. Tu as des idées noires, tu penses à la mort dans les moments de douleur. Ce serait presque la seule solution pour ne plus souffrir. Mais qu'est-ce qui fait aussi mal? Je sais où j'ai mal quand je me tords la cheville, je sais où j'ai mal quand je me cogne le coude. Mais d'où vient cette douleur aussi profonde en moi, qui ne préviens pas et qui envahit tout mon corps, mon esprit? La soupape de sécurité sont les larmes qui sortent en torrent, tu te plie en deux pour pouvoir tout sortir. Il ne faut pas qu'il reste une once de souffrance au risque d'être encore plus mal. Alors tu pleures, tu pleures jusqu'à épuisement et tu espère être soulagé.
Allez, tu prends des antidépresseurs pour faire face à ce désarroi. Au bout de quelques jours tu sens que ça va un peu mieux, alors pour combler le vide que tu as en toi, tu dépenses ton argent, tu t’amuses. Tu sens que ça va mieux, mais il y a toujours ce mal qui te guettent, qui se tapis dans l'obscurité de ton corps. Tu le sens que ça peut revenir... Alors tu te bats, tu recommence quelques activités, retours dans les salles de cinéma, dans les magasins, tu recommence le sport. Mais quelque chose à changer en toi. Une blessure encore ouverte. Alors tu prends ton mal en patience, au moins tes larmes te fichent un peu plus la paix, tu contrôles mieux tes émotions voir tu arrives à les dominer. Mais il existe toujours cette fragilité. A certain moment la déprime te guette, mais tu fais ce qu'il faut pour faire face. Un jour, tu as un déclic, et là tu sors enfin la tête hors de l'eau, et tu respires. Tu rencontres les bonnes personnes, et tu évites les mauvaises. Ensuite, tu essaie de reconstruire ce que tu étais avant, mais tu sais qu'au fond de toi tu ne seras plus le même, car une personne à détruit quelque chose en toi mais tu sais aussi que tu en ressortiras plus fort de cette épreuve. Mais oui, comme toutes les cicatrices, des fois elles te rappellent que tu as vécu quelque chose de difficile, et heureusement qu'elle est là pour le rappeler, car oublier un tel drame pourrait être dévastateur le jour où il ressort dans les pensées.
Il n'y a que toi qui pourra sortir la tête hors de l'eau, car on pourra te dire tout ce qu'on veut, et ça part d'un bon sentiment, mais les gens ne savent pas ce que tu vis. Tu sais, ce qui m'énerve le plus, c'est les conseils des gens qui te disent fais ci, fais ça, sort, va voir des gens....Vas au cinéma, continues de travailler. Et toi tu es là entrain te dire : Ils sont drôles, bien sûr que j'aimerai faire tout ça, mais ma souffrance m'en empêche, elle m'emprisonne, s'empare de mon esprit. La fatigue physique et mentale est telle que je veux être seul. Tu sais ce qui a été terrible c'est ce sentiment de solitude. Tu es seul face à ta souffrance, tu te sens seul tout court et pourtant tu es entouré par les amis, la famille, les gens.
Il ne reste que les pensées de suicide…
Je ne pense pas m'en sortir, je me dis que ma vie est foutu, je ne vaux rien, on m'a détruit, comment remonter la pente quand on est au fond du gouffre ? Mais l'instinct de survie est plus fort que moi... !