Rappel : Nous sommes incarcérés à Letobourg dans un hôtel, l'officier Frog est l'officier en charge de Letobourg./HRP
Ainsi les officiers Français étaient faits prisonniers et amenés de force à Letobourg. Bailly gardait un calme glacial alors qu'il ne voyait son escorte nulle part.
C'est alors qu'il vit dans un champ, non loin, juste à quelques mètres de là un cheval disposant des sigles de la Gendarmerie Impériale sur la selle... mais le cheval ne disposait de cavalier et un soldat Russe s'approchait les bras écartés pour attraper la bête.
Ne se laissant pas faire, la monture se cabrait et s'éloignait en donnant du pied... A la Gendarmerie Impériale, même les chevaux étaient bougrement têtus.
Officier Frog,
Je pense que vous pourrez transmettre un courrier à votre Haut Etat Major de ma part... Je suis sûr que vous accéderez à cette simple requête.
De même, peut être pourriez-vous nous indiquer ce qu'il est advenu des soldats de la Grande Armée qui ont escorté tout officier à cette table "neutre" ?
Il était responsable en partie de ce qu'il s'était passé...
En effet, l'officier Duval l'avait urgé de mener à Letobourg le bataillon en son ensemble afin d'être sûr que s'il fallait intervenir il y aurait de quoi assurer un repli quelconque, mais Jean avait refusé. Il avait ses raisons et celles-ci mettaient en péril nombre d'officiers et de soldats.
Tandis qu'il donnait la lettre cachetée, Jean Bailly se rappelait parfaitement les moments clés de sa lettre. Certains étaient similaires aux dires de l'officier Pontmercy.
... Obtenir la victoire en reniant ses propres principes d'honneur entachera la gloire et l'image d'un Empire Russe qui était craint et respecté. Alors que les peuples toiseront ces méthodes, la crédibilité Russe se verra brisée pour des générations à venir...
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... Il est inconcevable que vous puissiez user, vous, officiers de haut rang, de sournoiseries, de bassesses pour vaincre dans cette guerre. Cette tentative désespérée ne prodiguera de résultat similaire à l'assassinat de Jules César, au contraire, les conséquences pourraient être à l'opposé, incitant vos alliés et peuples de votre Empire, à renier leur lien avec vous, vous divisant et vous menant vers votre perte... dans le déshonneur...
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... Ainsi, être toujours en vie après tant de combats n'est autre qu'un miracle alors que nous sommes nombreux à braver au sein de nos compagnies les affres de la première ligne, les maux de la maladie et de la disette. Il advient toutefois que nous tenions à la vie, mais, Ô grand jamais, en tant que prisonniers. Je ne condamne pas mes confrères d'armes par ces dires, mais aucun ne souffrira l'incarcération pour mettre en péril des centaines, de milliers de vies qui valent plus que n'importe laquelle d'entre nous. Vous comprendrez assurément ces mots ayant vous même gouté l'ignominie des combats au jour le jour...
A l'heure actuelle, la Gendarmerie Impériale avait déjà signalé, tout comme d'autres régiments, "l'absence" de leurs officiers.