Lieutenant faisant chemin

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Lieutenant faisant chemin

Message par vétéran Ivanosky » Mar Avr 24, 2007 1:06 pm

Arrivé la veille dans la ville, le lieutenant Ivanosky après être allé présenté ses devoirs dans le bureau de son nouveau chef, le sieur Saint Hilaire, celui ci partit à l'aube accompagné de ses 2 bataillons en direction du front sud ou son nouveau régiment les Grognards du Tsar l'attendait.

Il traversa la ville accompagne de son adjudant Ouranosky et entamère la discussion.

Ouranosky, quelle joie de repartir aux combats ! dommage que ce soit aussi rapide car il est vrai que depuis notre dernier fait d'arme nous n'eussions point eu de plus ample journées pour nous distraire et pour aller retrouver nos compagnes respectives.

Mon lieutenant, il est vrai je vous l'accorde que ma femme me manque, ainsi que mes deux fils, mais mon coeur est emplie d'une immense joie car nous voila d'hors et deja incorporé au sein de l'une des plus prestigieuse unité du Tsar.


Continuant ainsi cette discussion, ils passèrent devant des hommes en villes qui tous en voyant leurs nouveaux uniformes de la Garde Impériale Russe, les saluèrent par des HOURRRAAA HOURRAA HOURRRAA. Le Lieutenant et son adjudant répondirent en salua dignement, ils n'avaient pas l'habitude de ce genre de respect.

Il est vrai que dans leurs ancien régiment, le terrible régiment du Novgorod, ils étaient plutot hués car ce régiment passé pour etre le plus terrible et le plus sanguinaire de l'armée du Tsar.
Nombreuses fois deja, Ivanosky et Ouranosky ce sont fait battre presque a mort car ils n'avaient pas compris les ordres de leur capitaine. Celui ci il faut le dire était toujours ivre, la vodka coulait a flot dans ce régiment mais ces deux hommes passaient pour les meilleurs éléments.
Et c'est grace a leurs fait d'armes que leur général ravi de les voir ce couvrir de gloire decida de remettre un cachet et une lettre de recommandation afin de voir ces deux éléments introduit dans l'une des meilleurs unités du Tsar Alexandre...
Lieutenant Ivanosky
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Message par vétéran Ivanosky » Mar Avr 24, 2007 2:04 pm

Tout en marchant Ivanosky repensait a la bataille d'Eylau ...


C’était le 8 février 1807; nous venions de joindre enfin l’ennemi .Sa position était choisie et occupée avant que nos colonnes en marche aient pu prendre leur rang de bataille. Aussitôt que le petit jour le permit, le 7° régiment exécutait son mouvement de concentration sur Eylau. Les trois bataillons d’infanterie qui le composaient étaient bonnes, fraîches, bien commandées ; la cavalerie était aux ordres du général Benningsen ; Kourov commandait l’artillerie.

Nous étions tout près d’Eylau, sans cependant l’apercevoir à notre gauche, tant l’atmosphère était brumeuse, quand le général Dilomich, de toute la vitesse de son cheval, accourut auprès du maréchal Koutousov, avec l’ordre, de la part du Tsar, de porter le 7° régiment en avant et d’attaquer à l’instant même l’ennemi qui lui fait face.

A ce moment, nous ne pouvons rien distinguer ; la neige, à gros flocons, poussée par un violent vent du nord, nous aveuglait en nous frappant au visage. Nous allons nous ébranler, attaquer… Mais, au contraire, c’est nous qui sommes attaqués avec fureur, par un ennemi qui nous voit et que nous ne pouvons apercevoir. Nos divisions en colonne n’ont pas le temps de se déployer…Une épouvantable canonnade bouleverse nos masses, et dans le trouble qu’elle cause, les Chasseurs à cheval poussent une vigoureuse charge en tête et en queue.

Le général de division Milovich, à pied, est atteint d’une balle à la tête ; en tournoyant, il balbutie un commandement et tombe raide mort ; le général de division Hidaï reçoit un biscaïen dans le ventre ; le colonel Maccheï, sous-chef d’état-major, tenait à deux mains les rênes de son cheval ; le même boulet lui enlève les deux poignets. Tout est désordre, confusion, stupeur, sous l’avalanche des coups qui redoublent…

On est obligé de mettre un peu d’espace entre soi et un ennemi dont le feu vous écrase et qu’il est impossible de voir ; on commence un mouvement rétrograde qui achève de tout perdre. Les boulets français s’enfoncent dans toute la profondeur de nos colonnes en retraite et achèvent d’y porter un désordre inouï.

Dans cet instant, je me trouvais placé à côté du maréchal à sa droite ; grave, il ne proférait pas une parole. Moins aguerri que lui, je me sentais frissonner, lorsqu’un boulet, avec ce bruit flasque du fer qui s’enfonce dans une masse peu résistante, traversa, par le dos, le corps du capitaine du génie Nicolaï, qui était botte à botte avec moi. D’instinct je tournai la tête vers le maréchal comme pour me dire de maîtriser mon émotion dans une situation qui exigeait tant de sang-froid. C’était toujours la sévère figure des campagnes d’Europe, cette haute stature, ce coup d’œil incisif et ce nez de grand oiseau de proie ; c’était toujours cette tête, aux traits si fortement caractérisés, qu’enveloppait, un grand mouchoir blanc, duquel, sur chaque tempe, s’échappaient les boucles d’une chevelure en désordre, dépoudrée, ondulant au vent. Il portait son chapeau à plumes blanches, la corne en avant, de travers sur le côté droit ; le pantalon blanc, les bottes à retroussis jaunes, d’où pendaient deux grands tirants , selon la mode du temps.

A peine eut-il réprimé par ce regard expressif l’impression qu’il avait vue se manifester sur mes traits, que lui-même il est heurté, entraîné, renversé par une multitude effarée. Il tombe tout d’un coup, dans cette mêlée, avec son cheval, complètement engagé sous sa monture. Ce n’est qu’avec les efforts réunis de tous ceux qui l’entouraient qu’on parvient à le relever. Le maréchal chancelle, sous l’étreinte de la douleur ; mais, heureusement, cette douleur n’est que le résultat de sa chute ; il a reçu, à la hanche gauche, une très forte contusion, causée par la coquille de son épée prise entre le sol et lui, pendant qu’il était sous son cheval.

Tout à coup, et sans que je puisse me rendre compte comment, je me trouve séparé du maréchal, dont je soutenais le bras, et me trouve au milieu d’une charge de Chasseur à cheval poussée plus à fond que la première. Je le perds de vue et ne reconnais plus un seul camarade sur ce champ de carnage où tout, autour de moi, semble avoir cessé de vivre.

La mort et le désordre surtout avaient soufflé dessus, comme le vent soufflait sur la neige qu’il chassait devant lui. Dire ce qu’en vingt minutes, à peu près, étaient devenues trois belles division d’infanterie et une bonne cavalerie, est une chose impossible, et la pensée se révolte à ce souvenir, car jamais l’histoire des guerres n’a présenté d’exemple d’une dislocation aussi instantanée. Tout avait disparu, comme anéanti ! Mais grâce à l’atmosphère obscurcie par la neige, les Russes n’osèrent pas poursuivre le 7° régiment, qui, bien que n’existant plus sur le champ de bataille, n’en était pas détruit pour cela.

On apercevait encore, de distance en distance, sur les petits monticules dont était parsemé le terrain, des groupes de fantassins pelotonnés pour résister aux attaques des Chasseur à cheval qui fouillaient la plaine. Ces groupes étaient les débris d’un beau régiment dont j’ai le regret d’avoir oublié le numéro. Ils voulaient tenir bon, se cramponnaient au terrain, ne cédaient pas. Je vois encore un de ces hommes, petit, nerveux, sec comme une allumette, avec des jambes de cerf serrées dans des guêtres noires à boutons plats en cuivre jaune, montant jusqu’aux jarrets, me criant, dans son exaltation : « capitaine, ils n’iront pas plus loin ! Ils n’iront pas plus loin, capitaine ! » et, du bout de son briquet, il traçait une barre sur la neige. Vaine démonstration ; les Français, il est vrai, n’allaient pas plus loin ; voyant le peu d’importance de ces groupes, il les abandonnaient pour se jeter au fort de la bataille, pour prendre part à l’attaque principale contre l'empereur.

Que devenir ?… Je ne savais plus où était le maréchal ; j’ignorais où était son état-major. Il ne pouvait me venir à la pensée de reculer pour aller à leur recherche. J’étais bien monté ; je marchai au canon qui tonnait du côté d’Eylau… »
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