Le Pope hautain... dernière

Racontez vos histoires autour d'un verre sous la tente...

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Le Pope hautain... dernière

Message par vétéran fourchette » Ven Août 20, 2010 5:13 pm

...

Il s'en était passé du temps depuis la tentative d'attentat manquée sur l'Empereur. La Comtesse Kraskova et son complice avaient été arrêté. Pour ce que j'en savais elle avait été soumise à la "question" mais j'avais du mal à imaginer les sbires de Schulmeister se prêter à ce jeu. Peut-être quelques russes ralliés?...

...

"Ma mie,

cette lettre vous trouvera j'en suis sûr en bonne forme. L'air du grand large est bon pour votre santé. Emmenez-vous notre fils sur mer? C'est là qu'est le salut car depuis que je parcoure les terres désolées de Russie je puis vous assurer que sur terre rien n'est bon. Encouragez-le à naviguer, la mer est bonne école.
Depuis ma dernière lettre j'ai été promu au commandement du régiment.
Quelle charge! Je pensais que le travail de Chef de Corps était de tout repos mais je me trompais...
Avec le régiment nous avons lancé une grande offensive au printemps dernier, elle s'est soldée par une victoire éclatante mais l'arrivée d'une deuxième armée russe sur nos arrières nous a obligé à faire volte-face. Et depuis je cours après mes troupes...
...mais je ne vais pas plus vous importuner avec mes batailles, je sais qu'il vous est difficile d'en parler. Je veux cependant vous assurer que depuis l'hiver dernier où je croyais ma dernière heure venue je suis sûr que je ne mourrai pas sur cette terre infâme. J'en ai la certitude, soyez rassurée.
Il est possible qu'à l'automne prochain le régiment soit redéployé en Sarre. si c'était le cas je pense pouvoir venir dans notre chère Bretagne au printemps suivant. Je me languis de ce moment, vous me manquez ma mie.
Embrassez notre fils, lui aussi me manque.

tendrement,

f."


C'était la 263ème lettre que j'écrivais à mon épouse. Si j'en croyais la rumeur seule 1 sur 20 arrivait, elle avait donc dû en recevoir au moins 15. Et en tout et pour tout la lettre que j'avais reçu hier était la deuxième en provenance de Bretagne. Il faut dire que les lignes de communication étaient en permanence harcelée par les cossacks...

"Maj... pardon Colonel?"
"Oui Sarradin, entres. Qu'y a-t-il?"
"Un civil veut vous voir Colonel, une vieille connaissance..."
"Bien, fais entrer."
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Message par vétéran fourchette » Dim Août 22, 2010 5:34 pm

Je ne fus pas surpris de voir entrer Monsieur Schulmeister. Un pressentiment sûrement...

"Bonjour Colonel, comment allez-vous?"
"Très bien, merci. Je vous en prie, asseyez-vous. Qu'est-ce qui vous amène?"
"Servez-moi un verre de cet excellent whisky qu'avait votre prédécesseur, le Colonel Crapaud, et je vous raconterai tout en détail."


Je lui servais un verre et m'en versais également une rasade.

"Toujours aussi excellent... peut-être me direz-vous où le Colonel Crapaud s'approvisionnait?"
"Si je le savais Monsieur Schulmeister, je ne le dirais pas, même sous la torture..."
"On dit tout, Colonel, sous la torture..."
souffla-t-il. J'eus le temps de voir une étrange lueur dans son regard.

"Alors Colonel, c'est tout ce que vous me racontez depuis la dernière fois? Il s'en est pourtant passé des choses depuis notre dernière entrevue."
"Sûr, une Armée russe nous a surpris sur nos arrières alors que nous mettions à mal celle qui nous faisait face. Comment est-il possible que nos services de renseignement n'aient pu nous avertir?"
"Nos services étaient occupés à pister le Pope! Et nous l'avons retrouvé!"
"Et le Pope était plus important que le millier de vie que nous a couté l'attaque que nous avons subi dans le dos?"
"Oui Colonel, et je n'hésite même pas avant de vous répondre. Le Pope a une mission et sans notre intervention la Grande Armée serait dans une position bien fâcheuse."
"Ah bon? Dites m'en plus, je suis intrigué. Quelle mission si importante peut-il avoir?"
"En prévision de l'arrivée de la deuxième armée russe sur nos arrières il devait prendre des contacts dans la population et, le moment opportun, la soulever pour nous prendre entre 2 feux. Nous avons réussi, grâce à des renseignements soutirés à son épouse, à déjouer son plan et tout les contacts qu'il avait noué sont désormais en prison."
"Bien, et alors pourquoi venez-vous me voir? Vous m'annoncez sa capture?"
"Non, mais nous savons où il se trouve. Et cet endroit est justement dans l'aire d'opération du 25ème de ligne. Il est à Venise. Juste à côté de l'endroit où nous nous tenons actuellement.... mais reversez-moi un verre Colonel."


Il voulait me rendre fou, il prenait tout son temps pour savourer cet excellent whisky.

"Je disais donc..."
"Attendez Monsieur Schulmeister, si nous continuions cette entretien à cheval? Je dois justement me rendre à Venise, j'y ai rendez-vous avec le Colonel Lensa, nous devons discuter des futures opérations du 25."
"Euh...mais... je n'ai pas de cheval."
"Je vais vous en faire prêter un, ne vous inquiétez pas. Vous savez monter?"
"Euh... oui"
"Bien! Agnan, fais seller un cheval pour Monsieur et désigne 6 cavaliers qui m'accompagneront à Venise"
"Reçu mon Colonel. il sera prêt dans 5 minutes!"


Je savourais mon effet. Monsieur Schulmeister avait perdu de sa superbe. Il me tardait de le voir à cheval.
10 minutes plus tard nous chevauchions en direction de Venise. 4 cavaliers nous précédaient, 2 fermaient la marche. Nous pouvions reprendre notre conversation.

"Alors Monsieur Schulmeister? Vous alliez me parler du Pope"
"Oui, il y a 2 mois les russes refluaient devant votre avancée fulgurante en direction de la ferme Sud-Est. Ils avaient le moral au plus bas et nombre de déserteurs quittaient les rangs de l'armée du Tsar pour retourner chez eux. Ce fut le cas du bataillon complet du Major Zlotan Diakonov par exemple: un jour ils défendaient Venise, le lendemain ils n'existaient plus, chacun des soldats ayant rejoint sa famille."
"Je sais tout ça Monsieur, vous oubliez que je faisais partie de ceux qui les pourchassaient le sabre dans les reins."
"Oui, mais vous ne savez pas ce qui va suivre car c'est là qu'intervient le Pope. Sa mission était justement de rallier tout les déserteurs. Comme je vous l'ai dit nous avons pu déjouer sa combine. il n'a pu agir qu'ici, à Venise, et il a justement rallié le bataillon au complet du Major Zlotan Diakonov."
"Bien, et y a-t-il autre chose que je doive faire que de réprimer ce "soulèvement"?"
"Non, rien d'autre. Anéantir le bataillon russe et tuer le Pope. Juste ça. Ah, si, je veux voir la dépouille du Pope..."
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Message par vétéran fourchette » Lun Août 23, 2010 12:49 pm

J'étais en train de m'imaginer tuant le Pope d'un coup de sabre quand les cavaliers placés au devant de nous revinrent au galop nous prévenir qu'une cinquantaine de cossacks se trouvaient sur notre chemin. A priori mon avant-garde n'avait pas été vu et j'étais en train de chercher un itinéraire de contournement quand nous entendîmes les cossacks lancer leur charge.
A 50 contre 7 et demi (à mon avis Monsieur Schulmeister ne valait guère mieux qu'un demi-point dans un combat à cheval) nous n'avions que peu de chances et j'ordonnais donc à ma troupe de prendre le galop en direction d'un bois qui se trouvait à 2 kilomètres à notre Nord.

Le chemin que nous empruntions était en bordure d'un champs où les paysans russes n'avaient pas dû revenir depuis longtemps. Les blés étaient immenses et le moulin qui se trouvait au centre de ce champs paraissait du coup minuscule.

"Allez les gars, encore un petit effort! Quand on sera dans les bois ils ne nous retrouveront plus. Plus que 200 mètres!" Il était temps qu'on arrive, les cossacks nous reprenaient du terrain et ils devaient se trouver 50m derrière nous. De temps en temps un d'eux déchargeait son mousquet mais le coup passait toujours très loin.

Au moment où je disais ça il me sembla voir les blés bouger juste à ma hauteur.

Et une salve me confirma que les blés étaient occupés. Par chance c'étaient des voltigeurs français qui déchargeaient leurs fusils sur les russes surpris. 7 ou 8 firent la bascule mais le reste continua dans son élan à notre poursuite.

Le bois n'était plus qu'à 100m quand un escadron de cuirassiers français sonna la charge. Il sortit du bois à toute allure et chargea en notre direction. 20 secondes plus tard il nous croisait, 10 secondes de plus et il fondait sur la quarantaine de cossacks qui ne firent pas le poids. Pas un n'en réchappa.

C'était le Colonel Lensa.
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Message par vétéran fourchette » Mar Août 24, 2010 1:11 pm

"A la bonne heure Lens'! On peut dire que tu arrives pile-poil. J'allais justement à ta rencontre quand ces cossacks nous sont tombés dessus."
"Je revenais aussi au campement pour te signaler qu'on avait anéanti un soulèvement à Venise. Le Major Diakonov des Baggovout a pris la tête de 500 hommes et s'est emparé de la mairie. Son bataillon a été anéanti sauf quelques rescapés qui se sont réfugiés dans ce moulin. Nous allions justement monter à l'assaut."
"Je ne te présente pas Monsieur Schulmeister. Nous allons t'accompagner à l'assaut. Comment as-tu organisé ton attaque?"
"Euh... si vous permettez je vous attendrai ici. Je ne vous serai d'aucune utilité, pire, je vous emcombrerai dans un assaut."
dit Monsieur Schulmeister.
"Bien, vous resterez avec le brigadier Bergeron en lisière de ce bois. J'enverrai quelqu'un vous chercher quand les combats seront finis. Alors Lens', explique-moi ta manip."
"On y a mis le paquet, c'est peut-être un peu beaucoup pour si peu de russes mais il nous faut faire un exemple. J'ai à ma disposition 1352 fantassins et les 47 cuirassiers de TTrox. Le Colonel Pontmercy s'est joint à nous avec quelques-une de ses compagnies. J'envisage de mettre le feu au champs de blé pour enfumer les russes, nous avons déjà fauché un pare-feu tout autour du moulin. Les dernières compagnies se mettent en place pour finaliser l'encerclement et nous attaquerons dans la soirée."
"Bien, on a un peu de temps alors."


Pendant que nous galopions autour du moulin j'expliquais à mon adjoint la raison de la présence à mes côtés de Monsieur Schulmeister.

"Encore ce Pope? Il nous en veut personnellement?"
"Au début non, je ne crois pas , mais maintenant qu'il sait que son épouse est entre les mains de la Gendarmerie et que nous y sommes pour beaucoup il doit effectivement vouloir se venger."
"Et on est sensé faire quoi si on le croise?... si tant est qu'il ne soit pas déjà mort dans Venise."
"On le tue!"
"...?"
"Oui, c'est les ordres de l'Empereur. Monsieur Schulmeister est là pour s'assurer de sa mort."
"Bien, ça a le mérite d'être clair. ... Tiens, regardes, le bivouac de Crap's. Arrêtons-nous, il a sûrement une boisson à nous offrir."
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Message par vétéran fourchette » Jeu Août 26, 2010 3:08 pm

"Eh Crap's, vieille branche, ça va? Tu ne trouves pas qu'il fait chaud par ici?"
"Ouais, c'est bon, n'en rajoutez pas et descendez de cheval qu'on se boive un p'tit coup. C'est bien pour ça que vous êtes là les soiffards hein?"
"Euh, non, qu'est-ce que tu vas imaginer. Je me languissais de retrouver un bon vieux camarade de combat..."
"Oui, oui..."


Nous descendîmes donc de cheval. J'eus à peine une petite pensée pour Monsieur Schulmeister qui nous attendait en lisière de bois.

"Qu'est-ce que je vous sers? Vodka russe ou p'tite poire maison?"
"Pour moi ça sera une poire"
répondis-je
"T'aurais pas un café plutôt?" questionna Lensa.
"Si bien sûr Lens' mais à vous voir comme ça je n'aurais pas parié sur quelque chose sans alcool..."

Il nous servi nos boissons et j'allais donner l'ordre de mettre le feu au champ de blé qu'une fusillade se fit entendre à notre Ouest.

"Crap's, t'as ta longue-vue? J'ai laissé la mienne à Monsieur Schulmeister"
"Oui, tiens. Il semblerait que ça vienne du bivouac de Mabeuf, ce sont des Gardes Nationaux du IIIème CA."


Je jetais un coup d'œil et confirmais ce que pensait Crapaud.

"Les russes tentent une sortie mais on dirait qu'ils n'ont pas grand espoir. Je peux voir des sous-officiers pousser les derniers rangs. Les GN devraient pouvoir s'en sortir tout seuls mais tiens ta compagnie prête Crap's."

Un roulement de tambours appela les hommes aux faisceaux.
RAN RAN RANTANPAN, RAN RAN RANTANPAN.

Chacun se saisit de son arme et rejoint les rangs.

"C'est beau des vieilles troupes aguerries. Elles sont prêtes à aller au combat comme elles iraient à l'exercice" pensais-je.

Mais la compagnie du Major Crapaud n'eût même pas à se déployer, les russes refluaient devant les nouvelles recrues du IIIème CA.

"Bien, on va laisser les compagnies récupérer leurs blessés et dans 3 heures on met le feu aux blés. Cette nuit nous monterons à l'assaut. Fais doubler les sentinelles, les russes ne doivent pas profiter de la nuit pour fuir. Lens', tu m'accompagnes? On va faire le tour des compagnies pour laisser des consignes pour cette nuit."
"Ok, on commence par les GN de Pontmercy?"
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Message par vétéran fourchette » Lun Août 30, 2010 5:54 pm

Durant les 3 heures qui suivirent nous passâmes en revue l'ensemble des troupes françaises. Partout le moral était excellent.
Vers 20h je donnais l'ordre d'enflammer les blés. Secs comme ils étaient le feu ne mit pas longtemps à se propager et à bientôt encercler le moulin dans lequel s'étaient retranchés le Capitaine Vlad Diakonov et les survivants de sa compagnie.

"Allez, on les laisse mijoter 2-3 heures et on monte à l'assaut, ils seront mûrs à cueillir."
"Je ne suis pourtant pas sûr que beaucoup veuillent se rendre. Aucun du bataillon du Major Diakonov qu'on a encerclé à Venise ne s'est rendu. Un carnage."
"Ma fois, c'est leur choix. On ne pourra pas nous reprocher de ne pas leur avoir proposé..."


3 heures plus tard le bataillon du Colonel Lensa montait à l'assaut. Les russes se défendirent vaillamment mais au fur et à mesure des combats leurs rangs s'éclaircissaient tellement que rapidement ils se rendirent compte qu'il n'y avait de salut que dans la reddition. Une centaine étaient prisonniers des compagnies du Colonel Lensa mais le Capitaine Vlad avait trouvé la mort qu'il était venu chercher dans ce moulin. Le drapeau de sa compagnie était maintenant entre les mains de ses vainqueurs.

"Sarradin, vas chercher Monsieur Schulmeister, il va nous aider à trouver son client."
"Reçu Colonel, j'y cours..."


20 minutes plus tard il était de retour avec Monsieur Schulmeister qu'il devait avoir sorti du lit tellement son visage était "froissé".

"Allez Monsieur Schulmeister, à vous de jouer. Voici une torche, elle devrait vous être utile pour voir les visages de ces malheureux. On va commencer par les prisonniers et on poursuivra avec les cadavres."

On n'eut pas besoin d'aller voir les visages des morts. Le Pope était parmi les vivants, il avait dû se tenir toujours loin des combats.

"Lensa, transfère les prisonniers à la Gendarmerie, c'est à eux de s'en charger. Sarradin, laisse-moi 2 minutes et amène-moi le Pope près du petit pont qu'on à vu tout à l'heure."
"Reçu Colonel. Vous aurez besoin d'une garde?"
"Non Sarradin, le Pope, Monsieur Schulmeister, toi et moi."
Et je partis...

4 minutes plus tard Sarradin et le Pope nous rejoignaient. Je tenais mon pistolet dans la main droite.

"Colonel, je voulais vous revoir mais je ne pensais pas que ce serait dans cette situation. J'aurais dû tenir le pistolet, vous..." eut à peine le temps de dire le Pope.

PAN!

En même temps que la balle se logeait dans cœur du Pope je venais de mettre un terme à toute cette histoire. Le coup de feu avait surpris Sarradin et Monsieur Schulmeister même s'ils s'y attendaient.
C'était le genre de situation où il n'était jamais bon de tergiverser....

/HRP
Une quatrième histoire pour opposer le 25ème de ligne au "Pope". Vous l'aurez compris, il n'y en aura pas de cinquième... Mais si d'aventure le 25ème de ligne devait capturer une troisième fois une compagnie russe je trouverai bien un autre "fil rouge" pour faire un RP. J'ai pris beaucoup de plaisir à faire tout ces RP mais je m'émousse un peu, ne revenez pas tout de suite ^^
/HRP
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