"La colère des cosaques"

Racontez vos histoires autour d'un verre sous la tente...

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Message par vétéran Habramovitch » Mar Oct 20, 2009 2:39 pm

Les combats avaient été rude et rapide mais la mission que les Cosaques s'étaient fixé, était belle et bien remplie...

La RADA s'était reformé pour convenir de la suite des évènements...
COSAQUES ZAPOROGUES...
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A sauvé 3 fois l'Honneur Russe en ramassant leur drapeau.
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Message par vétéran Astore Cavallini » Mar Oct 20, 2009 10:55 pm

Au sud, les russes reprenaient espoir et l'assaut pour désenclaver le fortin semblait porter ses fruits. Ses courageux défenseurs avaient pu être relevés in-extremis. Quant à la dernière compagnie d'artillerie ennemie, elle fut balayée et démontée pièce par pièce par les braves cosaques de Pablov.

----

Au nord, prêt de 600 franskis étaient tombés dans les bois. Cette forêt serait le tombeau des opiniâtres! Le dernier carré défensif était isolé du reste de son armée. Les cosaques les avaient encerclé, et aucun n'échapperait à ce piège.

L'autrichien Hofer, couvrait le sud. Les prussiens de Berner Von Pommern, uhlans en tête, arrivaient par le nord depuis les marais. Quant à Wittgenstein, il conduisait ses sotnias depuis le nord-est.

Sébastien Grenier commandait prêt de 400 fusillés, et Quiot, son homologue des "Bataillons assassins", à peine plus. Avec les débris du "8ème" et du "3ème RI", l'ennemi rassemblait encore prêt d'un millier d'hommes. Les cosaques en avaient plus du triple!!!

Cette nuit, les cosaques avaient fait de grands feux, tant pour se réchauffer que pour signaler à l'adversaire qu'ils ne craignaient même pas de leur part une tentative désespérée! Les Chefs de Guerre avaient désigné les hommes de Morlocks pour tenir l'assaut lors de l'attaque nocturne des ennemis.


Mais pendant la soirée, les truculents soldats cosaques s'en donnaient à coeur joie, tout autour des franskis. Quelques lanciers s'adonnaient à la voltige équestre, la "Djiguitovka", à la lueur des torches. D'autres, sur des airs de violons endiablés, dansaient le "Kazatchok". Les derniers, complètement imbibés, faisaient face au camp français tellement proche, installé en rangs serrés. Les guerriers, la bouteille à la main, lançaient des insanités en tout genre...


"_ Allez vermines! Profitez du spectacle que les cosaques vous offrent!

_ Ouaih...! Car demain on vous embrochera tous sans aucune pitié!

_ Ouaih...! Et d'une autre manière, ce sont vos femmes que l'on embrochera!

_ HA HA HA... Et malheur à ceux qui échapperaient à notre colère armée, car leur mort sera encore plus douloureuse!

_ Ouaih... Hé Hé Hé... Dis Grigory... t'as déjà vu un "cul-blanc" complètement dépecé? Au début, ça couine beaucoup pour qu'on le laisse envie... Mais quand tu arrives à l'épaule, il prie qu'on l'achève vite... HA HA HA...!!!"


Et comme à l'accoutumée, les soldats de Grenier et Quiot firent mouvement vers les cosaques de Morlocks. Ces derniers étaient prêts. La mitraille fut de courte durée, le Chef de Guerre rendant coup pour coup. Plusieurs dizaines de cosaques périrent cette nuit là, mais à l'aube, leur mort fut impitoyablement vengée, et ce sont deux compagnies de fusillés et une autre de voltigeurs bonapartistes qui furent envoyées en enfer.
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Message par vétéran Astore Cavallini » Sam Oct 24, 2009 2:29 pm

"_ EN AVAAANT CAMARADES!!!" avait hurlé Habramovitch ce matin là. "Et je vais Quiot et Grenier vivants!!!"


Le sotnyk Razoumnik Prokofiev avait subit les assauts répétés des survivants commandés par les deux membres des "Bataillons assassins". Avec la petite centaine de rescapés, et la 30aine de blessés éprouvés, la Rada lui avait intimé l'ordre de se replier.

Ainsi sont-ce des hordes de cosaques, du Terek, du Don, ou du Kouban encore, qui couraient dans la forêt, kindjals, fusils et shashkas au poing, hurlant et beuglant. Ils parcouraient les quelques centaines de mètres qui les séparaient des lignes ennemies, sans se soucier de toute forme de prudence, parce qu'assurés de leur victoire écrasante.

En effet, ils avaient pour eux le nombre! A peine plus de quatre centaines de fusillés et un peu moins de quarante cavaliers, tous commandés par Armand Grenier et Quiot, se tenaient en lisière de forêt, retranchés à qui mieux mieux... Derrière eux, les marécages pestilentiels au-dessus desquels planait un épais brouillard. Depuis ces lieux insalubres, plusieurs centaines de fantassins prussiens ainsi qu'une compagnie d'uhlans leur barraient le passage. Au sud, c'était les tyroliens de Hofer qui leur fermait la route vers le 1er Corps en pleine retraite. Le nord-ouest était condamné par les troupes cosaques des Chefs de Guerre Wittgenstein et Istvan. Enfin en face d'eux, c'était le raz-de-marée cosaque qui sous la mitraille chargeait les bonapartistes pour en finir une bonne fois pour toute...!


----


Les premiers franskis embusqués derrière un arbre abattu, furent lardés de coup de shashka de part en part. Les suivants cachés derrière des troncs d'arbre et épais taillis, furent pris et impitoyablement massacrés par la troupe du sotnyk Kätzchen. La première ligne fut rapidement submergée, les cosaques poursuivant leur route en laissant les survivants entre les mains de leurs camarades en arrière. La deuxième ligne subit le même sort, et l'ennemi commençait à se débander.

Il arrivait des cosaques de toute part... Le premier d'entre eux qui débusquait un "cul-blanc" jouait avec lui immanquablement, parant les coups, et attendant ses camarades. Le jeu était plus drôles à plusieurs. Ainsi ils arrivaient à 4 ou 5 sur leur cible condamnée d'avance... Ceux des pitoyables franskis qui étaient ainsi cernés, réagissaient de diverses manières face à la mort inévitable. Les uns se défendaient avec acharnement espérant en entraîner plus d'un dans la tombe. D'autres rendaient les armes espérant au mieux être torturés et menés en captivité. Ceux-là étaient purement et simplement tué sans autre forme de procès. D'autres encore demandaient pardon, criaient "pitié", et pleuraient comme des enfants terrorisés. Les cosaques méprisant la lâcheté, les criblaient d'assauts d'estocs, d'abord les jambes, puis les bras, et enfin le ventre et la poitrine... jouant atrocement avec le pleutre qui implorait grâce.

Et soudain...



"_ ILS SONT LA!!! HETMAN! Ils sont là...!

_ Qui ça !!!??? Hurla Habramovitch, dans la mêlée. Par les couilles du pope! Qui ça !!!

_ Grenier et Quiot, Hetman... Ils grimpent sur des chevaux au milieu de leur cavalerie!

_ Espèce de mange-merde de singe!!! Prévient nos Lanciers, foutrequeue!!!

_ A MOI, LANCIERS!!! A MOI, LANCIERS!!! TOUS A L'OUEST!!!"


Les ordres furent rapidement relayés dans les rangs slaves, de sorte que chacun, lanciers et chasseurs purent obliqués vers la position de leur hetman, vers l'ouest! L'officier bonapartiste nommé Kadet avait pour mission avec ses hussards, d'escorter Grenier et Quiot en terre plus accueillante. Ainsi piquèrent-ils vers l'ouest!

Derrière eux, les cavaliers bonapartistes et leurs derniers officiers, laissaient leurs hommes se faire massacrer dans la forêt. Les fusils étaient devenus muets, car l'on tuait sans vergogne à coups de sabres cosaque et de kindjals. Seuls les hurlements de terreur et de douleur pouvaient encore atteindre leurs oreilles.

Les "culs-blancs" galopaient dans la plaine entre forêt et marais, mais de toute part, depuis les marais ou encore des landes forestières, jaillissaient des cosaques montés... Leurs chevaux étaient petits mais rapides, et ils gagnaient rapidement du terrain sur leur ennemi lourdmeent encombré, et surtout épuisé après de longues semaines de combat aux côtés des "Bataillons assassins" contre l'"Armée du Tsar".

La première charge vint des cosaques polonais de Brostov Rzewuski... rapide et peu meurtrière. La suivante fut un "éfleurement", celui des uhlans de Von Schwerin. Les tyroliens du sotnyk von Hormayr se contentèrent de tirer au pistolet et à distance... Ainsi au compte-goutte, les cavaliers franskis tombaient un par eux...

Ils tentaient de trouver une issue par le sud, puis le nord-ouest, et l'ouest encore... Mais ils étaient cernés, et les cavaliers du voïsko se jouaient d'eux! A ce rythme, il en serait totalement fini d'eux et de leurs chefs dans l'heure qui suivait.

Leur chef Kadet ordonna une ultime charge vers l'ouest. Tant qu'à mourir, il avait décidé qu'il serait plus noble de tomber la lance à la main! Le sotnyk Tcherkesse reçu stoïquement la charge, mais il fut rapidement rejoint par les lanciers de Kaspar Pidvysotskyi! Madskyi se joignit aussi à la fête pour participer à la curée. L'ennemi luttait déjà à 4 contre un, et il arrivait encore des sotnias.

Dans cette furieuse mêlée, Quiot, Grenier et Kadet, choisirent pourtant de "filer à l'anglaise". Subrepticement, évitant les embuches cosaques et protégés par leurs fidèles cavaliers, ils éperonnèrent leurs montures vers la forêt au sud-ouest, et disparurent aux regards des cosaques aveuglés par la soif du sang, et cet ennemi bonapartiste qui pourtant noyé sous le nombre luttait encore désespérément.

Quelques minutes plus tard, ce fut la fin...
Les cosaques avaient mis pied à terre. Les uns faisaient les poches de leurs victimes... d'autres récupéraient et calmaient les chevaux effrayés des ennemis... les derniers faisaient le tour des corps, et repérant les agonisants, les achevaient d'une balle dans la tête...
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Message par Leto » Jeu Oct 29, 2009 11:03 am

gain de PV pour le mois d'octobre
:mrgreen:
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Message par Pokotylo » Jeu Oct 29, 2009 11:13 pm

Les hommes et les bêtes avançaient dans les hautes herbes et les roseaux. Cela faisait deux jours que les bataillons assassins avaient été anéantis et les cosaques qui avaient participé au désenclavement du fortin avaient rejoint les sotnias des chasseurs forestiers.
Les butins avaient été largement partagés et échangés.
Maintenant, le Voïsko évoluait enfin vers son objectif. On n’allait pas se contenter des glands ramassés dans la forêt !!


Se retournant vers le sud, Pokotylo voyait des nuées de corbeaux s’élever au-dessus de l’endroit ou pourrissaient les cadavres de franskys laissés à l’abandon. Avec les rayons de soleil de l’année et les nombreuses pluies d’automne qui commençaient à tomber, il ne resterait rapidement plus grand-chose des carcasses ennemies.

Pokotylo discutait avec Morlocks :

« Alors ce fortin, ça vallait la peine de le défendre ? »

« Ben , en fait, y’avait pas mal de cadavres russes, quelques pâles types vivants, mais pas grand-chose à se mettre sous la dent… »

« Et les femmes ? »

« Pareil, les russes étaient sous-équipés. Z’avons bien tenté de récupérer quelques donzelles dans la fuite des régiments frankys mais il semblerait que la plupart des vivandières étaient restées au camps. »

« Pas de chance. »

« Heureusement qu’on va faire nos courses en ville maintenant. »

« En ville ? »

« Ben ouais, on fonce plein nord, en douceur et discrétion. »

En effet, les cosaques avaient décidé de leur sort ! Pas question de laisser passer une occasion pareille. Leur hetman leur avait vanté les caves et les femelles de Vidnoye.

« Mais si nous avançons plein nord, on risque de se ramasser les renforts fransky dans le flanc. » s’interrogea le sotnyk de « La Horde ».

« T’inquiète pas, on a passé un pacte avec des fêlés russes. » répondit Pokotylo.
« On a établi des contacts avec eux et ils vont pousser vers la route, par là, à l’ouest. Ils vont couper la route des franskys ! Pas de danger, on peut foncer pour la razzia ! Et de notre côté, notre action leur éviter de se prendre des bleus sur la tête.»

Ils étaient arrivés à un croisement de chemins de terres laissés à l’abandon et couverts d’une végétation sauvage. Un panneau en bois vermoulu balisait un sentier qui menait vers une zone d’aspect marécageux. Ils lurent : « Видноые ».

« On est sur la bonne route, frère, nous allons pouvoir faire avancer nos hommes ! »

Les deux officiers se quittèrent sur après une vodkà puis rejoignirent les colonnes de leurs hommes.

En fait de colonnes, ils s’agissait plutôt d’un nuage d’hommes et de bêtes qui avancaient le plus discrêtement possible.
Le nord étaient encore infesté de résidus de régiments franskys qui occupaient les villages et villes du nord, les champs et les forêts.
Plutôt que de foncer sur le front des combats champêtres, les cosaques allaient faire un détour qui leur rapporterai gros !


En attendant, les hommes avançaient dans l’herbe de plus en plus haute, tandis que le sol devenait humide et que des flaques et marigots apparaissaient de plus en plus nombreux.

Les cavaliers descendirent de leurs montures pour éviter d’être repérés. Biroulia, qui était en tête de son bataillon, arriva avec ses hommes aux abords d’une large rivière peu profonde.


La nuit allait tomber : pas question de se faire surprendre ! Les ordres étaient d’éclairer sur les positions ennemies et de couvrir l’avancée du gros de la troupe.
Bogdan s’adressa alors à ses sous-officiers :
« silence bande de casserolles ! Je veux qu’on soit aussi discret qu’un banc d’esturgeons ! Vous allez me traverser cette rivière pendant la nuit. Et pas un coup de feu ! Il faut qu’on établisse une tête de pont solide en force. »

Le soir commençait à tomber et les cavaliers préparèrent leurs montures pour la traversée. Tous les éléments métalliques étaient masqués. Des tissus ramassés sur les cadavres fransky entourraient toutes les pièces d’harnachement des chevaux.

La nuit noire commença à couvrir la voute céleste. La lune qui montait doucement à l’horizon oriental était couverte d’un halo brumeux .


« La lune est mouillée ! C’est bon signe ! On aura du brouillard à l’aube ! » pensait Bogdan avec le bon sens de ses racines paysannes.

Les coassements des batraciens commencèrent à se faire entendre. Preuve que la présence des cosaques, bien que nombreux, n’avait pas été détectée. Preuve aussi, qu’il n’y avait pas de franskys de l’autre côté, faute de quoi la faune locale n’aurait pas manqué de faire sentir sa nervosité.

Discrêtement , les silhouettes fantomatiques de cavaliers et des chevaux glissèrent dans l’eau. On ne voyait que des bustes, des têtes, et des bras levés avec des formes allongée : les fusils emballés eux aussi ne révélaient pas leur éclat métallique à la faible lueur des constellations.
Les pointes de lances étaient encapuchonnées.

Les têtes de chevaux dépassaient également de la surface miroitante de l'eau comme des queues de gondoles, noires sur le fond noir de la nuit. Les seules lueurs émanaient des yeux des cavaliers et de leurs montures.


Bientôt, après Une demi-heure de lente progression dans le lent débit de la rivière, les premiers cosaques atteignirent des langues de terres couvertes d’une végétation denses : des roseaux et des saules ! Le camouflage parfait.

La vaste étendue de marécage s’étalait devant sur des hectares entiers. Les prochains jours promettaient d’être pénibles.
"Attrap' ta balalaïka
Et cours donc boire ta vodkà!"
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Message par vétéran Astore Cavallini » Mar Nov 03, 2009 1:54 pm

Cela faisait trois jours que les cosaques du voïsko progressaient lentement dans ces marais pestilentiels. Les lanciers et chasseurs du "2ème Pulk" étaient flanqués de part et d'autre de la colonne. Au centre, récupéraient les cosaques qui avaient été malmenés par les membres des "bataillons assassins". Les hommes des sotnyks Prokofiev et Waldrapp récupéraient tant bien que mal. Mais les plus gravement touchés d'entre eux luttaient encore entre la vie et la mort.

Les marécages malsains, froids et humides n'arrangeaient rien. La fièvre était montée chez certains, et pour d'autre, s'était l'infection qui gagnait. L'eau propre manquait, et les bactéries qui infestaient ces eaux somâtres pullulaient et se multipliaient dans les blessures des cosaques blessés par balle ou par baïonnettes.



"_ Allez, encore! disait le médecin... Tu dois être fin saoul!

_ Mais camarade... tu ne me laisses même pas le temps d'apprécier cette vodka!

_ Lorsque tu es à la taverne, je t'ai vu boire plus que de raison. Et il t'importait peu que d'apprécier l'alcool. Il te fallait boire plus que de raison pour te battre ou chevaucher autant de catins que le permettait ton butin!

_ Oui mais là, ce ne sont pas les même conditions! Tu vas me couper la jambe, toubib!

_ C'est ça ou tu y passes dans la semaine qui vient!

_ Oui mais je veux rester beau!

_ Depuis quand tu te soucis de la beauté!? Regarde-toi! Edenté, une balafre sur la joue gauche, le cheveux pauvre et gras, des yeux petits sur des joues grosses et marqués par quelque honteuse maladie! Il y a bien longtemps que tu t'es éloigné des critères de beauté, mon cher Oleg!

_ Non seulement tu vas me couper la jambe, mais en plus tu m'insultes, toubib...!

_ Boit encore, Oleg! Ou je te jure que tu vas le sentir passer!

_ Ca va, ça va...! fit le cosaque en buvant une énorme rasade."


Plusieurs cosaques entouraient leur camarade blessé sous le genoux. Oleg avait reçu une profonde blessure de sabre au molet. Mais plus têtu qu'un âne, il avait voulu marcher comme les autres dans ses profonds marais. Tandis que ses camarades blessés étaient portés sur des brancards de fortune à hauteur d'épaule, lui s'était appuyé sur une perche et avait cheminé avec les autres, butant contre les racines et trébuchant contre les morceaux de bois en putréfaction. L'air était suffoquant et le froid engourdissaient déjà les membres. Sans possibilité de se chauffer ou de se reposer, les hommes du voïsko, tels des fantômes silencieux mais opiniâtres, s'étaient aventurés dans le vestibule de la mort. Prêt de 5000 cosaques avaient suivi leurs Chefs de Guerre, et plusieurs dizaines d'entre eux avaient déjà trouvé la mort, essentiellement à cause des blessures et de la fièvre des marais.


"_ Allez... t... Tou... toubib...! Ch'uis... prêt... *hips*...

_ Très bien Oleg! Prends une autre gorgée, je te veux dans les vapes! J'aimerai pouvoir te dire de te détendre... Bon! Vous autres, tenez le bien! Il va se débattre comme un beau diable..."


Sur l'ilôt maintenu par les profondes racines de trois saules, les quatre guerriers cosaques empoignèrent chacun des membres de l'homme ivre et blessé. Le toubib sortit du feu, la scie qui lui servirait à couper sous le genoux. La gangrène était vite arrivée, et se propageait vite. Il n'avait plus d'autre choix que d'amputer le malheureux avant que la mort ne l'emporte.

Tout autour, c'était des cohortes de cosaques qui avançaient vaille qui vaille, toujours au nord. Cosaques du Don, de l'Oural, du Terek... Ils suivaient courageusement les directives de la Rada, à l'assaut d'une cité qui était entre les mains des bonapartistes depuis de longs mois. On savait que celle-ci était occupée et défendue par le "8ème Régiment de Ligne"... Ces derniers ne soupçonnaient apparemment pas la présence du voïsko si proche de leurs lignes. La surprise serait totale...



"_ HAAAAAAAAAARGH...! RHHHAAAAAAAAAHHRRR....!!!"
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Message par Andreas Hofer » Mer Nov 04, 2009 5:51 pm

-Par ici ça va. Par là c'est encore solide.

Une petite troupe de soldats en armes traversait les marécages. Devant la troupe, Andreas Hofer, guidait ses hommes en cherchant à éviter trous et vase profonde. Quelques hommes avaient déjà disparus, engloutis par la vase du marais.

-Attention! C'est dangereux ici. Passons par là

Tout en avançant avec précautions, les soldats évitaient de faire trop de bruit. L'ennemi avait peut-être posté des sentinelles sur l'autre rive, on annonçait un fort regroupement ennemi dans la ville plus au Nord, des franskis qui s'accrocheraient aux points stratégiques du coin.

Le temps était couvert, le vent avait cessé de souffler. Ce fut alors qu'une fine pluie commença à tomber.


-Et voilà, comme ci nous n'étions pas assez trempés comme cela...Maugréa Andreas.

-Bah, il n'y a pas de soucis à se faire chef, elle n'est pas bien forte.

Et, comme si le ciel avait répondu au soldat, la pluie devint plus forte, si forte que le petit groupe avait du mal à s'entendre.

-Bordel!! Qu'est-ce que c'est que ça!!

Andreas ne se sentait plus et fulminait tout en avançant.

-Mare! Mare! Mare! Bon, on ne va non plus rester à patauger là-dedans! Par là, c'est bon! En avant les...SBLOUUUUFFFF!

Andreas venait de disparaître dans l'eau. Plusieurs hommes se précipitèrent sur l'endroit où venait de disparaître leur chef.

-Chef! Chef!

-Ne nous abandonnez pas!

-Où êtes-vous?!

-Je parie qu'il s'est défilé pour rejoindre la charette à provision...

Mais, jaillissant de l'eau à cinq pas de l'endroit où il avait disparu, Andreas ressortit de l'eau et se dirigea vers ses soldats:

-Bon, là c'est la rivière...Et je suis complètement trempé...On traverse tous. Si on tombe sur l'ennemi, je compte sur vous pour les éliminer à l'arme blanche. En avant les gars.

Et les grenadiers du chef de guerre cosaque Andreas Hofer traversèrent la rivière après le marais, sous une pluie battante.
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Message par vétéran Astore Cavallini » Mar Nov 10, 2009 10:17 pm

La pluie était battante. Par centaines, les cosaques sortaient les uns après les autres des marais. L'humeur était maussade. Par groupes de 30 à 40 hommes, ils émergeaient des cloaques brumeux qu'ils parcouraient depuis 3 jours. Certains étaient morts ou de leurs blessures, ou d'une fièvre terrible. C'était sans peine que les différents sotnyks se félicitaient de quitter cet enfer. A présent, chacun brûlait d'en découdre avec l'ennemi.

Peu à peu, sur la terre ferme, les sotnias se reformaient, les Chefs de Guerre montés parcouraient les plaines vertes et grasses pour reformer les rangs. Les Lanciers et les Chasseurs avaient été envoyés dans toutes les directions la veille au soir, afin de localiser les bonapartistes. Les éclaireurs ne tarderaient pas à revenir avec les informations que la Rada souhaitait afin e préparer son plan d'assaut sur Vidnograd, objectif ultime de cette odyssée.

Tandis que ces milliers de cosaques s'avançaient au couvert de la forêt qui s'étendait plus au nord, les premières neiges tombaient sur la contrée. Celles-ci semblaient provenir des sommets des deux massifs montagneux qui encadraient la sylve. Menaçantes pour l'envahisseur, elles offraient une protection supplémentaire pour les cosaques qui comptaient bien bénéficier de l'effet de surprise.

Et à la nuit tombée, les Chefs de Guerre se réunirent pour une ultime réunion...



----


"_ Très bien!" commença l'hetman Habramovitch à l'intention de ses Chefs de Guerre. "Ispalov qui commande ma sotnyk d'escarmoucheurs, me rapporte que nous avons une importante concentration de "culs-blancs" autour du moulin de Viatchesky. D'après lui, il y aurait les bannières de compagnies montées du "Ier Corps d'Armée", ainsi que de nombreux fantassins appartenant au "8ème Régiment de Ligne"...

_ Ya!" poursuit le prussien Berner Von Pommern. Ces damnés bâtards chargent les réserves de vivres qu'ils comptent mettre à l'abri des murs de Vidnograd! Mais ils réalisent qu'ils doivent faire vite, car les milices moscovites ainsi que des milices paysannes les pressent, et se font plus nombreuses chaque jour.

_ Très bien!" fit l'hetman assit sur la souche du chêne. "Avec votre assentiment mes gaillards, je suggère que nous y envoyons quelques sotnias d'escarmoucheurs et des Lanciers en plus de nos éclaireurs. Voilà qui achèvera de précipiter ces chiens galeux bonapartistes en enfer!"


Les grognements affirmatifs des 13 Chefs de Guerre conforta le chef du voïsko dans sa décision. Sous la yourte cosaque, l'atmosphère était à la chaleur. La vodka coulait tranquillement, le feu des lanternes réchauffait membres et vêtements souillés de la boue de ces derniers jours, et chacun sentait cette vibrante rage qui planait à la veille d'une bataille tant souhaitée.


"_ Parfait! Voilà une chose de réglée!" poursuivit Habramovitch. "A présent, passons à l'ouest. Wittgenstein! As-tu des nouvelles de la route qui relie Rastakgrad à Vidnograd?"

_ Héhéhé... Bien sûr, ô Hetman! Que de bonnes nouvelles! Mes Lanciers l'ont sillonée du nord au sud, et du sud au nord... Ils n'y ont repéré que 3 compagnies de ligne, 2 autres montées et une dernière composée de voltigeurs. Aucun de leur commandant ne semble avoir vu mes cosaques, et tous progressent sans aucune précaution, contant fleurette la fleur à a baïonnette! Mais la meilleure nouvelle... ô Hetman, Grand parmi les Grands... veux-tu l'entendre?

_ Cesse de nous faire languir, Pi'Witt! Ici, tu n'es pas à Kiev à essayer de courtiser une pucelle de bonne famille! Au fait!

_ Bon... Puisqu'on ne peut même plus se délecter de vos mines bouffies et attentistes, jouir de l'effet de surprise...

_ Mieux! Tu jouiras de toutes les pucelles de Vidnograd qu'il te plaira de mettre dans ta couche, Pi'Witt!" conclua fermement Habramovitch.

_ Hum... Bien... mon sotnyk, Dmytro... a été approché par des cavaliers russes qui arrivaient par la route de Rastakgrad, au sud. Ces cavaliers appartenaient à la "Milice d'Araktcheïev", celle-là même qui prit part à la défense du fortin russe aux côtés du "Génie" et de "l'Armée du Tsar", et qui poursuit sa route vers l'ouest. Il se trouve que la route est sous leur contrôle et qu'ils coupent la route aux renforts du "8ème RI"!!!"


Cette fois, ce sont les rires gras et exclamations bruyantes, et satisfaites, des Chefs de Guerre de la Rada qui vinrent accueillir favorablement cette annonce. Les cosaques se frottaient déjà les mains de délectation quant à une prochaine victoire. Il ne restait plus qu'à savoir quelles troupes étaient cantonnées à Vidnograd.

Habramovitch levant les mains pour réclamer un peu de silence, se retourna cette fois vers Vitali Viatchesla.



"_ Quant à toi, Vitali! Est-ce que Kaspar est revenu de sa mission de repérage aux portes de Vidnograd?

_ Oui Camarade! Il campe en ce moment même en lisière de forêt avec ses Lanciers. Deux compagnies franskis faisaient leur entrée dans la ville piètrement défendues. Quelques centaines de fusillés paraissent livrer combat autour de l'église... tout au plus des escarmouches. Enfin, ils n'ont repéré que deux ou trois compagnies montées ou de voltigeurs qui sillonnaient les rues. Tous ces "culs-blancs" arborent les couleurs du "8ème RI". Nous sommes 2 à 3 fois plus nombreux qu'eux!!!

_ HAAAAAAA...!"


Les chefs cosaques se félicitaient d'une prochaine victoire aussi soudaine que fracassante. Des combats de rue! Les derniers à Polotsk furent des plus terribles. Le voïsko tenait là sa revanche...


_" Parfait!" conclua Habramovitch. "Si tout le monde est d'accord, je propose que nous envoyions sur le champs, prêt de 300 à 400 escarmoucheurs et cavaliers sur le Moulin de Viatcheski pour aider les notres ainsi que les milices à balayer les résidus du "8ème" et du "1er Corps"! Ce seront autant de troupes ennemies qui ne pourront venir à la rescousse de Vidnograd! Pendant ce temps là, le "Kazak Voïsko" profite du couvet de la neige et des forêts entre ces montagnes, pour foncer rapidement mais surement vers Vidnograd, et la conquérir! Des objections!?"


Devant le silence assourdissant de ces rudes gaillards qui composaient son conseil de guerre, Habramovitch ne put que se rendre à l'évidence...


"_ D'accord, je vois! Qu'il soit fait ainsi...! Et maintenant... vous avez la permission d'ouvrir pour vos hommes, les derniers tonneaux de vodka! Demain soir, nous boirons à Vidnograd, et coucherons dans des draps propres en charmante compagnie!

_ OUAAAAAAAIH...!!!"
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Message par Pokotylo » Jeu Nov 12, 2009 1:28 pm

Forêt au sud de Vidnoye, un soir d’automne.

« Je vois des petites lumières ! »
« Où ça ? »
« Là ! A gauche ! »
« C’est la ville de Vidnoye ! »
Cette conversation entre cavaliers cosaques se déroulait dans les sous-bois du nord, coincé entre deux chaînes de collines menaçantes.« Jusqu’ici, pas de lézards.
On va pouvoir fondre sur la ville ! » Enchaîna Biroulia Madskyi qui commandait cette petite sotnia de 46 cosaques.

A ce moment un homme revint d’une patrouille aux avant-postes : « Chef ! y’a une petite troupe de cavaliers franskys juste à la sortie du défilé ! »
Biroulia réagit aussitôt : « Pas question de les laisser aller plus loin ! Rassemblement ! Si on les laisse prendre l’initiative ils vont tomber sur nos colonnes à pied et casser l’effet de surprise ! »
Aussitôt la petite troupe prit le galop et fonça plein nord, suivant la direction donnée par l’estafette.

Effectivement, une petite troupe de hussards campait au pied de la colline. Les cosaques n’attendirent pas. Levant leurs lances et shaschka entre les dents, talonnèrent les flancs de leurs montures qui partirent au galop dans l’aube naissante.
La charge fut aussi dévastatrice que brève.
Apparemment, cette petite troupe de franskys n’était que le reste d’un escadron moribond.
Aussitôt, Biroulia envoya un homme à l’arrière :
« Signales à l’Hetman que la voie est libre. Plus un seul obstacle entre nous et la ville ! »

Les cavaliers attendirent au pied de la colline pendant quelques heures, histoire de palier à toute mauvaise surprise.
Quand soudain ils virent apparaître sur leur gauche les premières compagnies du Kazak Voïsko.


Forêt au sud de Vidnoye, quelques heures auparavant et quelques verstes plus au sud.

« Poussez-pas là derrière ! »
« En avant, en avant, et en silence. »
« Faites place bande de bouseux ! »
« Eh, c’est mon pied ! »
« Et mon poing, tu le veux mon poing ? »
« Vos gueules ! Avancez tous en même temps ! »
Les officiers cosaques donnaient du knout pour remettre un eu d’ordre dans la troupe. Ils étaient massés dans les bois, à l’abris des premières précipitations hivernales. Ils fonçaient tous plein nord. Une ville à prendre, rien que pour eux. La cohues était due tant à la discrétion obligatoire, qu’à l’étroitesse du défilé et à l’envie de tous d’être les premiers sur le butin, l’alcool et les femmes !

La lumière du jour transparaissait au travers des arbres qui avaient perdu la moitié de leur feuillage. Les tas de feuilles mortes atténuaient le bruit de la marche de la troupe.
Un cavalier arriva à bride abattue des avants postes.
« Hetman, hetman ! » cria-t-il.
« Ta gueule, gamin ! y’a du fransky qui peut encore être en embusacde ! »le réprimanda Habramovitch.
« Pas d’inquiétude, chef ! Nous avons nettoyé les derniers éléments susceptibles de nous tomber dessus. Y’a plus rien entre nous et Vidnoye ! »
Habramovitch et les autres chefs présents, entendant la nouvelle, coururent vers leurs hommes.
« z’avez entendu ? »
« En avant les gars. Plus de précautions ! Au pas de course ! »
« Ben vl’a qu’y causent comme les officiers russes. » osa un paysan de la troupe.
Il reçut une gifle de son officier Barabach :
« Tu préfères ce langage ci ? » L’homme tomba dans un tas de feuilles mortes et ses camarades éclatèrent de rire.
« En avant mes frères! Pas de quartiers ! nettoyez-moi cette putain de ville des dernières grenouilles qui y logent. Et ensuite régalez-vous. » hurlèrent les chefs de guerre, membres de la Rada.

Comme un seul homme, la nuée cosaque courut à travers les clairières du bois de Vidnoye. Bientôt ils aperçurent les premières habitations.
Ce fut l’ouragan.

N’attendant plus les ordres, les cosaques foncèrent sur les premières maisons de la ville. Telle une myriade d’insectes ravageurs, la troupe du Kazak Voïsko se répandit sur le pourtour de la ville.


De petits nuages de fumées et quelques éclairs apparurent dans l’embrasure des fenêtres. La réaction des unités franskys encore présentes en ville ne se faisait pas attendre.
Quelques cosaques tombèrent dans les prés. Mais leurs camarades ne s’arrêtèrent pas. Certains mirent en joue les tireurs franskys. Une nué de plomb s’écrasa sur chaque fenêtre et chaque porte des faubourgs. Les cavaliers qui accompagnaient la troupe hurlèrent leurs cris de guerre.
Certains, armés à l’ancienne, bandèrent leurs arcs et visèrent adroitement les tireurs d’élite franskys postés sur les toits de la ville. Ces projectiles étaient milles fois plus efficaces que les tirs groupés et les voltigeurs français commencèrent à tomber dans les rues, s’écrasant sur leurs camarades qui tentaient d’élaborer quelques barricades.


Ils n’en eurent pas le temps.
Oubliant toute prudence, les cavaliers cosaques chargèrent dans les rues, rapidement suivi par les fantassins qui courraient, baïonnette au canon ou shaschka au poing.


De vifs combats au corps à corps s’engagèrent. Les franskys se défendaient avec l’énergie du désespoir. Ils attendaient des renforts venant du sud, et au lieu de ça, c’est la rage de la steppe qui leur tombait dessus.
Frustrés par les défaites de l’été et ayant encore le souvenir des massacres occasionnés par la troupe du nabot Corse dans l’arrière-pays slave, les cosaques étaient comme enragés. Ils hurlaient sur leurs ennemis. Ils taillaient à coupe de lame, de pique, de baïonnettes. Ils tiraient à vue dès qu’un fransky sortait d’une ruelle. Ils ne prenaient pas le temps de recharger leurs armes et fonçaient dans la ville. Carrefour après carrefour, ils frappaient les pauvres soldats français. Ceux-ci ne savaient plus où tirer, où fuir, où charger.


Une compagnie bleue un peu plus ordonnée arriva par une des rues principales. Mit genoux en terre, visa et tira. Les premiers rangs cosaques tombèrent. Mais la distance entre maison était telle que les camarades qui suivaient eurent tout le temps de courir sur la ligne ennemie et, tenant leurs fusils par le canon, ils tapèrent dans le rang français, sans s’arrêter, sans prendre garde aux baïonnettes ennemies.
Les crosses s’abattaient sur les crânes. Le sous-lieutenant qui tenait cette poignée de courageux français fut embroché par 3 lances à la fois et planté sur une porte.


Plus ils avançaient, plus les cosaques devaient faire face aux tirs ennemis qui pleuvaient des habitations les plus solides.
Des cadavres commençaient à s’amonceler. Des cosaques comme des français. Une sotnia eut alors l’idée de prendre les cadavres franskys, de les porter comme des bouclier et de les entasser. À l’abris de ces tas de chair sanguinolants, ils investirent certains maisons. Les rares défenseurs encores présents tentaient bien de demander grâce mais étaient massacrés aussitôt. Les cosaques montèrent dans les étages et attinrent les toitures. Faisant sauter le chaume des greniers, ils montèrent sur les toits. De là haut, ils visaient les tireurs ennemis qui apparaissaient aux fenêtres. Certains, plus audacieux, sautèrent de toit en toit, profitant des distances courtes entre maisons, faisant fi des espaces surplombant les ruelles étroites. Ils entrèrent des les bastions ennemis par les toitures.
Profitant de ces actions de soldats téméraires, les cosaques présent dans les rues grimpèrent sur les barricades de cadavres et entrèrent par les fenêtres. Certains se faisaient embrocher dans les chambranles. Mais leurs camarades en profitaient : une baïonnette coincée dans un copain, c’est une baïonnette inutilisable. Ils grimpaient par le moindre espace, attrapant les franskys par les poignets et par les oreilles. Leur arrachant des cris rauques. Ils taillaient dans les joues, les ventres et les bras, à coup de couteau, de hache et de dents.
Les franskys qui courraient se réfugier dans les étages se retrouvèrent coincés par les cosaques descendant des toits.


Les quelques civils encore présents en ville se terraient sous les tables ou dans les caves mais les cosaques, malgré leur rage, les épargnaient : les bourgeois russes n’étaient pas l’ennemi du jour.

Certaines maisons étaient maintenant la proie des flammes. Les cosaques avançaient inlassablement et progressaient vers le centre de la ville où la résistance française se faisait de plus en plus coriace.
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Message par vétéran Habramovitch » Jeu Nov 12, 2009 2:54 pm

sifflote

- fufufufufuuufufuuf

un Cosaque arriva et secoua l'Hetman par l'épaule

- HETMAN!! HETMAN !!! Les franskiis tentent de fuir par le Nord Ouest de la Ville !!!

se retourne, "l'artillerie" dans une main

-Roohhhhh !!!! Mais ! tu vois pas que je suis en train de pisser, petit morveux!!

-... euh ... pardon Hetman...

PAF !
la petite claque derriere la tête

- tu l'as pas volée celle là ! ... fffff... un froc tout propre de 3 mois !


quelques Cosaques Présent gloussèrent

-On vous a rien demander les pisseux! vous devriez pas être entrain de piller là?

-On y va Habra!

Il filèrent tandis que le messager rester planté devant Habra

-Quoi? !!

-bah les Franskiis fuient vers le Nord Ouest de la ville

-et Alors?! tu veux une invitation pour les poursuivre! bande de mou du genoux ! ON SE REMUE LE CUL ET ON VA LES ÉTRIPER !!

Les Stonias manœuvrèrent vers les Sortie Nord Ouest de la ville de sorte que les Frankiis se retrouvent acculé aux chaines de montagne...


L'assaut se passait comme prévu!

Habramovitch s'arrêta en passant près de l'église et demanda a ce que chaque membre de la RADA se rendent le plus vite possible au pied du clocher. Puis il glissa quelques mots a l'un de ses pouilleux qui fila comme l'éclaire...
COSAQUES ZAPOROGUES...
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A sauvé 3 fois l'Honneur Russe en ramassant leur drapeau.
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Message par Pokotylo » Lun Nov 16, 2009 10:44 am

Pokotylo était occupé à tailler une bavette Piotr Sarlov, en se baissant de temps en temps pour éviter les gobelets volants qui tombaient des fenêtres de la ville.

Pokotylo :
« Alors, ça dégage les sinus, c’t’odeur de poudre, non ? »
Piotr : « ça fait du bien, surtout accompagné d’une barrique de Nuit-Saint-Goerges piquée aux franskys ! » il accompagna son commentaire en cassant le col d’une bouteille qu’il versa ensuite dans son gosier.
Pokotylo lui prit la bouteille (entre deux rasades) pour en gouter également de contenu :
« Rhaaa, sont peut-être faisandés, ces franskys, mais faut dire qu’ils s’y connaissent en vinasse ! »
Piotr : « Raison de plus pour les raccompagner jusqu’en France, après leur petit voyage en Russie. »
Pokotylo : « T’as raison, faudra leur rendre la politesse. Nous irons visiter leur pays quand ils auront fini de visiter le nôtre. »
Piotr : « C’est ça, dans une esprit de pure bonne entente. »
Pokotylo : « Et on ira dire bonjour à leurs dames, histoire de montrer qu’on a de l’éducation. »
Piotr : « On peut être rustre et cultivé, quoi ! »

Pendant ce temps, la bataille s’était déplacée au nord ouest de la ville. Les hommes du jeune Istvan et du bedonnant Vitali avaient massacré toute résistance fransky dans le centre de la ville. De filets de sang commençaient à rouler dans les rigoles des rues en pentes. Les bataillons cosaques n’avaient plus de bataillons que le nom : tous les groupes étaient mélangés.

Les cosaque qui étaient le plus près du centre ville continuaient de chasser l’envahisseur fransky en les rabattant vers des unités russes qui avaient eu la bonne idée de s’infiltrer au nord du pays.
Ceux-ci les recevaient en bon ordre, allignés dans les rues du faubourg nord de la ville. Ces hommes appartenaient à l’Armée du Tsar et aux Jägers d’Ostermann Tolstoï. Les gars de l’armée avaient la baïonnette solide et les Jägers avaient le coup de feu dévastateur ! Pas un fransky ne passait les mailles du filet !


Tentant malgré tout d’en réchapper, certains officiers franskys avançaient vers les cosaques, levant les mains en l’air ou dressant des mouchoirs en guise de drapeau blanc. D’autres tendaient leur bourses pleines d’or à leurs égorgeurs.
Mais rien n’y faisait. Les chashkas brillaient et fouettaient l’air avant de tailler dans le vif tout espoir de survie.
Certains officiers prussiens du Kazak Voïsko tentaient bien de calmer un peu les hommes :
« Ach ! Arrêdez ! Ils brantissent tes trabeaux plancs ! »
Mais les cosaques répondaient avec leur humour gras : « Nein, kamarade ! Leurs drapeaux n’étaient pas blanc ! Y ‘avait une tâche rouge sur le tissu et un peu de noir sur le bord ! »
Le teuton : « Effegtivement ! Une tâche rouche, c’est le sang tu fransky qui le tennait et le noir, c’est la poutre de ton fusil ! Komique ! »
Le moujik : « Allons, allons, on ne va pas finasser. Ce drapeux n’est pas blanc. Y’a personne qui vérifiera à quelle heure est apparue la tâche ! » Et sur ce, il se moucha le nez dans la dentelle du cadavre bleus.

Pendant ce temps, dans le quartier sud de la ville, le pillage allait bon train. Les cosaques courraient de maison en maison, fouillant dans les coffres des officiers français et déshabillant les cadavres. Ils reprenaient tous les biens que les naboléoniens avaient volé au cours de leur avancée dans les basses terres de Smolensk. C’étaient des habits de soie, des bijoux, de la vaisselle en porcelaine ou en argent. Et surtout des centaines de bouteilles de vin que les franskys avaient emmené dans leurs bagages.

Certains bourgeois qui avaient survécu à l’occupation ennemie donnaient à boire aux cosaque, espérant attirer leurs bonnes grâces pour éviter que le pillage ne dépasse la simple récupération du butin fransky : ils savaient bien qu’un cosaque ne faisait pas facilement la différence entre de l’or ennemi et la bourse d’un marchand russe.

D’autres habitants amadouaient les cosaques avec des arguments plus légers, les bourgeoises abandonnées par certains maris trops craintifs tentaient d’amadouer leurs sauveteurs en leur dévoilant leurs attraits, soit pour sauver leurs biens, soit pour remercier les cosaques, soit parce que la présence de vrais hommes leur manquait depuis la fuite de certains maris trop lâches.

Les cosaques ne se faisaient pas prier et commençaient à lutiner dans les coins de rues, s’éclipsant ensuite dans les habitations. Entre deux tirs de mousqueterie on entendait également des gloussements et des rires derrière les volets entrebâillés.

Une odeur d’alcool commençait à supplanter l’odeur du sang, les rires gras couvraient le bruit de la bataille qui s’éloignait au nord de la ville. Les cosaques pillaient, buvaient, mangeaient et lutinaient.

C’est à ce moment qu’un cosaque un peu moins sale que les autres s’approcha des groupes éthiliques : « Ou est ton chef de guerre, camarade ? » demandaient-ils à ceux qui étaient encore capable de parler.
« Si tu cherches Pokotylo, il est par là, dans la cambuse, entre les jambons et les barriques. » lui répondit l’un.
« Si tu cherches Dimitri, je crois qu’il est sous le tas de jupes que tu aperçois derrière cette fenêtre, à moins que ce ne soit Waklaw. »
« Et Piwitt ? » demanda l’estafette ?
« Tu vois les deux pieds qui dépassent du grand tonneau, là-bas, dans la ruelle ? Et ben sa tête doit être au fond ! »
« Et les germains ? T’as pas vus les colonels germanophones ? »
« Si fait, kamarade ! » lui rapondit un prussien encore debout grâce à son fusil qui lui servait de béquille : « Berner est en grande conversation dans la chambre à couché de la femme du maire de cette bourgade. » Une vois répondit de l’étage : « J’allais pas coucher dans la rue comme vous ! Tas de ruffians. Les poméraniens ont de l’éducation ! Teüfel ! » Puis on entendit une vois de femme, venant du même étage : « Tais-toi, bavard, et viens voir sous les draps voir si j’y suis ! »

L’estafette fit le tour des officiers:« Pokotylo, la Rada doit se rassembler au pied de l’église à la demande de l’Hetman ! »
« Habramovitch nous appelle ? attend, faut que je sois prêt ! » Et il s’enfilla deux litres de bière, puis attrapa un jambon qu’il posa sur son épaule et sorti de la cave qu’il avait vidée.

Le soldat continua : « Chef Waklaw, Habramovitch te demande au centre du village pour une réunion de la Rada ! »
Waklaw repoussa la jolie aubergiste qui occupait ses genoux et son attention : « Excuse-moi ma belle, nous continuerons notre petite occupation plus tard. »

« Dimitri Sarlov, l’Hetman te fait mander, pour une Rada de circonstance ! » continua le soldat qui était entré dans le salon d’une belle demeure.
Dimitri et Piotr sortirent alors du tas de linges, chiffons et robes qui trônait entre les fauteuils. Pendant que les 7 jolies pensionnaires de la demeure tentaient de remettre de l’ordre dans leurs coiffures et vêtement, rabaissant leurs robes sur leurs jambes rougies et cachant leurs joues empourprées dans leurs mains blanches, tout en étouffant des rires gênés et des soupirs languissants : « N’oubliez pas de revenir, chers messieurs !» leur dirent-elles en s’affalant sur les divans. Piotr donna une bourrade à son frère : « T’as vu, elles nous donnent du monsieur ! » Dimitri lui répondit : « J’aime bien ce côté du beau monde ! »

L’estafette, qui commençait à avoir soif, se fit aider d’un ukrainien pour sortir Piwitt du tonneau vide. Celui-ci s’était endormi, on lui versa un seau d’eau sur la tête :« M’enfin ! ça va pas de réveiller ainsi les honnêtes gens ! C’que vous m’voulez ! »
Le soldat lui répondit, lassé : « Rada ! » aussitôt Perre Witgenstein se leva et parti rejoindre les chefs de guerre. « Ben ça alors, en vl’à un qui récupère vite. » constata le moujik.

Enfin, Berner sorti de la mairie, reboutonnant sa vareuse, une belle bourgeoise le tenant par le bras, dans l’embrasure de la porte .
Berner :
« Allons madame, le devoir m’apelle, j’ai un important conseil de guerre avec mes kamarades officiers ! »
« N’oubliez pas de revenir, honorable colonel, je souhaite encore vous satisfaire suite à vos hauts faits d’armes ! » dit-elle en jetant un œil en direction de sa chambre. « Et puis vous devrez également satisfaire mes suivantes ! Jalouses comme elles sont, elles me rendront la vie impossible si vous ne calmez pas leurs ardeurs ! »

Berner emboîta alors le pas aux autres chefs de guerre qui titubaient vers l’église au centre de Vidnoye. Il s’approcha de Pokotylo : « Quelles santé ces femmes russes ! J’vais être crevé si je dois m’occuper de toute la maison ! »
Pokotylo répondit : « T’as qu’a appeler les copains en renfort ! C’est à ça que servent les compagnons de la Rada. Et puis faut toujours en garder un peu pour les autres ! »
Sur ce les chefs de guerre rirent à gorge déployée, tout en rôtant dans des vapeurs de cochonnailles, de tabac et d’alcool.

Le crépitement des balles continuait de se faire entendre, au nord de la ville, mais de façon de plus en plus sporadique. Les chefs de guerre, manquant de glisser dans les flaques de sang et de boue dans les ruelles, aperçurent le clocher de l’église et Habramovitch qui faisait les cent pas sur la grand’place de Vidnoye.
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Message par Andreas Hofer » Lun Nov 23, 2009 11:28 pm

Vidnoye, vers la fin de l'après-midi

Plusieurs papiers étaient posés sur une table, non loin d'une maison à la sortie de la ville, réquisitionée par des hommes de troupe.
Un homme, de forte carrure et à la barbe fleurie s'empara de l'un d'entre eux pour y lire les inscriptions:


Assaut du moulin de Viatchesla par les troupes cosaques et les miliciens, relatée par Josef von Hormayr, compagnon d'Andreas Hofer:

Plusieurs centaines de franskis tenaient la position avant que nos troupes ne lancent l'assaut.
Les français semblaient tétanisés devant nous, et s'enfuiaient de tous côtés. En quelques jours, le moulin est devenu notre.
A coups de sabre, de lance et de pistolet, nous en sommes venu à bout.
Les rescapés se sont égaillés vers l'Ouest, ils vont probablement chercher à rallier Vidnoye.
Nous partons à leur poursuite, en espérant les pousser à la déroute.

Cordialement.


A la lecture de ce texte, Andreas (car c'était bien lui) ne put s'empêcher de sourire et de marmonner:

-Sacré Josef, il a toujours le don de tourner ses phrases de manière très spéciale...

Puis il attrapa une autre feuille et la lu:

Andreas,

Nous sommes enore loin de la rivière, nous ne pourrons pas participer à la prise de Vidnoye.
Mais nous espérons pouvoir nous rattraper pour la suite.

Avec toutes mes bénédictions,

Père Joachim Haspinger.


-Bon, et bien ce n'était pas la peine de l'attendre aussi longtemps...

Un homme s'approcha d'Andreas et lui annonça:

-Chef, un message de Speckbaker.

-Ah! Et bien, il se sont tous donnés le mot aujourd'hui! Bon, montres-moi voir ce qu'il m'annonce.

Le soldat lui tendit la missive, Andreas l'ouvrit et la parcouru. Elle stipulait ceci:

Andreas,

Nous avons intercepté un fort groupe de franskis en retraite au sud du moulin de Viatchesla, nous ne pourrons pas être présent en ville tout de suite.
Pour les français, pas d'inquiétudes, ils ne passerons pas.

Josef Speckbaker


A la fin de la lecture, Andreas reposa la lettre sur la table et observa les alentours. La ville semblait calme, les quelques fumeroles dépassant des toits et débris jonchants les rues témoignaient des récents combats qui s'y étaient déroulés. Quelques coups de feu venaient rappeler la dure réalité de la guerre de temps à autres, mais la ville avait été débarassé des troupes à la solde de Bonaparte.
Levant les yeux vers le ciel, Andreas murmura pour lui-même:


-Et bien, c'est presque parfait tout cela, il ne manque plus...

-...Chef! Chef! On nous annonce la présence de troupes franskis au Nord-Ouest de Vidnoye!

Andreas, tourna son regard vers le soldat qui venait de l'interrompre dans sa méditation. Il leva de nouveau les yeux vers le ciel, d'un regard remplit de gratitude.
Puis attrapant son sabre et ses pistolets, il ordonna:


-Bon, tout le monde en route, nous allons rendre visite à ces hommes! Mettez bien en lieu sur notre butin avant de partir.

Les environs de Vidnoye avaient vu la défaite cuisante des troupes bonapartistes mais il en restait encore ici et là, cherchant un chemin leur permettant d'échapper à la vigilance des troupes cosaques présentes dans le secteur. Mais leur seule chance de salut allait résider dans la fuite éperdue.
Déjà les cosaques se dirigeaient vers de nouveaux lieux de pillage.
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Andreas Hofer (Mat. 9938)
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Localisation : Avec les Cosaques!!!!
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