La bataille pour Polostk

[vétéran Brialmont (Mat. 38492)]

Journal d'un officier en campagne :

Le soir du 16 aout 1812.

Nous venons d’être nommés, le Colonel X et moi-même, à la tête du Régiment d’Instruction de la Grande Armée. La situation était mauvaise et le système d’instruction était à changer radicalement. Nous avons été choisis par le Haut État-major Impérial pour remplir cette mission. Mon mandat durera plus ou moins 6 mois. C’est la durée que nous nous sommes fixés pour tenter de mettre en place cette réforme tant demandée par les officiers de la Grande Armée. Si au bout de ces 6 mois, le résultat n’est pas là, je démissionnerais de ma fonction de commandant en second et laisserais la place à quelqu’un d’autre.

J’ai reçu ce matin les ordres d’affectation du régiment. C’est la première fois que les nouvelles recrues seront rassemblées en un même front et qu’elles combattront aux cotés de leurs camarades et instructeurs. Nos objectifs sont la défense de certains bâtiments à l’arrière de la ligne de front. Nous combattrons en ville, au coté de [rayé par la censure]. Je ressens une certaine excitation et une certaine envie de montrer qu’à l’avenir, le RIGA devra être considérer comme un véritable régiment formateur capable de jouer un rôle de soutien sur le front.

J’arrête ici pour ce soir, je dois rejoindre le Colonel X pour que nous discutions du meilleur endroit où nous nous rassemblerons et ferons notre entrée dans Polostk.


21 aout 1812

Aujourd’hui, nous nous sommes mis en route vers un bois à proximité de Polostk. C’est là que les différentes sections du régiment devront se réunir pour rentrer en ville. Je commence à ressentir une certaine tension au sein du régiment. Pour beaucoup cela sera leur baptême du feu et qui plus est, dans une ville que la Grande Armée appelle « Le Tombeau ». Pour beaucoup d’entre eux, ce nom prendra tout son sens une fois en ville …


A l’aube du 23 aout 1812

Nous voyons au loin la ville de Polostk. De celle-ci émane beaucoup de fumée et nous pouvons voir pas mal de maisons détruites qui nous montrent qu’à l’intérieur de la ville les combats font rage. Une certaine appréhension commence à se faire ressentir chez les hommes, mais je suis sûr qu’ils seront dignes et courageux.
Pour notre entrée en ville j’ai fait venir une partie de la fanfare et ai préparé tout un cérémonial.


Au soir du 23 aout 1812

Les premiers combats ont commencé pour les soldats du RIGA. Nous sommes arrivés en ville avec une certaine confiance mais nous sommes très vite revenus les pieds sur terre. Des maisons détruites, des corps gisant à terre, des corps mutilés, une odeur de poudre et de chair brulée, voilà le quotidien que nous devrons vivre à partir de maintenant.

Dés notre arrivée nous nous sommes déjà fait accrochés par quelques russes se trouvant à proximité du Palais. Les premiers hommes sont tombés. Je n’ai pas tardé à leur donner l’ordre de se mettre à couvert et de progresser vers le palais en utilisant bien les ruines pour se protéger. Nous avons combattu toute la journée sans relâche pour grappillé aux russes quelques mètres et rejoindre ainsi les troupes se trouvant à proximité du Palais.


26 aout 1812

Voilà seulement trois jours que nous sommes présent en ville. C’est un véritable massacre. Nous avons face à nous trois régiments russes qui ne cessent d’attaquer, qui ne cessent d’envoyer vague après vague, et ce durant toute la journée, leur hommes se fracasser contre nos barricades, contre nos baïonnettes. Mes hommes combattent de manière héroïque, jamais je n’aurais cru cela de la part d’un régiment d’instruction. Nous allons être obligé de nous replier mais une chose est sur, les russes n’auront avancés qu’au prix de lourdes pertes.


27 aout 1812

Nous avons du nous replier aujourd’hui. Les russes sont plus nombreux en ville et ils sont largement en surnombre. Nous avons décidés de quitté la ville et d’aller combattre en plaine.


6 septembre 1812

Nous sommes arrivés sur notre secteur. Malgré les lourdes pertes et l’horreur de Polostk, les hommes restent motivés et sont toujours prêt à en découdre avec les troupes de l’armée russe.
Nous avons mis en place notre ligne et attendons que les russes viennent jusqu’à nous. Dans un même temps j’ai appris ce matin que la Grande Armée avait du quitter Polostk ce qui était tout à fait prévisible au vu des régiments russes impliqués dans cette ville. Mais je ne me fait pas de soucis pour la suite, la Garde Impériale va venir en soutien aider à reprendre Polotsk car c'est l'objectif principal de la Grande Armée. Nous devons à tout prix reprendre cette ville et je suis sur que notre empereur n’hésitera pas à y envoyer toutes nos forces pour y arriver.


8 septembre 1812

Notre position est aussi instable que celle que nous occupions en ville. Sur notre droite, nous avons deux régiments russes qui n’hésitent pas à nous faire savoir qu’ils sont là par un harcèlement constant. Les pertes et les blessés sont nombreux mais les hommes tiennent tant bien que mal en place. Face à nous, un autre régiment qui se fait de plus en plus pressant. Je crains fort, encore une fois que nous ne pourrons pas rester sur nos positions. Du moins si nous restons seuls face à ces hordes russes qui déferlent sur nous.

[vétéran Brialmont (Mat. 38492)]

10 septembre 1812

Nous avons du finalement céder aux nombreux assauts russes et reculer afin de reformer une ligne de front correct un peu plus en arrière. La tension est palpable au sein des rangs, beaucoup d’hommes sont tombés durant cette bataille, beaucoup ont perdus des amis, des frères,...
De plus les renforts de la Garde Impérial et du Xème CA tardent à arriver dans notre secteur. L’empereur veut que nous tenions et ce peut importe le prix à payer. Il veut récupérer Polostk !

12 septembre 1812

Les jours passent et se ressemblent. Embuscade, escarmouches, mutilations, morts, … L’approche du mauvais temps ne laisse rien présager de bon pour l’avenir. Les hommes essayent de montrer bonne figure mais nombres d’entre eux sont au bord du gouffre. Nous ne pouvons nous relâcher, l’empereur compte sur nous, la France compte sur nous, et malgré nos blessures nous devons nous montrer digne de cet étendard tricolore.