par vétéran Cretu » Jeu Nov 27, 2008 1:59 am
Se bloquant un instant aux paroles de l'officier russe, Cretu se mit à rire. Contre lui même et contre toute cette absurdité qu'est la guerre finalement. Il range son briquet et s'assie sur la table, une botte sur la chaise. Il sort du tabac, prend une bouffé en écoutant ses compatriotes rétorquer avec grande philosophie et recul"
Monsieur l'officier Kristov ? c'est bien cela ? Je vous prie de bien vouloir me pardonner. Oui je suis un bouseux de la campagne, oui je suis un jeune fougueux comme l'a dit mon ami tout à l'heure. Mais j'entend bien que tout aristocrate que vous êtes, vous n'en êtes pas moins un soldat comme nous tous et cela je le respecte. Vous vous baignez peut-être dans des baignoires en or pendant qu'on se les gèlent mais vous êtes tout de même quelqu'un d'un grand courage au combat.. ce qui pardonnera beaucoup de chose.
La politique d'Empire à Empire, les avantages commerciaux etc, je n'en ai que faire. Moi je parle d'hommes. Je n'ai pas dit que la Russie était pauvre.. je disais que les russes.. le bon paysan n'en voyait cure que des traficotages financiers. Votre Tsar ne redistribue rien. Vous croyez en un monde fini. Le temps n'est plus à la servitude. Et dire que Voltaire était dans les juppons de Catherine. Si on moins ça aurait pu été Roussau, enfin bref.
J'étais trop jeune à notre révolution. Mais je ne suis pas un inculte pour autant, j'ai lu tout Gracchus Babeuf si vous voulez savoir. On l'a tranché comme beaucoup d'autres et je le déplore, la France d'aujourd'hui, et je pense bien de demain ne sera pas celle que Babeuf aurait souhaité.
Je fais la guerre parceque c'est mon métier, mais si je me bat avec bravoure ici c'est parceque la Russie opprime son peuple.
Et cela vous le savez mieux que moi puisque vous avez certainement vous aussi, pendant que vous guerroyez, des serfs qui font votre labeur à la ferme de votre chateau. Mais moi, tout paysan que je suis, je peux vous dire que je n'ai personne à qui j'ordonne de faire mon propre travail. Et encore je ne pille le travail d'autrui pour une bouchée de pain.
Et voilà ce que j'en pense, l'armée française n'est peut-etre plus celle d'Austerlitz, mais les officiers seront toujours respectés parceque les hommes savent d'où nous venont. Et de votre coté c'est pareil, vos soldats vous haïssent parcequ'ils savent d'où vous venez.
L'aristocratie, la bourgeoisie, les banquiers et toute cette clique sont mes seuls ennemis. Ici et ailleurs. Que vous soyez Russes, Bataves ou Helvètes je m'en moque. Que l'on se sentent supérieur de par sa naissance est la pensée la plus idiote que l'humain est crée. J'espere que vous me comprennez. Mes petites épaulettes de Sous-Lieutenant Français vous embrasse, monsieur le major.
On avance et on voit