par Dimitri Krawsasky » Mar Jan 23, 2007 10:10 pm
Un officier se dirige vers le vieil homme. Sans dire un mot, tout deux se dirigent vers une large tente, déjà dressée et fort bien éclairée.
A l’intérieur, la décoration est noble mais discrète. Des pans de draps pourpres pendent, délimitant ainsi différentes pièces. Au centre se trouve une table massive sur laquelle sont posés de nombreuses cartes, instruments de mesure et des petits cubes de bois.
C’est l’Adjudant qui rompe le silence le premier.
-« Tout se passe comme prévu. Nous aurons rejoint le reste des troupes d’ici quelques jours. »
L’homme mûr reste les yeux fixés sur les cartes, l’air pensif. L’Adjudant insiste.
-« Dimitri … qu’est ce qui ne va pas ? Tu regrettes d’avoir accepté de faire venir nos troupes ? Ces infâmes français salissent notre Sainte Patrie ... »
Dimitri … L’homme mûr serait donc le Grand Duc Krawsasky. Surement l’un des plus haïe des autre Grands Duc à cause de ses origines polonaises. Origines qu’il combattait avec une rage féroce.
Krawsasky, donc, lève la tête, les yeux vifs.
-« Bien sûr que je regrette ! La peste soit ces imbéciles de ducs… Ils m’ont mis au pied du mur. Tout ce qu’ils espèrent, c’est que je meurs durant la campagne afin de déposséder mon fils Léopold des terrains qui lui reviendraient donc de droit. Ca ne tiendrait que de moi, nous serions resté sur les frontières ottomanes ou à Sankt-Peterburg. »
-« Pourquoi ne pas avoir refusé ? Il t’avait bien laissé le choix non ? »
Rire forcé de Dimitri
-« Le choix … Tu parles. Nicolas, tu sais bien que face au Tzar, tu n’as jamais le choix, même si celui-ci est un imbécile. »
Celui-ci semble s’indigner de ces propos.
-« Tu vois Nicolas, ta réaction en est un parfait exemple. Le Tzar est considéré par notre peuple comme le vicaire du Christ sur la terre, un homme de pouvoir absolu et est donc par essence voué à l’absolu. Toute cause embrassée par le Tzar étant sacrée, toute opposition est impie, et il ne peut y avoir hors de Russie que des peuples plus ou moins vassaux. »
Krawsasky marque une pause avant de continuer
-« Tu es jeune Nicolas. N’oublie jamais ce que je te dis si tu veux comprendre comment ça fonctionne en coulisse, le pouvoir. L’opinion du peuple est une donnée à prendre en compte en toutes circonstances. C’est à cause de cette donnée que j’ai du accepter d’envoyer mes hommes ici. Le Tzar règne en insufflant aux cœurs et aux âmes une sorte d’enthousiasme moral, d’essence plus divine que terrestre. C’est une force incomparable. »
Il pose sa main sur l’épaule de l’Adjudant, lâchant un sourire.
-« J’ai encore bien des choses à t’apprendre sur ton peuple … petit. Aller, sors, je vais me reposer un peu. »