Grande Fête de Noël à Polostk sur ordre du Tzar

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Grande Fête de Noël à Polostk sur ordre du Tzar

Message par vétéran Kreuzberg » Sam Déc 24, 2011 5:19 pm

Tous les officiers russes avaient étés invités. On les avait convoqués à Polostk, ville précédemment conquise et reconstruite, dans la Salle d’Honneur du Grand Palais Impérial. Tous étaient là, tous faisaient partie de la machine de guerre russe. Officiers généraux, officiers supérieurs, Juges, Avocats, Procureurs, Commandants, Chefs, Seconds, Instructeurs, simples officiers, cadets … Du moment que leur grade soit égal ou supérieur à celui de Sous-lieutenants, ils étaient invités.

Cinq grands fauteuils vides, lourdement décorés et qui donnaient une impression de luxe sans limite, trônaient au fond de l’immense salle, elle aussi luxueuse. On essaya de chercher pour qui étaient ces fauteuils. Et on compta : Chef du Ier Corps, Chef du IIème Corps, Chef du IIIème Corps, Chef du IVème Corps … Et on compta le Feld-maréchal Vilpinov. Cinq officiers de hauts rangs, cinq fauteuils. Ainsi, ces cinq confortables places étaient réservées au Haut Etat-major.

Les officiers admiraient le décor fabuleux. Des immenses rideaux de velours et brodés de fils d’or cachaient les grandes fenêtres de verre finement travaillées. De très beaux tableaux représentant Sa Majesté Impériale le Tzar Alexandre Ier de toutes les Russies dans diverses postures garnissaient les murs eux-mêmes décorés par de fines sculptures qui ajoutaient au charme de la pièce.

Au centre de la salle, trois grandes tables longues d’une vingtaine de mètres chacune étaient remplies de mets délicats et raffinés provenant de plusieurs pays et soigneusement choisis par les gourmets de l’Empire Russe. On remarqua énormément des bouteilles de vin rouge et blanc français (qui avaient étés volées à l’ennemi) au milieu du caviar, de la vodka, de la dinde et de la délicieuse potée composée de divers aliments russes.

Les officiers conversaient en mangeant et buvant dignement, comme de bons russes, pour fêter ce que les Occidentaux appelaient « Noël ».
Soudainement, les lourdes portes de chêne s’ouvrirent. Les Gardes Semenovsky, gardes personnels du Tzar, escortaient un groupe d’officiers. Ce groupe s’approcha des cinq fauteuils luxueux, et on apprit vite que c’était le Haut Etat-major qui prenait place. Cet imposante troupe fut rapidement assaillie par des serveurs qui leurs proposaient les mets les plus raffinés présents dans la salle.

Seul un officier était encore parmi les Gardes Semenovsky, ne prenant place dans la foule d’officiers ni sur les cinq sièges qui étaient désormais occupés. Cet homme était grand, jeune, portait une grande tenue d’officier-Jäger et un long sabre de cérémonie, et entretenait une moustache « à la prussienne ». On regarda sa poitrine, et on vit la Médaille de la Nation ainsi qu’un insigne honorifique et distinctif qui annonçait au Monde entier qu’il était Juge à la Cour Martiale Russe. Cet homme, c’était Kreuzberg. Il réclama le silence et déclara :


« Messieurs, j’ai l’honneur de vous dire que j’ai été chargé par le Tzar et ses hauts-fonctionnaires d’organiser cette fête grandiose à la manière du Nabot et de ses sbires. Noël, chez les Occidentaux, signifie la naissance du fils de Dieu. Et nous savons tous que Dieu est notre maître à tous, Il est au dessus de Sa Majesté Alexandre Ier. Fêtons la naissance de son fils afin qu’Il soit toujours aussi sûr que nous le portons dans notre cœur et notre âme, et qu’Il nous aide à vaincre la Grande Armée non-loin d’ici, sur la Bérézina. »

Une pluie d’applaudissements accueillit chaudement cette harangue, et Kreuzberg se lança dans l’explication de la fête :

« Chez le Nabot, en France, on fête la naissance du fils de Dieu le 25 Décembre. Chez nous, on le fête le 7 Janvier ! Mais les vivres que vous êtes en train de manger sont arrivés trop tôt ! Ils devaient arriver le 5 Janvier, ils sont arrivés le 20 Décembre ! Ils auraient étés immangeables, à part pour les Cosaques, et c’est pour cette raison que nous fêtons "Hristos Razdajetsja", ou "Noël" chez les Franzskis, ou "Weihnachten" chez mes compatriotes prussiens, le 25 Décembre au lieu du 7 Janvier ! »

L’assemblée ria de bon cœur de cette raillerie sur les Cosaques, ces francs-tireurs qui avaient une réputation de goujats et de malpropres. Kreuzberg fit un sourire qui se voulait apaisant à certains Cosaques au fond de la salle afin de s’excuser. Ce discours fut également longuement applaudi par l’assemblée. Kreuzberg réclama le silence et repris son discours :

« Messieurs, je vous invite à boire, à manger et à faire de cette soirée une illumination dans notre vie afin de fêter la naissance du fils de Dieu et de ripailler pour fêter notre future, du moins je l’espère, victoire sur l’ennemi ! Gloire à Dieu ! Longue vie au Tzar ! Vive l’Empire !... Et rappelez vous, Messieurs, il y a un dicton qui dit : "Ne boit pas d’eau à Noël, sinon tu en manqueras dans l’année qui suit" ! De ce fait, que la vodka coule à flot ! »

Les vivats, ovations, applaudissements et rires éclatèrent et durèrent pendant plusieurs minutes qui semblaient des heures dans cette salle qui semblait petite malgré sa grandeur tant elle accueillait d’officiers. Après un court silence, il réclama de nouveau le silence et dit d’une voix forte :

« Messieurs, même si vos voix viriles couvriront sans doute leurs voix, j’ai fais venir de Saint-Pétersbourg les Chœurs des Armées Russes, qui interprèteront ce soir, hélas non pas des chants patriotiques et militaires, mais des chants occidentaux mais aussi des chants russes louant le Seigneur et son fils, Jésus Christ, car le Tzar souhaite que son armée soit pieuse ! Fanatiques de musique ou officiers religieux, écoutez bien … Mais bon Dieu, malgré votre joie d’écouter cette musique religieuse, ne dépucellez pas la bonne sœur ! »

Un rire assourdissant sortit de toutes les poitrines, un rire puissant, un rire de joie, un rire qui réchauffe le soldat alors qu’il se battait dehors il y a encore quelques heures.

Kreuzberg alla manger et boire comme il se doit. Il salua ses amis Igor Moleskine, Lepine et Alexander Kotlyarov. Il n’oublia pas non plus DIMITRI SOMJANOV. Et il salua très respectueusement le Feld-maréchal Vilpinov qui semblait être heureux.
Il reprit la parole en public pour excuser le Tzar qui était absent, car il souhaitait passer cette fête, nouvelle dans l’Empire, au sein de sa grande famille impériale dans le Grand Palais Impérial de Saint-Pétersbourg.

La fête de Noël commença, et les discussions et rires allèrent bon train tandis que l’alcool coulait à flot et que la nourriture était mangée avec plaisir, sous le ton vibrant des chanteurs des Chœurs des Armées Russes et le son résonnant des lourdes et puissantes cloches de la cathédrale de Polostk qui sonnaient pour sonner les douze coups de minuit. La beuverie, l’orgie et l’évènement allaient être longs et le repos court. Kreuzberg espérait que la fête allait plaire. Mais il ne se préoccupa plus de cela quand il vit les plats typiquement de Prusse, son pays d’origine. Il se joignit à l’orgie, abandonnant ses préoccupations en murmurant « Qui vivra, verra … ».





(/HRP : Joyeux Noël et joyeuses fêtes de fin d’année à tous mes camarades russes ! Je remercie didier de castillon pour son aimable autorisation et Nicolaïkov pour ses infos précieuses pour la rédaction de ce texte. /HRP)
Ludwig von Kreuzberg,
Médaillé de la Nation

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