Journée au coin du bar...

Pour parler de tout mais surtout de rien

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Journée au coin du bar...

Message par vétéran Dimitry Sa1 » Sam Août 25, 2007 10:36 pm

La journée était grise, froide et humide, calme, brouillardeuse et morne. Les conversations, à la taverne, se résumaient comme d'habitude à des monosyllabes péremptoires grommelées devant un feu malingre. Puis la bruine s'est installée, tirant hermétiquement les rideaux du monde. Les rues sales et boueuses proches de la taverne étaient prises d'assaut par des silhouettes grises et brunes, têtes rentrées dans les épaules avec un air de chien battu.
C'était un jour pourri, rongé jusqu'au trognon par le ver de la morosité. Les frères Sarlov étaient assis devant le comptoir, buvant comme à l'accoutumé un énième verre de Vodka. Ils dévisageaient les Russes et les Français présent et se demandaient lesquels devaient-ils mépriser le plus : les russes qui étaient soumis à un tsar dirigé par la noblesse qui avait pactisé avec les bougres d'anglais ou les Français mené par un homme charismatique mais avide de victoire et de pouvoir. En tout cas, maintenant qu'ils avaient quitté le bivouac Cosaque pour changer un peu d'air, ils étaient entourés par des déchets.


"- Qu'est ce qu'on fait là Dimitry, a grogné Piotr. On aurait été aussi bien avec les autres.
- Je voulais changer d'air simplement et puis je suis certains que d'autres Cosaques nous rejoindrons. Là où il y'a de la Vodka, le Cosaque viendra..."

La dernière réplique de Dimitry le fit sourire, cette phrase bien qu'anodine collait parfaitement aux Cosaques : leurs outres étaient toujours remplies et rares sont celles qui ont déjà contenu de l'eau... Les minutes s'égrainaient et les verres se vidaient mais aucun mouvement n'était à signaler dans la taverne. Tout ceci intrigua Piotr.

"C'est un lieu de recueillement ici ou c'est le temps qui influe sur votre moral?"

Un regard à gauche, puis un à droite : rien!! Piotr s'asseya en avalant un énième verre de Vodka et patienta en espérant que quelqu'un allait donner signe de vie.
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Message par vétéran Antoine de Froiss » Dim Août 26, 2007 11:35 pm

Depuis six mois, les combats demeuraient inlassablement les mêmes scénarios opérés pour la conquête de quelques lieues, qui étaient vite récupérées par l'ennemi. La veille n'était pas pire que le jour suivant, mais guère mieux non plus. Tout n'était qu'un vaste carnage où l'homme ne valait pas plus que la piétaille ou la mitraille, crachées à tout va, sur un ennemi qui ne cessait de croitre en nombre et où l'inexpérience montrait que l'enrôlement se faisait aussi chez de plus jeunes hommes, voire même quelques femme, aussi rares fussent-elles.

A force d'enrôler de plus en plus de personnes inadéquates pour cette guerre, les deux Empires finiraient pas se tuer l'un et l'autre dans une lutte d'usure où la démographie compterait plus que tout et même le militaire. Du moins, c'était l'avis du Major de Dare, qui, bougon comme à son habitude, faisait son apparition chez le "Teuton", accompagné de ses adjudants et de quelques gendarmes d'élite.

Il pestait constamment. Pour lui, rien n'irait jamais tant que cette guerre ne serait pas fini. Parfois, on espérait même qu'une balle vienne se loger dans sa caboche pour qu'on ait enfin la paix, mais il semblait être dans les bonnes grâces du Seigneur qui pour l'heure, le préférait au milieu du champ de bataille plutôt que dans un lieu plus reposant, comme le Paradis.

Camille, le jeune sous-officier en charge des pièces d'artillerie du bataillon, avait trouvé une table assez grande pour contenir tout le beau monde. Il arborait une petite moustache lissée, qu'il prenait bien souvent le temps de plisser entre un pouce et un index appliqués. Ce soir ne dérogerait pas à la règle car à peine fut-il installé que déjà il s'amusait ainsi avec les longs poils recourbés à leur extrémité.

La tablée devait sans mal être la plus haïe de toute la Taverne et les regards des officiers français se firent peut-être plus durs que ceux de l'adversaire, ceci était d'une logique surprenante, et Pierre-Marie était des plus gênés vis-à-vis de son supérieur. Mais ce dernier semblait s'en ficher éperdument, ou bien feignait d'être touché par les sifflements de mots peu appréciables venant d'un peu partout dans la taverne, à son égard.

Chose amusante pour lui seul, il était rare qu'un officier ne vienne de lui-même dire ce qu'il avait sur le coeur. Voilà ce que l'on appelait la franchise de l'armée française. Cependant, bien décidé à animer un peu la soirée, Antoine qui venait de réciter une poésie de Provence à un des gendarmes, interpela Alexander derrière le comptoir.

" Hey, Alexander ! Apporte-nous quelque chose à boire.. "

Puis sans attendre, il poursuivit.

" Comme d'habitude pour le Major, pour moi-même et pour Pierre-Marie. Bref, à force, tu sais qui bois quoi. "

Anthelme, dont le catogan s'agitait dans l'air comme la crinière d'un cheval, porta son attention sur deux russes... Non, sur deux cosaques qui étaient en pleine discussion. La distance qui les séparait ne permettait de comprendre ce qu'il se disait et peut-être parlaient-ils dans leur propre langue.

Cosaque ! Ce nom était l'équivalent européen pour celui plus oriental de Mamelouk. Non pas les égyptiens qui s'étaient convertis à l'Islam voilà plusieurs siècles et qui devinrent des dynasties, mais les premiers cavaliers se battant pour leur propre liberté, eux esclaves ou fils d'esclaves. Certains avaient été transportés vers le Maghreb depuis les terres slaves, grecques voire même de Russie méridionale, au niveau des plaines du Kipchak. Peut-être que les cosaques et les mamelouks avaient un quelconque lien.
Pris dans ses pensées, l'Adjudant resta ainsi plusieurs dizaines de secondes à voir, sans vraiment les regarder, les deux cosaques parler dans leur langue -ou du moins, c'est ce qu'il en avait conclu- risquant même d'être repéré par ces derniers.


___
(désolé si c'est pas terrible, je suis un peu out mais je voulais me coucher en me disant que ce topic avait reçu une réponse.)
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Message par vétéran Timéon Tidus » Dim Août 26, 2007 11:47 pm

Tidus entra avec ses adjudant Diestel et Delacroix. A la vue d'encore plus de gendarmes que la taverne ne comptait déjà les regard de beaucoup s'assombrit encore plus que l'habitude.

"Hola Alexander trois bière bien mousseuse à la table habituel!!"

Tidus salua ses collègue et amis de la gendarmerie en particulier le major De Dare avec lequel il discuta rapidement en passant, et alla s'assoir avec ses adjudants à sa table préféré.
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Message par vétéran Davoust » Mar Août 28, 2007 2:44 pm

Entre alors un Sous-Lieutenant au bicorne troué, à la veste déchiré, aux souliers massacrés et à l'uniforme si décousu qu'il laissait entrevoir des cicatrices encore mal refermées. A la vue de ces supérieurs, la honte monta en lui, il trouva tout de même le courage de venir les saluer. Il s'assis ensuite à l'écart pour ne pas les gêner, puis il commanda un maige repas ainsi qu'un verre de bière.
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Message par vétéran Habramovitch » Mar Août 28, 2007 2:57 pm

la porte s'ouvre et 2 hommes apparaissent l'un s'adresse a l'autre d'une voix assez forte comme si il etait chez lui. Le faite qu'il pouvait gener les autres ne lui avait pas traversé l'esprit


- Bordel Habra, noon! On perd du temps là!!

- Juste un verre Pablov après on y va

- Ils vont nous attendre au Bivouac! On aurais dû rentrer y a 2 jours de permissions...

- Et alors! ils 'ont rien a me dire et en plus ils s'en foutent! Ils penserons surment que je suis plein comme une barique!! AHAHAH

- AHAHAHA t'as pas tort... mais dépéchons nous! on a des grenouilles a deguster!

....



les 2 hommes continuerent leur discussion a voix haute...
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A sauvé 3 fois l'Honneur Russe en ramassant leur drapeau.
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Message par vétéran Berner von Pommern » Mar Août 28, 2007 3:47 pm

De passage à proximité de la taverne, Friedrich Berner von Pommern n'avait pas eu vraiment de mal à convaincre Karl Völz, son adjoint, d'aller prendre un peu de repos et surtout quelques bières. Cela faisait maintenant plusieurs mois qu'ils avaient quitté le pays et n'avaient pu en goûter une seule. C'était donc l'occasion de s'offrir un petit plaisir. Et puis, Piotr lui avait annoncé être présent ce soir-là en compagnie de son frère. Autant profiter de ce moment pour parler tranquillement sans les bagarres incessantes de la taverne (ou plutôt de la ruine servant de taverne) du régiment.
L'officier prussien fit son entrée accompagné de son adjudant et quelle ne fut pas la surprise des deux hommes en voyant que la salle était avant tout remplie d'officiers français. Un grand silence s'était fait dans la salle à leur entrée dans la taverne. Les français dévisageaient les nouveaux arrivants et les deux hommes se regardèrent craignant que leur nationalité soit reconnue. Après tout, la Prusse était occupée par cette armée qu'ils combattaient maintenant en Russie. Le Roi Friedrich-Wilhelm était lui-même en exil auprès du Tsar. Les espions français avaient bien dû rapporter la présence de troupes étrangères parmi les armées russes, mais Berner von Pommern jugea qu'il n'était pas nécessaire d'étaler au grand jour leur nationalité.
Fort heureusement, ils aperçurent rapidement les frères Sarlov et se dirigèrent vers leur table. Après s'être rapidement salués, Berner von Pommern engagea la conversation en russe:


Piotr, Dimi, je sais bien qu'il s'agit d'un lieu neutre, qu'il y a de la très bonne bière, mais vous auriez pu évité de choisir un bouge rempli de ces maudits français. Notre présence à vos côtés est à nos risques et périls et si nous nous faisons prendre, nous risquons le peloton d'exécution et la saisie de nos biens en Prusse. Nous ne voudrions pas être découverts.

Piotr se voulut rassurant et répliqua:

Ne t'inquiète pas Friedrich. Ces cochons de français ne tiennent pas l'alcool. Après quelques verres de vodka, il ne sauront même plus faire la différence entre un russe, un ukrainien ou un prussien. Et puis Alexander est de notre côté, il ne leur sert que des bières améliorées... deux verres de vodka dans chaque verre de bière. Ils ne résisteront pas à ce rythme. J'imagine que vous voulez prendre une bière?

Piotr fit signe au tavernier de venir à la table. Puis Berner von Pommern lui parla discrètement en allemand:

Vier Biere mit Schnapps. Meine Freunde kennen nicht den unglaublichen Geschmack unserer Biere.

Heureux d'entendre à nouveau parler allemand, Alexander répondit avec un grand sourire à l'officier prussien et un clin d'oeil complice:

Sofort Herr Leutnant.
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Message par vétéran Spendz » Mar Août 28, 2007 4:44 pm

Spendz entra dans la taverne,pour voir si des cosaque n'avait pas resister a la tentation d'un verre de cosaque...tout comme lui.

"-Ahh.Mais amis, sa fait plaisir de voir que je ne suis pas seul au milieu de tous se foutoir.Je vais pouvoir prendre mon temp et beaucoup de Vodka."
Il jeta un rapide coup d'oeil dans la salle pour se rendre compte que le nombre de russe frequentent cette etablisement se resumer presque a Zero.
"-Bien, Pas de Russe mais beaucoup de grenouille sa promet.Du moment qu'ils aimes faire la fête autant que nous sa nous va."
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Cosaque Pour Toujourd.
Vive la liberté.
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Message par vétéran gonsague1 » Jeu Août 30, 2007 11:10 pm

Le sous-lieutenant entra dans la taverne et s'assit dans un coin près du feu.
Bonjour messieurs, tavernier!? un Kir pour moi.
Charles de Gonsague
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Message par vétéran Davoust » Ven Août 31, 2007 10:47 am

Davoust leva les yeux vers le nouvel arrivant qui à ses manières et sa voix était sans nul doute une nouvelle recrue enthousiaste et qui de tout évidence n'avait pas encore vu le front et les désolations qui s'ensuivent ...

Holà, bonjour ami. Cela fait du bien de voir des têtes fraîches en taverne ! Comment vas-tu ? Quelle misérable infortune t'a conduit en ces lieux puants de vodka ?

Viens t'asseoir que nous en discutions.
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Message par vétéran gonsague1 » Sam Sep 01, 2007 12:04 am

Le sous-lieutenant se leva et alla s'asseoir aux cotés de son confrère.
Je ne vous avais point remarqué excusez-moi, je me présente, Charles de gonsague Marquis de mont-verdet et sous lieutenant du 12ème de cuirassier.
il fit une révérence et s'assit.
Ecoutez cela peut paraitre étonnant mais figurez-vous que je suis arrivé ici par hasard, je me promenais avec mon aide de camps quand j'ai apercu cette taverne et j'ai decidé d'y entrer.En tout cas je ne suis pas deçu puisque vous etes là et en ce moment pouvoir parler à un officier calmement est très rare.Enfin et vous alors racontez moi pourquoi vous etes la.
Charles de Gonsague
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Message par vétéran Davoust » Sam Sep 01, 2007 7:42 pm

Davoust serra la main de son collègue en l'invitant à boire son verre et répondit :


Je n'ai plus d'affection, car mon bataillon à était entièrement anéanti ...
Aussi je pense que je vais aller me faire oublier en rentrant un moment à Paris, sinon les gars de la-hut risque de me faire fusiller.

Il se racla la gorge, puis poursuivi :

La Guerre est moche, celle l'est plus encore et lorsque vous retrouverez au milieu du feu, si vous n'avait encore tenté cette expérience, vous verrez l'obsination aveugle de ces barbares. Ils sacriefiraient la moitié de leurs serfs si cela pouvait nous faire le moindre mal ... Personellement je pense que nous perdrons cette guerre, mais nous nous retirerons avec honeur, tandis que les Russes n'auront plus rien sur cette terre dévastée ... Franchement, je plaindrait presque ceux d'en face.

Il termina son verre et repris :

Que sommes-nous, nous les hommes face à nous même ?

Puis il cracha ce mot qui résume le passé et le futur des hommes :


Rien !

Je vous conseil de punir sévèrement le pillage et de ne jamais attaquer le premier, votre conscience sera tranquille. Plus que la mienne je l'espère.
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Message par vétéran gonsague1 » Sam Sep 01, 2007 9:25 pm

Le sous-lieutenant termina son verre et reprit:
vous vous trompez mon cher, cette guerre nous allons la gagner!! j'ais hate d'arriver sur le front pour tuer touts les cosaques un à un!!je leurs ferais crier le nom de notre empereur avant qu'il succombent!
il se leva et se mit à faire les cents pas...puis soudain il mit sa main sur son uniforme
Vous voyez cette uniforme et bien je suis près à le tacher de sang pour mon peuple,pour mon empereur, pour la france.Si napoléon échoue dans cette guerre alors je partirais avec lui...
sur ce, l'officier prit son chapeau, fit un signe de la tête et s'en alla en disant à voix haute:
Que dieu vous protège,
vive la république,
vive l'empereur,
vive la france.
Charles de Gonsague
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Message par vétéran Davoust » Dim Sep 02, 2007 6:05 pm

Calmez vous donc, vous déchanterez vite après avoir vu des amis que vous vous étiez fait, mourrir autour de vous puis être balancé dans une fosse.

Davoust montra son uniforme déchiré, ses bottes massacrées et son bicorne troué.

Voici l'uniforme que l'Empereur nous a tous remis et voici à quoi il ressemble après quelques mois dans ce merdier !

Voyez-vous monsieur, le courage est quelque chose mais la vantardise et les projets suicidaires vous turons et on vous oubliera comme une pierre qu'on envoie dans un ravin !

J'aime l'Empereur et la France, mais je préfère la vie !

Croyez bien que nous mourrons tous autant que nous sommes !

Puis il se leva et dit :

Médtiez là-dessus en pensant bien que Dieu reconnaîtra les siens !

Il sortit en saluant son interlocuteur

J'espère vous revoir entier, au plaisir.

Et il sortit
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Message par vétéran Fahrim Endov » Dim Sep 02, 2007 8:41 pm

Fahrim passa par la ville pour régler quelques affaires. Comme d’habitude il passa par la taverne. Il ouvrit la porte et la referma pour garder le froid dehors, puis enleva son manteau. Il avait un début de barbe parce qu’il ne s’était déjà plus rasé pendant un moment. Son uniforme aussi commençait à devenir sale. L’age commençait à faire son effet.
Il regarda au tour de lui et vit un peu de monde, quelques cosaques qu’il avait déjà rencontrés. Quelques français qu’il était heureux de ne pas encore avoir rencontré.

Il alla de pas ferme vers le bars et commanda une bouteille de vodka et un repas, prit un verre et alla s’asseoir a une table près du feu pour avoir chaud. Il décida de rester ici encore un moment, il se passe toujours quelque chose quand il y a des cosaques dans le coin.
Fahrim "la main de bois"
Perdu l'utilisation de sa main gauche lors d'un duel.

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Message par vétéran Antoine de Froiss » Lun Sep 03, 2007 2:07 am

A la table du Major, les discussions allaient bon train. Le ton y était plutôt convivial et les verres aidaient à refaire le monde. Les Adjudants Lizeaux et Bergen refaisaient la campagne depuis le début en y apportant leurs analyses, le premier ayant "un regard plus neutre" du fait qu'il était "cartographe avant tout", le second soulignant l'importance des escadrons de la cavalerie pour franchir de longues distances.

De leur côté, Clément et Antoine discutaient de l'infiltration vers leurs arrières et des possibles moyens qui avaient été mis en oeuvre. Si l'un n'excluait pas l'éventuelle "entente entre certains officiers de l'Empire et les cavaliers du Tzar", l'autre préférait parler de "ruse de guerre". Bien évidemment, il était préférable de ne jamais opposer sa voix trop longtemps à celle du Major et Antoine finit par le laisser causer, écoutant tout en réfutant intérieurement certains des arguments qui étaient avancés.

Les gendarmes qui accompagnaient les officiers commentaient pour leur part les dernières manoeuvres et se félicitaient les uns les autres pour les anéantissements réussis. Toujours de bonne humeur, Gontran Papa arrosait tout le monde de sa bière. Il tenait sa choppe tout en gesticulant, tant et si bien qu'il reçut quelques réprimandes conjointes de la part de Clément et d'Antoine qui était agacés de devoir à chaque fois se reculer pour ne pas que le houblon n'entâche leur uniforme. Bien évidemment, l'homme bourru oubliait rapidement ce qui était dit et continuait à raconter ses petits exploits, comme la fois où il avait assommé un russe à grands coups de poings sur la tête car sa baïonnette était coincée dans le bras de son ennemi. Véritable histoire ou non, l'écouter était quelque chose d'amusant et tous les gendarmes riaient de bon coeur.

Seul Camille, fraichement arrivé de Bavière restait en retrait. Personne ne semblait s'intéresser à lui, petit nouveau, et il put donc prendre le temps de juger chaque personne présente. Il avait été tout d'abord surpris par le comportement qu'avaient eu la majeure partie des officiers, russes comme français, lors de leur rentrée dans la Taverne. On aurait pu croire que la Mort venait de franchir le perron pour emporter tout ce beau monde avec elle.

Puis une fois qu'ils furent installés, dans un coin assez excentré de la pièce, un subtil mouvement fut opéré et quelques officiers français se dirigèrent dans le coin opposé, tout en jetant quelques durs regards à l'adresse du Major.

Bien évidemment, certains gradés venaient les saluer, il reconnut par ailleurs un officier de la Gendarmerie, un Sous-Officier ressemblant à s'y méprendre au Maréchal Davout. Fort heureusement, il y avait des officiers valeureux pour mener les hommes vers Moscou et Camille comptait bien suivre leur voie pour accéder à des postes plus importants.

Devrait-il faire comme la Major qui était aujourd'hui respecté par ses adversaires et craint dans son propre camp ? Malgré tous les coups bas, les calomnies, il semblait être intouchable, comme si toutes ces paroles ne venaient jamais jusqu'à lui. Il lui arrivait bien de se mettre en colère contre un aide de camp après avoir entendu des mots durs à son égard, mais il était rarement désagréable avec ses hommes, ce qui lui conférait au sein de la Gendarmerie Impériale, une aura surprenante.

Camille se souvint de son arrivée à la Caserne, non loin du Camp de Base d'ailleurs. Il était arrivé par le côté du jardin donnant sur la Prison et en compagnie de ses artilleurs, avait franchi le portail pour se faire annoncer auprès de ses supérieurs.
Il faisait gris ce jour là, mais le temps était lourd et sec et son uniforme le démangeait. Dans la Cour de la Caserne, des gendarmes faisaient de l'exercice. Certains couraient dans le parc aménagé autour des différents pavillons, d'autres tiraient sur des cibles et un escadron de cavalerie longeait une piste prévue pour les bêtes.
Il y régnait un ordre tel, qu'il se souvint du sentiment qui l'avait submergé. Traversant les jardins vers le plus grand des bâtiments, il avait l'impression d'être un intrus au beau milieu de cet ordre parfait.
L'Honneur et la Droiture étaient des valeurs qu'il reconnaissait bien là, et acquiesça en les voyant inscrites sur le mur d'entrée de la Caserne.

A l'intérieur se trouvait une foule de personnes gesticulant, s'affairant par-çi, par-là, tout le monde semblait pressé. Un homme était à l'origine de tout ce remue-ménage. Il avait entre trente et trente-cinq ans, les cheveux coupés court et plaqués en avant pour dissimuler des golfes déjà bien prononcés pour son âge. L'Officier était selon toute vraissemblance un Major à en voir les épaulettes qu'il arborait sur son uniforme impeccable. Etonnamment, tout le monde était dans le même cas, pas une tenue de quartier n'était visible.

Le voyant pantois, l'Officier de Gendarmerie était alors venu jusqu'à lui pour connaître la raison de sa visite. Lorsque Camille se présenta en compagnie de ses hommes, le Major s'excusa pour le désordre (l'officier-artilleur crut d'abord à une plaisanterie) et les invita à le suivre dans un autre bâtiment où ils pourraient déposer leurs affaires et le suivre jusqu'au Mess où se réunissaient les estafettes de la Grande Armée.

Une fois que les instructions et la visite du champ de bataille furent faites, Camille eut le droit de faire ce qu'il désirait, tant qu'il respectait les entrainements et n'allait pas contre le travail des autres gendarmes. N'ayant toujours pas reçu les pièces d'artillerie qu'il attendait, il s'était fait une raison et étudiait sur de grandes cartes avec ses hommes, le champ de bataille et les positions intéressantes pour y placer de l'artillerie.

Depuis, il n'avait qu'entr'aperçu le Major jusqu'à ce soir, où il était venu le tirer ses appartements pour l'emmener dans l'air enfumé de la taverne du Teuton. Camille avait accepté l'invitation avec joie mais avait rapidement déchanté, remarquant le peu d'intérêt qu'on lui portait.

Bertrand Carles, fut le premier à s'en apercevoir, ou du moins, à faire signe au jeune homme.

" Et vous, vous en pensez quoi de cette campagne ? Partie pour durer, non ? "

Camille ne savait pas vraiment s'il pouvait donner son avis devant le Major. Après tout, il était désireux de rentrer dans ses bonnes grâces pour aider dans leurs rapports, mais ne voulait pas non plus passer pour un menteur. Aux propos du gendarme, tout le monde se tut, y compris Clément, qui attendait visiblement une réponse, son visage circonspect scrutant attentivement l'officier-artilleur.

" Pour l'heure, les moyens de l'Empereur sont bien trop limités, nous manquons d'hommes, de pièces d'artillerie et de cavalerie. En somme, tout nous fait pour l'heure défaut et ceci en partie à cause de notre campagne d'Espagne. "

Le blondinet plissa ses moustaches, comme s'il cherchait quoi répondre. A le voir comme ça, il faisait un peu trop jeune pour porter ses galons d'Adjudant, mais il semblait être très sérieux et très consciencieux.

" En somme, nous avons un gros soucis logistique. D'après ce que je sais, les forces britanniques sont maintenues en échec en Espagne. J'ai cru entendre en Bavière qu'on parlait de Wellington mais je ne me suis pas trop occupé de ces ragots.

D'ailleurs, si la Gendarmerie Impériale est si peu présente ici, c'est bien qu'elle est retenue vers la péninsule ibérique, à l'autre bout de l'Europe. Imaginez donc un Empire militaire devant scinder ses troupes face à tout une nation englobant différents peuples se battant pour protéger leur patrie.

Ces sauvages, dont fort heureusement, les plus éduqués parlent français, n'ont rien compris aux notions reines de République, de Droits Humains, de Constitution qui sont pourtant véhiculées à travers l'Europe par l'Empereur. En ce sens, je l'en remercie, il tente au moins d'éduquer les peuples les moins civilisés et comme à un âne, si la carotte ne fonctionne plus, autant passer au bâton. "

A en voir les airs satisfaits s'affichant sur les visages conjoints de Clément, d'Antoine et de Gontran, Camille avait réussi l'épreuve du feu.
Le Major avait ce même sourire que lorsqu'il allait piéger quelqu'un, ce même rictus narquois emplit d'une espèce d'on-ne-sait-quoi. Rajustant son collet rouge sang, il paraissait songeur, peut-être cherchait-il une erreur dans le raisonnement du jeune homme. Peu à peu, tous les regards se tournèrent vers lui, jusqu'à ce qu'il fasse un vague signe de main pour qu'on le laisse tranquille.

La fatigue, tout comme l'alcool rend la réflexion logique plus pénible, et il n'était guère difficile d'en trouver de parfaits exemples ici même. Peut-être que Clément venait-il de recevoir une leçon de la part d'un jeune adjudant sortant de l'école militaire, peut-être était-il en train de broder un raisonnement plus complexe autour de ce qui avait été dit ? Etant membre d'Etat-Major et ayant déjà côtoyé l'Empereur à plusieurs reprises, il devait en savoir bien plus sur les ordres de la Grande Armée que n'importe qui en ces lieux.

Mais au lieu d'apporter une réponse à Camille, il lui adressa un lourd silence accompagné d'un petit sourire satisfait et un clignement des yeux signifiant son approbation. Sans avoir dit un mot, il venait de gagner l'estime et l'admiration de sa jeune recrue.


____
Félicitations à ceux qui auront eu le courage de tout lire. Si vous avez un commentaire ou si vous avez trouvé de grosses fautes, ma boîte à MP vous est ouverte pour corriger ça, j'ai relu en diagonale et il se peut que des fautes soient présentes.
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