L'Etendard, le journal qui ouvre les yeux sur le front

Racontez vos histoires autour d'un verre sous la tente...

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L'Etendard, le journal qui ouvre les yeux sur le front

Message par vétéran Antoine de Froiss » Dim Avr 20, 2008 2:35 pm

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Ce topic est réservé à la Rédaction de l'Etendard, tout autre post pourra être effacé sans consultation de l'auteur.
Dernière édition par vétéran Antoine de Froiss le Dim Avr 20, 2008 2:52 pm, édité 1 fois.
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Message par vétéran Antoine de Froiss » Dim Avr 20, 2008 4:18 pm



1ere Edition, 20 Avril 1813 a écrit :
    Quis custodiet ipsos custodes
    Et les gardiens, qui les gardera ?


Il y a quelques jours, la Grande Armée inaugurait ses deux nouveaux Codes : Le Code Militaire et le Code de Justice, le premier touchant à l’organisation de l’armée et l’autre au système judicaire. Fruit du travail de l’Officier Sainte-Croix, ce dernier s’est à la fois proclamé Juge Suprême mais aussi rédacteur des futures notes qui viendraient compléter lesdits textes.

Après une mise en application des plus difficiles, une affaire assez atypique mais ô combien grave vient jeter les bases des premières contestations de l’œuvre mise en place.
Le Code de Justice Militaire prévoit l’instauration de Hauts-Commissaires, chargés de Présider le Haut-Conseil de Guerre et de veiller au respect du même Code (Article 23). Nommés et révoqués par le Juge Suprême, ils ont donc la compétence de juger toute affaire sans pour autant emprisonner (bien qu’ils puissent mettre en garde à vue ; à la lecture de ceci, certains rédacteurs de l’Etendard ont sursauté tant les abus sont flagrants).

Ladite affaire en est le fruit et s’éternise, allant jusqu’à remettre en cause le rôle du Juge Suprême. En effet, le Sous-Lieutenant Arcole, alors Haut-Commissaire, a été destitué de son poste par le Juge Suprême pour avoir emprisonné bon nombre de jeunes recrues sans être passé par la Cour Martiale. Nous nous permettons, d’ailleurs, d’ouvrir une parenthèse sur ce sujet.

En tant qu’observateurs attentifs des faits de justice, il ne nous est de mémoire, jamais arrivé de constater autant de cas d’emprisonnements d’officiers de la Grande Armée en totale absence de justifications. Nulle présence d’envois de missives d’avertissement dûment datées et signées, point de cartes témoins permettant d’alimenter les motifs de l’accusation. Nous ne sommes plus devant la cour de justice militaire de l’Empereur, mais bien devant un tribunal de l’inquisition où l’accusé doit choisir entre l’aveu ou la question.

L’Officier Sainte-Croix, excellent rédacteur, n’a pas jugé bon de différencier les dates des événements, passant outre la non-rétroactivité des lois, pourtant voulue par Notre Empereur. Alors que la destitution était remise en cause quant à son contenu, le Juge Suprême s’est répandu en spéculations et « propos mensongers et calomnieux » causant ainsi le dépôt d’une plainte du Sous-Lieutenant Arcole à son égard.

Soucieux de faire comprendre aux lecteurs de quoi il en retournait, nous nous sommes posés sur le contenu même de l’action entreprise et des vices congénitaux qu’elle comporte.

Le Juge Suprême est censé représenter la Justice Française. Cependant, l’Officer Sainte-Croix a oublié de distinguer Justice et Rédaction des Codes créant ainsi un amalgame et lui permettant de s’accaparer tous les pouvoirs qu’il convoitait. Après une lecture attentive des deux textes, nous avons découvert qu’il n’était jamais question d une nouvelle nomination d’un Juge Suprême ou d’un Membre de l’Etat-Major (ndlr : ceci fera sans doute l’objet d’un futur article), permettant ainsi de geler tout changement à la tête de l’armée. Par ailleurs, la Justice n’est pas ici discutée mais imposée par un concile d’oligarques qui pensent à la place des autres et qui pourtant passent à côté de l’essentiel.

Prenons les événements tels qu’ils nous parviennent. En tant que Juge Suprême, l’Officier Sainte-Croix avait toute latitude pour destituer son Haut-Commissaire, mais devait-il pour cela passer outre le Code Civil de Notre Empereur alors qu’il est censé forger le Droit de l’Empire ? Si l’on s’en tient à ce qu’il s’est passé, des affaires antérieures à la publication du nouveau Code ont été remises en cause et ont été à l’origine de cette démission, alors que le Préambule du Code de Justice Militaire prévoyait justement la non-rétroactivité des lois.

Par ailleurs, le dépôt de plainte de l’Officier Arcole soulève un problème éminemment important. Le Juge Suprême nommant ses adjoints, il lui est libre de choisir des personnes de confiance qui ne pourraient jamais lui porter la moindre menace. Cependant, qu’advient-il lorsqu’il est jugé ? L’affaire étant présentée devant le Grand Conseil de Guerre, il en revient au Juge Suprême de la présider. Or, comment l’Officier Sainte-Croix, alors défenseur dans l’affaire, peut-il rendre la justice sur son propre cas ?

Il semblerait donc avec ce début d’audience que la place revienne à l’Empereur de décider du jugement de l’Affaire bien que rien dans les Codes ne le prévoit. Serions-nous là devant les premiers dépassements des prérogatives attribuées au texte laissant ainsi la gangrène s’installer dans des institutions à peine naissantes et déjà soumises à discussion voire à rejet ?
De plus, nulle justice ne souffre en général d’une telle omnipotence et de ce cas si significatif où une personne est à la fois juge et partie.

Nous nous sommes penchés quelques temps sur l’article 52 du Code de Justice Militaire. Il y est dit « L’abus de position dominante d’un Officier Général ou Supérieur est susceptible d’être dénoncé devant le Grand Conseil de Guerre. » Devant les motifs de la plainte, la situation semble donc être tout à fait prévue, mais finalement, l’Officier Sainte-Croix n’aurait-il pas oublié qu’il était un officier comme les autres et pouvait risquer des poursuites ?

Nul doute que de très nombreuses questions resteront en suspens, alors que d’autres tenteront de trouver des réponses qui semblent au premier regard, difficiles à trouver.

Notre Juge Suprême, à la fois Rédacteur de Codes Civils, Présent à l’Etat-Major (alors que les textes l’interdisent formellement), mais aussi Major Général de la Garde (alors que l’Empereur a fermement condamné toute attribution de titre ou de grade) montre ô combien la situation est délicate et difficile à tenir.

Tournée en dérision dès ses premières affaires, Notre Justice fait peur et l’Etendard espère que jamais vous n’aurez à vous frotter à elle.


Officier, Soldat ! L’Etendard te donne la parole alors prends le temps de nous écrire. Nous choisirons parmi les messages reçus, cinq remarques sur la Justice qu’elle la soutienne ou la conteste dans notre prochaine édition.

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    J'avais un Camarade


« J'avais un camarade, sur le front, plus brave que tout ceux que je connaissais, plus fidèle que tout les généraux, plus courageux que tout un bataillon, plus féroce au combat qu'un lion, et aussi dévoué qu'un Saint.... Mais aujourd'hui il n'est plus, emporté à jamais dans un flot de sang et de
larme... à quoi bon lutter ? »

Tel sont les paroles qui m'ont été adressé par un officier français sur le front et je tenais à lui rappeler pourquoi nous luttons !

Notre très Saint Empereur nous a confié une mission camarade, une mission sacrée pour la sauvegarde de notre Empire et la pérennité de l'Europe ! Voilà pourquoi nous luttons camarade soldat, officier ou simple citoyen ! C'est un combat de tous les instants contre un ennemi féroce et
barbare qui défie notre ordre nouveau et plongera l'Europe dans l'obscurité si nous l'en empêchons pas.

Oui le combat est difficile, et beaucoup de braves meurent, la guerre est cruelle mais notre but est juste, aucun de nos morts est mort en vain tant que nous ne perdons pas de vue notre but ultime !

Non, camarade soldat qui a perdu un frère, il n'est pas mort en vain, alors tête haute et combat pour la France ! Soit fier d'avoir servi aux cotés d'un soldat aussi brave, honore-le, en ne baissant pas les bras et mène tes frères à la victoire ! Nous pouvons vivre des temps difficiles, des pertes effroyables, un revers fatal, mais tant que notre volonté de vaincre n'est pas éteinte nous ne serons pas morts !

Soldat de la Grande Armée, ne baissez jamais les bras, nous ne pouvons décevoir le rêve et le volonté de notre bien aimé Empereur, chef des armées, libérateur de l'Europe ! Que dans les plaines russes, jusqu'aux sombres forêts et marais putrides, des vallées aux monts les plus hauts, résonne les armes et que par le fer et le feu nous écrasons les hordes barbares qui déferlent sur nos rangs, et dans un cri de joie et de victoire, dans le hourra rugissant de mille voix de nos camarades soldats, nous marchions au nom des morts et pour les vivants vers Moscou la catin et à son sein nous nous saoulions de victoire, gloire et fierté, car en ce jour là, pas si lointain je vous le dit, nos idéaux, et nos valeurs auront porté la France et notre Empereur au dessus de tous en Europe et la paix règnera, enfin.



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Message par vétéran Antoine de Froiss » Lun Mai 12, 2008 4:50 pm



2ème Edition, 27 Avril 1813 a écrit :
    Les retours de la 1ère Edition.

Nombreux ont été les lecteurs à nous féliciter pour notre travail, nous tenons avant tout à les remercier. Mais comme certains nous l’ont fait remarquer, des coquilles se sont glissées malencontreusement dans nos pages, nous veillerons désormais à vérifier ceci.

Conformément à ce que nous avions dit, nous avons choisi plusieurs commentaires déposés, signés ou anonymes, afin de répondre à l’article principal qui concernait la Justice Militaire de Notre Grande Armée.

Avant tout, l’Etendard a décidé de répondre à l’Officier de Sainte-Croix qui a visiblement soulevé des points contestables dans notre précédente édition. Cependant, il semblerait que la modification du Code de Justice Militaire qui a eu lieu le 25 Avril ait corrigé les erreurs d’appréciation du Juge Suprême, nous l’en remercions et espérons qu’à l’avenir, il vérifiera par deux fois ses textes avant de venir remettre en cause nos articles.

Néanmoins, nous avons omis la particule lorsque nous le nommions dans l’article ; Officier de Sainte-Croix, j’espère que vous accepterez nos plus plates excuses.


« Monsieur le rédacteur,

Cet article est tout simplement une honte pour la grande armée ! Le montrer aux russes en plus, voilà qui va alimenter l’eau de leur moulin ! Vous voulez que ce soit la guerre dans notre armée ? et bien bravo monsieur ! »

Officier,

L’Etendard n’a pas à vocation de mettre de l’huile sur le feu bien au contraire. Le but premier de notre journal est de faire en sorte que les choses changent et nous sommes véritablement très fiers de notre 1ère Edition.
Grâce à notre article, dès le lendemain une proposition de révision du Code de Justice Militaire a été lancée et les modifications apportées le 25 en ont été la preuve ! Les choses qui n’allaient pas ont été revues afin de faciliter le travail de tous et de faire en sorte que la Justice de la Grande Armée soit la meilleure possible.

Concernant la portée de l’Etendard, il vise tous les Officier de la Grande Armée. Je fais par ailleurs appel à votre esprit critique et analytique. Que gagneraient donc les russes à lire notre journal si celui-ci doit servir la cause de notre Armée ?


« A la rédaction de l’Etendard,

Votre premier article a été l’objective représentation de ce qu’il se passe du côté de la justice française. Même si on peut y voir naître une polémique, elle ne serait que le produit de l’exactitude de votre argumentation.

Merci pour tant que courage et de clairvoyance. »

Officier,

Nous tenons à vous remercier pour cette remarque. Comme nous nous efforçons de le répéter, le but de l’Etendard est de dire posément ce qui est de d’ouvrir les yeux à ceux qui peuvent faire bouger les choses. La Justice s’est dotée d’un nouvel outil qui est en l’occurrence notre journal. Il est et sera là pour remettre les choses comme elles devraient l’être, sans atténuer ou grossir les événements, nous nous attachons simplement à apporter le plus de précisions possibles.



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    La Garde Impériale meurt mais ne se rend pas.



La Garde Impériale est depuis son origine considérée comme l’Elite de la Grande Armée. Chargée de protéger l’Empereur, de porter le coup de grâce lors d’une bataille ou de débloquer une situation périlleuse, elle est vue à travers les rangs comme un modèle à suivre.

Dirigée par le Major Renzo ainsi que par les Majors Poniatowsky et Coignet, elle va pendant plus d’une année connaître le succès dans les plaines de Russie. Elle fut longtemps le corps le plus puissant et le plus gradé de notre Armée, mais depuis un mois, le nombre de ses officiers a vertigineusement chuté, faisant passer ses compagnies d’une centaine à une soixantaine.

La première raison est la reformation du V° Corps par les Majors Poniatowsky et Coignet qui ont su s’entourer d’éléments précieux de la Vieille Garde. Cependant, l’Etendard a constaté que ce départ en avait entraîné bien d’autres avec des orientations différentes.

Nous sommes parvenus à contacter plusieurs de ces Officiers afin de connaître les motivations de leur départ et pour connaître leur avis sur la Garde, lorsqu’ils y ont combattu et ce qu’ils y voient aujourd’hui. Nous avons aussi contacté le nouveau Commandement de la Garde afin de recueillir son avis à notre plus grande satisfaction, a accepté de nous éclairer et de nous rassurer.
Lorsque nous sommes partis rencontrer des officiers ayant fait, ou faisant, parti de la Garde Impériale, nous avons réfléchit longuement au moyen de rapporter leur parole. Nous nous sommes attachés à trouver la meilleure façon de rapporter leurs avis sans dénaturer le contexte dans les lesquels ils avaient été placés.


Il y a au sein de ce Corps une ambiance, une vie qui montre toute la splendeur de l’Empire. Lorsque nous avons demandé ce qu’évoquait la Garde au Commandant du Génie, il nous a répondu naturellement qu’elle représentait « l’élitisme de la Grande Armée », le simple fait de voir l’uniforme ou leur façon de combattre suffisant à mettre en déroute l’ennemi. Allant même plus loin, ce dernier nous a donné une définition plus métaphorique, considérant qu’elle « est le fer de lance » de l’Armée, idée reprise par l’Officier d’Etat-major Razout, et que « elle n’est pas en fer mais en acier ». La vaillance, le courage et l’abnégation de ces soldats ont conduit durant la Bataille de la Vénitienne a créer une dynamique d’avancer et de maintien sûre et efficace. Les opérations aux abords de Brugnov et de la Vénitienne elle-même ont illustré l’importance d’un tel Corps pour notre Armée, la Garde conduisait la Guerre grâce à un commandement efficace, sûr et réfléchit.

Peut-être car ils étaient justement à l’origine de cet élan qui mettait du baume au cœur partout sur le champ de bataille, les Majors Poniatowsky et Coignet n’ont cessé d’être félicités par leurs pairs. Vus comme très charismatiques et expérimentés, ils étaient véritablement l’âme de la Garde Impériale, alliant avec doigté la verve et l’incroyable talent sur le terrain. Des réussites personnelles triomphales, un encadrement ayant permis de constituer une force de plus de cent compagnies lors de son apogée, ils semblaient avoir réussi à faire le plus difficile, tenir la maîtrise du Corps pendant toute une année sans jamais qu’il ne se trouve sujet à polémique. Leur départ pour la Garde Impériale a permis à de nombreux officiers de revoir leurs objectifs et de redéfinir leur façon de servir l’Empereur. Ainsi, à l’image d’un Officier du V° que nous avons contacté, ils ont été nombreux à estimer qu’ils pourraient mieux servir l’Empereur dans le V° que dans la Garde.

Mais tous n’ont pas décidé de rejoindre le Major Polonais, il n’est donc en rien la faute du V° si aujourd’hui de nombreuses questions concernant la Garde sont posées.

Parmi un de nos entretiens, nous avons appris que la Garde avait connu la perte de plus de quarante compagnies lorsque la création du V° a été annoncée. De source sûre, nous avons su que les Majors Poniatowsky et Coignet n’avaient aucunement sollicité le départ de leurs camarades mais que ce sont bien ces derniers qui ont décidé de quitter la Garde eux-mêmes. Pourquoi donc ce besoin de fuir ce corps pourtant d’élite ? Pourquoi lui préférer le V° alors que très nombreux sont morts en espérant un jour en faire partie ?

A travers ce ressenti de corps d’exception se dégage une certaine animosité de la plupart de nos correspondants, touchant jusqu’au fondement même de la Garde Impériale. En effet, il est revenu à plusieurs reprises, sinon à chaque fois, que des conflits personnels avaient éclaté suite à la formation du V° Corps d’Armée, surenchère d’un manque de communication criant ayant plongé le Corps dans un immobilisme dangereux pendant plusieurs semaines. Ainsi donc, comme l’a concédé l’Officier Taï, ancien membre de la Garde, « seuls quelques rares officiers prenaient les ordres au casernement et les rapports se faisaient rares sur le front. » Ce dernier déclarant par ailleurs que les troupes, bien que très expérimentées n’étaient pas exploitées à leur meilleur potentiel par le nouveau Commandement. Par manque d’expérience ? Récemment, l’Officier de Sainte-Croix qui fait parti du Commandement de la Garde, a admis publiquement devant la Cour Martiale qu’il n’avait aucune prétention au niveau militaire et que ses compétences pour donner des ordres étaient nulles. Que les lecteurs de l’Etendard soient rassurés, le l’Officier de Sainte-Croix l’a défini, le Commandement est organisé de façon à ce que l’Officier Saint-Sauveur commande les troupes et à ce que l’Officier de Sainte-Croix s’occupe de l’administration.


De facto, après des temps plutôt obscurs pour le régiment suite à une réorganisation profonde, tant sur le terrain qu’en coulisse, il semblerait que la Garde Impériale soit sur le point de renaître. Espérons que grâce à sa communication elle puisse enclencher avec elle une renaissance de tous les régiments de ligne et que la Grande Armée puisse enfin rompre la perverse audace des russes et ainsi les faire ployer.



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    Frayeur à Mohilev pour l’Armée Russe

Il y a maintenant deux semaines, La Brigade Infernale s’est illustrée en menant une opération des plus risquées. La Rédaction de l’Etendard a beaucoup hésité avant de se lancer dans la publication de cet article, craignant que ses détracteurs n’y voient là la marque d’une Haute-Trahison ; ce qui n’est pourtant pas le cas et vient au contraire illustrer la supériorité du talent français.

Profitant du couvert de la nuit ainsi que d’un repos prolongé de leurs hommes, plusieurs Officiers de la Brigade Infernale sont parvenus à traverser les lignes ennemies à et trouver refuge dans la ville de Mohilev, servant depuis le début de la bataille pour le ravitaillement des troupes russes qui se trouvent sur le front. Sûrs de leur mise en déroute, ces hommes ont quand même décidé de se battre afin de permettre aux différents Corps de s’appuyer sur cette réussite pour affaiblir leurs adversaires qui se trouvait pris de court.

Le 1er Pulk de Cosaques et la Garde du Tsar ont ainsi du mettre plusieurs jours à déloger la demi-douzaine de compagnies franco-irlandaises qui se trouvaient au cœur même de la ville. Grâce aux informations que nous avons reçu, l’Etat-Major se trouvait formellement opposé à ce genre d’initiative et a été le premier à réagir pour critiquer ce qui pourtant a été un succès payant !

En effet, tout le front s’est replié vers la ville, les russes tentant de déloger les intrus qui s’y trouvaient, les français désirant aller les y rejoindre.

Un constat se pose donc tout naturellement ; avec des ordres et des opérations prévues par l’Etat-Major, peut-être que Mohilev, Smolensk, Borisov et Roslav, seront un jour entre les griffes de l’aigle impérial français !

Nous avons donc tout naturellement une pensée à ceux qui sont morts en croyant que les choses changeraient, et nous invitons l’Etat-Major à plus de communication et à plus d’initiatives sur le terrain.


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    Recrutement au Génie Impérial

Ministères de la Guerre

Génie Impériale

Concours de recrutement

Avis : Le Génie Impériale organise à compter du mercredi 23 Avril de l’année 1813, un concours de recrutement afin d’offrir à la grande armée le meilleur soutien possible en toute situation.
Pour se faire les candidats devront constituer un dossier comportant :
-un acte naissance légalisé ;
-un certificat de civisme ;
-un certificat de nationalité française (exception pour les troupes étrangères se battantes aux cotés de la grande armée.)
-une lettre de motivation sera également nécessaire.

Il sera nécessaire pour les candidats :
-d’avoir le grade de lieutenant ;
-une compagnie de voltigeurs ;
-au moins un an de service militaire.

Les candidats enverront leurs candidatures à l’adjudant-chef Mistral du Génie Impériale pour être accepter au concours, et devront se présenter en compagnie de leurs voltigeurs à la caserne du Génie.
Les candidats retenues devront commander leurs voltigeurs pour que leurs admission dans le régiments soit effectives (toutes autres unités ne pourra entré dans le régiment.)

Fait à la caserne du Génie Impériale, Krasnoë, le mardi 22 Avril 1813.

Capitaine Aurélien D’Avignon, commandant en chef du régiment du Génie Impérial.


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Message par vétéran Antoine de Froiss » Lun Mai 19, 2008 12:03 pm


Pour entièrement profiter de cette 3° Edition, cliquez sur le titre ci-dessus.

3ème Edition, 12 Mai 1813 a écrit :
    La Grande Armée est celle de la liberté, de l’espoir.

Nous sommes vous et nous, soldats de cette guerre inévitable contre les tyrans, les oppresseurs du continent.

L’Empire envoie ses fils au combat et jamais nous n’entendons leur voix dans l’omniscience de nos officiers, des détonations de canons et des claquements de nos fusils.

Certains d’entre nous trouvent le repos éternel dans cette guerre, d’autres subissent le labeur, la pénitence. Nous souffrons, mais nous vaincrons et ce lorsque ce jour viendra, ce jour tant attendu, celui de la victoire finale, l’Empire brillera de tout son éclat et nos familles, nos enfants, se réjouiront de vivre dans un monde libre et en paix.

L’Etendard consacrera cette édition aux milliers, centaines de milliers de soldats morts loin de leurs terres, loin de leurs familles…



Soldats, nous vous pleurons, nous vous saluons.



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    Le Drapeau.

Aujourd’hui, la Grande Armée va montrer à l’ennemi les choses qui font qu’elle est la meilleur armée d’Europe. Ce ne n'est pas par les armes que l’action restera dans l’histoire militaire de l’Empire, mais par les preuves de courage et d’humilité d’une poignée d’hommes.

Je combats pour Notre Empereur depuis bientôt dix ans, j’ai été de toutes les campagnes, j’ai toujours servi avec honneur et je vais mourir avec fierté. J’espère que ce texte sera retrouvé à côté de ma dépouille et servira un jour, pour les hommes qui combattent avec nous et pour les générations à venir.


Le dégel n'a pas encore eu lieu, la neige boueuse sous les pieds craque et nous ralentit, les arbres nous cachent des troupes russes et nous protègent du vent sibérien qui souffle à côté du bois. Nous combattons vers le III° Corps d’Armée, et les ordres reçus par mon officier ont été de nous avancer pour servir d’yeux aux troupes qui viendraient nous épauler. Nous attendons donc que quelqu’un vienne aider à renforcer nos positions, tentant de faire le moins de bruit possible pour ne pas alerter les russes.

Le froid engourdit nos membres au fur et à mesure que le temps passe, nous devons rester assis à même la neige, sans feu et sans le droit d’étirer nos membres. Certains des mes compagnons s’endorment et nous tâchons de les réveiller pour ne pas que la mort vienne les chercher durant leur repos.

Georges nous a fait signe il y a cinq minutes de nous tenir le plus calme possible, mais les jambes deviennent lourdes, le corps n’attend que le repos et il nous faut lutter contre mentalement. J’ai donc décidé d’écrire l’attente des renforts gardant ainsi le plus possible l’usage de mon corps et de mon esprit. Nous avons été repérés par des voltigeurs russes, mon Lieutenant nous l’a avoué la gorge nouée. Nous allons donc mourir ici, mes camarades prennent leurs armes, prêt au dernier assaut.

Mais nous devons nous acquitter d’une terrible tâche. Trois compagnies russes avancent sur nous et nous ne voulons pas que notre drapeau tombe entre leurs mains souillées par la crasse. Georges a donc voulu que l’on choisisse entre combattre l’étendard levé ou bien le brûler maintenant. Le choix est extrêmement difficile mais nous nous sommes résolus à l’abandonner aux flammes. S’il se consume dans le brasero qui se prépare, notre Compagnie restera au moins gravée dans la mémoire de quelques officiers et ils loueront notre courage.

J’en termine désormais. J’embrasse ma femme et mes filles et je vais me battre pour que jamais elles n’aient à voir la guerre chez nous, en France !



Yvan Lotiac, mort suite à une embuscade russe le 23 avril 1813

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    Les Coudes Serrés

Habillés de bleu et de doré encrottés, nous formions une ligne continue attendant le fusil sur l’épaule. Certains d’entre nous avaient perdu leur bicorne ou leur shako et c’est malgré nous que nous disposions à la place de bandages pourpres ou de cheveux clairsemés et enneigés.

Le Capitaine Adjudant Major avait perdu sa monture dans la matinée et on pouvait le voir pester de voir en cette saison une neige aussi épaisse et une boue incommensurable empêcher l’infanterie de se déplacer sans encombres. Regardant son épée à la main que tous ses hommes avaient l’équipement nécessaire à l’assaut, il semblait reprendre de vieux réflexes d’officier de compagnie.

Le bataillon avait manqué d’hommes ces derniers temps et nous n’étions plus de simples Gendarmes de notre terre, la France, mais bien des peuples rassemblés sous la coupe, sous l’étendard qui était le nôtre : celui de l’Espoir.

Lituaniens, Irlandais, Bretons… Ils se serraient les coudes, la tête haute, fixant un horizon qu’ils craignaient et qui les fascinait.

Les Bretons portaient de longues barbes, plus longues que les nôtres alors que les Irlandais gardaient des pousses de trèfles sur les chapeaux et entre leurs cuirs. Les Lituaniens, quant à eux, portaient d’étranges poignards à la ceinture de leurs longs manteaux bruns tels ceux des fusiliers. Nos chausses étaient déformés et nous avions de mauvaises cloques depuis notre séjour dans les abords des bois. Etrange période de l’année pour disposer de cet inconfort ; nous espérions tous disposer de nouvelles pairs d’ici la fonte des neiges.

Le Sous Lieutenant passa devant la première ligne à la suite du Capitaine Adjudant Major en ordonnant aux soldats de se taire et de se préparer…

« IIIe Bataillon de Gendarmerie Impériale ! »

Le souffle court, nous attendions les ordres, les rythmes du tambour, les cris et insultes. La plaine qui s’étendait en face était retournée par les tirs des canons, les détonations lointaines venant siffler à nos oreilles et s’écraser dans la neige ou rebondir sur les boues gelées pour percuter nos lignes, mais nous attendions toujours.

« Avancez ! »

Le rythme battait le pas accéléré et nous avancions compactes et résignés.

Les sifflements se faisaient de plus en plus intenses et aigues, dénotant les tirs mal ajustés des fusiliers Russes. Les détonations qui visaient nos lignes plus à l’Est s’arrêtèrent un instant pour reprendre de plus belle dans notre direction, soulevant neiges et boues, rocs et buissons, corps et chevaux…

Les premiers cris pétrifièrent les coeurs alors que nous continuions à avancer, évitant de justesse de trébucher, de marcher sur nos frères d’armes, nos amis. Les sifflements se faisaient plus nombreux et faisaient de plus en plus mouche. Corps et cris s’ajoutaient aux invectives et glorification de nos actes.

Nous avancions toujours et encore alors que nos hommes tombaient et que la ligne formait divers pointes tentant de rester unies.

Le rythme se fit plus intense, nous courions en sentant nos épaules se frotter à celles de nos voisins, la douce chaleur des corps haletants et apeurés faisant office d’armure protectrice contre les balles et ce sentiment de sûreté vaine et précaire.

L’homme à mes côtés s’effondra en émettant un hoquet étrange.

Nous courions toujours et encore, le fusil à l’épaule, les balancements de notre attirail, les chapeaux fixés par les cordelettes ou enfoncés dans les cheveux gras et longs.

Le boulet s’écrasa à quelques mètres en face de nous pour ricocher et s’enfoncer dans le ventre d’un soldat poussé en arrière sur des Lituaniens qui continuaient de courir tête baisser, épaules voûtées. Les cris et le trou dans nos rangs n’empêchaient pourtant pas nos jambes de nous porter vers l’avant.

Le Capitaine Adjudant Major pointait son sabre devant lui, apparaissant à nos côtés, l’étendard sur l’épaule d’un soldat robuste et dont la barbe dépassait de loin celle des sapeurs. Il baissait la tête tenant l’étendard plaqué contre son buste et son épaule, les deux bras se croisant contre le bois afin de le tenir solidement. Grimaçant et transpirant, l’on ne pouvait se tromper en voyant l’épaule ensanglantée et les halètements de celui-ci, continuant de tenir l’étendard avec ferveur…

Toujours en encore, nous courions, les éclatements des fusils plus en avant portant le plomb dans notre chair, les détonations et sifflements percutant nos troupes avec témérité et atrocité.

Le clairon sonna à nos oreilles comme une lumière dans la fumée, la transpiration et le sang.

Les chasseurs montés passèrent devant nous alors que nous avancions dans une course effrénée dans cette plaine ravagée. Tirant tout en galopant de manière spectaculaire, leurs fusils courts, les chevaux s’écrasaient sous les salves ennemies.

Enjambant nos chasseurs montés échoués, les os brisés, le visage ensanglanté et paisible, nous contournions les montures étalées et gesticulantes, toujours et encore nous fondions sur les lignes ennemies.

Les coudes serrés nous mourrions, fusil à l’épaule, courant côte à côte à travers le champ de bataille vers ces lignes vertes brunes cachées derrière le brouillard, ainsi que nos chapeaux baissés… Toujours et encore nous avançons, toujours et encore nous rejoignons nos aïeux, loin toujours et encore plus loin…



Soldat mort suite à une blessure à la cuisse le 12 Mai 1813 à l’infirmerie d’un régiment de la Grande Armée


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    Mes doutes : mes certitudes…

L’officier lorgnait les rondeurs de la femme pleurant auprès de son mari et du fils qui regardait d’un regard mauvais les soldats qui vidaient le grenier.

Nous étions en Avril et la neige était toujours présente, telle la bienfaitrice d’une nation qu’elle ne souhaite voir tomber sous le joug de l’impérialisme Français… La nature se trompait.

Nous avions réquisitionné les stocks des fermes alentours et celle-ci était l’une des dernières à ne pas avoir aidé la Grande Armée dans son oeuvre. Le vent couvrait les râles de l’estomac et brouillait la vue des lèvres sèches et des visages émaciés. Nul doute que cette famille n’acceptait pas ce que nous faisions en ce jour, mais nous avions faim, loin de nos pains et champs de blé en cette période de pluie et de soleil. Tout était froid et pauvre ici.

Je donnais une bourrade à mon voisin qui ne cessait de répéter qu’il fallait au moins laisser un peu de grain pour ces familles qui avaient tout juste réussi à passer l’hiver ; l’hiver de Russie… La dernière fois qu’un soldat avait parlé ainsi, il s’était retrouvé en première ligne de la compagnie et à laver les chausses du sous-lieutenant.

L’officier s’approcha de la dame en tentant de maigres sourires et de plates excuses tout en fixant son joli minet et les fines formes de sa poitrine.

Tandis que le mari se rendait compte de la situation et que le fils regardait de coin la fourche posée nonchalamment sur le foin, la voix impérieuse brisa la scène qui ne faisait rire que quelques enfoirés portant le même uniforme que nous.

« Qu’est ce que vous foutez Peret ?! Allez rejoindre les chariots et portez le ravitaillement aux campements ! »

L’officier sortit de sa rêverie obscène et grotesque pour s’activer à sa tâche craignant de se prendre bien plus qu’une remontrance brusque face à ses propres hommes.

De simples choses, des immondices de la guerre, des relents de conneries…

Pourquoi étions nous en Russie ? Etions nous les fleurs de Lys d’antan, arborant des sourires narquois en s’affairant à notre tâche, le cachet d’un seigneur légitimant nos actes ?

Aujourd’hui je regarde les terres que nous avons traversé et les témoignages de quelques soldats réussissant à traduire une once du patois local…

Le Tsar tout comme les seigneurs Russes étaient tout simplement le symbole de la violence, de la tradition inégalitaire. Mes mots peuvent sonner comme ceux d’un sans-culotte, mais je me targue d’arborer les couleurs Françaises afin de redonner cet espoir que nous avions tant perdu, qui s’était transformé en une gangrène de chaos n’apportant que désarrois, dépravations et discours incompris de la plupart d’entre nous. Ma plume est celle d’un homme dont l’éducation coûteuse, pourtant je me bats avec les miens, dans un rang nauséabond et empourpré à chaque volée de plomb.

La France est un modèle, Elle est le modèle.

Alors que les royautés se déchireront pour mettre à terre l’idée de liberté et de renouveau, nous lèverons nos couleurs à la gloire de l’Empire. Ainsi, dés lors que nous tomberons dans les vices de jadis, l’Empire serra à nos côtés pour nous guider et nous redonner foi en ce qui est et sera l’avenir.

Soldat Inconnu, mort de froid avec sa section entre le 29 Avril 1813 et le 3 Mai 1813 aux abords de Smolensk.

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    Recrutement au Génie Impérial

Ministères de la Guerre

Génie Impériale

Concours de recrutement

Avis : Le Génie Impériale organise à compter du mercredi 23 Avril de l’année 1813, un concours de recrutement afin d’offrir à la grande armée le meilleur soutien possible en toute situation.
Pour se faire les candidats devront constituer un dossier comportant :
-un acte naissance légalisé ;
-un certificat de civisme ;
-un certificat de nationalité française (exception pour les troupes étrangères se battantes aux cotés de la grande armée.)
-une lettre de motivation sera également nécessaire.

Il sera nécessaire pour les candidats :
-d’avoir le grade de lieutenant ;
-une compagnie de voltigeurs ;
-au moins un an de service militaire.

Les candidats enverront leurs candidatures à l’adjudant-chef Mistral du Génie Impériale pour être accepter au concours, et devront se présenter en compagnie de leurs voltigeurs à la caserne du Génie.
Les candidats retenues devront commander leurs voltigeurs pour que leurs admission dans le régiments soit effectives (toutes autres unités ne pourra entré dans le régiment.)

Fait à la caserne du Génie Impériale, Krasnoë, le mardi 22 Avril 1813.

Capitaine Aurélien D’Avignon, commandant en chef du régiment du Génie Impérial.

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vétéran Antoine de Froiss (Mat. 878)
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