par vétéran Alexandre Majoit » Lun Déc 19, 2011 12:07 am
La neige continuait de tomber, elle avait remplacé la pluie depuis près d'un mois. Au départ, elle ne tenait pas, elle ne faisait que transformer les champs et les chemins en terrains boueux et de plus en plus durs à pratiquer pour les cavaliers et les fantassins. Peu à peu, le gel avait tout recouvert, la neige venait et revenait, plus rien ne semblait pouvoir vivre dans ce pays. La neige, foutue neige, catastrophique neige... Le Capitaine Majoit fumait , ne cessant de penser à la France, à son sud natal, sa ville de Hyères, le soleil. Les hommes déprimaient, devant nettoyer leur arme sans arrêt, avant chaque engagement, chaque matin. Ils étaient épuisés à chaque pas, devant les lever haut pour les sortir de l'emprise de la neige. Et le froid! Quel froid! Les hommes n'y étaient pas non plus préparés. Les consignes de ne pas allumer un feu n'étaient plus faisables. Évidemment cela donnait les positions françaises aux Russes, mais c'était ça ou une rébellion, le choix fut vite fait. Les grognards de la Garde Impériale ont vraiment un caractère impossible à vivre.
Il se retourna, avisant les forces françaises près du moulin, les champs de blé n'ayant plus du tout l'aspect jaune. Les blessés grognaient, pleuraient, râlaient et mourraient. La médecine impériale semblait montrer ses limites. Il faudrait que l'Empereur y travaille et d'urgence. Le Capitaine sourit pourtant, le soleil apparaissait derrière les nuages. Le même qu'à Austerlitz, avec pourquoi pas, les mêmes conséquences. La Grande Armée, après la raclée prise dans la région de Polosk, semblait aller mieux. La Garde Impériale devait jouer son rôle, le futur du régiment passait par la Jeune Garde, Majoit et Roscanvel y travaillaient. Il fallait réussir pour repousser l'avancée tsariste et prendre Moscou. Oui, la guerre et la campagne de Russie allaient encore durer quelques mois.