Opération Tonnerre: Récits des cavaliers (RP)

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Opération Tonnerre: Récits des cavaliers (RP)

Message par Pokotylo » Mar Juin 03, 2008 4:18 pm

Le ciel était gris et noir, le tonnerre grondait au sud.

Pokotylo observait les hommes de la Garde du Tzar à quelques verstes devant lui. Ils semblaient camper sur leurs positions, tout en maintenant à distance les franskys.

A l’arrêt depuis quelques heures, quelques-uns de ses hommes étaient descendus de cheval.
Ils semblaient à la fois fatigués et déterminés.

Pokotylo faisait les 100 pas et attendait. Il se demandait si les officiers qui lui avaient répondu tiendraient leurs promesses.

L’air lourd et moite lui donnait chaud.
« Par les os de la Grande Catherine, il fait jamais un temps normal dans ce fichu pays.
Un coup trop froid, un coup trop chaud.
Et cette attente intenable ! »

Il remonta sur son petit cheval à la couleur incertaine, et regard à nouveau l’horizon au sud. Il voyait toujours la ville et le Palais ou tout semblait calme, à part quelques compagnies de la Garde qui remontaient de leur campement.

Et le tonnerre qui grondait toujours, de plus en plus menaçant, au sud.
« Il fait trop noir, bientôt nous n’y verrons plus rien. »

Il s’apprêtait à descendre à nouveau quand il distingua un murmure que tous les cosaques apprennent à connaître depuis la naissance.
Ce bruit n’avait rien à voir avec la rumeur du tonnerre et enflait doucement.
Entre deux roulements de tambour des fusiliers de la Garde, il distingua encore mieux ce mélange de tintements, de clapotement, de bruissement de lame de fond.

Puis à la lueur d’un éclair lointain, il les vit : le scintillement d’armes si caractéristiques : des pointes de lance.
Pokotylo sourit :
« Le 2eme Pulk , évidemment. Eux, je pouvais compter sur leur aide ! ».
Il voyait à chaque éclair s’approcher une masse de lance. Ils semblaient être d’abord 100, puis 150, puis 200…

Pokotylo, assoiffé à l’idée de la pluie qui arrivait, demanda une gourde à l’un de ses frères cosaques : « A boire, camarade ! Il va tomber des cordes et je ne veux pas être plus trempé de l’extérieur que de l’intérieur ! »
Le soldat lui tendit sa gourde de vodka, que l’officier siffla en 3 secondes !« Haaaaâ ! j’ai les idées plus claires maintenant »

Et pourtant la chappe de plomb du ciel noir passait actuellement sur les têtes de cosaques. La Ville devenait invisible.
On entendait loin à l’est le crépitement de mousquets et de fusils. Le 1er Pulk et l’Opoltchénie semblaient donner du fil à retordre au III corps fransky. Encore une bonne chose.


Regardant à nouveau vers le sud, Pokotylo, qui y voyait beaucoup mieux après sa vodka, vit que l’orage allait bientôt éclatter. La zone des éclairs s’approchait el vent se levait de plus en plus fort.

C’est alors qu’entre deux rafales, il entendit les trompettes de cavalerie sonner le rassemblement. Et un autre éclair juste après lui apporta la confirmation de ses espoirs : à côté des lances cosaques, il aperçut des centaines d’autres lumières se refléter sur des boutons de manchettes, des plaques de cuivre, des cuirasses, des casques et des sabres !!! Au fur et à mesure de l’arrivée de l’orage, il voyait se positionner près de 2000 cavaliers entre ses amis cosaques et le Palais du Tzar !

« Ils sont là !! enfin !! »

Les hommes de Pokotylo, rassemblés, regardaient avec émotion arriver tous ces cavaliers. Ils étaient fiers pour leur chef de guerre ! Une missive, un appel, et une grande partie de la cavalerie de toute l’armée du Tzar était arrivée à l’appel du simple petit Cosaque Manchot.

Des estafettes s’approchèrent alors de la sotnia. Ils cherchaient dans l’air de plus en plus sombre la présence d’un uniforme invisible.
L’un des cavaliers russes appela :
« Y a-t’il ici un officier appelé Berner Von Pommern, ou un autre appelé Pokotylo ? »
Une vois à l’accent germanique répondit :
« Le Berner est ici ! Et l’officier Pokotylo est devant toi, même si tu ne reconnais pas son « uniforme » !»
Pokotylo sourit à cette remarque germanique et dit : « qui va là, soldat ? »
Les diverses estafettes rassemblées signalèrent alors les origines de leurs troupes : il y en avait de toute l’armée, des cosaques, des prussiens, des autrichiens … de tous les régiments de l’armée, depuis le 1er d’infanterie à l’ Opoltchénie… de l’Armée du Tzar aux partisans du Lys…
Et d’autres allaient arriver.


Pokotylo s’adressa alors à eux :
« Remerciez de ma part vos officiers d’avoir répondu à ce rassemblement de cavalerie.
Maintenant, allons-y !! La Garde est bloquée sur cette pleine depuis des semaines et d’autres régiments ont subit de lourdes défaites sur ce front ! Il est temps que cela bouge. Or, qui mieux que la cavalerie peut courir et charger sur la pleine ?
Où trouverez- vous des champs aussi grands et libres d’obstacles ailleurs sur le champ de bataille ?
Camarades de l’armée russe, il y a ici toute la place disponible pour laisser courir vos chevaux et faire couler le sang de l’ennemi fransky au bout de vos lances et de vos sabres.
Et la Garde est là, toute prête à emboîter le pas derrière les sabots de vos chevaux !
Ils finiront à la baïonnette les rescapé franskys que vous n’aurez pas pu achever. »

Chaque estafette parti vers son escadron. Et tandis que tombaient les premières gouttes de pluie, Pokotylo pensa et espéra : si cette action fonctionnait, et si d’autres cavaliers étaient encore sur le point d’arriver, ils allaient tellement dégager de terrain que les Cosaques et Opoltchènes pourraient détruire le fortin fransky et que les Préobrajensky pourraient enfin pousser vers la Rika et menacer la Ville de Toïvonen ! Enfin les choses avaient une petite chance de bouger !
Et puis surtout, il y avait ce butin ! Tous ces cavaliers n’allaient pas manquer de tomber sur les besaces pleines de monnaies françaises, de bijoux volés à Moscou, et de donzelles abandonnées dans les bagages…


Il fut tiré de sa rêverie par des salves toutes proches : la Garde ouvrait le feux !
Tirant son sabre du fourreau, il le leva en l’air !
Il entendit alors les trompettes des autres escadrons, réparti partout à l’arrière de la Garde, il entendit les ordres hurlés dans toutes les langues slaves et germaniques…
Les premiers chevaux se lançaient au galop, passant entre les compagnies de Gardes qui tiraillaient sans arrêter…
Pokotylo, se retournant vers ses hommes, hurla alors :


« Cosaques ! Cette action, vous l’avez rêvée depuis des mois ! Allons-y, chargeons ces porcs français, allons leur faire payer cher pour le sang versé de nos frères de la Diévouchka. Mort aux mangeurs de grenouilles ! Mort aux habits bleus ! Au pillage ! Aux culs de françaises !! En avant !!!!!Chargez !!!!!!!! »

Partout les mêmes ordres avaient fusé ! Les Cosaques, lances élevées, coururent vers les lignes ennemies, passant au travers des feux et fumées des fusillades de la Garde…
1000 lances et sabres s’abaissèrent … le tonnerre explosa au-dessus d’eux… la pluie éclata… dans le tonnerre des sabots de la cavalerie, le tonnerre des cieux de la Russie, les français virent la peur, la fureur et la mort courir sur eux !!!!
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Message par vétéran Souvaroff » Jeu Juin 05, 2008 11:32 am

Le soleil s'était invité en ce 5 juin 1813. Bogdan, qui avait l'honneur de commander la cavalerie du capitaine Souvaroff, regardait ses 50 lanciers cosaques. "Opération Tonnerre" qu'ils avaient appelé ce grand festin qui consistait à embrocher toutes ces bouffeurs de grenouilles!!

Au loin à 8 vestres les premières lignes françaises. Bogdan connaissait déjà le régiment qui allait subir le courroux des cosaques, le 13563ème de ligne.
Son commandant lui était parfaitement inconnu et connaitre son nom ne l'interressait pas plus que celui de la dernière catin qu'il avait taquiné aux abords du Palais!!!


"par les couilles du diable et les cornes du Grand Turc, le soleil est là pour faire briller nos lances et pour que toute la Garde voit comment se battent les Cosaques! alors le premier qui faiblit, je l'embroche!!!"


Cette déclaration fit rire ses cavaliers car elle était bien inutile. Les cosaques aiment briller et des représentants de tous les corps de la grande armée russe était présent. Des français aussi, même si eux n'étaient pas sensés survivre à cette charge de 2000 cavaliers!!

"En avant, fils de la steppe, enfants de salop, il est temps de boire du sang!!!"

Bogdan parti au petit trop vers les ligne françaises sans regarder derrière lui. Il savait au bruit et à l'instinct que 50 cosaques le suivaient.

Il traversa les lignes de la Garde et quand il arriva à la hauteur du régiment de Cadoudal accéléra.

Le régiment français était désorganisé et anxieux. Il n'arrivait pas malgré les exhortations de son chef à former le carré.

Les cosaques arrivèrent à 500 pas des lignes françaises avant de se lancer au grand galop.

Les français paniquèrent et au lieu de retenir leur feu jusqu'au dernier moment, gachèrent en vain fumerolle ce qui aurait pu leur épargner bien des morts. Les cosaques s'enfoncèrent comme un coin dans les rangs français laissant une mare de sang, près de trente morts et plus de quinze blessés. Les cosaques avaient à peine ralenti quand ils repartir dans un grand mouvement tournant vers les lignes russes.

Une fois à l'abri, Bogdan compta les siens. 2 morts et 2 blessés légers.
Une charge comme les aime les cosaques!!!


"Par le christ, Qu'elle belle communion mes frères! Un vin de messe bien plaisant tout ce sang franskies!!
Allez, 2 heures de repos avant de repartir!
Allons descendre une ou deux bouteilles et une ou deux catins, On ne pourra peut être plus ce soir!!!"
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Message par Leto » Jeu Juin 05, 2008 1:37 pm

J-2
Le matin etait frais, en ce printemps, et les hommes gardaient l’excitation qu ils avaient accumulé, depuis quelques jours, à l’annonce d’un tonnerre, les idées avaient fusé a son propos.
La rumeur de la semaine précédente, au sujet d’escadrons de cavalerie, en arrière du front des prés du tsar, de chevaux paissant aux portes du palais, de cavaliers prenant soins de leurs montures plutôt que de se détendre dans les rues des faubourg, ne faisaient que grandir. Les feux scintillant des campements se firent alors légions. Mais la veille, on n’en perçu plus aucun, et pour cause. Ils etaient là, tout près, inseré entre les régiments de ligne, pied a terre, pour garder l’effet de surprise le plus long possible.


J-1
au campement de la Garde du Tsar, Leto avait convoqué avec Pokotylo une derniere fois les Officiers commandant, déjà arrivés. Pokotylo initiateur de l’opération récapitula une enieme fois le plan sous la tutelle de l’etat major russe.

Chacun connaissait sa mission, son objectif.


Mais Leto ne les lassa pas partir ainsi
- Messieur, demain a l’aube, nous perdrons beaucoup d’homme, mais les français bien plus encore. Nous boirons, après la bataille en leur honneur.
Ici dans les prés du tzar, la terre recevra son engrais….. le sang des braves.
Regagnez vos escadrons, vos régiments, encouragez vos hommes si tant est qu ils en aient besoin, car ils ont ce cran, le cran de ce pays.

Chacun se salua, et retourna auprès des siens, attendant le signal,

La nuit fut longue, personne ne réussit a dormir, d’aucun excités, d’autre inquiet non pas pour eux, mais pour leur corps d’armée, bien éloigné du lieu de la bataille qui allait se dérouler.

J-0
Le signal se fit entendre juste avant les premières lueur du jour. Les tambours roulaient, pas un clairons, juste les tambours conformément a la demande de Leto, le Tonnerre grondait.

Les régiments de têtes avancèrent et firent feu. Mais personne ne pu percevoir leurs sons. Des milliers de sabots au galops en couvrait les détonations.

Oui le nom de l’opération convenait parfaitement.
:mrgreen:
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Message par Andreas Hofer » Jeu Juin 05, 2008 9:01 pm

[L'histoire date du 2 Juin 1813, ou 1812]

Au milieu d'une foule de cavaliers venus des quatres coins du front. Un petit campement de chasseurs était en ébulition.
L'adjudant Joseph von Hormayr venait de recevoir un billet du Capitaine-adjudant-major Andreas Hofer, membre du Kazack Voïsko: l'ordre d'attaquer était donné, le choix de la cible laissé au commandant de la stonia.


_Les enfants! Nous partons en promenade!

Le campement fut démonté, les cavaliers montèrent sur leurs chevaux et Hormayr lança le signal du départ.
Les cavaliers traversèrent la ligne de front de la Garde du Tzar au petit trot, sans se presser, puis arrivèrent devant les lignes ennemies.
Les drapeaux tricolores flottaient dans les airs, les français observaient ces cavaliers d'un air hautain: que pouvaient bien faire cinquante cavaliers contre l'armée de Bonaparte, l'armée de l'Empereur, de celui qui libérait les peuples du joug des grands d'Europe.


A ce moment-là, un homme s'écria:

_Oh! Davout!

_Hein? Où ça?

_Là, derrière ce bosquet, j'ai reconnu son étendart!

_Bon, nous avons notre cible!

_Il nous faut longer la ligne de front, est-ce vraiment raisonnable?

_Cavaliers, sus à Davout! Hormayr venait de prendre la parole, Davout allait subir la charge des Cosaques du Tyrol, ou des Tyroliens-cosaques.

La compagnie se lança dans un trot de parade tout le long des lignes ennemies, le drapeau de l'Empereur du Saint-Empire (Andreas contestait les mesures de Napoléon sur la création de l'Empire d'Autriche) allait flottant gaillardement.
Hormayr plaça alors ses hommes face à la compagnie de Davout. Seulement deux vestres séparaient les opposants, lequel allait être le plus prompt?
Joseph descendit de son cheval et lança aux hommes:


_Bien, allons manger! Je préfère charger le ventre plein, au moins je n'aurais pas manqué de dîner dans ma vie terrestre.

Une fois le dîner passé, Joseph consulta sa montre: une heure et demie. Montant sur son cheval, il se dressa vers ses hommes:

_A cheval tout le monde! Il est grand tant de rendre visite à nos chers français!

Quelques soldats sortirent leurs carabines mais il leur lança:

_Pas de tirs aujourd'hui! Nous chargerons sabre au clair!

Une fois la troupe en position d'attaque, Hormayr lança le signal de l'assaut:

_Chaaaaaaaargez!!!!

Devant cet assaut, les français furent longs à se mettre en position, quelques coups de feu claquèrent, quelques hommes chancelèrent, d'autres tombèrent, mais ce n'était rien comparé à ce que les grenadiers de Davout allaient subir.
Le choc fut terrible, les chevaux hénirent, les hommes hurlèrent, les fusils aboyèrent, mais cela n'empêcha pas l'acier de traverser les chairs.
Joseph tenta d'atteindre la tente du prestigieux officier français (du moins par son nom) mais plusieurs grenadiers formèrent une haie infranchissable.
L'effet de surprise était passé, il fallait retourner chez soi. Hormayr ordonna le replis. L'heure en fut alors au bilan.


5 chasseurs trouvèrent la mort dans l'assaut, 5 autres furent blessés.
Du côté français, 18 hommes furent mis hors de combat, dont 10 trouvèrent la mort sous les sabres tyroliens.
La compagnie de Davout perdit beaucoup de sa superbe et allait être défaite quelques jours plus tard.


L'Opération Tonnerre allait officiellement commencer le lendemain de cette charge.
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Message par Sergei Volkonov » Ven Juin 06, 2008 1:48 pm

*Fin mai, un message parvint au commandant du 11928ème escadron de lanciers de Russie, Boris Volkonov. Il s'agissait d'un ordre de son cousin, Sergei, lui demandant de rejoindre le front du centre, au nord du Palais, pour prêter main-forte à la Garde, avec l'aide de la plupart des escadrons de la Sainte Russie.

L'ordre était surprenant, quand on connaissait la situation catastrophique du front de l'est, d'autant plus que quelques jours plus tôt, plusieurs milliers de braves soldats russes étaient tombés, et le front était disloqué par la masse bleue. Mais Boris ne voulait pas discuter, et prit la tête de son escadron, qui traversa la moitié du front, par les routes parfois encombrées. Les lanciers passèrent derrière les lignes de plusieurs régiments, avant de parvenir enfin au Palais, entouré d'une ville d'une taille impressionnante.

Arrivés en ville, les hommes ne purent qu'attendre, car l'offensive n'était pas prévue avant plusieurs jours. Les hommes procédèrent donc à des entraînements, le jour, dans les plaines au sud du palais, et embrochèrent plusieurs centaines de manequins de paille, revêtus de vieux uniformes français troués et ensanglantés, ramassés sur le champ de bataille. De nuit, les cavaliers dormaient en ville, dans des maisons encore intactes qui leur avaient été destinées. Ils n'en revenaient pas de pouvoir enfin profiter d'un peu de confort, en ces temps si sombres.

Mais le repos ne dura heureusement pas trop longtemps. Juin arriva, et l'ordre fut donné de monter un bivouac à l'arrière du front de la Garde. une grande offensive se préparait, et des milliers d'hommes et de chevaux de toutes origines en faisaient partie. Le spectacle promettait d'être magnifique, et sanglant, surtout pour l'ennemi.

A mesure que la date de début de l'offensive se rapprochait, la tension montait dans les rangs des lanciers, et Boris lui-même n'arrivait pas à contenir son excitation. La veille de l'attaque, n'en pouvant plus, il donna même ordre à ses cavaliers de s'avancer dans les rangs de la Garde, afin d'être en mesure d'appercevoir le front ennemi, tout en restant dissimulé au milieu de milliers de fantassins.

Enfin, arriva le 3 juin. A minuit, des messages furent envoyés, signifiant le début de l'"Opération Tonnerre", comme ils l'avaient nommée, mais également le début d'un calvaire pour les détachements de la Grande Armée se trouvant en face.

Boris n'attaqua néanmoins pas dans la nuit, préférant laisser une nuit de repos à ses hommes, avant de les lancer à la charge des positions ennemies. Cependant, peu d'hommes trouvèrent le sommeil, et c'est avec difficulté que, peu avant midi, les hommes se mirent en selle, et suivirent au trot la route jusqu'à quelques verstres du front adverse, assez près pour se faire une idée de l'état général des troupes ennemies, tout en restant hors de portée.

Scrutant les lignes françaises, Boris apperçut une compagnie de fusiliers dont la discipline était légèrement relâchée. Il n'en fallut pas plus pour qu'il pointe son sabre dans leur direction, et ne se lance au galop dans leur direction, en poussant son cris de guerre favori :*


"CHAAAAAAAAAAAAAAAAARGEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEZ !!!!"

*Aussitôt, l'escadron entier se mit au galop, en formation serrée, lance tendue vers le ciel, les sabots martelant le sol et le clairon sonnant la charge, provoquant la panique dans les rangs adverses - qui donc allait subir le couroux de ces défenseurs de Mère Russie ?

Arrivés à faible distance de leur cible, les lanciers se déployèrent en deux lignes, lances tendues horizontalement, et accélérèrent la cadence de leurs chevaux. En face, les fusiliers du 18959ème de ligne tentèrent de se mettre en position, mais le moral et la discipline des Français laissait à désirer, et ils ne parvinrent pas à serrer assez leurs rangs. Quelques coups de feu partirent, mais sans effet. Les officiers français hurlèrent des ordres - "Cessez le feu, cessez le feu, attendez encore !" - mais d'autres tirs se firent entendre, toujours sans effet. Les fusiliers avaient néanmoins eu le temps de mettre leurs baillonnettes aux canons, et attendaient, tentant de maîtriser leur peur ...

Un fracas épouvantable de lances brisées, de coups de feu, de corps déchiquetés, de cris de peur ou de douleur, se fit soudain entendre. L'impact avait été terrible, et les lanciers étaient parvenus à rompre la formation adverse, se dirigeant à présent vers les campements adverses, qu'ils piétinèrent, à défaut de pouvoir piller, avant de ralentir et faire volte-face. Ils repartirent au galop, retraversant les lignes adverses, touchant encore quelques hommes au passage, puis passèrent au trot une fois hors de portée.

Les lanciers rejoignirent la route, et toujours au trot, regagnèrent leur position initiale, dans les lignes de la Garde du Tzar.

Le bilan était corect : pour 26 fusiliers touchés, dont 15 tués sur le coup, 3 lanciers étaient tombés au champ d'honneur et 5 autres blessés.

Les cavaliers mirent pied à terre, et montèrent un bivouac. Les blessés et les chevaux devaient être soignés, les lances et les uniformes en trop mauvais état remplacés, et le repas préparé. Boris donna deux jours de repos à ses hommes, les félicitant pour leur charge.


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Deux jours s'écoulèrent, pendant lesquels nombre de Français tombèrent, abandonnant armes et bagages. Un message arriva de l'est, signalant la précarité de la situation. Boris décida donc de frapper plus fort l'ennemi, et prit note de les rapports de la situation. Il découvrit qu'une compagnie de fusiliers ennemis, en très piteux état, s'était réfugiée derrière les lignes, espérant échapper ainsi au massacre.

Mais c'était sans compter sur la témérité légendaire des cavaliers russes ! Les ordres furent donnés, et les hommes se remirent en selle, reprenant leur trot habituel, et rejoignèrent la route peu gardée.

Ils passèrent à proximité de tant de soldats ennemis que c'en était presque effrayant, mais fort heureusement, personne en face n'ouvrit le feu. Et au bout de quelques minutes, les lanciers étaient à portée de leur nouvelle cible, la 18428ème de ligne et se lancèrent à nouveau, au galop de charge, vers les fusiliers français. Cette fois-ci, les fantassins étaient tellement démoralisés qu'ils ne se donnèrent même pas la peine de se défendre, et ils prirent la fuite, perdant de nombreux hommes et abandonnant leur matériel. Une bonne prise de guerre pour les cavaliers, qui prirent autant de butin que possible, et reprirent le trot, vers la route, puis les lignes amies, toujours sans que les soldats adverses ne tentent quoi que ce soit.

Enfin de retour au bivouac, le bilan fut dressé : 22 fusiliers avaient été embrochés et tués sur le coup, et 6 avaient été grièvement blessés, tandis que 2 cavaliers avaient été blessés légèrement. Le butin, quant à lui, s'élevait à une dizaine de tonneaux de vodka et de vin, de la viande, quelques étofes précieuses et des cartes sans grande valeur.

Suite à celà, les hommes bénéficièrent à nouveau de deux jours de repos, et une missive fut apportée à Boris, qui la lut rapidement. Elle provenait de son cousin et commandant de bataillon, Sergei, qui tenait à venir se rendre compte en personne du travail accompli ...*
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Message par Carcome Lego » Ven Juin 06, 2008 4:53 pm

Le lieutenant Dokhturov avait été promu Capitaine adjudant Major et on lui avait annoncé le départ du camp d'entrainement des Jägers d'une unité de cavaliers, des lanciers,menés par un jeune officier, le sous lieutenant Wittgenstein...

Dokhturov n'eut pas le temps de les voir qu'ils furent appelés à l'ouest, bien que l'est étant sérieusement en péril, pour une opération spéciale de l'état major russe...

L'officier Wittgenstein arriva vers le palais où se concentrés d'immenses hordes de cavaliers de tout les coins de la Russie: cosaques, paysans, même des français...et des officiers de grandes valeurs venus de tout régiment que ce soit de l'armée du maréchal, de la garde impériale et preobajenski ou encore de l'armée du tsar et des fiers cavaliers Jägers...

Tous avaient répondu à l'appel et étaient prêts à faire couler le sang sur cette grande plaine...

Il mena ses cavaliers en seconde ligne, derrière les compagnies d'infanteries de la garde, ne pouvant pas attendre l'ordre de charge indéfiniment à ne rien faire...

Il fit sa première charge qui fut peu fructueuse, étant tombé sur l'une des rares compagnie française apte à être appelée militaire...

Deux jours passèrent,puis deux autres et les charges s'enchainaient...

Un beau jour, la veille du lancement de l'opération "tonnerre", Wittgenstein décida de faire une exploration des lignes ennemies au tout petit matin, enfilant des uniformes français récupérés la veille sur des cadavres...
Ses cavaliers et lui traversèrent les lignes ennemies sans être repérés puis vit une compagnie adverse avec peu d'hommes, essayant de former une ligne, pleine de trous...
Wittgenstein donna ses ordres silencieusement et s'approchèrent à portée de charge, puis s'élancèrent...

Les français n'eurent pas le temps de comprendre pourquoi les "leurs" les chargeaient que déjà 25 d'entre eux sur les 66 survivants furent transperçaient, et trois furent seulement blessés...

Cela suffit à faire fuir le peu de survivants, leur adjudant en tête, apeuré, abandonnant même le drapeau de sa compagnie aux valeureux cavaliers...C'était le drapeau de la 16099° compagnie de ligne...

Les cavaliers prirent ensuite la fuite et arrivés devant les lignes russes ôtèrent leurs uniformes français pour ne pas se faire tirer...

Ils se reposèrent de cette charge les deux jours suivants...

Wittgenstein envoya un cavalier pour amener le drapeau à son commandant, le CAM Dokhturov, et lui faire le récit de ses victoires...

Après avoir soigné les blessés et remplacer les équipements, les cavaliers se tinrent prêts à une nouvelle charge, en quête d'une cible quand tout à coup des cris retentirent devant eux, ils virent des soldats de la garde battre en retraite pour les rares survivants, et des français, fiers, chantonner le chant de la victoire...

Fou de rage devant cette scène, plusieurs unités de cavaliers chargèrent les français et Wittgenstein et ses cavaliers s'élancèrent à leur tour en direction de la compagnie ennemie...

Ils prirent leur élan et poussèrent un long cri alors qu'ils perforaient les chairs des mangeurs de grenouilles, une charge presque aussi digne que celles des cosaques...

Les français n'en attendirent pas davantage et prirent la fuite devant les cris de vengeance des cavaliers...La 10939° compagnie de ligne était vaincue...

Les cavaliers rentrèrent fiers d'avoir vengé leurs camarades...
Malgré de véritables hécatombes dans le camp français, l'unité de Wittgenstein avait subi des pertes et devrait se retirer après une dernière charge pour se refaire une santé...

Wittgenstein chercha alors une cible pour faire une digne charge avant de partir se reposer durant plusieurs jours...

Il observa les compagnies ennemies à portée de charge et choisit sa cible, une compagnie de vétérans à en croire leur étendard...
Il s'agissait de 549° compagnie de fusiliers de ligne...
Les cavaliers prirent leur élan et chargèrent, sachant pertinemment que devant une compagnie expérimentée leurs chances de survie s'amenuisaient...

Ils furent alors surpris en voyant que quelques mètres avant l'impact les rangs ennemis flanchèrent et reculèrent, effrayés...

Il ne manquait plus qu'une ultime attaque pour finir ces lâches, qui se planquer derrière leurs camarades pour tirer sans risques...

Mais cette attaque ne vit pas le jour, le bataillon entier de cet officier français pleutre prit la fuite à toute jambes loin derrière les lignes françaises, craignant les attaques ennemies...

Voilà donc ce que valait le courage français...

C'est avec un grand sourire que Wittgenstein et ses cavaliers reculèrent à l'abri de leurs lignes pour prendre un repos bien mérité...







HRP: Fait réel pour la dernière charge je suis tombé sur un beau planqué :mrgreen: HRP
Carregar a primeira legião Português, Caralhau!
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Carcome Lego (Mat. 15443)
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