La Vague à Lames, taverne de l'Ecole Militaire Russe

[Evenflow]

Comme tous les matins, le général Evenflow accomplissait sa séance de voga, une discipline rendue nécessaire par le poids des ans. Un subtil mélange de mouvements et de respirations, ponctué d'ablutions du gosier à l'aide d'un breuvage translucide. C'est le moment que choisit Hanna pour se manifester :
Y z"arrivent !!!

Un rien surpris, le Commandant de l'Ecole Militaire Russe empoigna son armement toujours à portée.
Qui ça ? Les Franzkis ? Ils n'ont pas eu leur dose de coups de sabre ?

Non, les jeunes recrutés par le Tsar pour la nouvelle campagne.

Ah... Je ne sais pas si c'est mieux... Bon, préparons-leur un accueil digne. Tu rallumes le feu, ils n'ont pas l'habitude de dormir sur le sol par -20°. Va chercher les fusils qu'on avait pris à Balaklava. Vérifie qu'il y a des baïonnettes. Et pour ce soir, tu prévois un spectacle de danse du ventre avec ta compagnie de voltigeuses.

Hanna était déjà repartie, elle n'avait pas besoin d'en entendre plus, elle connaissait le programme par coeur.

Evenflow mit un peu d'ordre dans la tente qui faisait office de taverne. Il remonta la pompe à vodka. La poignée était vermoulue, mais le mécanisme fonctionnait. Il mit la main sur un bon de commande et commença à le remplir. A l'EMR, l'intendance ne suit pas, elle précède. Et la première demande d'affectation arriva.
Lieutenant Alexandre Kouliakov

J'ai connu un Daniil Kouliakov qui était tonnelier sur les bords du Don. Un sacré joueur de piano. Il avait six doigts à une main et quatre à l'autre. Il s'était sectionné un doigt au boulot et le médecin lui avait recousu sur la mauvaise main. J'me souviens de ça. C'est peut-être de sa famille.

[Fredo]

balaklava? hum...soit les cosaques ont quitté le don et son passés par la crimée, soit je n'ai pas le souvenir que nos armées soient passées par ces territoires lors de la campagne de russie de 1812...
Peut être une prémonition russe?

[Evenflow]

Pendant qu'il rédige les missives de la journée, Evenflow entend bien que ça gâtouille sous les fenêtres de la tente.

Alors, Lieutenant Loris, c'est fait. Le jeune Pauliukonis, maintenant.
Hum... j'ai connu une certaine Paulina Konisheva. Une lavandière à la Deuxième Division de la Garde. Elle astiquait les tenues. Je me souviens, un jour, Vlad Petroiv avait embroché une compagnie entière de cuirassiers, son uniforme était tout rouge. Elle avait réussi à le ravoir !!! C'est ptêt un descendant.

[Pauliukonis]

Un jeune officier subalterne se tenait au garde à vous à l'entrée de la tente du général Evenflow. Son uniforme neuf et impeccable indiquait à tous qu'il n'avait pas encore servi sous les drapeaux. En marchant jusqu'à la tente, quelques vieux soldats s'étonnaient rieurs de voir que cette bleusaille commanderait bientôt des troupes. Imperturbable, l'officier tenait à se présenter personnellement à son commandant.

- Mes respects mon général! Sous-Lieutenant Modestas Pauliukonis à votre service.
Paulina Konisheva? Jamais entendu parler mon général. Je suis Lituanien, sujet du Tsar depuis le troisième partage de Pologne en 1795. J'étais encore un jeune enfant. Mes troupes seront bientôt prêtes à servir sous votre commandemant.

[Dimitri Poliakoff]

Dimitri Poliakoff montait aux front à la tête d'une section de dragons. Il prit quelques minutes pour s'enquérir de l'enthousiasme des cadets, future relève de l'armée russe. Ce qu'il voyait l'impressionnait fortement et il se disait que l'ennemi français affronterait d'ici peu forte partie. Au moment de partir il tendit une bourse au Général Evenflow.

Tenez mon ami, voici 1100 pièces d'Or sorties de la caisse de l'Armée du Maréchal. Avec cette somme vous pourrez mieux équiper vos cadets.

Sur ce, il piqua des deux pour rattraper les dragons qui disparaissaient déjà au loin.

[Alexandre Kouliakov]

Arrivé à la tête de ses hommes avant Pauliukonis, le Sous-Lieutenant Kouliakov n'avait pas d'excuses pour un tel retard. Malgré l'annonce du général quant aux festivités du soir, il fallait dire que le jeune officier avait voulu voir de ses propres yeux la source du relâchement de ses hommes et la vue d'une cinquantaine de jeunes femmes aussi courageuses et professionnelles que leurs homologues masculins avait de quoi impressionner, et faire tourner la tête. Il se ferait excuser par une bonne bouteille de vodka ramenée dans ses bagages voilà tout. Ainsi ce fut avec la dite excuse à la main qu'il vint se présenter à la taverne improvisée.

"Здравствуйте Генерал ! Je vous prie d'excuser mon retard, des problèmes de discipline parmi mes hommes ont requis mon attention mais j'ai apporté de quoi me faire pardonner, une bouteille de Pauliakov triple distillée pensez-vous bien. "

[Evenflow]

Evenflow engourdit les pièces d'or et sortit deux verres de sa poche.

Approchez, Lieutenant, ne soyez pas timide. Goûtons cette cuvée de Pauliakov. Vous savez que le résultat d'une campagne découle en grande partie de la qualité du breuvage servi aux troupes.

[Evenflow]

Mais c'est que le Lieutenant Kouliakov, pendant ce temps-là, n'était pas venu pour beurrer des tartines avec du suif. Deux assauts des plus sauvages sur des bandes de miliciens sans foi ni loi.

Lieutenant, c'est ma tournée !
Un de ces jours, nous vérifierons quand même que vos fusils peuvent expulser du plomb. Pour vos baïonnettes, aucun doute n'est permis.

[Alexandre Kouliakov]

Tout à l’euphorie de sa première victoire au combat le jeune officier était sur un petit nuage alors que les tapes de félicitations pleuvaient sur ses épaules. Un verre de vodka fraîchement tiré de la pompe du Général à la main, il répondit avec un grand sourire après quelques jours instants.

"Maintenant qu'elles ont goûté au sang, il va être difficile de les ranger au fourreau Général et j'attends déjà le prochain assaut avec impatience. Les Franzkis apprendront à craindre les cadets de l'EMR !"