par Jean Bailly » Dim Juin 08, 2008 1:47 pm
Alors que la Grande Armée nettoyait régulièrement les troupes au sein du fortin, celle-ci ne pouvait empêcher les Russes de traverser... traverser, oui, ses rangs sur près de dix lieux pour enfin entrer sans encombres dans la place fortifiée sans que les Français ne puissent y faire quoique ce soit.
Bien entendu, la chose serait normale si les Français ne gardaient pas régulièrement les abords du fortin, mais fort était de constater qu'une barrière indéfinissable repoussait les troupes Françaises souhaitant intercepter la fermeture des portes.
Le rapport était clair : les cavaliers Russes se dirigeant vers le fortin jalonnaient la peur au sein des troupes Françaises alors que sur le front, ce n'était nullement le cas. Jean Bailly avait demandé à ce que l'on force la porte ou que l'on escalade les murs et palissades, mais bien entendu le fortin restait imprenable, le concierge dévoilant une fureur rarissime et digne d'un conte pour enfant...
"... oui, le concierge des fortins en Russie est gargantuesque !
Attention !
Ne frappe pas à sa porte, car la cavalerie Russe te piétinera, sortant de nul part pour justifier l'invulnérabilité des lieux...
Les forces magiques en Russie sont bien plus puissantes que tu ne puis le croire, prend garde !
Le concierge hantera la bâtisse fortifiée jusqu'à ce que le cycle infernal des allers et retours du front ne targue la suprématie Tsariste !..."
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Force est de constater que les moyens de la Grande Armée n'étaient pas à la hauteur de la tâche à accomplir. Seuls les sapeurs pouvaient braver les forces surnaturelles de la région et c'est en cette matinée pluvieuse que les cloches se mirent à sonner, les psaumes et cantiques résonnant au sein des troupes vêtues de bleu, de blanc, de rouge, de gris et de vert.
La procession du dimanche apportait l'extrême onction aux valeureux soldats si loin de leurs demeures, le Christianisme Occidental et Oriental s'occupant d'accompagner et d'aimer les hommes agenouillés, les mains au niveau de la tête, paumes vers les cieux.
Les prières étaient pour les morts, pour les blessés, pour les familles et les amis et enfin pour les messagers de l'Empire, de la Liberté qu'ils cherchaient et défendaient au jour le jour en cette terre boueuse et empourprée.
Les chants, les espoirs, le dimanche restait un jour sacré.
Enfin, alors que la communion prenait fin, les prêtres se tournèrent vers le fortin et lancèrent des invectives exorcistes afin que le malin s'échappe une bonne fois pour toute de ce lieu maudit...
"... Libère les esprits du mal et apporte la paix en ces lieux, apporte l'harmonie naturelle que tu as bâtie lors de la Genèse, apporte la plénitude en cette plaine, car nul ne peut s'opposer à la Volonté qui est Tienne, Ô Dieu..."
Les troupes de la Grande Armée étaient prêtes.
Colonel Jean Bailly
IIe Bataillon de Gendarmerie Impériale
"Valeur et Discipline"