par Arnaud nicolas » Mer Jan 11, 2012 12:40 pm
Les premières semaines de janvier avaient été dures. Les officiers du haut état major avaient tous été entendus par la gendarmerie d'élite, et les maréchaux. Berthier lui-même s'était entretenu longuement avec BLancard et aubert du bayet, en présence de l'empereur.
On ne sait ce qui s'est dit, mais en milieu de première semaine, le Grand prévôt Jean Bailly avait été appelé à participer à cette réunion.
De son côté l'officier Arnaud nicolas , désormais libre de ses actions, mais devant rester à Alma, avait mené sa petite enquête sur l'histoire de cette aigle disparue.
La gendarmerie d'élite et les grenadiers à cheval étaient devenus très présents dans ALma. Ils arrêtèrent plusieurs soldats de l'administration des commissaires des guerres. Deux pour négligence furent exécutés après procès et décision impériale.
Lorsque l'empereur partit pour rejoindre le front de la forteresse, l'aigle n'avait toujours pas été retrouvée. Michel Duroc et Le Bayard se sentaient trahis par leurs officiers supérieurs par tant d'apathie.
L'enquête fut reprise par la 35e légion de jean Bailly.
Ce n'est que hier, par une heureuse chance qu'un espion russe, par mégarde se dévoila. Son signalement connu, la ville d'Alma fut bouclée par les forces de la 35e légion, du IEr Ca et du Ve Ca de Poniatowski. La gendarmerie fouilla les yourtes des faubourgs, les maisons, les caves, celliers, tout ce qui pouvait abriter un homme.
Ces lors de ces fouilles que fut retrouvé le drapeau des Grenadiers Réunis. Il était parfaitement enveloppé dans trois grosses couvertures de laine. Entre deux, il y avait un pli entièrement écrit en russe. Jean bailly, qui connaissait parfaitement cette langue, se le fit apporter.
En substance, cette lettre émanant de l'espion visait à discréditer les Grenadiers réunis et à jeter sur eux l'opprobre la plus honteuse sur leur unité.
Tout était clair, ceci était un coup monté, une vengeance. La lettre n'était autrement destinée qu'au général des armées russes: Vilpinov.
La lettre laissait supposer d'autre part que ce même Vilpinov en aurait été le commenditaire. Cela expliquerai pourquoi les Grenadiers Réunis essuyèrent une violente attaque sur leur front. La menace qu'ils faisaient peser sur le front ne pouvant être enrayée, le dernier moyen était de discréditer cette unité définitivement aux yeux des français eux-mêmes.
Bailly fit porter cette lettre et sa traduction à la gazette militaire française pour qu'elle la fasse immédiatement imprimer et diffuser dans toute l'armée.
Bailly écrivit à l'empereur une lettre témoignant du zèle et de l'activité des officiers de la 35e légion, du Ier Ca et du Ve Ca pour démasquer cet espion russe très habile.
L'aigle, des Grenadiers réunis qui se battaient férocement, leur fut apportée par l'état major de la Iere armée centre. C'est dans une plaine à côté de batiments, que les officiers des Grenadiers réunis, sous le tir de trois pièces d'artillerie russe qui tonnaient au loin, qu'ils se firent remettre enfin leur aigle.
Harangués par leurs officiers de régiment, les grenadiers furent revigorés et enhardis pour attaquer les positions russes qui leurs faisaient face. Nulle doute enfin, que l'affront était vengé et que la vengeance allait être sanglante.
L'espion quant à lui avait réussit à se faire oublier, mais pas jusqu'à hier.
En effet, la veille, l'espion avait été débusqué par un gendarme de façon fortuite. Le soldat saisit son pistolet pour le mettre en joue, mais fut abattu. Le coup de feu alerta ses collègues dans les pièces voisines et s'élancèrent à sa poursuite. Deux gendarmes avec leurs mousquetons le mirent en joue par deux fois et firent feu, mais sans succès.
Au gré des angles morts entre les maisons de bois, l'espion arrivait à échapper aux fantassins. Plusieurs soldats du IEr Ca alertés commencèrent à se diriger vers les lieux des tirs. l'officier de Rabastens et Charleville avaient lachés leurs vivandières depuis le matin pour affronter le froid et l'espion.
Le second fut étonné de voir dans une chaumière de la lumière et des ombres furtives. LEs deux officiers entrèrent dans la pièce et tombèrent nez à nez avec l'individu et une femme et son enfant.
L'espion, surpris, dégaina son pistolet à deux coups comme l'officier de rabastens qui fit feu le premier. Hélas pour lui, la balle toucha le pistolet, mais pas l'espion.
charleville sortit son sabre et se rua sur lui. L'espion esquiva en bousculant la femme, et sortit son sabre de dessous son manteau. Les officiers reconnurent ce type de sabre comme étant ceux des cosaques. Charleville commença à escrimer avec l'espion qui cherchait à se sortir de ce piège. L'espion saisit un tabouret et le lança à la figure de l'officier Charleville. De Rabastens voulu prendre la suite, trop heureux de pouvoir user de sa lame, mais l'espion se jeta par une ouverture à l'extérieur.
LEs deux officiers français tachèrent de le poursuivre vers une petite chapelle à l'écart du centre ville. Charleville appelait à la garde tout en poursuivant l'espion. De Rabastens saisit à nouveau son pistolet an XIII rechargé et fit feu. L'espion fut touché, mais continuait de courir, bien qu'avec quelques difficultés.
Le chemin dans la neige poudreuse était délicat, et le cosaque semblait avoir prévu des itinéraires de repli. Cependant, il ne compta sans doute pas sur l'arrivée impromptue du général Du Bayet alerté par les cris, avec ses douzes meilleurs cuirassiers à cheval qui purent gagner sur l'espion avant qu'il ne rentre dans la chapelle. Le cosaque, piégé, fut adossé à la porte de la chapelle n'ayant le temps de l'ouvrir, treize lames d'acier se pointaient vers son visage, puis, deux curiassiers descendirent de cheval, ligotèrent l'individu, l'attachèrent et l'emmenèrent en le trainant derrière eux.
Il fut amené sur la place de la ville d'Alma où attendait le Grand Prévôt Bailly en présence de sa compagnie d'élite de gendarmes de 120 hommes.
L'espion lui fut remis et emmené sans méanagement par les amis du gendarme qu'il avait abattu.
Bailly les suivi pour procéder à l'interrogatoire. Dans une petite pièce, on enleva le manteau du cosaque. Il avait en dessous sa culotte et son dolman uniforme de cosaque, aussi pour Bailly cela changeait le fait qu'il ne pouvait pas être considéré totalement comme espion. Même si la capote que portait ce cosaque était en fait un manteau à rotonde de gendarme d'élite de la garde.
Pendant toute la nuit, l'interrogatoire continua. Ce n'est que ce matin, que Bailly donna les informations. L'espion était un lieutenant de cosaques, dont le père avait été en france pendant les années de la révolution. De part ces liens, le jeune officier avait appris la langue parfaitement et connaissait aussi les faiblesses de l'armée impériale.
Nulle ne sait depuis combien de temps il sévissait dans la région.
Le Grand Prévôt fut intraitable sur le chatiment à prononcer, qui était la mort. Mais l'exécution se ferait avec tous les honneurs dus à un officier.
L'exécution ne se ferait pas à l'aube, mais ce midi, sur la place de la ville, après vote de l'ensemble de la compagnie d'élite qui apporta sa demande à leur Grand Prévôt.
Il y a quelques minutes seulement, cet officier de cosaque venait d'être tué d'une douzaine de balles de la 35e légion de gendarmerie, le coup de grace ayant été donné par le capitaine de la compagnie d'élite.
A l'auberge, Bailly rapporta que l'officier avait noué une excellente correspondance avec plusieurs traitres en France, dont l'un était une femme. Bailly allait transférer le peu d'élément qu'il avait pu recueillir au colonel Ponsard de la Iere légion de gendarmerie à Paris pour procéder à des arrestations.
Chef du 30ème RI
Ier Ca
ex Chargé de mission de la Iere Armée
Officier de la Légion d'élite de Gendarmerie de la Garde Impériale.
et vive la République!