Duroc entra furieux. Comment ? On osait fermer la taverne alors qu'aucune tournée ne lui avait encore été payée et qu'il n'avait eu l'occasion de participer à aucune rixe d'ivrognes entre Pavlovs et Réunis ? C'était intolérable ! D'autant plus que Nicolaïkov était déjà partit, il n'avait même pas eu l'occasion de lui faire découvrir la tradition voulant qu'on lâche des loups après les égarés ne faisant pas partie des 2 augustes régiments ou ne commandant pas de grenadiers et qui seraient entrés par erreur dans le Club.
Oudinot s'expliquait "calmement" avec les gendarmes venus attester de la fermeture de l'établissement, Ivan rangeait alcool et filles de joie, Frankenberg et Dolokhov s'étaient associés pour tenter de tromper sa vigilance et chaparder de quoi se réchauffer cet hiver, ce qui impliquait caisses de liqueur et prostituées. Pas de rires, pas de chansons, pas de vives discussions, pas de verres volants à droite à gauche. Diantre
se dit-il la rumeur était donc vraie, ils ferment !
Il pointa du doigt le cosaque Cagilov, assis dans un coin, buvant à petites gorgées un verre de lait tiède. C'était son intervention et sa plainte qui avaient provoqué la fermeture de la taverne, soit-disant que les discussions qu'il entendait en passant devant le dérangeaient. L’assommer avec une chaise avant de lui briser bras, jambes et de l'abandonner au milieu de nulle part aurait bien-sûr été une option, mais avec les gendarmes dans le coin l'heure était plutôt au dialogue. Il se contenta donc de garder cette stratégie comme plan de secours et interpella les grenadiers encore présents dans la salle :
Messieurs, je suis surpris par les paroles de cet individu,
cagilov a écrit :tu importunes ceux qui n'en ont rien a carrer de votre pseudo rivalité.
Tu as choisis de changer de camp, alors fais nous plaisir "oublies les russes"
lequel d'entre vous lui a-t-il mis un mousquet sur la tempe en l'obligeant à venir nous écouter ? Je suis certain que cet officier a autre chose à faire de sa vie que venir nous écouter et qu'en homme intelligent, si il avait voulu qu'on ne le dérange pas, aurait cessé de passer devant chez nous. J'attends, quel le coupable se dénonce !
Des rires furent évidement la seule réponse qu'il obtient, les Grenadiers cherchaient seulement à se distraire sans perturber le reste des deux armées et ils ne s'était pas attendus à venir se faire chercher des noises par un bien-pensant qui sentant beaucoup trop la chèvre pour ne faire que dormir avec.
Qu'on m'amène les papiers à signer, le Club des Grenadiers restera ouvert ! Je me porte garant de tout ce qui se dira ici, si il y en a un qui dérape, qu'on m'envoie donc en prison, les gardiens ont dit qu'ils me gardaient cellule et uniforme pour la prochaine fois !
Allez, puisque personne ici ne semble décidé à me payer à boire, je m'y colle. Yvan ! Refais pété les bouteilles et envoie la p'tite eau...et un autre lait de chèvre pour notre ami cosaque !