A la pointe du jour, la fusillade recommença sur toute la ligne ; elle n'était interrompue de temps à autre que par de légères pauses, et de loin en loin par quelques rares charges de cavalerie. Dans l’avant-midi, elle devint continue et générale; le colonel Percy, s'étant rendu sur les lieux, s'assura que l'intention des russes était, non de risquer une bataille, mais de se borner à la défense du village, où ils concentraient toujours de plus grandes masses ; sur quoi il donna l'ordre d'attaquer les abords du village sur tous les points.
Aussitôt les braves Polonais de Jermanowski s'avancent, sur la droite, dans la plaine située devant eux, et cherchent à rompre les communications entre le village et les renforts en grand nombre provenant de l’est. Au centre, Tulipier et Figuier, sous les ordres de Latanier, s’avancent vers les faubourgs fortifiés de la partie méridionale du village ; tandis qu'à l'aile gauche, le capitaine Axou, à la tète de ses compagnies accoutumées à la victoire, attaque les Russes dans leur position en dedans des remparts de l'ouest.
Toutes les positions des Russes, en dehors des remparts, sont enlevées après un combat opiniâtre et meurtrier, et ils sont tous rejetés derrière les remparts et les murs de leur village, qui arrêtent les progrès de nos troupes.
Des gardes nationaux de l’armée du maréchal se sont aventurés en dehors du village, mal leur en a pris.
Les Grenadiers du colonel Percy suivis des voltigeurs de Glûntz vont au devant de ses égarés et les salves se succèdent:
Le colonel Percy s’adressant à l’adjudant Relmyer :
« Ces russes sont fébriles, le commandement adverse parvient tout juste à maintenir la cohésion de l'unité..Il faut en finir… »
Les fusiliers de Relmyer les prennent pour cible ; les rangs ennemis vacillent. L'ennemi est visiblement affecté par l’attaque. De fait, les gardes nationaux s'enfuient dans la plus grande confusion et battent en retraite ! Cette compagnie de moujiks est anéantie…
Les hommes du Lieutenant fernandkr30 et du Major Taum font des prodiges de valeur ; rien ne leur résiste ; l'ennemi est chassé de position en position !
L'obscurité de la nuit vient seule mettre fin à un combat qui n'a point eu des résultats proportionnés aux grands sacrifices en hommes qu'il a coûtés ; mais c'est pour faire place à un nouveau spectacle. Des coupoles de l’église, s'élèvent des colonnes de feu qui semblent sortir de la cime d'une montagne ; elles grossissent de plus en plus, et finissent par se former en une gerbe de feu, qui, changeant la nuit en jour, éclaire au loin ces « riantes » contrées. Ce spectacle, joint à la douce agitation de l'air d'une belle nuit du printemps, rappelait les éruptions volcaniques du Eyjafjöll ; et nous aimons à nous livrer à ces magiques illusions, sans penser aux circonstances critiques où nous nous trouvions en contemplant cette scène, …s’agissait-il des dégâts collatéraux consécutifs à la capture de l’église en début de matinée par les hommes du Chef de bataillon Jermanowski ?