La Cantine Gustave

[vétéran Eugène Bargemont (Mat. 41687)]

Gustave Longier, caporal dans la compagnie des Volontaires de Walcourt du Bataillon Sambre et Meuse était dans le civil tenancier de l’Auberge
« Li bia Pourceau » dans la bonne ville de Walcourt…



Ce n’est pas son départ en campagne avec les hommes de Bargemont qui aurait pu faire renoncer Gustave à ses habitudes d’aubergiste !

Où que se trouve le Bataillon Sambre et Meuse il montait une gargote de fortune d’où s’exhale de coutume de délicieux fumets et effluves de houblons et autre malts (au prix il est vrai de quelques querelles avec les autochtones des contrées traversées).

Le Commandant du bataillon regardait le lieu avec bienveillance tant il savait combien il apportait à la bonne ambiance entre les hommes.

Entre deux corps à corps, laissez vous guider par votre nez et vous serez certain d’être bien reçu à la Cantine Gustave !

Actuellement, Gustave s’est lié d’amitié avec le cellérier d’une abbaye Orthodoxe proche du front ce qui lui vaut un ravitaillement régulier et abondant sans compter les « affaires » avec les soldats euh…des deux camps…

Pour le moment, le panonceau de la cantine Gustave annonçe fièrement :

Patates grenailles au lard
Coq au vin (réservé aux Officiers)
Une barrique de bière bavaroise en perce.

Si le coeur vous en dit...

[vétéran Eugène Bargemont (Mat. 41687)]

Les Volontaires de Dinant venaient de regagner leurs quartiers après une longue mission de patrouille à la limite des lignes françaises.

De retour, le lieutenant Bargemont et l’adjudant Rogier, examinèrent longuement les cartes et rédigèrent le rapport de mission.

Bon Rogier, je crois qu’on ne pourra pas faire plus aujourd’hui ! En outre mon estomac crie famine, que diriez-vous d’aller rendre visite à ce cher Gustave !

Mon lieutenant, je suis à vos ordres et mon estomac n’y trouve vraiment rien à redire !

Les deux hommes quittèrent la tente en riant et se dirigèrent de concert vers la cantine Gustave installée dans une annexe d’un monastère orthodoxe voisin.

Gustave ! voyou d’Empire te voilà donc sous la protection des hérétiques !

Shhut Mon Lieutenant, shuut si l’on vous entendait s’en serait fini de mon ravitaillement ! Ces moines ont simplement fait œuvre de charité en m’accueillant avec bienveillance…

Puis il glissa à l’oreille du Lieutenant…faut aussi dire que l’abbé a un penchant pour le vin de bordeaux !

Puis reprenant à voix haute : alors un coq au vin à la mode de l’Antoinette (l’Antoinette était l’aieule maternelle de Gustave et lui servait de Sainte patronne culinaire) ! et croyez-moi question cuisine elle en connaissait un rayon la vieille !

Bargemont rit de bon cœur ! Alors fait nous profiter des largesses de l’Antoinette avec deux chopines de ta bavaroise !

Gustave servit les deux chopines avant que de gagner son fourneau…

Rogier à la tienne ! A la vôtre mon Lieutenant…

[Lupus (Mat. 41313)]

Lupus était très satisfait. Il faut dire que le projet sur lequel il travaillé avait été peaufiné au mieux, et qu'il était temps de lancer la dernière étape. Il avait fait installé le matériel dans un monastère près du centre des campements français: c'était plus pratique pour la dernière étape. Aux soldats qui s'occupaient de la machinerie, il lança, sortant de la salle du monastère que les moines russes leur avait prêtée:

- Allez-y, et donnez-les aux courriers dès que ce sera sortit.

Sortit, il referma la lourde porte en bois derrière lui, puis regarda ses mains. A haute voix mais pour lui-même, il se mit à pester:

- Rahhh, c'est pas vrai ! J'ai les mains pleines de cette saleté !!

Le géant barbu vêtu de noir regarda autour de lui, et bien évidemment n'osa pas se laver les mains dans le bénitier qu'il voyait sur un mur près de là: un soldat français athée qui souille la religion orthodoxe dans un monastère russe...bonjour les dégâts !
Finalement, bien que cela le contrarie, il s'essuya purement et simplement les mains sur son uniforme noir: du noir sur du noir, ça ne se verrait pas, et il nettoierait son vêtement sitôt de retour au campement.

Puis, il se mit en devoir de quitter l'abbaye; mais le grand homme n'ayant sans doute pas tourné au bon endroit, plutôt que de sortir par la porte principal, il passer dans une annexe, et se retrouva nez à nez avec un caporal qui portait des plats fumants.
Interloqué, Lupus le dévisagea, ne s'étant pas attendu à trouver d'autres français dans ce lieu de religion; mais décidé à sortir, il ne fit finalement aucun cas du caporal, et chercha des yeux une sortie: très vite le géant eut l'air désappointé, n'en voyant aucune, et trouvant à la place bancs et tables où étaient attablés des soldats. Les quelques insignes portait lui indiquait qu'il s'agissait essentiellement de troupe du Vème Corps, bien que plusieurs autres unités fussent présentes.
Finalement, il avisa un Sous-lieutenant qui buvait à une chopine avec un Adjudant: Lupus s'approcha alors, et profitant de son obligation de saluer un autre officier, chercha à trouver la sortie:

- Excusez-moi, mon Lieutenant...

Dès qu'il se fit remarquer, Lupus salua de façon impeccable son égal. Sa voix grave et profonde s'entendait parfaitement malgré le "bruit de fond" de la cantine improvisée.

- Sous-lieutenant Lupus, Armée du Rhin. Désolé de vous déranger, mais pourriez-vous m'indiquer la sortie ? La popote sera bientôt servie, dans ma compagnie...et, disons que j'ai eu une journée chargée.

Un gargouillement plus ou moins perceptible se fit effectivement entendre, émanant du ventre de l'officier...

[vétéran Eugène Bargemont (Mat. 41687)]

Repos Lieutenant repos nous ne sommes pas à la parade ici...

Sous-Lieutenant Bargemont et voici mon second l'adjudant Rogier...bienvenue dans notre cantine !

La sortie se fait par le petit portail là-bas au fond...Ceci dit...j'ignore si votre popote régimentaire est aussi exécrable que celle du Vème mais si tel est le cas je vous invite à partager le coq au vin maison avec nous...

A tout le moins une chopine de bière...Gustave, notre intendant nous a dégoté une bavaroise goulayante !

GUSTAAAVE ! trois chopines de plus !

[Lupus (Mat. 41313)]

Le géant laissa échapper un sourire de sa longue barbe noire.

- Ma foi, puisque vous me le proposez...

Lupus se saisit du chaise, et s'assit aux côtés des deux autres hommes, et se retrouva bientôt avec une choppe -plus qu'une chopine- et une assiette de volaille fumante devant lui.
S'attaquant consciencieusement au plat, il engagea la conversation avec Bargemont et Rogier, entre deux énormes bouchées:

- Merci beaucoup. Je dois avouer que ce qu'on nous sert, à moi et mes hommes, n'est pas toujours de première qualité: loin de là ! ...hum, mais où se fournit donc votre "cabot" ? 'Faut drôlement savoir y faire pour trouver autant de viandes et de boissons pour alimenter ainsi la cantine !

Avec la détente, Lupus retrouvait son langage d'ancien soldat du rang et sous-officier. Le milieu, avec tous ces soldats attablés dans un certain désordre, lui était familier, et plus agréable que les tablées à nappes blanches que les officiers sortis de l'école s'imposaient souvent à eux et aux autres officiers...

[vétéran Eugène Bargemont (Mat. 41687)]

Alors à la vôtre géant du Rhin et bon appétit géant du Rhin...

Quant à l'approvisionnement de Gustave c'est un mystère...on le dit un peu sorcier notre intendant...d'autres disent qu'il est chapardeur...certains vont même jusqu'à dire qu'il accommode des morceaux des russes morts au combats...

Bargemont se tut un instant le temps de voir le doute s'insinuer sur le visage du géant...

Allons mon ami point de crainte...Gustave est un expert pour fouiner les alentours à chaque fois que nous nous installons quelque part...

Je gage que cette fois il s'agit d'un arrangement avec les moinillons !

Tandis qu'il parlait une partie de bras de fer se déroulait à une table voisine entre un caporal des volontaires de Walcourt et un soldat de sa compagnie...un géant surnommé Goliath...

Les deux hommes luttaient le visage serré lorsque le caporal sous l'effort lâcha un pet tornitruant ce qui fit rire toute l'assemblée...et fit perdre ses moyens à Goliath...qui salua la victoire du caporal d'une bourrade à tuer un boeuf...

Raah quel tour de pourceau que voilà hahahahaha...

Le caporal salua sa victoire : une tournée pour le pourceau !

Bargemont revint à son invité...ne vous formalisez point mon cher...ce sont des gens simples mais de braves gens et de bons soldats fidèles et courageux...

[Lupus (Mat. 41313)]

Quand Bargemont lui avait souhaité bon appétit, tout ce que Lupus, la bouche pleine, avait pu faire, c'était de hocher la tête pour le remercier: parler aurait été risqué.

Puis le sous-lieutenant évoqua l'idée que la viande de Gustave puisse être celle des russes... Lupus jeta un regard méfiant à son coq au vin, puis, bien que Bargemont ait tenté de le rassurer, scruta le dos de Gustave, en train de faire son service un peu plus loin.

Puis, la conversation fut interrompue par une victoire au bras de fer. Quand Bargemont lui dit de ne pas se formaliser du comportement de la troupe, Lupus éclata de rire, riant à gorge déployée dans la cantine pleine de senteurs.Entre deux hoquets de rire, il put enfin placer:

- Mais mon Lieutenant sachez que je suis issu de la troupe ! Je ne connais que trop bien la façon de faire des troupiers: j'ai fait les campagnes de la Révolution, et entre autres la Vendée; j'ai fait l'Italie, j'ai fait l'Égypte... Sans vouloir vous vexer: je me sens plus proche des soldats du rang et des sous-officiers que des officiers.

Le sourire du géant de l'armée du Rhin était des plus larges.

- Mais, j'y pense: et vous-mêmes ? Vous êtes issus des écoles, ou bien...?

Cette question ne s'adressait pas seulement à Bargemont: Lupus avait aussi regardé Rogier.

[vétéran Eugène Bargemont (Mat. 41687)]

- Mais, j'y pense: et vous-mêmes ? Vous êtes issus des écoles, ou bien...?

Hum ni l'un ni l'autre ! je viens du barreau ! Bargemont sourit...j'ai rejoint les armées révolutionnaires lorsqu'elles ont envahit la Principauté de Liège...

En dehors de quelques tir sur faisans je n'avais jamais user d'une armes...
J'ai pourtant dignement pris par aux batailles de Jemappes et Fleurus...et d'y obtenir mes gallons de sous-lieutenant. Ma contrée rattachée à la France, j'ai regagné la vie civile mais lorsque les demandes de troupes pour la Russie commencèrent à se faire insistante, j'ai décidé de reprendre mon uniforme et de rejoindre l'Empereur avec un bataillon de gars de chez-moi...

Une rafale de chopes s'abat sur la table comme par enchantement...

C'est ainsi que j'ai échappé à l'Ecole Militaire...
Quant à Rogier c'est différent, lui c'est un tueur de métier...un ancien de la garde du Prince-Evêque...qui s'est joint avec moi dès les premiers jours aux couleurs tricolores !

J'aime aussi à vivre avec mes hommes, il me rappellent le pays et qu'importe les galons lorsqu'il s'agit de vivre, de lutter et de mourir ensemble !

A la bonne vôtre géant du Rhin !

[vétéran Eugène Bargemont (Mat. 41687)]

Le bataillon Sambre et Meuse quittant le Vème corps, Gustave était tout en affaire pour démonter sa cantine et se préparer à faire mouvement.

Ceci non sans un regret car la "coopération" avec les moines qui hébergeaient sa cantine était excellente...

Les réserves furent soigneusement préparées pour être embarquées sur trois charettes tirées par des boeufs(une autre réserve de viande).

Ceci étant restait deux fût de bière bavaroise déjà ouvert qui risquaient de ne pas supporter le voyage...

Gustave reprit son panonceau pour y inscrire :

Dernière journée d'ouverture.
Bière bavaroise et haricots aux lards.
On sert à l'oeil tant qu'y en à !

[vétéran Eugène Bargemont (Mat. 41687)]

Gustave servait ses fonds de tonneaux...lorqu'un homme en habit monacal entra couvert de neige....

Raah frère Serguei...quel bon vent vous amène...comme vous le voyez nous sommes sur le départ...

Le moine répondit dans un français rocailleux...

Je..pèrre abbéé dirre pas bon...Gustave parrrtirrrr avec charrreettes..

Neige passerra pas sur les rrroute rrrrusse...mieux serrrais traineaux...D

Des traineaux ! mon Sergueil et pourquoi pas une caravelle ! tu crois que j'ai çà moi des traineaux...

Gustavve pas...mais monastèrreee avoir...

Hum hum mon gaillard et quel est le prix de ton abbé...

Le moine chuchota à l'oreille de Gustave...

QUOI ! mes trois barriques de St Estèphe ! mordiou c'est un sacré connaisseurs de coquins ton abbé...

Gustave réfléchit un instant...se dit que sans les trainaux il risquait de perdre toutes ses réserves...alors en contrepartie... le St Estephe...

Hum bon deux barriques car je te laisse les charettes...c'est à prendre ou à laisser...dit Gustave d'un air malicieux.

Le moine topa là et le marché fut conclut...

C'est ainsi que la réserve de la Cantine Gustave quitta le camp du Vème corps en glissant sur la glace sous les flocons qui tombaient drus....

[vétéran Reeodonov (Mat. 13049)]

[Pendant ce temps dans le campement de Reeodonov, au plus secret de la nuit, un message haché arrivait ...

Traineaux repérés ... fortes probabilités ... sources fiables ... propose embuscade ... décision rapide.

Reeodonov prit le papier et comme à son habitude le brula dans le brasero. Il tapota sur son bureau réfléchissant. Cet espion ne le dérangeait rarement pour rien et il était encore plus rarement enthousiaste ... Il prit sa plume et lui écrit alors.

Prendre dispositions ... préparer la cuisine ... définir le nombre de convives

Il cacha le petit mot au fond de la petite bourse de pièces d'or et la renvoya vers l'expéditeur.]

[vétéran Eugène Bargemont (Mat. 41687)]

Le convoi composé de 5 traineaux lourdement chargé s'ébranla pour rejoindre au village voisin le gros du Bataillon Sambre et Meuse.

Outre les conducteurs des traineaux, Gustave commandait une escorte de 8 hommes, des solides gaillards, tous bûcherons dans le civil.

Allez les gars ! Bargemont nous attends tâchons de ne pas trainer en route ! Yop que çà glisse !

[Alberich (Mat. 37768)]

croisant le convoie, l'Officier Alberich le fit arrêter ...

"Officier Bargemont, je ne peut vous laisser passer, les russes on saboté le pont plus loin, les sapeurs s'en occupe mais ça prendra du temps ...

désoler"

[vétéran Eugène Bargemont (Mat. 41687)]

Bargemont qui venait à la rencontre du convoi d'intendance fut contrarié par la nouvelle que l'Officier du Génie lui annonçait.

Hum voilà bien mauvaise nouvelle...j'ai mon convoi d'intendance sur l'autre rive... Mon bataillon attendait qu'il rejoigne pour se mettre en route...

Mettez-les bouchées doubles, d'autant plus que ceux qui ont fait sauté le pont peuvent ne pas être loin...Pendant ce temps Gustave et son escouade avançait toujours sans savoir que le pont avait été détruit.

(hrp Alberich je rectifie un peu car le convoi de victuaille est en marche pour rejoindre le bataillon et Bargemont il y a donc Gustave et ses traineaux sur une rive et Bargemont et le gros du bataillon sur l'autre rive).

[vétéran Reeodonov (Mat. 13049)]

[Reeodonov était satisfait, il avait bien manoeuvrer. Prétextant, une attaque surprise sur l'artillerie adverse loin derrière les lignes avec ses cuirassiers, il avait divisé ses troupes sans que personnes ne le remarque ni les grenouilles, ni ses compatriotes.
Il avait renvoyer la moitié de ses troupes à l'arrière, dans les hôpitaux de campagnes, ainsi personne ne se demanderait où il se trouvait, il avait lui-même bandé la tête de son cousin ayant la même corpulence, la même voix et le même accent que lui ... comme d'habitude tout le monde n'y verrait que du feu.
Il emmena alors 20 de ses hommes au point de rendez-vous et avaient saboté le pont, point de passage obligé de convois, du moins d'après son espion ... depuis, il observait la situation caché derrière un renforcement du terrain. Au loin, il voyait un convois probablement de vivre bien gardé par de l'infanterie, sur l'autre rive. Il avait suivi la route en remontant d'après les traces laissés par ceux ci pour deviner la provenance de la suite tant attendu. Visiblement, ils s'activaient pour reconstruire au moins une partie du pont, ils attendaient donc bien quelque chose.
Reeodonov resta donc immobile dans la neige avec ses hommes, habitué qu'il était à ce genre d'opération. Il envoya deux hommes encore plus en amont pour être averti au plus tôt de l'arrivée des traineaux.
Patiemment, il finit la première flasque de sa tunique en priant ... pour son espion ... qu'il aurait bientôt de quoi la remplir à nouveau.
Enfin, avec les traineaux et ses chevaux, plus sa bonne connaissance du terrain, il pourrait donc s'échapper assez facilement avec ses prises. Pour une fois, combattre en Russie n'était pas si mal.
Il jeta un dernier coup d'oeil sur l'arbre "habilement dérasciné" qui obligerait les traineaux à sortir des traces donc ralentir et les faire passer juste à côté d'eux.
Il déboucha sa seconde flasque et attendit ... ]