Du Sud au Nord

[vétéran Percy (Mat. 18958)]

Depuis le début du printemps, les affrontements ne manquent pas, mais toujours ils sont limités car les Russes se dérobent à la Brigade Infernale, se replient en bon ordre dans la neige et la boue, n’offrent aucune occasion de se laisser anéantir. La guerre éclair que l’EMI souhaitait mener s’embourbe. Ce jour, 12 avril, l’optimisme renaît car le Major Percy vient de s’exclamer :

« Je pense que c’est le début d’une vraie bataille »

Du haut de sa monture, le Major Percy visualise un village, situé dans une vallée au Nord Est de Polotsk. Il peut voir, dans le jour naissant, l’infanterie russe dissimulée au sud de celui-ci :

« Le IVe CA protège nos arrières vers Polotsk » poursuit-il, l’œil rivé à sa lunette. « De l’infanterie…au moins dix compagnies de fusiliers et quelques voltigeurs ou gardes nationaux …et en appui des chasseurs à cheval, des cuirassiers et de l’artillerie certainement des canons de 8. »

Se tournant vers Margont vêtu d’un uniforme éclatant :

« Qu’en penses-tu ? »

« Je crains que nous ayons à combattre durement. La Division Romanov n’a pas le droit de reculer sinon nous serons rapidement sur les talons du gros des forces ennemies et nous ne serons pas éloignés d’une affaire »

Le Major Percy hoche la tête et se penche sur l’encolure de son cheval qu’il tapote affectueusement :

« Si nous voulons écraser les Russes il faut faire sauter ce bouchon. »

L’EMI veut une victoire rapide :

« Que l’on fasse avancer l’infanterie ! »

« Charge sans attendre » dit-il à Margont !

L’escadron rouge vermillon des lanciers se dirigent vers les ruelles étroites sur lesquelles quatre hommes seulement peuvent se déployer. Impossible de développer la vitesse pour une véritable charge, d’autant que le sol enneigé est glissant.

L’adjudant Margont préfère changer de direction et charger une compagnie de grenadiers russes égarés dans la plaine. Pris sous le feu de ces grenadiers, nous voyons un cheval et un homme basculer et s’abattre dans la neige gelée. Cris de douleur, hennissements de la bête affolée nous parviennent mélangés au bruit de la fusillade.

Le Major Percy ne bronche pas. Comment cet Officier toujours en mouvement peut-il rester imperturbable ? Il produit du calme dans le tumulte.

D’un geste martial, le Major Percy envoie immédiatement au combat ses grenadiers et les compagnies de fusiliers des adjudants Relmyer et Tulipier qui culbutent les grenadiers russes, trop occupés qu’ils sont par leurs blessés et leurs morts, l’ennemi reflue en désordre portant la confusion au milieu de son artillerie et de son infanterie…

[vétéran Percy (Mat. 18958)]

Le Major Percy décide de frapper un coup décisif. Il n’a pas le droit de décevoir la Brigade Infernale qui veut sa bataille contre la division Romanov. Pour cela il faut prendre le village le plus rapidement possible.

Alors il engage ses grenadiers qu’il a gardés en réserve jusque là.Serrés côte à côte, les « Vieux de la Vieille BI » coiffés d’un bonnet d’oursin vont marcher au pas de course en direction du village.

L’atmosphère est oppressante mais le spectacle est grandiose.

Le Major Percy observe ces centaures qui défilent devant lui avant de se placer à leur tête. La terre durcie par le gel résonne.

Les fusiliers de Relmyer sont attaqués mais le feu violent des Russes décime à peine les rangs. Les grenadiers, rejoints par des voltigeurs de Glûntz, continuent d’avancer et tel un bélier qui fonce tête baissée ne peut que bousculer l’adversaire. Celui-ci vacille, mais il est opiniâtre et se reprend. Puis il fait mieux que se défendre. Finalement, les rangs ennemis vacillent à nouveau. L'ennemi est visiblement affecté par l’attaque.

Les russes battent en retraite ! La compagnie est anéantie….

Quelle détermination, quelle impétuosité ! C’est la furia francese qui renverse tout sur son passage, étonne nos ennemis, donne la victoire à nos Aigles, fait craindre notre Brigade Infernale.

Le ciel bas charrie de gros nuages noirs vers lesquels monte la fumée du champ de bataille. Des groupes compacts de fantassins et de cavaliers aux uniformes variés se livrent à un corps à corps effréné au sabre et à la baïonnette à proximité des premières maisons du bourg. Des détonations claquent, des cris retentissent, un bruit énorme remplit l’air.

Le crépuscule s’insinue dans les rues du village, se dépose doucement dans la vallée, efface les traces de la bataille. Le paysage désolé et enneigé disparaît.

Les débris de l’avant-garde russe s’enfoncent dans la nuit salvatrice, vers le village. La route est maintenant ouverte à la Brigade Infernale dont le front s’étend sur plusieurs lieues avec plus de braves qu’il n’en faut.
Une bataille d’importance, la vraie bataille s’annonce. Le Major Percy pose un doigt sur la carte qu’éclairent les lueurs des incendies: "ce sera là", dit il, …..

Puis se tournant vers l’Adjudant Margont qui commande ses lanciers, venu se présenter après la charge qu’il vient de mener ; il embrasse devant ses troupes ce géant qui le domine de sa haute taille. Celui-ci ne peut contenir son émotion.

Il s’écrie :
« Commandant, pour me montrer digne d’un tel honneur, il faut que je me fasse tuer pour la Brigade Infernale » Et il ajoute : « Mon sang à la BI et ma vie à l’Honneur »

Des vivats résonnent. Ils sont plus forts que les plaintes des blessés.
Un vent glacial couche les flammes des feux de bivouacs, fustige le visage des hommes fourbus mais heureux de cette victoire.

[vétéran Percy (Mat. 18958)]

Dans la matinée, le Major Percy se décida à affronter des grenadiers de la garde du tzar. C'était la compagnie du Chef de bataillon Shed. Le terrain sur lequel elle fut surprise, était une vaste plaine couverte de neige; elle se trouvait donc exposée toute entière à une charge de la cavalerie.

Le major Percy, se tournant vers ses hommes:

"Je pense qu'il nous faut préparer le terrain à nos chevau-légers"

A peine les compagnies de grenadiers et de voltigeurs de Percy étaient-elles arrivées à portée de tirs efficaces, à peine faisaient-elles feu dans cette masse d'hommes que des cuirassiers de l’armée du maréchal surgirent.

Cette arrivée intempestive donna à Shed le temps de se mettre aussi bien que possible en état de défense, et de former de sa division grenadiers un seul carré de colonnes fortement serrées.

Sheld se retire avec son carré ; mais s'il échappe, c'est moins à la fermeté incontestable de ses troupes qu'il doit son salut, qu'à l’attaque empêchée de Margont. Car à peine l’escadron de lanciers était-il arrivé à bonne distance pour une attaque, à peine engageait-il sa charge pour faire brèche dans ce carré qu’il devait se détourner de sa cible et riposter à la charge désordonnées des cuirassiers russes.

Ce n’est que de retour au bivouac que le Major Percy appris sa nomination au grade de colonel…

[vétéran Percy (Mat. 18958)]

Le Colonel Reeodonov , avec une partie de sa section, avait gagné le village, et l'avait mis à couvert d'un coup de main. Ce village situé en plaine, est partagé par un carrefour routier en quatre parties à peu près égales, disjointes entre elles par ces deux routes. La partie qui se trouve le plus au sud, et qui semble être la ville proprement dite, est fortifiée à la façon des Tartares ; c'est au czar Boris Godunow qu'elle devrait ses fortifications. Elle est entourée d'une muraille de quelques toises de longueur, 15 pieds de hauteur et 10 pieds de largeur avec de profonds créneaux, blanchie de chaux, et défendue par deux tours. Cette partie semble aussi ornée d’un bel édifice : l’église.

La Brigade Infernale, suivant les traces sanglantes de la division romanov, s'approchait du village et commençait à l'investir du côté ouest. Les colonnes de Latanier et de Sedrikas Lietuva s’apprêtaient à investir la place et Jermanowski formait l'aile droite de la position.

Des compagnies de ces sections repoussèrent les Russes jusqu'aux murs du village ; on envoya des nôtres, les compagnies du Capitaine adjudant-major Sedrikas Lietuva et de l’ Adjudant Andrius Karkauskas, qui éprouvèrent des pertes assez considérables. La vieille BI se plaça sur les arrière en réserve, ainsi que des compagnies du IIIème Corps d’Armée, des Autunois et des 3ème, 18ème et 30ème Régiments d'Infanterie.
Tout ce que, de notre position, on pouvait voir du village par-dessus les fortifications, c’était les coupoles de l’église…

[vétéran Percy (Mat. 18958)]

A la pointe du jour, la fusillade recommença sur toute la ligne ; elle n'était interrompue de temps à autre que par de légères pauses, et de loin en loin par quelques rares charges de cavalerie. Dans l’avant-midi, elle devint continue et générale; le colonel Percy, s'étant rendu sur les lieux, s'assura que l'intention des russes était, non de risquer une bataille, mais de se borner à la défense du village, où ils concentraient toujours de plus grandes masses ; sur quoi il donna l'ordre d'attaquer les abords du village sur tous les points.

Aussitôt les braves Polonais de Jermanowski s'avancent, sur la droite, dans la plaine située devant eux, et cherchent à rompre les communications entre le village et les renforts en grand nombre provenant de l’est. Au centre, Tulipier et Figuier, sous les ordres de Latanier, s’avancent vers les faubourgs fortifiés de la partie méridionale du village ; tandis qu'à l'aile gauche, le capitaine Axou, à la tète de ses compagnies accoutumées à la victoire, attaque les Russes dans leur position en dedans des remparts de l'ouest.

Toutes les positions des Russes, en dehors des remparts, sont enlevées après un combat opiniâtre et meurtrier, et ils sont tous rejetés derrière les remparts et les murs de leur village, qui arrêtent les progrès de nos troupes.
Des gardes nationaux de l’armée du maréchal se sont aventurés en dehors du village, mal leur en a pris.
Les Grenadiers du colonel Percy suivis des voltigeurs de Glûntz vont au devant de ses égarés et les salves se succèdent:

Le colonel Percy s’adressant à l’adjudant Relmyer :
« Ces russes sont fébriles, le commandement adverse parvient tout juste à maintenir la cohésion de l'unité..Il faut en finir… »

Les fusiliers de Relmyer les prennent pour cible ; les rangs ennemis vacillent. L'ennemi est visiblement affecté par l’attaque. De fait, les gardes nationaux s'enfuient dans la plus grande confusion et battent en retraite ! Cette compagnie de moujiks est anéantie…

Les hommes du Lieutenant fernandkr30 et du Major Taum font des prodiges de valeur ; rien ne leur résiste ; l'ennemi est chassé de position en position !

L'obscurité de la nuit vient seule mettre fin à un combat qui n'a point eu des résultats proportionnés aux grands sacrifices en hommes qu'il a coûtés ; mais c'est pour faire place à un nouveau spectacle. Des coupoles de l’église, s'élèvent des colonnes de feu qui semblent sortir de la cime d'une montagne ; elles grossissent de plus en plus, et finissent par se former en une gerbe de feu, qui, changeant la nuit en jour, éclaire au loin ces « riantes » contrées. Ce spectacle, joint à la douce agitation de l'air d'une belle nuit du printemps, rappelait les éruptions volcaniques du Eyjafjöll ; et nous aimons à nous livrer à ces magiques illusions, sans penser aux circonstances critiques où nous nous trouvions en contemplant cette scène, …s’agissait-il des dégâts collatéraux consécutifs à la capture de l’église en début de matinée par les hommes du Chef de bataillon Jermanowski ?

[vétéran Percy (Mat. 18958)]

Le soir avait ramené le repos dans notre position. Notre journée était à peu près achevée ; et, à l'exception de quelques défaites cinglantes et sanglantes des russes, nous restâmes spectateurs oisifs des escarmouches qui continuaient à se livrer, pour ainsi dire, sous nos yeux. C'était à cela qu'avaient peu à peu abouti toutes les gesticulations de l'ennemie.

À la fin, Percy dit à Relmyer qui mort de fatigue, après une marche forcée, s'écroule:
« Tiens, Relmyer, tu peux dormir sur ce drapeau! ».

C'était le drapeau pris à la compagnie de l’adjt ibn Murat récupéré lors de la charge de la compagnie Polienski qui avait encaissé les dégâts sans broncher et qui au vu du nombre important de blessés dans ses rangs avait fuit la queue entre les jambes.

Pendant que ces choses se passaient dans la périphérie du village, les différentes section de la Brigade Infernale s'approchèrent des remparts ; et, au bruit de leurs instruments de musique, ils se mirent à défiler en cadence, et à se rassembler pour vaincre dès le lendemain.

L'aspect imposant de ces masses éblouissantes, le son guerrier de toutes leurs musiques, le ronflement sourd des canons de 8, qui, des hauteurs situées sur les côtés de l’église, lançaient à des intervalles égaux, mais heureusement rares, leurs foudres sur les troupes qui approchaient, les détonations plus rapprochés et plus claires des salves de la BI, qui cherchaient à imposer le silence aux Russes, tout cela, par un des plus beaux jours du mois d’avril, sous un ciel dégarni de nuages, au milieu des plaines éclairées par les feux du soleil couchant, produisait sur l'âme une impression magique qu'il est impossible de décrire et qui vivra éternellement dans le souvenir de ceux qui en furent, témoins.

[vétéran Percy (Mat. 18958)]

Tout l'Etat-Major de la Brigade Infernale est sur pied de très bonne heure. Les officiers qui commandent les sections se succèdent. Les Officiers Sedrikas Lietuva, Latanier et Jermanowski font leurs dispositions pour appliquer les ordres. Les russes se battent avec acharnement ; ils occupent toujours le village et sillonnent la plaine de leur artillerie. L’ennemi, après la résistance la plus opiniâtre, semble sur le point de céder. Les routes qui mènent au village sont jonchées de cadavres. Le bataillon de l’Officier Pepe n’a pas démérité.
Après le coucher du soleil, placé sur un point très élevé, j’observai les feux de nos bivouacs ; ils figuraient autour du village un cercle lumineux. Dans le village, on apercevait les feux de l’ennemi. Le calme de cette nuit contrastait avec le bruit effroyable de toute la journée.

[vétéran Percy (Mat. 18958)]

Avant la pointe du jour, les tirs sporadiques de la nuit s’intensifient et la bataille reprend sur tout le front. M’Rod est de nouveau l’objet de vives offensives de la BI. En plus des batailons, Jermanowski, Latanier, Sedrikas lietuva, Taum, Mat29, Axou, Polo, Daspe, De Lasalle, Tyler Durden et j’en oublie (qu’ils m’en excusent), nous disposons du soutien des fusiliers du sous-lieutenant Otton de l’EMiF. Ils subissent leur baptême du feu et font de leur mieux.

Hier, vers les sept heures du soir, Latanier a pris l’offensive, selon les dispositions arrêtées par le Colonel Percy. Ces fusiliers commandés par l’adjudant Tulipier se sont encore distingués. Sans daigner tirer un coup de feu, ils marchent la baïonnette en avant des habitations de M’Rod où les cuirassiers du colonel Reeodonov se sont entassés, les en délogent et en font un affreux carnage. Le village est dans un premier temps submergé par les nôtres aussi les russes ripostent et s’enferment ensuite dans les greniers des maisons. Ces cavaliers de la division Romanov sortiront de leur terrier pour attaquer lâchement les gardes nationaux de l’adjudant Figuier, peu après le coucher du soleil.

Le Major Latanier avait peu avant poussé la compagnie de Figuier vers la droite du village, rangée en colonnes par demi-compagnie, la droite en tête. En quelques minutes, les gardes nationaux avancent inexorablement de plusieurs centaines de mètres. Avec fougue et intelligence, ils progressent dans la plaine, jusqu’au contact avec des cuirassiers de l’armée du maréchal. La 1e demi-colonne de la compagnie Figuier atteint l’ennemi la première et disloque l’escadron russe. L’élan français est irrésistible et après avoir reculé en ordre, l’armée ennemie commence à se débander.

L’adjudant Amandier raconte : « Notre vaillante infanterie se met à courir en avant. On ne voit plus rien, on n’entend plus rien ; on passe à travers les haies, les fossés ; ceux qui tombent on n’y fait pas attention ; bientôt on joint l’ennemi ; nos baïonnettes trouent les habits verts, qui commencent à reculer en désordre. »

À la vue de l’aile gauche crevée par les hommes de Latanier, le Colonel Percy vient en personne encourager ses soldats. Latanier continue sa marche offensive et, voyant l’infanterie russe ébranlée, il lance sur elle Amandier avec les hussards qui enfoncent plusieurs carrés de grenadiers de la garde du tzar et font de nombreux morts et blessés.
Devant le village, l’ennemi semble commencer à prendre ses dispositions pour la retraite, afin de ne pas être tourné. D’autres compagnies de la BI s’apprêtent à surgir vers le village pour soutenir l’attaque triomphale de Latanier qui, une nouvelle fois, démontre sa vista guerrière et sa capacité à forger des victoires. C’est un magnifique succès couronné par la nomination de l'Officier Parachutiste au Grade de Général, Gloire à la BI !

[vétéran Percy (Mat. 18958)]

Le Major Tyler Durden dépêche un aide de camp auprès du Colonel Percy pour l’informer de la situation sur nos arrières.
Faut-il suspendre l’offensive et se maintenir sur le terrain conquis ou faut-il nous diriger à l’est ?
Au milieu de la plaine, le combat ralentit soudainement et un certain flottement règne dans les deux armées. Personne ne comprend pourquoi la marche victorieuse de la BI est suspendue…
Les russes, qui avaient précipitamment replié leur artillerie devant l’insoutenable poussée de la BI, ramènent des pièces de canon, qui vomissent la mort sur le bataillon Jermanowski. Ce brave Chef de bataillon, auquel Percy a promis un bel avenir, perd connaissance.
Jermanowski reprenant ses esprits : « J'ai juste quelques hématomes sur la partie gauche de mon corps et ma mémoire n'est pas encore complètement revenue, mais cela ne devrait tarder. J'ai juste besoin de repos pendant 3-4 jours pour retrouver tous mes moyens et être en pleine forme... »

[vétéran Percy (Mat. 18958)]

Lorsqu’il est informé de la situation par l’adjudant Margont et comprenant tout le parti qu’il peut en tirer, le Colonel Percy rallie ses troupes et fait monter en première ligne ses grenadiers d’élite. Ils font feu à deux reprises. La cavalerie ennemie vacille. Les russes battent en retraite ! Cette compagnie est exterminée.

Auparavant, il avait lancé sa cavalerie sur les voltigeurs menés par un certain Batard, les plus avancés, laissés « en l’air ». Un ouragan s’abat sur les russes qui sont pulvérisés alors que nos lanciers demeurent inébranlables.

Margont raconte : Les rangs ennemis vacillent. L'ennemi est visiblement affecté par notre attaque.Le moral adverse semble au plus bas, l'ennemi s'enfuit dans la plus grande confusion.
Les russes, une nouvelle fois, battent en retraite ! Cette compagnie de moujiks est anéantie

Percy ordonne à Relmyer de rapprocher peu à peu ses troupes des positions ennemies en les faisant passer sous le feu du Sous-Lieutenant Daspe qui faisait avancer ses troupes...

[vétéran Percy (Mat. 18958)]

Au Nord de Polotsk, une offensive est menée par le régiment kasak voisko, une partie de celui de l’armée du maréchal et par des jagers d'Ostermann Tolstoï.

L’Officier Sedrikas Lietuva dispose en première ligne les compagnies des Adjudants Andrius Karkauskas, Fernandkr30 et Antony, et en seconde ligne la cavalerie. En troisième ligne, des compagnies de la Vieille BI sont prêtes à intervenir.

Lorsque les russes sont à une demi-portée de fusil, le chef de bataillon Pepe ordonne un feu de mousqueterie et de mitraille qui éclaircit les rangs ennemis.

Le Capitaine adjudant-major Sedrikas Lietuva lance ensuite ses hommes qui terminent le travail en décimant les fusiliers du Sous-Lieutenant Leranov à qui il arrache un drapeau de l’armée du maréchal…

L’adjudant Glûntz qui a assité à la fuite de l'ennemi dans la plus grande confusion, s’écrie : Gloire à votre bataillon !

Sans attendre un instant, Sedrikas Lietuva les repoussent avec l’aide de ces lanciers sous le commandement de l’ Adjudant Paulius Berukstis qui finissent par sabrer une bonne vingtaine de voltigeurs du Major Vassili Potemkin.

Dans ces difficiles circonstances, Sedrikas Lietuva étale une fois de plus son courage et sa maîtrise exceptionnelle de l’art de la guerre. Lui qui est si prompt à percer une ligne ennemie ou à combiner une offensive souveraine est peut-être plus grand encore lorsque le combat est désespéré. Alors que par le passé, à Mohilev, pendant une résistance similaire, quelques troupes de jeunes conscrits se débandaient sous un assaut Russe, ici, l’ascendant de Sedrikas Lietuva est si grand qu’à aucun moment les soldats de la Jeune BI n’abandonnent leur formation : à leurs yeux, il est le meilleur chef de section !

[vétéran Percy (Mat. 18958)]

Hier :

L’après-midi commence à décliner, Percy se porte à la tête de la BI pour la mener au succès. « Avec ce calme et ce sang-froid dont il paraît s’embellir au milieu du danger », comme le dit l’adjudant Lefine …
Il communique sa sérénité aux soldats, et leur rappelle en riant, qu’au fortin sud il les avait déjà conduits de la sorte sous le feu des russes : « Allons, allons, amis ! L’ennemi ne vaut pas plus et nous ne valons pas moins que par le passé ! »

Évoluant tantôt à pied, tantôt à cheval, allant d’une compagnie à une autre, le Major Latanier initie le mouvement et pousse ses troupes à l’orée de la forêt. Ce faisant il effectue plusieurs attaques et sa bravoure tient en respect la compagnie de l’Adjudant Zubrowskivitch.

Le Colonel Percy disloque la compagnie de l’adjudant à la baïonnette : le nombre important de blessés dans les rangs ennemis les fait fuir et les russes battent en retraite ! Cette compagnie est anéantie.

L’adjudant de Tyler Durden lance un nouvel assaut pendant que les hommes de l’adjudant Figuier ripostent courageusement à une attaque de lanciers de la garde Preobrajensky.

Merry, avec ses grenadiers, vient épauler Tyler Durden et le Sous-Lieutenant De Lasalle , avec deux compagnies de fusiliers de la Jeune BI, rejoint l’ Adjudant Max_Ar_Beajour pour compléter la seconde ligne.

Parvenus à la hauteur des forêts, ses compagnies de la BI peuvent enfin trouver un léger abri pour se protéger du feu ennemi. Mais le repos sera probablement de courte durée...

[vétéran Percy (Mat. 18958)]

Ne parvenant pas à arrêter la percée conduite par Percy, les bataillons du Capitaine Mikhail Moineau et du Major Nicolaïkov se déchaînent sur les grenadiers du Colonel et sur les gardes de l’adjudant Figuier. Ils pensaient faire succomber les colosses du chef de régiment de la BI sous leurs charges et assauts répétés mais les ripostes remarquables des vieux de la Vieille BI les obligent à se replier dans le désordre et la confusion.

Partout dans la plaine et les forêts, les blessés français se font soigner afin de regagner la première ligne, certains se délectent de bortsch qu’ils accompagnent de chou et de betterave et quelques fois de vodka.
Peu de soldats sont tués et dans l’entourage de Percy, Latanier est contusionné à la cuisse, Figuier à l’épaule et Margont est blessé au pied par un biscaïen.

Montrant les hommes valides qui lui restent, Percy dit à Latanier : « Je n’ai plus que les hommes que vous voyez ; nous tiendrons jusqu’au dernier ! Mais je pense que c'est des tentes que nous assisterons au lever du jour prochain » Il ne pensait pas si bien dire...

Percy est obligé de lancer ses réserves pour assurer sa position, clés du maintien de la BI face à l’ennemi. L’adjudant Margont le sabre à la main, excite ses lanciers dans une charge héroïque.

« Compagnie....! » La voix de Margont était rauque : « Au trot... ».

Le bruit des sabots martelant le sol grandit en intensité à mesure que les chevaux accéléraient leur cadence :

« Compagnie...! Au galop ! »

Margont empoigna son sabre de sa main droite et maintint fermement les rênes de la main gauche :

« Lanciers de Percy...! Chargeeeeeeeeeeeeeeeeeeeez........... »

La compagnie de Zubrowsk est anéantie et l’escadron qui ne compte que trois blessés légers se positionne en forêt sans se replier en attendant la nuit.

Percy dépêche un aide de camp auprès de Relmyer pour savoir combien de temps il devra encore l’attendre. Lorsqu’il parvient près de lui, il trouve l’adjudant assis derrière un pli de terrain, avec les renforts tant attendus !

[vétéran Percy (Mat. 18958)]

En cette matinée glaciale, chacun s'empêchait de respirer pour ne pas troubler un silence devenu inquiétant. Rien, on n'entendait rien, à peine le vent, pas un oiseau, aucun aboiement, aucun écho de voix ni de pas, aucun claquement de sabots. Margont, l'œil dans sa lunette d'approche, scrutait le front russe.
Au bout de quelques minutes d'immobilité, Margont se tourna vers ses hommes et tonitrua :

« Mon sang à la BI et ma vie à l’Honneur ! »

Au signal donné par les trompettes, l’escadron de lanciers de Margont, maniant leurs hampes garnies de flammes bicolores, déboula en rugissant :

« Chaaaaaaaaaarrrrgggeeeeeeeer ...........»

Les cavaliers avaient déjà eu l’occasion de manier la lance le jour précédent ; mais leur chef qui avait le sens du sacrifice et du panache, voulait rendre hommage à leur Colonel contraint de se replier aux tentes.

Au même instant, la terre tremble sous le trépignement des 49 chevaux, tous les regards sont fixés sur cette évolution du plus terrible intérêt, et tous les cœurs sont en émois. Les lanciers russes du Capitaine adjudant-major Makache reçoivent le choc avec un grand courage ; mais ils n’y peuvent pas tenir : tous furent renversés, balayés par la foudre, et cette charge des lanciers de Percy, restera gravée dans les annales de la BI, comme une des plus brillantes charges de ce printemps.

Le plus brave lancier de l’escadron fut blessé et cela pour récupérer, par entêtement d’honneur, son arme plantée dans le corps de son ennemi. Margont eut beau lui crier : « laisse, ta lance est payée ». Il ne le crut pas et malgré qu’il fût coupé des nôtres au sein de l’ennemie, il s’en revint, blessé à l’épaule mais la « polonaise » à la main.

Une seconde charge, par nos lanciers, acheva la défaite des cavaliers de la garde Preobrajensky , qui se sauvèrent pêle-mêle comme un troupeau en pagaille.

[vétéran Percy (Mat. 18958)]

"suite":

Percy passa la matinée à pourvoir aux besoins des blessés, et à passer en revue ses lanciers, de retour aux tentes. Comme à l’habitude, ils n’avaient pas démérités mais avaient du se replier sous le nombre.

Percy éprouvait le besoin d’adoucir l’affliction que lui avait causée tout le sang qu’il avait vu couler dans ces derniers combats, et pour se consoler il se rappela quelques paroles de l’Empereur : « La mort n’est rien ; mais vivre vaincu et sans gloire c’est mourir tous les jours …Il n’y a de gloire que là où il y a danger. »

Dans les rangs Français, de fortes présomptions de trahison pesaient sur un sous-lieutenant prussien….Ce faisant le Colonel Percy décida de suspendre son récit le temps d’y voir plus clair et de conduire les opérations en cours, qui demandaient la plus grande discrétion !

Suite au prochain épisode...