Du nord au sud

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Du nord au sud

Message par Sergei Volkonov » Sam Jan 23, 2010 12:59 am

*Fin septembre, dans le fortin russe du nord. Organisant alors la défense du fortin, ayant installé son quartier général au sein même de l'imposante bâtisse, symbole de la résistance russe contre l'envahisseur français, le Colonel Sergei Volkonov était à nouveau monté au sommet de la tour nord-ouest, afin d'évaluer la situation. Celle-ci était relativement stable, sachant que malgré de nombreuses attaques, les palissades tenaient toujours et le drapeau de la Sainte Russie trônait fièrement dans la cour centrale. Les vaillants soldats russes, en effet, n'étaient pas prêts à laisser le fortin aux mains de l'ennemi, et donnaient leurs vies pour permettre aux renforts d'arriver et de renverser la tendance. Ils n'étaient d'ailleurs plus très loin, et bientôt la tendance allait changer sur le front.

Redescendant afin de noter ses observations, le Colonel se dirigeait vers son quartier général, restant à couvert afin d'éviter les tirs et les boulets, quand un terrible fracas se fit entendre ; une salve bien placée de l'artillerie française venait de détruire partiellement la tour nord-ouest, projetant des éclats et des débris en tous sens. Une nouvelle salve projeta d'autres éclats vers le sol, frappant les hommes et les blessant grièvement. Le Lieutenant Nicolaïev, qui suivait le Colonel Volkonov jusqu'au quartier général et se retrouva projeté à terre, se releva douloureusement de sa chute et se mit en quête de retrouver son supérieur. Après quelques minutes, il le retrouva, gisant dans les débris, blessé par un éclat d'obus et totalement inconscient. Immédiatement il fit venir des brancardiers et le médecin du fortin, puis décida, après concertation avec le médecin, de faire transporter le Colonel vers un hôpital de campagne, situé derrière les lignes. Un chariot fut immédiatement amené afin de transporter l'officier, tandis que la 7398ème section de sapeurs, sous son commandement direct, se repliait en bon ordre afin de se regrouper au campement du Génie.

Plusieurs semaines s'écoulèrent, durant lesquelles les Commandants Boris et Grigori Volkonov menèrent les hommes au combat, participant à la contre-attaque lancée suite à la victoire défensive sur le front du fortin. Le Lieutenant Nicolaïev, quant à lui, restait au chevet de son supérieur, finalement sauvé après de nombreux soins et opérations. Réveillé, le Colonel Volkonov écoutait à présent les rapports de la situation au nord, pressé de se remettre à la tête de ses hommes mais retenu dans une petite chambre de la ferme servant d'hôpital de campagne. L'attente, cependant, ne dura plus très longtemps et bientôt, le Colonel se retrouva à la tête de ses hommes afin de participer à l'attaque menée contre le fortin français, qui se solda par sa destruction totale.

Suite à cela, le bataillon Volkonov reprit sa marche, rejoignant le front nord et participant à la poursuite des troupes françaises refluant suite à leur défaite. Les troupes russes marchèrent rapidement vers Vidnoye, puis la libérèrent et la dépassèrent tout aussi rapidement, avant de s'attaquer à la conquête de la mine proche et à la traversée du cours d'eau. La 7398ème section de sapeurs se mit au travail, construisant un pont de fortune sur le cour d'eau gelé puis se repliant, avant d'être contrainte au repli et à la réorganisation derrière les lignes. Mais le bataillon était loin d'être détruit, les 7396ème et 7397ème compagnies de ligne étant encore pleinement opérationnelles et approvisionnées. Les hommes se mirent donc en route, marchant vers les lignes adverses afin de déstabiliser les voies de ravitaillement.


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Dans les bois, près de la route menant au sud de Vidnoye, une embuscade se mettait en place. Près de quatre cent soldats russes étaient à présent à l'affût, attendant que des soldats français ou un convoi de ravitaillement ne passe par là. Quelques hommes furent envoyés en avant afin de signaler tout mouvement sur la route, et toute opportunité d'attaque. Et, après quelques jours d'attente, un convoi, relativement bien protégé mais insouciant du danger, fut signalé.

En quelques minutes, les soldats russes s'approchèrent de la route, gagnant les positions d'attaque. Mais quelques soldats manquèrent de discrétion, donnant l'alerte aux Français. Une salve les faucha, tandis que l'officier commandant la section s'approcha des bois, pensant visiblement avoir affaire à quelques moujiks affamés. Sûr de sa supériorité numérique, il cria simplement :*


"Rendez-vous ! Vous n'avez nulle part où aller, c'est votre seule chance."

*La réponse fut immédiate et glaça le sang des soldats français. Un rire puissant et effrayant s'éleva des bois, dominant tout autre son. L'officier français, visiblement mal à l'aise, eût à peine le temps d'ouvrir la bouche, voulant visiblement lancer un ultimatum, avant de s'effondrer, foudroyé par une salve de fusils. Puis l'enfer se déchaîna, les soldats russes se lançant à l'assaut des Français, chargeant, baïonnette au canon, et hurlant de concert leurs cris de guerre. Arrivant de partout à la fois, ils ne laissaient aucune voie de repli aux Français, profitant du flottement et de la panique engendrées par la perte de leur officier et la vitesse fulgurante de l'attaque pour en massacrer un maximum. Il n'était pas question de faire des prisonniers dans les lignes ennemies.

Après quelques minutes, alors que la poudre retombait et que le calme revenait, il ne resta plus que quelques Français encore en vie, blessés pour la plupart, et désarmés. Certains avaient choisi de se rendre tandis que d'autres ne tenaient plus debout, mais ils étaient tout de même soulagés d'avoir pu s'en tirer sans trop de casse. Puisqu'il n'était pas question de les emmener, les prisonniers seraient libérés, avec pour tâche d'enterrer leurs morts. Le ravitaillement fut récupéré par les soldats russes, et ce qui n'était pas transportable fut brûlé. Le plus important était de s'approvisionner en eau, nourriture, armes, munitions et fournitures de première importance, mais les soldats récupérèrent également les pièces d'or et divers objets auxquels ils accordaient de la valeur.

Suite à cela, les deux compagnies reformèrent les rangs et se remirent en marche, laissant derrière des chariots en feu, divers débris, des soldats français blessés et désarmés enterrant leurs morts, avec juste assez de vivres que pour retourner vers leur campement, et un terrain totalement dévasté.*
Général de Brigade du Génie

Chevalier de l'Ordre de Saint-Georges
Sergei Volkonov (Mat. 7396)
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