Chroniques de la Garde Impériale

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Chroniques de la Garde Impériale

Message par vétéran Sainte-Croix » Jeu Mai 08, 2008 10:40 am

Chroniques de la Garde Impériale:
http://garde-imperiale.xooit.com/index.php


"Ma vieille Garde a fait plus qu'on ne peut attendre des hommes." Napoléon Bonaparte

"Derrière les corps d'armée de Napoléon marchait une réserve sans pareille.
La Garde Impériale représentait la gloire de l'armée et la majesté de l'Empire.
On choisissait les officiers et les soldats parmi ceux que les braves avaient signalés comme les plus braves;
Tous étaient couverts de cicatrices.
Nourris dans le danger, ils avaient vécu beaucoup en peu d'années." Général Foy


"Il nous faut écrire l'histoire de ma Garde. Ce livre sera comme un monument indestructible que j'élèverai à la mémoire de ces braves, et dont la France se glorifiera le plus." - Napoléon Bonaparte.


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Major Général de la Garde Impériale.
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Message par vétéran Sainte-Croix » Jeu Mai 08, 2008 10:44 am

Comme au théâtre...
Chroniques de la Garde au Sud-Ouest de Krasnoe.


Cela faisait plusieurs semaines que la Garde Impériale ne cessait de se battre... Le combat qui se déroulait au Sud-Ouest de Krasnoe était bien plus qu'une bataille, c'était un symbole ! La Garde Impériale et la Garde russe s'opposaient dans de violents affrontements. Depuis le mois d'avril, la Garde Impériale semblait avoir prit un net avantage, avançant à pas de géant et anéantissant toutes compagnies russes tentant de lui en empêcher.

Le canon du Bataillon commandé par le Major St Sauveur, après avoir été retardé pas la boue, avait mit un certain a arriver sur le front. Au début du mois d'avril, un peu avant le jour, le canon se fit entendre, mais à une grande distance. La matinée était claire, le froid piquant. Vers neuf heures, les grenadiers de la Garde vîmes paraître le Lieutenant de Sainte-Croix, qui n'avait jusqu'ici combattu qu'avec les éléments du futur Vème Corps. Il resta bien certainement trois quarts d'heure tout près du canon, les yeux fixés sur ce théâtre de carnage. Des rangs entiers de la Garde russe étaient emportés par les boulets... Mais les russes restaient en position, sans bouger, attendant la mort.



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La Garde avançait, les pertes étaient lourdes des deux cotés bien que nous eûmes l'impression que celles des russes étaient bien plus supérieurs aux nôtres.

L'avancée victorieuse de la Garde atteignit son paroxysme à la mi-avril, date à laquelle les braves grognards prirent pas moins de six drapeaux russes en une semaine. Et ce sous les yeux mêmes de l'Empereur qui aimait assister aux combats de sa Garde chérie.

Les vaillants cuirassiers du Chef de Bataillon Louis Nicolas Davout, officier de la Vieille Garde, s'étaient distingués en prenant trois de ces drapeaux en quelques jours ! Dont le drapeau de la compagnie du Major russe Vladimir Sidorenko ! L'un des plus brillants officiers des armées russes. Lui et ses deux cents soldats n'avaient pas connu la défaite depuis plus d'un an.

Entre temps, la Garde semblait enfin être redevenue le glorieux régiment qu'il avait été et qu'il devait rester.

Sa politique de prestige semblait porter ses fruits, un Bulletin de la Garde était publié, un Service de Santé était en train d'être constitué, son organisation commençait à prendre forme et, plus important que tout, elle était victorieuse sur le front.



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Tout ceci ne devait cependant pas durer, et à la fin avril, un rapport pessimiste du Colonel Général de la Garde, le Major St Sauveur, était publié:
L'offensive s'est essoufflée. Une offensive a une durée de vie qui dépend de trois facteurs : la coordination, le poids des forces engagées, et l'effet de surprise. Elle est donc par définition limitée.
Elle dure le temps que l'ennemi met à rétablir l'équilibre des forces. C'est chose faite... Nous reculons légèrement car les russes nous ont stoppés suite à un afflux important de renforts. De l'autre côté de la montagne, les russes ont également amené des renforts et la Garde reste vigilante à la pointe nord de la montagne afin de ne pas se faire tourné. Cinq ou six compagnies de la Garde Impériale tiennent la position en permanence mais là aussi, on observe une plus grande pression russe.

Atteindre la forteresse de Smolensk était en fait peu réaliste, mais la diversion que notre offensive à produit, est une réussite. Nous tenons la position en sachant que les bois sont juste derrière nous. Un canon à l'ouest de la montagne nous met la pression. Il a reculé ce jour suite à une escalade de ma Compagnie dans la montagne. J'en suis redescendu à défaut de pouvoir la détruire comme j'en avais l'intention.

On peut donc considérer aujourd'hui que l'offensive de la Garde est terminée. Nous nous attachons désormais à conserver le terrain gagné...En attendant de reconstruire un rapport de force favorable avec des Compagnies complètes à moral élevé.


Depuis une semaine en effet, la Garde n'avançait plus. Les hommes étaient fatigués. Les attaques moins précises, moins décisives...

Le peu de troupes fraîches qui arrivaient étaient constituées de jeunes soldats ne connaissant pas encore l'odeur de la poudre. Courageux mais loin d'être aussi disciplinés que les troupes de la Garde.

Deux canons russes se présentèrent sur le front. Heureusement, repérés très rapidement par les hussards de la Garde, l'un d'eux fut anéanti avant même d'avoir put ouvrir le feu sur les soldats de la Grande Armée.

Cependant, le second canon, très bien protégé par la Garde russe, ouvrait régulièrement le feu sur les compagnies françaises qui n'avaient d'autre choix que de tenir la position.

L'Etat-Major de la Garde restait en permanence en première ligne devant les assauts russes, n'hésitant pas à risquer leurs vies pour la France ! Pour l'Empereur !

Malgré leur fougue, les russes ne semblaient pas être terriblement bien organisés. Ils se sacrifiaient parfois inutilement en forçant le moral de leurs hommes en première ligne, laissant des unités de soutien à portée des fusils français, hésitant à finir des compagnies françaises mal en point et ne communiquant sans doute pas assez entre eux.
Le propre adjudant et frère du Colonel Général de la Garde, Hugo St Sauveur est ainsi resté au front, en première ligne, avec moins d'une centaine d'homme hagards et démoralisés pendant plus de deux jours. Les compagnies françaises s'étant relayées pour offrir d'autres cibles aux russes qui se sont laissé prendre au piège.



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Malgré tout, la destruction du second canon russe était devenue une priorité.

Et enfin lorsque le jour arriva...

Ils étaient des dizaines. Ils faisaient un front d’un quart de lieue. C’étaient des hommes géants sur des chevaux colosses. Ils étaient plusieurs escadrons, et ils avaient derrière eux, pour les appuyer, les Cuirassiers de France, les chasseurs de la Garde, et les Lanciers Rouges. Ils portaient le casque sans crins et la cuirasse de fer battu, avec les pistolets d’arçon dans les fontes et les longs sabre-épée. Le matin toute l’armée les avait admirés quand, à neuf heures, les clairons sonnant, toutes les musiques chantant Veillons au salut de l’Empire.

L’aide de camp leur porta l’ordre du Colonel Général de la Garde. L'officier en tête tira son épée. Les escadrons énormes s’ébranlèrent.

On vit alors le spectacle formidable.

Toute cette cavalerie, sabres levés, étendards et trompettes au vent, formée en colonne par division, descendit, d’un même mouvement et comme un seul homme, avec la précision d’un bélier de bronze qui ouvre une brèche, s’enfonça dans le fond redoutable où tant d’hommes déjà étaient tombés, y disparut dans la fumée, puis, sortant de cette ombre, reparut de l’autre coté du vallon, toujours compacte et serrée, montant au grand trot, à travers un nuage de mitraille crevant sur elle. Ils chargeaient, graves, menaçant imperturbables; dans les intervalles de la mousqueterie et de l’artillerie, on entendait ce piétinement colossal. Étant deux divisions, ils étaient deux colonnes. On croyait voir de loin s’allonger vers la crête du plateau deux immenses couleuvres d’acier. Cela traversa la bataille comme un prodige. Il y eut un silence redoutable, puis subitement, une longue file de bras levés brandissant des sabres apparut au-dessus de la crête, et les casques, et les trompettes, et les étendards, et trois milles tètes à moustaches grises criant:

Vive l’Empereur !

Toute cette cavalerie déboucha sur le plateau, et ce fut comme l’entrée d’un tremblement de terre…

Les cavaliers se ruèrent sur l'infanterie russe, puis sur le canon. Ventre à terre, brides lâchées, sabres aux dents, pistolets au poing, telle fut l’attaque. Il y a des moments dans les batailles où l’âme durcit l’homme jusqu’à changer le soldat en statue, et où toute cette chair se fait granit. Les bataillons, éperdument assaillis, ne bougèrent pas.

Alors ce fut effrayant.



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L'officier Junot s'était particulièrement distingué durant cette action mémorable... Ses lanciers allemands avaient anéanti le canon russe. La récompense ne se fit pas attendre, l'Empereur lui proposa d'intégrer la Garde.

Le temps des festivités ne dura guère... Dans la soirée du 3 mai, la Garde Preobrajensky lança une terrible offensive sur les troupes de la Garde Impériale. Les pertes étaient terribles. La compagnie Hugo St Sauveur perdit une soixantaine d'hommes, de même que les compagnies Jean d’Hervilly et Sainte-Croix. Cette dernière fut chargée par des lanciers de la Garde russe, vingt-trois hommes hors de combat pour six lanciers russes tués ou blessés.

Pour la première fois depuis longtemps, la Garde n'eut d'autres choix que de reculer. Les pertes étaient grandes mais la Garde devait tenir. Pour la Grande Armée ! Pour l'Empereur ! Pour la France !

La Garde meurt et ne se rend pas !
La Garde meurt et ne se rend pas !
La Garde meurt et ne se rend pas !

Vive l'Empereur !


Des combats violents se poursuivirent quelques jours, puis, naturellement, ils se calmèrent quelque peu... Le front se stabilisa, les russes cessèrent d'avancer, leurs pertes devenant trop importantes.

La pluie commençait à tomber. Comme au théâtre, le rideau ferma la dernière scène.
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