Un front insalubre

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Un front insalubre

Message par vétéran Kristov illianov » Ven Sep 21, 2007 12:45 pm

29 Juillet 1812

Aujourd'hui j'arrive avec mes hommes à la fameuse ville que l'on nomme la Ville des Maréchaux. J'en avais entendu peu parler avant mon intégration à l'armée de notre bien-aimé Tsar, je savais juste que la ville venait d'être reprise par le régiment de l'armée du Maréchal.

J'ordonnais aux 400 hommes sous mes ordres de pouvoir enfin se reposer après de longues journées de repos, ils en avaient bien besoin s'ils devaient se battre au plus tôt.
Mon fidèle ami Rah-Zhut s'en alla aussitôt positionner le bivouac de sa section non loin de mon unité. Les discutions allaient bon train entre les hommes, le moral était au beau fixe maintenant que nous avions rejoint notre régiment.

Le lendemain de notre arrivée, je me rendis en compagnie de mon adjudant à la tente de commandement situé sur une petite colline au pied des montagnes. J'y prenais là mes ordres.
Mes hommes étaient affectés à la défense de la ville dans leur intégralité. A l'ouest, l'armée du Maréchal repoussait les Francais en direction de la rivière, les renforts étaient donc tournés vers la prise de la ville.
J'observais l'étendue du front. Les combats en ville faisaient rage mais le front stagnait. Cela était normal vu la configuration du terrain, prendre une ville était difficile avec des assauts frontaux.

Cela dit il existait une zone de combat formellement interdite d'entrer par le commandement entre les zones de combat de la rivière et de la ville, une petite ile recouverte de marais.
De nombreuses compagnies Francaises y étaient stationnées et menacant directement nos flancs.
Je me tournais vers Rah-Zhut, je m'apercevais qu'il observait lui aussi cette petite zone sensible. Après un échange de regards notre décision fut prise et j'annoncais à mes officiers supérieurs que mes hommes allaient mener des actions de prévention dans les marais de limiter les menaces sur le flanc de notre armée.
Aussitôt de nombreux officiers s'offrusquèrent de ma décision, certains allant même jusqu'à invoquer la désobéissance aux ordres. Mais je ne comptais pas tenir compte de leur jugement.

Je quittais sur le champ la tente de commandement et alla rejoindre les 400 hommes qui formaient les deux unités à ma charge. Je leur ordonnais de se reposer toute la journée. Demain à l'aube, nous nous posterons à la limite des marais afin de prendre les Francais par surprise.
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Message par vétéran Kristov illianov » Ven Sep 21, 2007 1:15 pm

30 Juillet 1812

Je fut réveillé par mon officier de liaison à l'heure prévue. Aucun clairon ni tambour n'avait résonné afin de masquer à l'ennemi le réveil des hommes.
Après m'être habillé, je sortais de ma tente et faisait un tour du bivouac.
Chaque soldat prenais son repas dans le plus grand silence, certains vérifiaient une dernière fois leurs armes et les rechargeaient.
Je trouvais Rah-Zhut en train d'expliquer à une section, avec un plan tracé au sol, le plan d'attaque qui avait été décidé hier soir après avoir longuement observé les unités Francaises tenant les marais.

Le dispositif Francais était assez fort. Pas moins de 10 compagnies entouraient une petite mine située au centre de l'île. Plus de 2000 hommes contre mes 400 Russes, bien peu auraient accepté un tel plan d'assaut. Cela dit ces unités étaient dans ces marais depuis assez longtemps. Rah-Zhut me l'avait signalé lorsque nous observions les bivouacs ennemis à la longue-vue. Le plus amusé du monde il m'avait montré un groupe de francais déclencher une bagarre dans un bivouac.
Pas de doutes le moral de l'ennemi était sérieusement entaché, à moins que les Francais étaient aussi indisciplinés et incompétents ?
A voir ces gens se battrent pour un lopin de terre non mouillé, n'importe qui en aurait tiré les mêmes conclusions. Voici donc les soldats de Napoléon, je les imaginais plus dangereux que cela.

Le déjeuner étant terminé, j'ordonnais aux hommes de se lever. Une missive me parvint alors que je fixais mon sabre à ma ceinture. J'ordonnais au sergent de me la lire. Les officiers supérieurs me déconseillaient "vivement" de ne pas entrer dans les marais.
Riant un peu je pris la lettre des mains du sergent et la fit "innocemment" tomber dans un feu de camp proche. Je dis alors "Comment puis lire les ordres si ils me parviennent en cendre ? allez me chercher une autre confirmation."
Les hommes autour de moi rièrent de bon coeur alors que le sergent déconfi se remettait sur sa selle pour repartir vers les arrières.

Puis le départ fut enfin donné. Je laissais à Rah-Zhut le soin de commander la moitié de la compagnie, il savait ce qu'il avait à faire.
Marchant jusqu'à la rivière, tous entrâmes tous dans l'eau froide de la rivière nous séparant de l'île aux marais. Bien que gelés par la tempêrature de l'eau, mes hommes ne se plaignirent pas comme les braves russes qu'ils étaient.
La pénombre nous masquaient et la compagnie arriva sans encombre sur la petite plage du coté francais. Chaque hommes savait ce qu'il avait à faire et tout le monde se mit à plat ventre sur le sable et pointa son fusil vers les bivouacs ennemis proches.

Je constatais que les Francais ne nous avaient pas repêrés. Peut être ne s'attendaient ils pas à un assaut dans les marais.
J'observais un officier Francais réprimander plusieurs de ses hommes alors qu'un autre passait en revue ses soldats dont les uniformes étaient recouverts de boue. A voir leurs visages, ils mourraient d'envie de tuer leur officier et de s'en retourner dans leur terre natale.

Mon attention fut attirée par une seconde compagnie Francaise qui allait se placer aux cotés de celle passée en revue. C'était la cible de mon unité, Rah-Zhut devant s'occuper de la première compagnie Francaise.
Mais c'était déja surprenant que mes hommes n'avaient pas encore été repêrés alors qu'ils mettaient en joue les Francais situés à 60 mètres à peine.

D'un ordre j'ordonnais d'ouvrir le feu. Les Francais firent de gros yeux surpris lorsque leurs camarades tombèrent sans prévenir.
L'officier qui passait ses troupes en revue, un adjudant, s'effondra au sol, percé de plusieurs balles, ses soldats le regardant s'écrouler, incrédules.
Les deux premières salves causèrent une bonne trentaine de pertes parmi l'ennemi. A peine ceux-ci escomptaient réagir que les autres salves Russes s'abbatirent sur eux.
De mon coté les Francais avaient réussis à se mettre à couvert en se jetant au sol, limitant ainsi leurs morts.
Mais du coté de Rah-Zhut, les rangs Francais vacillèrent. Maintenant que leur Adjudant était mort, le semblant d'ordre maintenu par lui s'effondra et les soldats s'enfuyèrent dans le plus grand désordre.

Quelle victoire ! Une compagnie Francaise au grand complet venait d'être mis en déroute en deux salves seulement. J'ordonnais au hommes de se protéger dans les dunes afin de prévenir tout tir de risposte, notre plan d'attaque n'en était qu'à la première phase.
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Message par vétéran Kristov illianov » Lun Sep 24, 2007 9:02 am

30 Juillet 1812

Voila une journée que nous avons débarqués sur la plage au bord des marais. Etrangement, alors que m'attendais à une contre-attaque sur nos positions, aucun francais ne tira un seul coup de feu dans notre direction.
Qu'avait donc l'ennemi en tête ? peut être qu'il comptait ne pas s'avancer vers nous, cela mettrait en péril leurs défenses autour de la mine. Mais c'était bien étonnant qu'ils laissent tranquilles plusieurs centaines d'hommes à portée de fusils.

Autant en profiter donc.
J'alla discrétement en direction du groupe à Rah-Zhut pour lui confirmer les prochaines manoeuvres. Lui devra s'occuper des restes de la 2870e compagnie Francaise dont nous avions mis en déroute la moitié de la compagnie hier. Maintenant que la troupe de l'adjudant était défaite, Rah-Zhut devait s'occuper de l'officier supérieur dont la troupe stationnait juste à coté.
De mon coté, mes hommes devront éliminer la compagnie qu'ils avaient déja entamés. Ensuite, tous les hommes devront se replier vers les lignes Russes

Rah-Zhut et ses hommes firent feu en premier. Je constatais que leurs tirs se montraient toujours aussi excellent car la compagnie Francaise visée pris également les jambes à son cou après deux salves uniquement. Deux victoires en deux jours, les hommes de mon adjudant se couvraient de gloire.
Leur moral gonflé par la réussite de leurs camarades, mes hommes firent alors feu et de nombreux francais tombèrent à leur tour.
Là aussi l'ennemi ne tint pas le coup et une troisième compagnie Francaise, celle d'un adjudant, prit la fuite écrasée sous le poids des balles.

Trois victoires au tableau de chasse, c'était là un très bon début pour ma compagnie, sans encaisser une seul perte en plus. C'était un très bon rendement et je félicitais mes hommes alors que j'ordonnais le repli vers l'arrière.
D'autres compagnies Russes commencaient à traverser la rivière, sûrement attirées par nos exploits et désirant faire de même.
Mais, alors que nous passions à coté d'eux, je m'apercevais qu'ils s'engageaient complétement dans les marais.
C'était là une grosse erreur car le dispositif Francais était encore puissant malgré les victoires remportées par mes hommes.
J'ordonnais alors la fin du repli et laissais les soldats reprendre positions à la lisière des marais afin de soutenir nos compagnons qui s'étaient trop avancés.
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Message par vétéran Kristov illianov » Lun Oct 08, 2007 8:41 pm

23 Septembre 1812

Cela fait un certain temps que je n'ai plus pris ma plume pour raconter la vie de ma compagnie.
Durant près de deux semaines j'ai combattu avec mes hommes dans les marais bordant la vile des Maréchaux, poussant toujours plus loin la motivation de mes hommes.
Notre mouvement s'était vu adjoint ceux d'autres compagnies Russes pénétrant elles aussi dans les marais.
Les combats faisaient rage maintenant que les Francais avaient eu connaissance des pertes endurées en très peu de temps sur leur front.
La réaction avait été plutot spectaculaire. Jamais je n'aurais imaginé voir des Grenadiers et de la cavalerie s'aligner face à mes troupes.
Cela dit leurs efforts n'étaient pas portés contre moi. Alors que mes hommes n'encaissaient aucun tir je voyais d'autres camarades Russes être contraints au repli.

Les combats durèrent encore quelques temps. Puis je du quitter le front pour aller rassembler une nouvelle compagnie sur les arrières, laissant à Rha-Zhut le soin de rester sur place.
A l'heure qu'il est j'écris depuis les tentes alors ma nouvelle unité se rassemble devant ma tente personnelle.

Je reçois des nouvelles du front. Rha-Zhut se porte bien. Il s'est même payé le luxe de mettre en déroute deux autres compagnies ennemies. Ses hommes et lui commencent à fatiguer à se battre depuis des semaines dans les marais mais le moral reste bon. Je lui ais envoyé de l'argent afin d'équiper son bataillon de guêtres. Au moins cela améliorera un peu leur confort.
Refermant mon carnet, j'ordonnais à mes hommes de se préparer au départ. Il me faudra quatres jours de marche pour rejoindre la ville des Maréchaux, qui sait aurais-je d'autres surprises en arrivant sur place.
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Message par vétéran Kristov illianov » Mar Nov 06, 2007 12:45 pm

06 Novembre 1812


Depuis quelques temps je me suis retiré du front, laissant le commandement de mes unités à mes adjudants.
Hier j'ai recu une lettre du front m'indiquant que Rah-Zhut venait de remporter sa dixième victoire sur une unité francaise. Dommage que le Tsar ne récompense pas les adjudants, je l'aurais bien nommé sous-officier pour ses qualités offensives.

L'hiver s'est installé sur le front mais moi je le vis loin des combats dans un chateau. Le Commandant de Régiment m'a attelé à une tache très sérieuse : organiser une refonte de l'Armée du Maréchal dont l'organisation laissait à désirer depuis trop longtemps. L'objectif était d'en faire le régiment les plus redoutable possible, éclipsant les autres régiments en puissance combative.
Les régiments de l'armée Russe souffrent d'un défaut : ils sont mal commandés et ne disposent pas d'une chaine de commandement interne bien huilée.
Aujourd'hui je pense être parvenu, après plusieurs mois de travaux, à faire de l'Armée du Maréchal une redoutable machine de guerre. Quelques discutions sont encore à avoir sur certains détails mais je déposerais mon dossier finalisé bientôt devant le commandant du régiement et devant l'Etat Major du Tsar.
Garde de l'Ordre de Saint-Georges
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Message par vétéran Kristov illianov » Dim Nov 18, 2007 5:37 pm

18 Novembre 1812


S'il y avait bien une tâche que j'avais abandonnée depuis le début de mon arrivée sur le front, c'était bel et bien celle de faire compter les morts joncheant les marais.
La mine des marais était toujours entre nos mains et du sommet d'un bâtiment j'observais le tapis de cadavres joncheant les terres insalubres entourant la place. Français, Russes, de tout âges confondus, il y en avaient tant que l'on pouvait marcher dessus et ne pas mouiller ses bottes. Les journées annonçaient les combats, la nuit les Russes évacuaient leurs morts autant qu'ils le pouvaient, certains corps s'étant enfonçés loin dans la vase, poussés par le poid des cadavres se superposant.

Mais mis à part ce charnier à ciel ouvert, le front se portait bien. La ville des Maréchaux repoussait attaque après attaque, les Français se brisant dessus en laissant encore plus de morts sur la plaine enneigée.
Je ne suis pas sur place mais je peux entendre les nombreux tirs partant des faubourgs, les unités Maréchales les tenant délivrant leur salves comme à l'entrainement. Un véritable tir aux pigeons, la ligne Française de la Garde Impériale se tenant à bonne distance des lignes Russes.

L'Armée du Maréchal se portait à merveille. D'ailleurs mon projet de restructuration a été validé avec enthousiasme par les officiers du régiment. Le Commandant de Régiment m'a même récompensé de mon travail en me nommant à la tête de la Deuxième Brigade du régiment.
Dix officiers sous mes ordres, certains étant même plus gradés que moi mais tous désirant de repousser les Français le plus loin possible.
Du côté de la ville, les Premières et Troisièmes Brigades préparaient des opérations visant à mieux répartir les troupes étant donné que leur front se calmait jour après jour.

Moi, une mission m'avait été confiée : repousser les Français des bords des marais et des faubourgs Ouest de la ville des Maréchaux. Ce qui signifiait repousser la Garde Impériale de ses positions retranchées mais la perspective de quitter l'insalubrité des marais mit en confiance les hommes de la Brigade ainsi que les officiers Indépendants combattant sur place.
Certes la rivière gelée n'était pas un terrain "sec" mais c'était mieux que ces marais nauséabonds couverts de cadavres.

A l'heure où j'écris ces lignes, l'offensive vers l'Ouest se passe très bien, les troupes Françaises étant massacrées dans les marais du Nord de la Mine des Grognards. Nous pourrions même mettre les troupes ennemies de la Brigade Infernale à portée de nos fusils avec un peu d'efforts.
L'assaut vers le Nord-Ouest risque d'être un peu plus délicat du fait de l'expérience des troupes composant la Garde Impériale mais avec de l'organisation même le régiment le plus ancien de la Grande Armée pouvait être anéanti.
Je suis donc confiant sur les capacités de mes hommes.
Garde de l'Ordre de Saint-Georges
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Message par vétéran Kristov illianov » Ven Nov 23, 2007 6:12 pm

23 Novembre 1812


3 contre 1 .. Il s'agit là du rapport de forces que me dressaient les rapports.
Les Francais avaient amassés près de la Mine des Grognards un important contigent composé de nombreuses nouvelles recrues. Ces nouveaux officiers étaient facilement reconnaissables avec leurs uniformes impeccables, une cible parfaite pour des tireurs embusqués.

La Brigade Infernale avait lancé l'assaut alors que ma Brigade investissait les marais et repoussait les quelques Français y résidant. Mais l'assaut plus au sud avait de quoi attirer notre attention. Si les Grognards reculaient encore alors nos positions risquaient d'être compromises.
J'ordonnais donc aux volontaires proches de ma position de se porter vers le sud. Seules quatres compagnies de ma brigade étaient sur place mais c'était mieux que rien.

Les forces de l'Armée du Maréchal se portèrent donc au secours des Grognards. L'ennemi était trois fois plus nombreux que nous mais cela ne fit pas vaciller le moral des hommes qui établirent une ligne défensive pour juguller l'avance Française.
J'attendais beaucoup de mes hommes. Ils étaient expérimentés contrairement aux jeunes recrues Françaises, le rapport de forces pouvait être rétabli avec des frappes précises et coordonées.

Pour le moment les pertes étaient équivalentes de part et d'autres mais avec l'accumulation de pertes du coté Français le front changera vite de maître.
Garde de l'Ordre de Saint-Georges
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