L’empereur, ce dimanche 15 janvier 1813 décida de réorganiser le corps de la gendarmerie d’élite de sa garde.
Au fond de sa tente, entre plusieurs cartes de cette campagne, l’empereur s’attelait à régler le problème de sa gendarmerie qui avait durement souffert des combats de Krasnoïe en novembre, et y avait perdu le tiers de ses effectifs.
Depuis l’affaire de l’aigle des Grenadiers Réunis, l’empereur envisageait fortement de faire bénéficier de ces places de gendarmes d’élites à de vieux vétérans de son armée, les anciens du Ier Corps d’armée récemment dissous.
Bien que certaines histoires ne fassent pas bon ménage sur des détournements, l’empereur savait qu’en campagne, il fallait savoir survivre. Il espérait que cette promotion dans la plus prestigieuse unité de sa garde permettrait de résoudre ces affaires internes.
Pour ce faire, l’empereur convoqua le colonel de la légion d’élite dans sa tente, le général de division Comte Durosnel, grand cordon de la légion d’honneur.
Monsieur le comte, je tiens à vous annoncer que pour remplacer plusieurs de vos vaillants officiers et gendarmes tombés à Krasnöe, que vous allez recevoir dans vos rangs, les vétérans du Ier Corps d’armée.
-Votre majesté, ces hommes sont-ils de la gendarmerie ?
-Monsieur le comte, ces vétérans ont deux fois les exigences qu’il faut pour être de ma gendarmerie départementale. Je vous demande de préparer leur arrivée. Nul doute que ces officiers vont avoir besoin d’un équipement à neuf, digne de notre Légion d’élite telle que l’a conçu notre aimé Savary.
-Bien votre majesté, je m’occupe immédiatement de recevoir ces officiers. Cela va faire étrange de recevoir des officiers qui ne sont pas tous titulaire de la légion d’honneur.
L’empereur sourit puis donna copie de ses ordres. Puis il retourna à son organigramme d’organisation que Berthier était en train de lui concocter pour la gendarmerie d’élite.
-Votre majesté dit-il, votre gendarmerie d’élite ne doit pas avoir un excédent de 600 hommes à cheval, et la gendarmerie bis, est toujours en France. Comment pensez vous que les grenadiers à cheval de sa majesté vont réagir ?
-N’ayez crainte, j’ai pu constater que dans la ville d’Alma, ces hommes ont démontré des capacités de policiers avertis en capturant cet espion cosaque.
-Très bien votre majesté. Mais maintenant, que pensez vous que le grand Prévôt Bailly va en penser ? Il risque de se sentir laissé pour compte par votre majesté.
-Vous me semblez fatigué mon cher Alexandre, la 35e légion de gendarmerie n’a en aucun cas à interférer avec les missions de notre gendarmerie d’élite. Le Grand Prévôt trouvera j’en suis sur au contraire un excellent relais dans ses amis de l’ancien Ier corps d’armée. N’oubliez pas que seule la Gendarmerie d’élite à un pouvoir de police dans les campements de notre garde.
-Votre majesté pense décidément à tout.
-Ecrivez ceci aux officiers supérieurs de la gendarmerie d’élite, le baron Henry, officier de la légion d’honneur, aux chefs d’escadron, le baron Meckenem et Janin, puis à leur quartier maitre, le chevalier Colin. Messieurs les officiers de notre gendarmerie d’élite, conscients de la violente campagne que nous menons contre la puissante Russie et le tsar, il nous tient à cœur de vous soulager en vous offrant l’arrivée de plusieurs hommes qui ont su gagner notre confiance, dans notre cœur et dans notre estime. Ces officiers doivent arriver au campement de la légion ce midi pour prendre rang parmi vous. Ces cavaliers trouveront j’en suis sur rapidement rang dans les deux escadrons. Vous serez gré de les employer le plus régulièrement possible dans les combats. Nous tenons que notre gendarmerie partage au chemin de l’honneur son rang aux côtés de nos braves Grenadiers à cheval. La rude saison qui s’annonce m’obligera à avoir vos qualités encore plus proches de notre personne.
L’empereur continua à régler les derniers détails sur la nouvelle organisation qu’il souhaitait donner à sa gendarmerie d’élite. Pendant ce temps, les officiers de l’ancien Ier CA parcouraient la route qui les mènerait au camp de la garde avec des laisser passé dument signés par le Grand prévôt Jean Bailly. Les officiers discutaient entre eux du règlement de la garde que l’empereur avait fait donner à leur chef Aubert du Bayet lors de leur entrevu à Alma. La discipline y était stricte, l’officier David de Rabastens se sentit visé par les articles concernant les bonnes mœurs dans le camp. Aussi devrait-il se retenir un peu plus vis-à-vis de ses conquêtes féminines.
Les officiers sentaient qu’ils approchaient d’un nouveau monde. De plus en plus de bonnets à poils apparaissaient régulièrement sur la grande route. Ils rencontrèrent un piquet de gendarmes d’élites dans leur grands manteaux à rotonde chargés de les accueillir et de les escorter jusqu’au camp de l’empereur ou bivouaquait la Gendarmerie d’élite.
Au bout de quelques heures, ils atteignirent leur but. Les officiers, tous avec des tenues différentes furent l’objet de regards tantôt amusés, tantôt dubitatif, interrogateur sur ces officiers qui traversaient le camp sans qu’aucune remarque ne leur soit faite. Les gendarmes d’élite d’escorte mirent pied à terre à une trentaine de mètre de la tente impériale. Les chevaux furent emmenés dans une étable de fortune pour y être nourris gratuitement en guise de bienvenue. Puis, on demanda au général Aubert du Bayet de suivre les deux gendarmes d’élite. Les autres officiers, emmitouflés dans leurs manteaux, tantôt d’infanterie, tantôt de cavalerie, regardaient la scène sous le soleil d’hiver. Ils virent leur chef prit en charge par le colonel Durosnel qui l’accompagna jusqu’à l’entrée de la tente de l’empereur. Ils virent sortir ce dernier, avec son bicorne et sa capote grise si caractéristique. Apparemment la discussion était très intense. Puis les officiers sourirent tous quand ils virent le petit sergent tirer l’oreille de leur chef. Ce qui était amusant, c’était de voir la différence significative de taille entre l’empereur et Aubert du Bayet avec son grand bicorne à panache.
-ça ça excuse tout c’est bien ça dit l’officier Arnaud Nicolas amusé.
-Oui il faut le croire, dit Blancard.
-Gourmand va ! lança de Rabastens, ce qui fit rire la clique.
-Attention, ça va être à nous, ils reviennent dit l’officier Charleville.
En effet, l’empereur venait, sur son passage, des vives l’empereur se faisait entendre ; et bientôt, ce fut une grande partie du campement de la garde qui entoura l’empereur et tous les officiers du Ier Ca dissout qui saisirent leurs sabres tous hétérogènes et qui saluèrent règlementairement.
-Braves officiers de mon Ier corps d’armée, je suis heureux que les russes ne vous aient pas tendus d’embuscade sur votre route périlleuse. Avec notre aimé Berthier, il nous a paru nécessaire de réorganiser l’ensemble de la Grande armée en deux corps au lieu des trois symbolisant la sainte trinité qui ont fait la grandeur de nos armées depuis Louis XIV. Il est venu le temps de récompenser les fidèles et zélés combattants que vous êtes, avec vos hommes qui ont su survivre à toutes ces campagnes. Aussi rejoindrez-vous ceux que notre garde ont su appeler avec ironie, mais tout de même en les regardant avec respect, les « Immortels ». SOLDATS ! Regardez ces officiers ! Ils sont le sel de la France, celle toujours victorieuse, celle que nous aimons au plus profond de nos cœurs et pour laquelle nous n’auront cesse de nous battre !
Des « VIVE L’EMPEREUR » et cris d’allégresses se firent entendre dans tout le campement. L’empereur soulevant son bicorne de sa main droite qu’il tenait pour cette fois hors de son gilet. Puis, l’empereur repartit à sa tente, laissant Durosnel s’occuper des formalités d’intégration à l’unité qu’il avait connu depuis ses débuts. Le reste de la garde elle aussi commença à se disperser.
Seuls les officiers supérieurs de la garde restèrent un petit instant pour serrer franchement les mains des nouveaux officiers intégrés à la garde dans une unité méconnue et très efficace. LE général Brialmont demeura très bavard et Durosnel eut du mal à le détacher des nouveaux officiers de la gendarmerie d’élite.
-Vous devez savoir messieurs dit Durosnel que la gendarmerie d’élite ne se mélange jamais avec les autres unités de la garde, excepté les grenadiers à cheval.
-Pourquoi cela ? Demanda Aubert du Bayet.
-Vous devez savoir que depuis notre création sous le consulat, nous avons été mal perçus. Même Monsieur le maréchal Moncey, de qui nous dépendions jusqu’à l’avènement de l’empire n’arrivait pas à nous faire accepter à cause de Savary. D’un côté, pour la garde nous paraissions pour des opportunistes, pour al police de Fouché, nous passions pour des amateurs dangereux par rapport à l’incompétence de sa police. On nous à même provoqué comme étant la garde personnelle de Savary, ce qui n’était pas tout à fait faux d’un certain côté. Notre chef était dévoué à l’empereur, tout comme nous, mais c’était les autres officiers supérieurs ou politiques que nous avons appris à côtoyer qui nous faisait avoir quelques réticences. Nous avons pourtant sauvé l’empereur plusieurs fois, Cadoudal, Pichegru, d’Enghien… Plus que le reste de la garde, c’est nous qui avons sauvé l’état et la France. C’est pourquoi le peuple nous a surnommé « Prévôté de l’hôtel du roi » rétablie. Et je crois que les parisiens ont eu raison, car s’ils ont été surpris de nos larges responsabilités, ils n’en attendaient pas moins de nous, au point de nous faire aimer de la Ier légion de gendarmerie de Paris du colonel Ponsard. Cependant, nous ne devions agir qu’avec lui qu’en civil, espionner pour mieux prévenir la Ier légion des troubles.
-J’ai cru comprendre que vous formiez une petite unité réduite.
-Tout à fait, nous n’avons jamais dépassé les 600 gendarmes et autant de gendarmes bis, qui sont en fait les élèves gendarmes futurs cadres de la gendarmerie, mais qui nous attendent à Paris. Mais votre arrivée est salutaire. L’empereur se montre trop souvent sur le champ de bataille, et bon nombre de fois il se met en danger. L’arrivée de vos hommes en renfort et votre art de la guerre sur le champ de bataille permettra d’assurer encore mieux sa sécurité, pendant que nous continuerons à effectuer nos services de gendarmes d’élite. Bien sûr, vous devrez aussi vous y former, mais en priorité, vous serez notre branche armée aux côtés des grenadiers à cheval.
-Où nous conduisez-nous ?
-Je vais vous amener à notre maitre tailleur pour vous faire confectionner des habits de gendarmes d’élite. Je dois vous avertir, la gendarmerie d’élite à toujours combattu au feu qu’en petit uniforme. Le grand uniforme n’est utilisé qu’aux côtés proches de l’empereur et au camp lors des heures de service. Nous allons donner de l’uniformité à vos apparences de lignards.
-j’ai personnellement du drap bleu qualité de la garde dit l’officier Arnaud Nicolas.
-Oui j’ai entendu parler de votre manière très persuasive de vous arranger avec les commissaires de la garde dit le colonel en souriant. Sinon, je tiens à vous signaler, que, maintenant que vous êtes dans la garde, vous savez que votre grade vous donne la primauté sur un grade identique dans la ligne, si vous êtes en mission pour l’empereur.
Les officiers arrivèrent au campement de la gendarmerie d’élite dont chaque soldat, sous-officier, saluèrent leur chef. Durosnel les fit entrer dans une dépendance de la ferme en ruine où travaillait le maitre tailleur avec ses quelques malheureux draps à disposition.
-Les lieutenants d’administration Pidoux et Clément vont vous expliquer comment cela va se passer. Messieurs, je vous retrouve d’ici deux heures.
Les officiers saluèrent puis, se présentèrent aux officiers d’administration et au maitre tailleur. Ce dernier présenta une série de gilet chamois avec boutons à l’aigle argenté pour officiers. Il existait les trois tailles possibles et la distribution fut vite faite. Les culottes de peau devaient être de daim ou de mouton, voyant que les officiers avaient déjà des culottes pour cause de service à cheval, il n’y eut pas d’urgence. Vint ensuite les bottes fortes. Les officiers qui n’en avait pas, ils étaient trois dont l’officier Arnaud Nicolas, purent trouver des bottes à leur pointure. Les officiers durent tous remettre leurs ceinturons, seul Aubert du Bayet conserva le sien puisque brodé avec ses insignes de général. Toutefois, s’il pouvait le garder, il ne pourrait plus le porter. Chacun reçu un ceinturon de couleur jaune, surpiqué et bordé par un galon cul de dé en argent et une boucle doré sur laquelle était une grenade argentée. Ils reçurent tous un sabre type des officiers des grenadiers à cheval argentés, avec une latte de 110 centimètres de long. En coiffure, le maitre tailleur leur apporta des bonnets de polices avec une grenade argent brodée, sur lesquels il avait utilisé ses derniers mètres de galons d’argent pour faire le double pourtour. Enfin, arriva le plus délicat, l’habillement. Concernant le manteau à rotonde, le maitre tailleur vendit à ceux qui avaient conservés leurs manteaux d’infanterie deux d’entre eux. Puis ce fut au tour des surtouts. Hélas, un seul officier, Charleville trouva un surtout taillé parfaitement pour sa carrure. Pour les autres, ils durent donner leurs anciens surtouts pour que le maitre tailleur le changea avec les couleurs et draps correspondant à la gendarmerie d’élite. Ce changement consistait à changer les doublures blanches par des doublures de serge écarlate avec des grenades argent en retroussis, plus un collet bleu passepoilé de rouge à la différence du collet rouge.
L’habit de grand uniforme leur serait confectionné à partir des leurs si possible. Mais comme la coupe 1812 avait été largement adoptée par les officiers du Ier CA, il se trouvait que les habits devraient être fait entièrement. Le maitre tailleur leur fournit ensuite les housses et fontes types de la gendarmerie d’élite pour équiper leurs chevaux. Aubert du Bayet signala que les housses et fontes étaient identiques à celles-ci hormis le galon et la couronne brodée. Le maitre tailleur s’en doutait et avait fait ôter les fontes de leurs chevaux et leur donnait celles-ci en échange. Quant aux housses il se chargeait avec trois enfants de troupes de changer les galons et de faire broder des couronnes.
Les deux derniers éléments prioritaires étaient la coiffure et les épaulettes. Le lieutenant Pidoux leur apporta des bonnets à poils sans aucun cordon, ni plumet. Il y en avait suffisamment pour chacun des tours de tête. Puis le maitre tailleur à son tour leur apporta les cordons de bonnet entièrement en argent et les aigrettes blanches. Le bonnet à poils très particulier n’était plus comme celui des grenadiers à cheval. Il portait une visière de cuir avec un trottoir à punaise comme les schakos d’infanterie, ainsi que des jugulaires écaillées mais en argent. Enfin, le bonnet était plus bas que ceux de l’infanterie.
En petite tenue, le bicorne était de rigueur. Le maitre tailleur leur fournit d’anciens bicornes datant de 1805 et qui étaient demeurés jusqu’à ce jour dans les dépôts avec leur grande formes et le large galon d’argent posé en travers sur les bords.
Puis arriva le supplice des épaulettes. Tous les officiers, y compris Aubert du Bayet devaient remettre leurs épaulettes en or, pour recevoir leurs épaulettes de gendarmerie d’élite. L’ensemble des officiers furent des lieutenants, sauf Blancard qui reçu des épaulettes de chef d’escadron, et Aubert du Bayet de colonel major comme le baron Henry. Ces épaulettes étaient toutes agrémentés d’une aiguillette totalement en argent, la plus fournie et épaisse était celle d’Aubert du Bayet.
Deux heures passèrent pendant que les nouveaux officiers de la gendarmerie d’élite s’équipaient de leurs nouveaux gilets, ceinturons et coiffes. Les anciens sabres avaient été laissés aux officiers.
Bien entendu, le règlement intérieur de la gendarmerie imposait lors des revues ces sabres argentés, mais au combat, le règlement faisait pale figure quand nécessité faisait force. Les officiers s’amusant de leurs nouvelles et fringantes tenues aperçurent le maitre tailleur sortir de la dépendance. Ce dernier avait réussi un tour de force en changeant les doublures et les collets des surtouts des officiers en si peu de temps. Les officiers essayèrent leurs surtouts immédiatement. Tout était irréprochable. Ils purent ainsi y poser leurs nouvelles épaulettes et aiguillettes. La clique avait une nouvelle figure et cela leur faisait bizarre tous de se voir quasiment avec le même uniforme depuis bien longtemps.
Le colonel Durosnel revint vers eux comme il l’avait signalé et fit aligner ces officiers. Durosnel convoqua toute la gendarmerie d’élite et les officiers qui n’étaient pas de service auprès de l’empereur pour présenter ces nouveaux officiers.
- Gendarmes ! Comme je vous l’avais annoncé, l’empereur nous gratifie d’avoir dans nos rangs, des vétérans dont nous serons je suis sûr, fiers de pouvoir porter nos deux étendards sur le champ d’honneur au sein de la garde !
Le colonel continua sa harangue et fit reconnaitre les officiers par l’ensemble du corps, les deux trompettes du corps sonnèrent un ban, pendant lequel le colonel Durosnel fit passer en revue la troupe par les officiers. Après cette revue d’intronisation qui se déroula fort bien, les officiers acceptés avec plaisir, le colonel les fit se diriger vers la tente de l’empereur pour prendre immédiatement leurs ordres.
Un sentiment étrange parcourait ces vieux officiers, ils allaient voir de près, juste à l’entrée de sa tente l’empereur et tenir de lui, pour le reste de leur carrière leurs ordres de sa personne même.
Quand ils furent arrivés, le colonel les rangea en rang, Aubert du Bayet et Blancard les premiers sur la droite. Lorsque l’empereur sortit, ils saluèrent avec leurs nouveaux sabres. Napoléon semblait fatigué, la main dans son gilet, mais son visage s’éclaircit lorsqu’il vit l’uniformité retrouvée de ces officiers.
-Messieurs les officiers, je suis satisfait de voir que notre garde sait conserver et saura donner à l’histoire un exemple immortel dont vous êtes désormais maitres. Je tiens à vous donner, tous ici présent une mission particulière en plus d’assurer notre protection sur le champ de bataille. Nous tenons que vous formiez une unité de police militaire d’élite opérationnelle afin de rétablir la situation dans cette partie du champ de bataille. Je ne vous demanderez pas immédiatement, avant la fin de cette campagne de vous plier aux exigences policières de campement, mais bel et bien sur le champ de bataille. Notre garde a besoin d’être surveillée au combat, mais aussi de trouver de nouveaux exemples, différents, durs mais juste dans leurs jugements. D’autre part, nous craignons pour notre personne depuis cette tentative d’assassinat sur ma personne lors de la campagne précédente. Nous voulons à nos côtés des éléments fidèles et capables de nous sortir si le cas devait se représenter d’une situation similaire. Et ce sera sur vous messieurs que nous compterons, nos cousins et notre personne. Notre cousin, le maréchal Berthier vous donnera vos nouvelles commissions signées de notre main, ainsi que les mandats et patentes nécessaires pour prendre effectivement vos fonctions. Messieurs, je vous salue.
L’empereur se retira, les officiers saluèrent à nouveau de leurs sabres. Durosnel les fit entrer dans une tente d’état major latérale où ils purent s’asseoir sur un coffre. Puis le maréchal Berthier entra dans la tente.
-Messieurs les officiers, restez assis, je vous en prie. Soyons pragmatiques. Voici vos commissions. Maintenant, il s’agit pour vous tous d’être immédiatement opérationnel pour l’empereur. Ce dernier veut que vous partiez dès ce soir pour le champ de bataille renforcer la cavalerie de la garde. L’empereur à prévu une opération de grande envergure pour tenter de rompre les lignes russes ici et ici. Je n vous cache pas que l’empereur compte sur vous pour ouvrir la voie avec les grenadiers à cheval. Le général Saint Sauveur, commandant les unités à pieds de la garde attend avec impatience votre venue. Je crois savoir d’ailleurs qu’il n’aime pas les unités de la garde ne portant point de bonnet à poils. Je vous communique également les signaux sonores de la musique de la garde pour savoir interpréter les ordres qu’ils donneront. Enfin, l’empereur vous autorise à recruter parmi les hommes de la légion d’élite un trompette, un porte étendard, un maréchal ferrant et un maitre sellier. Je crois savoir que pour l’habillement, vous recevrez si vous êtes encore en vie vos grands uniformes d’ici un mois. Messieurs, l’empereur vous regarde. Colonel-major Aubert du Bayet, une dernière précision, les ordres que vous recevrez du grand quartier général de l’empereur ne devront être exécutés que s’ils viennent de la bouche de l’empereur lui-même, de moi-même ou du général de division Durosnel. Aucun autre officier supérieur ne pourra être susceptible de vous donner des ordres sans en avoir eu l’autorisation par l’un de nous trois, dument signé. L’empereur à mis à la disposition de la justice militaire interne à la garde une trentaine de ses gendarmes d’élites. Aussi n’agissez pas en policiers sauf si la situation risque d’entrainer des destructions ou des morts. Je vous rappel que les duels sont formellement interdits. Voici vos ordres, je vous souhaite le bon jour messieurs.