Le Major Vilpinov entra dans la Taverne.
D'un coup d'oeil il vit qu'aucun français n'était présent, ce à quoi il s'attendait.
Il vit Ouvarov, un jeune sous Lieutenant de l'AM.
Il rejoignit Makache et Alexandre Nevski, qui se levèrent à son approche.
_ Oh restez assis ! La Taverne est un autre monde espérons le.
_ Ca se passe pas trop mal pour nous. Profitons en pour nous détendre un peu. Surtout que nous ne sommes pas prêts de voir de français, ici, sauf peut-être des gars de la Garde Impériale un de ces jours. Tenez lisez cela.
_ Tavernier, une bouteille !
Il posa sur la table quelques lettres.
A : Aubert du Bayet ;Isidore Exelmans ;David de Rabastens ;Gilles St Amaury ;
Colonels,
J'ai été saisi d'une demande d'ouverture d'une taverne par un russe, cousin du tenancier réputé de la taverne de la ferme Nord-ouest que vous connaissez. Ceci me semble un gage suffisant de compétence
J'ai donc décidé de donner mon accord.
Nos officiers qui se battent vaillamment méritent de pourvoir prendre quelques instants de repos autour d'un verre.
Je sais qu'il s'agit d'une zone de combat, mais j'espère que vous voudrez bien convenir avec moi de suivre les usages afin que les officiers des deux camps puissent y entrer et en sortir librement.
Ceci quelle que soit l'armée qui en contrôlera les alentours.
Je vous salue.
Major Vilpinov
Commandant de la Garde Preobrajensky
Copie à vos seconds.
A : Frédéric St Sauveur ; Aubert du Bayet ;Isidore Exelmans ;David de Rabastens ;Gilles St Amaury ;
Colonel De St Sauveur,
J'ai pu voir l'emblème de la Garde Impériale flotter à la fenêtre d'un bâtiment du sud de la ville.
Vous revoilà donc ?
Les fermes ne vous réussissent pas pourtant !
Votre dernier coup d'éclat est scandaleux, bruler une taverne !
J'espère que cela n'est pas votre intention ici.
Si vous vous engagez à respecter cette taverne alors vous et vos hommes y serez les bienvenus.
Voici le message que j'ai envoyé il y a deux jours à vos collègues du 3e RI et 1er CA. Auquel ils n'ont pas pris la peine de répondre d'ailleurs. Savent-ils seulement lire ?
Ah, j'oubliais !
Mon adjudant, Cartographe, a croisé vos voltigeurs. Ils avaient confondu l'est et l'ouest et se trouvaient au nord de mon QG. Alors, il les a renvoyé au sud, héhé.
Bien à vous.
Major Vilpinov
Major Vilpinov, mes officiers fréquentent peu les tavernes mais je vous ramenerais les plus assoiffés, soyez en sûr. Et je relancerais les lignards également. Nous resterons civilisés.
Mes voltigeurs ont, vous le savez sans doute, délogé le meunier et profité de ses biens, en prenant soin de rendre impropre à la consommation les stocks de farine mais les necessités de la guerre...Ils ont effectivement observé que c'est votre bataillon qui fait un peu tout la-bas... Le ciment du régiment...
Oui, la ferme NO, je ne me résoudait pas à la quitter, j'ai préféré abréger son existence. mais je ne doute pas que vous la reconstruirais rapidement...
A bientôt donc, Major Vilpinov. ET priez pour que cela soit à la taverne.
Amicalement
Colonel St Sauveur
Major Vilpinov,
Sachez que tous les officiers de la Grande Armée savent lire et écrire et que j'ai bien reçu votre missive concernant l'ouverture d'une taverne "neutre" dans la ferme nord-ouest.
Croyez que c'est avec plaisir que je vous rencontrerai ailleurs que sur un champs de bataille, malheureusement les cosaques de votre armée nous ont déjà prouvé qu'ils ne donnaient pas au mot "honneur" le même sens que nous et qu'il était dangereux de leur accorder notre confiance.
Depuis l'arrestation par vos troupes des officiers Jean Bailly et Marbot, j'ai formellement interdit aux hommes de mon régiment de pénétrer dans les tavernes fréquentées par des soldats russes, et je recommande à tous les commandants français de faire de même.
Dans l'attente de pouvoir vous rencontrer un jour en toute sécurité, recevez, major Vilpinov, l'assurance de mon sincère respect.
- Aubert du Bayet -
Colonel Du Baylet,
Je comprends mieux l'absence de tout français à la Taverne, ainsi que le moral qui décline fortement parmi vos hommes à chaque nouvel engagement.
Cela changera peut être avec la Garde Impériale.
Pour ce qui est de l'arrestation de Jean Bailly et Marbot, à Styrgrad je crois, je n'y suis pour rien même si mon régiment s'y trouvait.
Quand aux cosaques, non, ils ne font pas partie de notre armée. Ils servent le Tsar, à leur manière mais pas à la notre.
Je vous rejoins sur un point cependant, on ne peut pas leur faire confiance. Nous avons le plus souvent plus peur d'eux que de vous, c'est tout dire !
Peut-être nous retrouverons nous en effet quelque part hors de cette guerre, mais vu l'entêtement de votre Empereur, nous n'en prenons pas le chemin. La Taverne reste encore le moyen le plus sûr ...
Cordialement.
Major Vilpinov
Major Vilipinov
Ne vous inquiétez pas de notre moral.
Vos réservoirs d'hommes sont énormes et nous n'avons pas la même conception que vos compatriotes....la vie humaine est une donnée importante pour nous et nous sommes attachés à nos hommes alors que pour vous ce ne sont que des serfs que vous méprisez et que vous faites vivre dans la terreur.
Le jour ou nos idéaux auront triomphé alors nous irons dans la taverne.
Nous comprenons les souffrances de votre peuple et sommes tout disposés à vous recevoir à partir du moment ou vous déposerez les armes, nous vous garantissons la sécurité et vous protègerons des cosaques.
Rendez vous sans crainte tant qu'il est temps notre parole est sacrée.
Colonel David de Rabastens
Nous rendre ?!
Les souffrances de notre peuple ??
Bientôt, très bientôt même, vous entendrez la clameur du peuple d'Ivanovitchgrad lorsque votre dernière compagnie en aura été extirpée. Vous entendrez alors combien il souffre de votre présence !
Enfin, il vaut mieux lire cela que d'être aveugle comme on dit par chez moi ...
Major Vilpinov
Vilpinov but tranquillement deux verres de vodka pendant que Makache et Nevski parcouraient ces lettres. Il voulait profiter de ce moment de détente. Bientôt il devrait partir.