La Réponse...

Racontez vos histoires autour d'un verre sous la tente...

Modérateurs : Modérateurs français, Animateurs, Modérateurs russes

La Réponse...

Message par vétéran Sainte-Croix » Lun Mai 19, 2008 10:45 am

Le Lieutenant de Sainte-Croix demanda à son aide de camp de prendre une plume et un papier.

- "Écrivez Colbert:"


Depuis quelques semaines maintenant, un nouveau journal, dont le seul rédacteur connu est le "Vice-Prévôt" Froissac, a publié pas moins de trois éditions. Paradoxalement, le journal prétextant "ouvrir les yeux sur le front" semble avoir misé sur le sensationnel. L'intérêt de la première édition ne se trouvant que dans le premier des deux seuls articles publiés, ou le rédacteur n'hésite pas à critiquer la Justice Militaire et ses représentants, et ce devant les yeux de l'armée russe !

Le comble du ridicule provient cependant de la deuxième édition, ou le rédacteur n'hésite pas à dire que son journal est à l'origine de la révision du Code de Justice Militaire datant du 25 avril ! Révision qui était travaillée et étudiée depuis de nombreux jours par le Juge Suprême, bien avant la création de "l'Étendard"... Les officiers français constateront d'ailleurs que la révision du Code de Justice Militaire datant du 25 avril de l'an 1813 n'a véritablement rien à voir avec les critiques de la première édition de "l'Étendard".

Non content de prendre ses rêves pour des réalités, le rédacteur va jusqu'à donner des conseils au Juge Suprême, lui demandant de "vérifier par deux fois ses textes avant de venir remettre en cause les articles" du journal. On peut légitiment se demander de quoi peut bien parler ce rédacteur qui parle d'une réponse du Juge Suprême en se gardant bien de la publier...

Car il n'est nullement précisé dans l'article qu'une vingtaine d'erreurs ont été constatés et signalés en privée par le Juge Suprême. Erreurs, pour certaines grossières, qui n'ont même pas été corrigés. Je rattrape cette injustice et présente ici au lecteur les erreurs (qui sont corrigés par le texte en gras) du premier article de "l'Étendard":

1er article de la 1ère édition de l'Etendard a écrit :Il y a quelques jours, la Grande Armée inaugurait ses deux nouveaux Codes : Le Code Militaire et le Code de Justice [le Code Militaire n'existe pas], le premier touchant à l’organisation de l’armée et l’autre au système judiciaire. Fruit du travail de l’Officier Sainte-Croix, ce dernier s’est à la fois proclamé Juge Suprême [le Juge Suprême a été nommé par l'Empereur après avis consultatif de l'Etat-Major de la Grande Armée] mais aussi rédacteur des futures notes qui viendraient compléter lesdits textes.

Après une mise en application des plus difficiles, une affaire assez atypique mais ô combien grave vient jeter les bases des premières contestations de l’œuvre mise en place.
Le Code de Justice Militaire prévoit l’instauration de Hauts-Commissaires, chargés de Présider le Haut-Conseil de Guerre [le "Haut-Conseil de Guerre" n'existe pas] et de veiller au respect du même Code (Article 23). Nommés et révoqués par le Juge Suprême, ils ont donc la compétence de juger toute affaire sans pour autant emprisonner (bien qu’ils puissent mettre en garde à vue ; à la lecture de ceci, certains rédacteurs de l’Etendard ont sursauté tant les abus sont flagrants) [ce qui est totalement faux puisqu'au delà de pouvoir mettre en garde à vue, les Hauts-Commissaires sont totalement compétents pour ordonner l'emprisonnement d'un officier subalterne de la Grande Armée]

Ladite affaire en est le fruit et s’éternise, allant jusqu’à remettre en cause le rôle du Juge Suprême. En effet, le Sous-Lieutenant Arcole, alors Haut-Commissaire, a été destitué de son poste par le Juge Suprême pour avoir emprisonné bon nombre de jeunes recrues sans être passé par la Cour Martiale. Nous nous permettons, d’ailleurs, d’ouvrir une parenthèse sur ce sujet.

En tant qu’observateurs attentifs des faits de justice, il ne nous est de mémoire, jamais arrivé de constater autant de cas d’emprisonnements d’officiers de la Grande Armée en totale absence de justifications. Nulle présence d’envois de missives d’avertissement dûment datées et signées, point de cartes témoins permettant d’alimenter les motifs de l’accusation. Nous ne sommes plus devant la cour de justice militaire de l’Empereur, mais bien devant un tribunal de l’inquisition où l’accusé doit choisir entre l’aveu ou la question.

L’Officier Sainte-Croix, excellent rédacteur, n’a pas jugé bon de différencier les dates des événements, passant outre la non-rétroactivité des lois, pourtant voulue par Notre Empereur [accusation totalement infondée étant donné que le rédacteur de cet article n'a pas connaissance de l'ensemble de l'affaire]. Alors que la destitution était remise en cause quant à son contenu, le Juge Suprême s’est répandu en spéculations et « propos mensongers et calomnieux » causant ainsi le dépôt d’une plainte du Sous-Lieutenant Arcole à son égard.

Soucieux de faire comprendre aux lecteurs de quoi il en retournait, nous nous sommes posés sur le contenu même de l’action entreprise et des vices congénitaux qu’elle comporte.

Le Juge Suprême est censé représenter la Justice Française. Cependant, l’Officer Sainte-Croix a oublié de distinguer Justice et Rédaction des Codes créant ainsi un amalgame et lui permettant de s’accaparer tous les pouvoirs qu’il convoitait. Après une lecture attentive des deux textes, nous avons découvert qu’il n’était jamais question d une nouvelle nomination d’un Juge Suprême ou d’un Membre de l’Etat-Major (ndlr : ceci fera sans doute l’objet d’un futur article) [Art.31 du Code de la Grande Armée], permettant ainsi de geler tout changement à la tête de l’armée [Art.10, alinéa 1 du Code de la Grande Armée]. Par ailleurs, la Justice n’est pas ici discutée mais imposée par un concile d’oligarques qui pensent à la place des autres et qui pourtant passent à côté de l’essentiel [jugement ici totalement subjectif et arbitraire puisqu'il ne constitue que l'avis personnel du rédacteur]

Prenons les événements tels qu’ils nous parviennent. En tant que Juge Suprême, l’Officier Sainte-Croix avait toute latitude pour destituer son Haut-Commissaire, mais devait-il pour cela passer outre le Code Civil de Notre Empereur alors qu’il est censé forger le Droit de l’Empire ? [On se demande bien quel(s) article(s) du Code Napoléon ont été violé(s)] Si l’on s’en tient à ce qu’il s’est passé, des affaires antérieures à la publication du nouveau Code ont été remises en cause et ont été à l’origine de cette démission, alors que le Préambule du Code de Justice Militaire prévoyait justement la non-rétroactivité des lois [encore une fois, il n'y a jamais eu "rétroactivité des lois"... Cette erreur du rédacteur provient du fait qu'il n'a pas eu connaissance de l'ensemble de l'affaire]

Par ailleurs, le dépôt de plainte de l’Officier Arcole soulève un problème éminemment important. Le Juge Suprême nommant ses adjoints, il lui est libre de choisir des personnes de confiance qui ne pourraient jamais lui porter la moindre menace [le rédacteur doit sans doute confondre la justice d'une démocratie et la justice d'une Grande Armée impériale. Assez étrange quand on connaît l'organisation judiciaire mise en place il y a quelques mois par ce même rédacteur]. Cependant, qu’advient-il lorsqu’il est jugé ? L’affaire étant présentée devant le Grand Conseil de Guerre, il en revient au Juge Suprême de la présider. Or, comment l’Officier Sainte-Croix, alors défenseur dans l’affaire, peut-il rendre la justice sur son propre cas ? [Art.14 du Code de Justice Militaire]

Il semblerait donc avec ce début d’audience que la place revienne à l’Empereur de décider du jugement de l’Affaire bien que rien dans les Codes ne le prévoit [Art.14 du Code de Justice Militaire]. Serions-nous là devant les premiers dépassements des prérogatives attribuées au texte laissant ainsi la gangrène s’installer dans des institutions à peine naissantes et déjà soumises à discussion voire à rejet ?
De plus, nulle justice ne souffre en général d’une telle omnipotence et de ce cas si significatif où une personne est à la fois juge et partie [Les personnes ayant suivies l'affaire se demanderont en quoi Sainte-Croix était juge dans cette affaire]

Nous nous sommes penchés quelques temps sur l’article 52 du Code de Justice Militaire. Il y est dit « L’abus de position dominante d’un Officier Général ou Supérieur est susceptible d’être dénoncé devant le Grand Conseil de Guerre. » Devant les motifs de la plainte, la situation semble donc être tout à fait prévue, mais finalement, l’Officier Sainte-Croix n’aurait-il pas oublié qu’il était un officier comme les autres et pouvait risquer des poursuites ? [Le rédacteur a oublié de préciser que le Juge Suprême avait tout à fait accepté de comparaître devant le tribunal]

Nul doute que de très nombreuses questions resteront en suspens, alors que d’autres tenteront de trouver des réponses qui semblent au premier regard, difficiles à trouver.

Notre Juge Suprême, à la fois Rédacteur de Codes Civils [bien qu'honoré par cette affirmation, le Juge Supreme n'est pas le rédacteur du Code Civil], Présent à l’Etat-Major (alors que les textes l’interdisent formellement) [le Juge Suprême n'a jamais été officier d'Etat-Major], mais aussi Major Général de la Garde (alors que l’Empereur a fermement condamné toute attribution de titre ou de grade) [étonnant de la part du Vice-Prévôt de la Gendarmerie...] montre ô combien la situation est délicate et difficile à tenir.

Tournée en dérision dès ses premières affaires, Notre Justice fait peur et l’Etendard espère que jamais vous n’aurez à vous frotter à elle.

Officier, Soldat ! L'étendard te donne la parole alors prends le temps de nous écrire. Nous choisirons parmi les messages reçus, cinq remarques sur la Justice qu’elle la soutienne ou la conteste dans notre prochaine édition. [On remarquera que seul deux messages, très suspects d'ailleurs, ont été présentés à la seconde édition]


Et parce que critiquer Sainte-Croix dans ses seules compétences judiciaires ne suffisait plus, le rédacteur de "l'Étendard" a jugé bon de critiquer, et ce dès la seconde édition, ses compétences, non plus en tant que Juge Suprême, mais en tant qu'officier supérieur de la Garde.

C'est ainsi que dans son grand article traitant de la Garde Impériale, l'auteur prêtent que "récemment, l’Officier de Sainte-Croix qui fait parti du Commandement de la Garde, a admis publiquement devant la Cour Martiale qu’il n’avait aucune prétention au niveau militaire et que ses compétences pour donner des ordres étaient nulles".
Pour l'intéressé, quelle surprise ! Lui ayant simplement déclaré qu'il était "incompétent pour les questions stratégiques traités chaque jour par l'Etat-Major Impérial". Le lecteur notera la nuance certaine entre les deux propos. La rédaction de "l'Étendard" confondrait elle "stratégie" et "tactique" ? Embêtant pour des officiers de la Grande Armée...

C'est ainsi qu'en six articles publiés par le journal "l'Étendard", trois citent le nom de "Sainte-Croix", les trois n'ayant d'autres buts que de le critiquer et de le ridiculiser.

Affaire personnelle de monsieur de Froissac, rédacteur de "l'Étendard" ? Sans doute quand on connaît les nombreuses missives envoyés de sa part à l'officier de Sainte-Croix. Missives remplies d'insultes et de menaces parmi lesquelles: "Et pour être honnête, oui, je te supporte pas", "plus la peine de venir faire la pleureuse, mon grand", "et au final tu repars la queue entre les jambes"...

A ces extraits insignifiants car exagérés et ne faisant pas honneur à son auteur, l'extrait le plus important, et le plus révélateur, est celui-ci: "Tu es là depuis à peine 5 mois, d'autres bientôt depuis 1 an 1/2. Tu es déjà Juge Suprême, Modérateur, Colonel Général de la Garde Impériale" (Sainte-Croix est en faite Major Général de la Garde).

Tout le problème est donc là ! Un officier ayant tant d'orgueil n'a pas supporté qu'un homme sans la moindre expérience soit nommé à la tête de la Justice par l'Empereur. Se pourrait il que le Juge Suprême ait vu juste lorsqu'il déclarait déjà, le 19 avril, soit plusieurs jours avant la création de "l'Etendard":

Sainte-Croix a écrit :Comment ? Ce jeune Sous-Lieutenant, sortant à peine de l'école militaire et des jupes de sa mère, ne connaissant rien à la guerre et étant arrivé sur le front il y a tout juste quelques mois, le 2 janvier 1813. C'est cet officier que l'Empereur a choisi pour réorganiser la Justice, pour réorganiser la Grande Armée ? Pour les vétérans quelle déception, quelle amertume ! L'amour propre et l'arrogance de certains en a forcément prit un mauvais coup. Dépassés par cet officier n'ayant aucune expérience... Ils devront suivre ses instructions ? Les critiques et les reproches arrivèrent.


Fait d'autant plus tragique que monsieur de Froissac tient deux discours très différents selon les personnes présentes. Passant du "le Code a beaucoup de faille et ne ressemble en rien à un code", datant du 1er mai, au fabuleux "La qualité du Code, bien que quelques révisions très importantes soient nécessaires est bien plus complet que celui que j'avais rédigé, je ne peux pas dire le contraire non plus" (vous l'avez pourtant dit à de nombreuses reprises monsieur de Froissac), datant du 15 mai. Ne parlons même pas du monumental "Toujours est-il que nous on avait pas couille sur couille comme toi", datant du 15 mai, se transformant en magnifique "la Justice de Sainte-Croix, bien qu'ayant quelques défauts est très bonne, je ne vais pas être de mauvaise foi" (vous l'êtes cependant monsieur Froissac), datant du 12 mai.

Quelle belle preuve d'honneur et d'honnêté. D'autant plus que "l'Étendard" est sans doute le seul journal au monde à ne pas signer ses articles.

Mais en faite ? Qui est l'auteur de cette "réponse" aux articles de "l'Etendard" ? A cette question, je pourrais très bien entrer dans le jeu de monsieur de Froissac qui affirme que le premier article sur la Justice a été écrit par six rédacteurs différents, voulant rester anonymes... Je répondrais donc qu'officiellement, l'auteur de cet article ne souhaite pas être reconnu, ou qu'en réalité, il a été écrit pas six personnes différentes...

Mais comme je n'ai point peur de signer un article, je le terminerais en écrivant mon nom. Nom résonnant sans nul doute dans l'esprit des lecteurs qui, à ce moment du texte, doivent pour certains me détester, pour d'autres me soutenir, d'autres encore se demander le but de cet écrit...

Peu importe, je ne souhaite que le triomphe de la vérité.

Ne soyez pas étonnés, amis lecteurs, lorsque vous lirez une hypothétique réponse de "l'Étendard" ou de son rédacteur qui tentera plus ou moins habilement de me descendre plus qu'il ne l'a déjà fait... Il ne fera alors que confirmer ce que j'ai dis dans ces quelques lignes.

Soyez certain que, malheureux d'être l'agressé, je ne serais jamais l'agresseur, et ne ferais jamais que me défendre pour vaincre la calomnie et le mensonge.

Signé Sainte-Croix,
Juge Suprême "incompétent" et officier "arriviste nul pour donner des ordres"...

Sainte-Croix se demandait depuis quelques jours s'il n'allait pas relancer son projet de journal français. Cet article en composerait sans doute une partie de la première édition...
Image
Officier de Sainte-Croix,
Major Général de la Garde Impériale.
Avatar de l’utilisateur
vétéran Sainte-Croix (Mat. 15834)
Major
Français
 
Message(s) : 1600
Inscription : Mer Jan 02, 2008 3:47 pm
fiche

Retour vers Chroniques de la Campagne de Russie

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 8 invité(s)