Réorganisation de la Gendarmerie d'élite de la Garde

Racontez vos histoires autour d'un verre sous la tente...

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Réorganisation de la Gendarmerie d'élite de la Garde

Message par Napoléon » Mar Jan 17, 2012 1:18 pm

L’empereur, ce dimanche 15 janvier 1813 décida de réorganiser le corps de la gendarmerie d’élite de sa garde.
Au fond de sa tente, entre plusieurs cartes de cette campagne, l’empereur s’attelait à régler le problème de sa gendarmerie qui avait durement souffert des combats de Krasnoïe en novembre, et y avait perdu le tiers de ses effectifs.
Depuis l’affaire de l’aigle des Grenadiers Réunis, l’empereur envisageait fortement de faire bénéficier de ces places de gendarmes d’élites à de vieux vétérans de son armée, les anciens du Ier Corps d’armée récemment dissous.
Bien que certaines histoires ne fassent pas bon ménage sur des détournements, l’empereur savait qu’en campagne, il fallait savoir survivre. Il espérait que cette promotion dans la plus prestigieuse unité de sa garde permettrait de résoudre ces affaires internes.
Pour ce faire, l’empereur convoqua le colonel de la légion d’élite dans sa tente, le général de division Comte Durosnel, grand cordon de la légion d’honneur.

Monsieur le comte, je tiens à vous annoncer que pour remplacer plusieurs de vos vaillants officiers et gendarmes tombés à Krasnöe, que vous allez recevoir dans vos rangs, les vétérans du Ier Corps d’armée.
-Votre majesté, ces hommes sont-ils de la gendarmerie ?
-Monsieur le comte, ces vétérans ont deux fois les exigences qu’il faut pour être de ma gendarmerie départementale. Je vous demande de préparer leur arrivée. Nul doute que ces officiers vont avoir besoin d’un équipement à neuf, digne de notre Légion d’élite telle que l’a conçu notre aimé Savary.
-Bien votre majesté, je m’occupe immédiatement de recevoir ces officiers. Cela va faire étrange de recevoir des officiers qui ne sont pas tous titulaire de la légion d’honneur.


L’empereur sourit puis donna copie de ses ordres. Puis il retourna à son organigramme d’organisation que Berthier était en train de lui concocter pour la gendarmerie d’élite.

-Votre majesté dit-il, votre gendarmerie d’élite ne doit pas avoir un excédent de 600 hommes à cheval, et la gendarmerie bis, est toujours en France. Comment pensez vous que les grenadiers à cheval de sa majesté vont réagir ?
-N’ayez crainte, j’ai pu constater que dans la ville d’Alma, ces hommes ont démontré des capacités de policiers avertis en capturant cet espion cosaque.
-Très bien votre majesté. Mais maintenant, que pensez vous que le grand Prévôt Bailly va en penser ? Il risque de se sentir laissé pour compte par votre majesté.
-Vous me semblez fatigué mon cher Alexandre, la 35e légion de gendarmerie n’a en aucun cas à interférer avec les missions de notre gendarmerie d’élite. Le Grand Prévôt trouvera j’en suis sur au contraire un excellent relais dans ses amis de l’ancien Ier corps d’armée. N’oubliez pas que seule la Gendarmerie d’élite à un pouvoir de police dans les campements de notre garde.
-Votre majesté pense décidément à tout.
-Ecrivez ceci aux officiers supérieurs de la gendarmerie d’élite, le baron Henry, officier de la légion d’honneur, aux chefs d’escadron, le baron Meckenem et Janin, puis à leur quartier maitre, le chevalier Colin. Messieurs les officiers de notre gendarmerie d’élite, conscients de la violente campagne que nous menons contre la puissante Russie et le tsar, il nous tient à cœur de vous soulager en vous offrant l’arrivée de plusieurs hommes qui ont su gagner notre confiance, dans notre cœur et dans notre estime. Ces officiers doivent arriver au campement de la légion ce midi pour prendre rang parmi vous. Ces cavaliers trouveront j’en suis sur rapidement rang dans les deux escadrons. Vous serez gré de les employer le plus régulièrement possible dans les combats. Nous tenons que notre gendarmerie partage au chemin de l’honneur son rang aux côtés de nos braves Grenadiers à cheval. La rude saison qui s’annonce m’obligera à avoir vos qualités encore plus proches de notre personne.


L’empereur continua à régler les derniers détails sur la nouvelle organisation qu’il souhaitait donner à sa gendarmerie d’élite. Pendant ce temps, les officiers de l’ancien Ier CA parcouraient la route qui les mènerait au camp de la garde avec des laisser passé dument signés par le Grand prévôt Jean Bailly. Les officiers discutaient entre eux du règlement de la garde que l’empereur avait fait donner à leur chef Aubert du Bayet lors de leur entrevu à Alma. La discipline y était stricte, l’officier David de Rabastens se sentit visé par les articles concernant les bonnes mœurs dans le camp. Aussi devrait-il se retenir un peu plus vis-à-vis de ses conquêtes féminines.
Les officiers sentaient qu’ils approchaient d’un nouveau monde. De plus en plus de bonnets à poils apparaissaient régulièrement sur la grande route. Ils rencontrèrent un piquet de gendarmes d’élites dans leur grands manteaux à rotonde chargés de les accueillir et de les escorter jusqu’au camp de l’empereur ou bivouaquait la Gendarmerie d’élite.
Au bout de quelques heures, ils atteignirent leur but. Les officiers, tous avec des tenues différentes furent l’objet de regards tantôt amusés, tantôt dubitatif, interrogateur sur ces officiers qui traversaient le camp sans qu’aucune remarque ne leur soit faite. Les gendarmes d’élite d’escorte mirent pied à terre à une trentaine de mètre de la tente impériale. Les chevaux furent emmenés dans une étable de fortune pour y être nourris gratuitement en guise de bienvenue. Puis, on demanda au général Aubert du Bayet de suivre les deux gendarmes d’élite. Les autres officiers, emmitouflés dans leurs manteaux, tantôt d’infanterie, tantôt de cavalerie, regardaient la scène sous le soleil d’hiver. Ils virent leur chef prit en charge par le colonel Durosnel qui l’accompagna jusqu’à l’entrée de la tente de l’empereur. Ils virent sortir ce dernier, avec son bicorne et sa capote grise si caractéristique. Apparemment la discussion était très intense. Puis les officiers sourirent tous quand ils virent le petit sergent tirer l’oreille de leur chef. Ce qui était amusant, c’était de voir la différence significative de taille entre l’empereur et Aubert du Bayet avec son grand bicorne à panache.

-ça ça excuse tout c’est bien ça dit l’officier Arnaud Nicolas amusé.
-Oui il faut le croire, dit Blancard.
-Gourmand va ! lança de Rabastens, ce qui fit rire la clique.
-Attention, ça va être à nous, ils reviennent dit l’officier Charleville.
En effet, l’empereur venait, sur son passage, des vives l’empereur se faisait entendre ; et bientôt, ce fut une grande partie du campement de la garde qui entoura l’empereur et tous les officiers du Ier Ca dissout qui saisirent leurs sabres tous hétérogènes et qui saluèrent règlementairement.
-Braves officiers de mon Ier corps d’armée, je suis heureux que les russes ne vous aient pas tendus d’embuscade sur votre route périlleuse. Avec notre aimé Berthier, il nous a paru nécessaire de réorganiser l’ensemble de la Grande armée en deux corps au lieu des trois symbolisant la sainte trinité qui ont fait la grandeur de nos armées depuis Louis XIV. Il est venu le temps de récompenser les fidèles et zélés combattants que vous êtes, avec vos hommes qui ont su survivre à toutes ces campagnes. Aussi rejoindrez-vous ceux que notre garde ont su appeler avec ironie, mais tout de même en les regardant avec respect, les « Immortels ». SOLDATS ! Regardez ces officiers ! Ils sont le sel de la France, celle toujours victorieuse, celle que nous aimons au plus profond de nos cœurs et pour laquelle nous n’auront cesse de nous battre !


Des « VIVE L’EMPEREUR » et cris d’allégresses se firent entendre dans tout le campement. L’empereur soulevant son bicorne de sa main droite qu’il tenait pour cette fois hors de son gilet. Puis, l’empereur repartit à sa tente, laissant Durosnel s’occuper des formalités d’intégration à l’unité qu’il avait connu depuis ses débuts. Le reste de la garde elle aussi commença à se disperser.
Seuls les officiers supérieurs de la garde restèrent un petit instant pour serrer franchement les mains des nouveaux officiers intégrés à la garde dans une unité méconnue et très efficace. LE général Brialmont demeura très bavard et Durosnel eut du mal à le détacher des nouveaux officiers de la gendarmerie d’élite.

-Vous devez savoir messieurs dit Durosnel que la gendarmerie d’élite ne se mélange jamais avec les autres unités de la garde, excepté les grenadiers à cheval.
-Pourquoi cela ? Demanda Aubert du Bayet.
-Vous devez savoir que depuis notre création sous le consulat, nous avons été mal perçus. Même Monsieur le maréchal Moncey, de qui nous dépendions jusqu’à l’avènement de l’empire n’arrivait pas à nous faire accepter à cause de Savary. D’un côté, pour la garde nous paraissions pour des opportunistes, pour al police de Fouché, nous passions pour des amateurs dangereux par rapport à l’incompétence de sa police. On nous à même provoqué comme étant la garde personnelle de Savary, ce qui n’était pas tout à fait faux d’un certain côté. Notre chef était dévoué à l’empereur, tout comme nous, mais c’était les autres officiers supérieurs ou politiques que nous avons appris à côtoyer qui nous faisait avoir quelques réticences. Nous avons pourtant sauvé l’empereur plusieurs fois, Cadoudal, Pichegru, d’Enghien… Plus que le reste de la garde, c’est nous qui avons sauvé l’état et la France. C’est pourquoi le peuple nous a surnommé « Prévôté de l’hôtel du roi » rétablie. Et je crois que les parisiens ont eu raison, car s’ils ont été surpris de nos larges responsabilités, ils n’en attendaient pas moins de nous, au point de nous faire aimer de la Ier légion de gendarmerie de Paris du colonel Ponsard. Cependant, nous ne devions agir qu’avec lui qu’en civil, espionner pour mieux prévenir la Ier légion des troubles.
-J’ai cru comprendre que vous formiez une petite unité réduite.
-Tout à fait, nous n’avons jamais dépassé les 600 gendarmes et autant de gendarmes bis, qui sont en fait les élèves gendarmes futurs cadres de la gendarmerie, mais qui nous attendent à Paris. Mais votre arrivée est salutaire. L’empereur se montre trop souvent sur le champ de bataille, et bon nombre de fois il se met en danger. L’arrivée de vos hommes en renfort et votre art de la guerre sur le champ de bataille permettra d’assurer encore mieux sa sécurité, pendant que nous continuerons à effectuer nos services de gendarmes d’élite. Bien sûr, vous devrez aussi vous y former, mais en priorité, vous serez notre branche armée aux côtés des grenadiers à cheval.
-Où nous conduisez-nous ?
-Je vais vous amener à notre maitre tailleur pour vous faire confectionner des habits de gendarmes d’élite. Je dois vous avertir, la gendarmerie d’élite à toujours combattu au feu qu’en petit uniforme. Le grand uniforme n’est utilisé qu’aux côtés proches de l’empereur et au camp lors des heures de service. Nous allons donner de l’uniformité à vos apparences de lignards.
-j’ai personnellement du drap bleu qualité de la garde dit l’officier Arnaud Nicolas.
-Oui j’ai entendu parler de votre manière très persuasive de vous arranger avec les commissaires de la garde dit le colonel en souriant. Sinon, je tiens à vous signaler, que, maintenant que vous êtes dans la garde, vous savez que votre grade vous donne la primauté sur un grade identique dans la ligne, si vous êtes en mission pour l’empereur.


Les officiers arrivèrent au campement de la gendarmerie d’élite dont chaque soldat, sous-officier, saluèrent leur chef. Durosnel les fit entrer dans une dépendance de la ferme en ruine où travaillait le maitre tailleur avec ses quelques malheureux draps à disposition.

-Les lieutenants d’administration Pidoux et Clément vont vous expliquer comment cela va se passer. Messieurs, je vous retrouve d’ici deux heures.

Les officiers saluèrent puis, se présentèrent aux officiers d’administration et au maitre tailleur. Ce dernier présenta une série de gilet chamois avec boutons à l’aigle argenté pour officiers. Il existait les trois tailles possibles et la distribution fut vite faite. Les culottes de peau devaient être de daim ou de mouton, voyant que les officiers avaient déjà des culottes pour cause de service à cheval, il n’y eut pas d’urgence. Vint ensuite les bottes fortes. Les officiers qui n’en avait pas, ils étaient trois dont l’officier Arnaud Nicolas, purent trouver des bottes à leur pointure. Les officiers durent tous remettre leurs ceinturons, seul Aubert du Bayet conserva le sien puisque brodé avec ses insignes de général. Toutefois, s’il pouvait le garder, il ne pourrait plus le porter. Chacun reçu un ceinturon de couleur jaune, surpiqué et bordé par un galon cul de dé en argent et une boucle doré sur laquelle était une grenade argentée. Ils reçurent tous un sabre type des officiers des grenadiers à cheval argentés, avec une latte de 110 centimètres de long. En coiffure, le maitre tailleur leur apporta des bonnets de polices avec une grenade argent brodée, sur lesquels il avait utilisé ses derniers mètres de galons d’argent pour faire le double pourtour. Enfin, arriva le plus délicat, l’habillement. Concernant le manteau à rotonde, le maitre tailleur vendit à ceux qui avaient conservés leurs manteaux d’infanterie deux d’entre eux. Puis ce fut au tour des surtouts. Hélas, un seul officier, Charleville trouva un surtout taillé parfaitement pour sa carrure. Pour les autres, ils durent donner leurs anciens surtouts pour que le maitre tailleur le changea avec les couleurs et draps correspondant à la gendarmerie d’élite. Ce changement consistait à changer les doublures blanches par des doublures de serge écarlate avec des grenades argent en retroussis, plus un collet bleu passepoilé de rouge à la différence du collet rouge.
L’habit de grand uniforme leur serait confectionné à partir des leurs si possible. Mais comme la coupe 1812 avait été largement adoptée par les officiers du Ier CA, il se trouvait que les habits devraient être fait entièrement. Le maitre tailleur leur fournit ensuite les housses et fontes types de la gendarmerie d’élite pour équiper leurs chevaux. Aubert du Bayet signala que les housses et fontes étaient identiques à celles-ci hormis le galon et la couronne brodée. Le maitre tailleur s’en doutait et avait fait ôter les fontes de leurs chevaux et leur donnait celles-ci en échange. Quant aux housses il se chargeait avec trois enfants de troupes de changer les galons et de faire broder des couronnes.
Les deux derniers éléments prioritaires étaient la coiffure et les épaulettes. Le lieutenant Pidoux leur apporta des bonnets à poils sans aucun cordon, ni plumet. Il y en avait suffisamment pour chacun des tours de tête. Puis le maitre tailleur à son tour leur apporta les cordons de bonnet entièrement en argent et les aigrettes blanches. Le bonnet à poils très particulier n’était plus comme celui des grenadiers à cheval. Il portait une visière de cuir avec un trottoir à punaise comme les schakos d’infanterie, ainsi que des jugulaires écaillées mais en argent. Enfin, le bonnet était plus bas que ceux de l’infanterie.
En petite tenue, le bicorne était de rigueur. Le maitre tailleur leur fournit d’anciens bicornes datant de 1805 et qui étaient demeurés jusqu’à ce jour dans les dépôts avec leur grande formes et le large galon d’argent posé en travers sur les bords.
Puis arriva le supplice des épaulettes. Tous les officiers, y compris Aubert du Bayet devaient remettre leurs épaulettes en or, pour recevoir leurs épaulettes de gendarmerie d’élite. L’ensemble des officiers furent des lieutenants, sauf Blancard qui reçu des épaulettes de chef d’escadron, et Aubert du Bayet de colonel major comme le baron Henry. Ces épaulettes étaient toutes agrémentés d’une aiguillette totalement en argent, la plus fournie et épaisse était celle d’Aubert du Bayet.

Deux heures passèrent pendant que les nouveaux officiers de la gendarmerie d’élite s’équipaient de leurs nouveaux gilets, ceinturons et coiffes. Les anciens sabres avaient été laissés aux officiers.
Bien entendu, le règlement intérieur de la gendarmerie imposait lors des revues ces sabres argentés, mais au combat, le règlement faisait pale figure quand nécessité faisait force. Les officiers s’amusant de leurs nouvelles et fringantes tenues aperçurent le maitre tailleur sortir de la dépendance. Ce dernier avait réussi un tour de force en changeant les doublures et les collets des surtouts des officiers en si peu de temps. Les officiers essayèrent leurs surtouts immédiatement. Tout était irréprochable. Ils purent ainsi y poser leurs nouvelles épaulettes et aiguillettes. La clique avait une nouvelle figure et cela leur faisait bizarre tous de se voir quasiment avec le même uniforme depuis bien longtemps.
Le colonel Durosnel revint vers eux comme il l’avait signalé et fit aligner ces officiers. Durosnel convoqua toute la gendarmerie d’élite et les officiers qui n’étaient pas de service auprès de l’empereur pour présenter ces nouveaux officiers.

- Gendarmes ! Comme je vous l’avais annoncé, l’empereur nous gratifie d’avoir dans nos rangs, des vétérans dont nous serons je suis sûr, fiers de pouvoir porter nos deux étendards sur le champ d’honneur au sein de la garde !

Le colonel continua sa harangue et fit reconnaitre les officiers par l’ensemble du corps, les deux trompettes du corps sonnèrent un ban, pendant lequel le colonel Durosnel fit passer en revue la troupe par les officiers. Après cette revue d’intronisation qui se déroula fort bien, les officiers acceptés avec plaisir, le colonel les fit se diriger vers la tente de l’empereur pour prendre immédiatement leurs ordres.
Un sentiment étrange parcourait ces vieux officiers, ils allaient voir de près, juste à l’entrée de sa tente l’empereur et tenir de lui, pour le reste de leur carrière leurs ordres de sa personne même.
Quand ils furent arrivés, le colonel les rangea en rang, Aubert du Bayet et Blancard les premiers sur la droite. Lorsque l’empereur sortit, ils saluèrent avec leurs nouveaux sabres. Napoléon semblait fatigué, la main dans son gilet, mais son visage s’éclaircit lorsqu’il vit l’uniformité retrouvée de ces officiers.

-Messieurs les officiers, je suis satisfait de voir que notre garde sait conserver et saura donner à l’histoire un exemple immortel dont vous êtes désormais maitres. Je tiens à vous donner, tous ici présent une mission particulière en plus d’assurer notre protection sur le champ de bataille. Nous tenons que vous formiez une unité de police militaire d’élite opérationnelle afin de rétablir la situation dans cette partie du champ de bataille. Je ne vous demanderez pas immédiatement, avant la fin de cette campagne de vous plier aux exigences policières de campement, mais bel et bien sur le champ de bataille. Notre garde a besoin d’être surveillée au combat, mais aussi de trouver de nouveaux exemples, différents, durs mais juste dans leurs jugements. D’autre part, nous craignons pour notre personne depuis cette tentative d’assassinat sur ma personne lors de la campagne précédente. Nous voulons à nos côtés des éléments fidèles et capables de nous sortir si le cas devait se représenter d’une situation similaire. Et ce sera sur vous messieurs que nous compterons, nos cousins et notre personne. Notre cousin, le maréchal Berthier vous donnera vos nouvelles commissions signées de notre main, ainsi que les mandats et patentes nécessaires pour prendre effectivement vos fonctions. Messieurs, je vous salue.

L’empereur se retira, les officiers saluèrent à nouveau de leurs sabres. Durosnel les fit entrer dans une tente d’état major latérale où ils purent s’asseoir sur un coffre. Puis le maréchal Berthier entra dans la tente.

-Messieurs les officiers, restez assis, je vous en prie. Soyons pragmatiques. Voici vos commissions. Maintenant, il s’agit pour vous tous d’être immédiatement opérationnel pour l’empereur. Ce dernier veut que vous partiez dès ce soir pour le champ de bataille renforcer la cavalerie de la garde. L’empereur à prévu une opération de grande envergure pour tenter de rompre les lignes russes ici et ici. Je n vous cache pas que l’empereur compte sur vous pour ouvrir la voie avec les grenadiers à cheval. Le général Saint Sauveur, commandant les unités à pieds de la garde attend avec impatience votre venue. Je crois savoir d’ailleurs qu’il n’aime pas les unités de la garde ne portant point de bonnet à poils. Je vous communique également les signaux sonores de la musique de la garde pour savoir interpréter les ordres qu’ils donneront. Enfin, l’empereur vous autorise à recruter parmi les hommes de la légion d’élite un trompette, un porte étendard, un maréchal ferrant et un maitre sellier. Je crois savoir que pour l’habillement, vous recevrez si vous êtes encore en vie vos grands uniformes d’ici un mois. Messieurs, l’empereur vous regarde. Colonel-major Aubert du Bayet, une dernière précision, les ordres que vous recevrez du grand quartier général de l’empereur ne devront être exécutés que s’ils viennent de la bouche de l’empereur lui-même, de moi-même ou du général de division Durosnel. Aucun autre officier supérieur ne pourra être susceptible de vous donner des ordres sans en avoir eu l’autorisation par l’un de nous trois, dument signé. L’empereur à mis à la disposition de la justice militaire interne à la garde une trentaine de ses gendarmes d’élites. Aussi n’agissez pas en policiers sauf si la situation risque d’entrainer des destructions ou des morts. Je vous rappel que les duels sont formellement interdits. Voici vos ordres, je vous souhaite le bon jour messieurs.
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Message par Jean Bailly » Mar Jan 17, 2012 10:37 pm

Les officiers de la section de la Garde arrivèrent aux portes du campement de ce qu'il restait du premier bataillon de Gendarmerie Impériale. Sur le flanc des collines au Nord de Balaklava, les soldats, portant le doré, étaient les seuls face à un ennemi bien supérieur en nombre, mais pas en expérience et ténacité.

Message pour le Grand Prévôt.

Le Gendarme à la longue barbe gardant l'Est du campement toisa l'officier portant un uniforme flambant neuf rappelant étrangement les leurs ... Il se tourna vers son confrère d'armes à ses côtés tout aussi interrogateur et fronça les sourcils alors que l'escorte, aux uniformes propres, avançait, flanquée de l'étendard de la Garde Impériale.

Arrivés dans le campement, où le passage des officiers et soldats de la Garde ne passait pas inaperçu, c'est l'officier Rorlan qui accueillit le groupe. Sortant de la tente, accompagné d'un Egyptien, Rorlan avait pour réputation d'être un rustre et son physique puissant n'adoucissait clairement pas sa voix rauque.


Officier Onésime Rorlan.

Qu'est ce que la Garde Impériale vint fichtre accoutrer ainsi au sein de ses confrères d'élite ?

La pique sembla faire sourire et c'est Onésime qui fut pris d'incompréhension face au manque de réaction négative. La Gendarmerie Impériale avait toujours portée avec fierté le statut d'élite de la Grande Armée et de l'Empire.

Rorlan bougonna et ouvrit le large pan glacé de la tente tandis que les officiers entraient se mettre au chaud. A l'intérieur le Grand Prévôt assis face à une carte et des missives éparpillées sur une table en bois, se leva et se retourna pour saluer les "coursiers". Une missive lui fut donnée tandis que les officiers expliquaient la réorganisation de la Gendarmerie de la Garde Impériale et citèrent l'Empereur à de multiples reprises afin que le message fut donné le plus justement possible.


"...N’oubliez pas que seule la Gendarmerie d’élite à un pouvoir de police dans les campements de notre garde..."
"...D’autre part, nous craignons pour notre personne depuis cette tentative d’assassinat sur ma personne lors de la campagne précédente. Nous voulons à nos côtés des éléments fidèles et capables de nous sortir si le cas devait se représenter d’une situation similaire..."

Le Grand Prévôt blêmit sur ces quelques paroles, il passa sa main droite immédiatement derrière le dos en serrant le poing afin d'éviter les terribles tremblements dont il avait été épargnés pendant de longs mois maintenant. Son visage rosé se creusa et il sembla reprendre son allure d'antan : maladive, émaciée.
Rorlan raccompagna instantanément les officiers tandis que le Grand Prévôt remerciait brièvement les Gardes, connaissant que trop bien son officier supérieur. Les Gardes partis, il posa sa main tremblotante sur la table en bois, l'autre se portant à sa poitrine, de la transpiration froide venant perler sur ses tempes et dans le cou. Onésime apporta de l'eau que le Grand Prévôt refusa d'un geste gauche et ordonna qu'on aille chercher Duval et Travers. Le Grand Prévôt marmonnait les quelques paroles citées des officiers et se frotta le menton en respirant tête sur le côté, encore sous le choc.

~~~~~

Le Vice Prévôt De Villeneuve, le Colonel Andréossy, Colonel Boudet et Sous-Lieutenant Frag étaient présents ou représentés. Ils sortaient de la tente où le Grand Prévôt avait donné ses ordres. Ils rejoignaient le front morose. Quelques minutes s'en suivirent et quelques lanciers prirent le chemin du campement de la Garde Impériale afin d'y apporter une lettre adressée à l'Empereur.


Mon Empereur,

Je suis votre citoyen.
Je suis votre soldat.
Je suis votre officier.
Je suis votre Gendarme.

Ces lettres seront peu appréciées dés lors qu'elles annoncent toujours les maux qui sont celui d'un simple officier. Toutefois, je ne souhaite pas faire part d'un malaise qui m'est propre, mais bien ce qui est et sera celui de l'ensemble de la 35e Légion, la Gendarmerie Impériale, élite de la Grande Armée.

Appelée à suivre la Grande Armée en Russie, le Major-Général Bon Moncey a répondu en envoyant ses meilleurs officiers, en posant non pas une pierre à un édifice, mais bien une structure solide et entièrement dévouée à ses devoirs et à honorer son statut d'élite. Notre rôle n'est pas seulement d'assurer que l'ordre et la discipline soient maintenus, mais aussi de protéger les officiers de votre Etat Major et de faire front en première ligne. La 35e Légion a combattu sur tous les fronts, a apporté un nombre considérable de victoires et de soutiens lors des replis de nos confrères. Nous avons été placés à la tête de la Grande Armée et avons géré la discipline de ses régiments et Corps d'Armée et avant tout, nous avons été vos Gendarmes personnels, vos gardes du corps, démontrant un courage et loyauté sans faille, sous les coups des Républicains, sous les coups des tentatives du Tsar Alexandre et sous la pression des plus vifs et réformateurs.

Les Gendarmes de la Garde Impériale furent toujours sous le commandement de la 35e Légion et par respect pour votre régiment, ils n'ont jamais interféré dans ses affaires. Suite à votre réorganisation, vous ne souhaitez pas que ces Gendarmes soient sous le commandement de votre Gendarmerie Impériale, vous ne souhaitez pas faire de cette réorganisation une opportunité pour la 35e Légion de raviver l'époque où elle était un soutien incommensurable sur le front et à l'arrière.

Aujourd'hui, votre Gendarmerie Impériale ne porte plus le statut d'élite, celui-ci ayant été relégué à des soldats n'ayant suivi le parcours disciplinaire et historique de nos pairs. Votre Gendarmerie Impériale, certes moins effective que lors des premières campagnes, perd une de ses composantes qui était déterminante sur le champ de bataille. Lorsque nos confrères se replient, la Gendarmerie Impériale bombe le torse, lorsque le plomb siffle, les Gendarmes ne le saluent pas et toisent, disciplinés et courageux. Nos soldats chantent leur fierté et votre reconnaissance, "La Gendarmerie Impériale est l'élite !", car ce sont vos propres mots.

Aujourd'hui, votre Gendarmerie Impériale perd sa responsabilité de protéger et faire régner l'ordre et la discipline. Toujours prête et postée à vos côtés et celui de votre Etat Major, vos Gendarmes de la 35e Légion n'ont et n'auront leur pareil au sein de la Grande Armée. Loyaux, déterminés, disposant d'un sens du sacrifice propre à la Gendarmerie du Major-Général Bon Moncey, la 35e Légion a appris à vous suivre et à assurer votre sécurité contre les Russes, les assassins et les traîtres. Nous perdons notre statut de Gendarme pour prendre celui de soldat de ligne, nous ne serons plus à même de nous faire respecter ou de porter une légitimité qui nous était propre.

J'arbore avec fierté le fait que vous avez toujours souhaité que votre Gendarmerie Impériale garde une place d'importance au sein de la Grande Armée, à l'Etat Major, à la Chancellerie, à la Justice, à vos côtés et sur le front et c'est avec amertume que la distinction de la 11e cérémonie et le choix de reléguer la 35e Légion à un simple régiment de ligne, est une prémisse à une volonté de voir la vieille Gendarmerie reprendre le chemin de Paris ou de l'Espagne.

Mes mots sont donc durs et égoïstes, mais il advient que vos Gendarmes de la 35e Légion se posent et se poseront la question de savoir s'ils ont failli dans leur tâche, si leur Empereur doute et donc punit la Gendarmerie Impériale. Lorsque la proposition de rejoindre la Garde Impériale fut faîte par certains confrères, la 35e Légion refusa afin de poursuivre votre volonté de la voir détachée et non biaisée.

Empereur Napoléon, avez-vous perdu confiance en votre Gendarmerie Impériale ?

Mon Empereur, vous conviendrez que cette lettre n'est pas déraisonnable et n'est pas une auto-flagellation, mais bien la volonté de la Force Prévôtale, la 35e Légion, de recouvrer son honneur. Notre Major-Général Bon Moncey pourra faire transférer le Grand Prévôt de la 35e Légion à Paris afin de rejoindre votre fidèle Force Prévôtale menée par les officiers Lassalle, De Froissac et Tidus si nécessaire.

Pour la Gloire de la Gendarmerie Impériale. Pour la Gloire de l'Empire.

Grand Prévôt Jean Bailly
35e Légion
"Valeur et Discipline"



Jean n'arrivait que partiellement à masquer les tremblements de sa main. Il se souvenait de ce petit remède que son homologue Russe lui avait prodigué... sans effet malheureusement. Il n'avait pas bu une seule goutte de vin depuis des lustres et pourtant il ressentait encore cette nécessité, cette envie de... Jean écarta ces pensées d'un geste brusque de la tête et prit la tête des Gendarmes en rang face aux lignes Russes.

Vous avez entendu parlé de certains faits au sein de la Grande Armée ! Vous pensez avoir perdu une partie de vous même sur de simples mots ! Moi, je n'ai qu'une chose à dire ! Et vous le savez, vous même, au fond de vous ! De jours, comme de nuits ! La Gendarmerie Impériale !!!

Gloire à la Gendarmerie Impériale !!!!
Colonel Jean Bailly
IIe Bataillon de Gendarmerie Impériale
"Valeur et Discipline"

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Message par Napoléon » Ven Jan 20, 2012 11:06 am

Au camp de la Garde impériale, l’empereur, fatigué après une journée ardue de commandement pour la reprise des faubourgs de Mir fut averti par Berthier des nouvelles liées à la proclamation d’une refondation de sa gendarmerie d’élite.

-Votre majesté, je viens vous annoncer que nous avons reçu une lettre du Grand Prévôt Bailly, commandant la 35e légion de votre gendarmerie en Russie et auprès de vos armées. La détresse qui s’exprime dans cette lettre impose votre majesté d’en prendre connaissance.
-Voyons cela. Roustan, j’aurai besoin de calme, veuillez faire en sorte que personne ne nous dérange.


Le mamelouk s’exécuta, referma les pans de la grande tente d’état-major et monta la garde devant celle-ci. A l’intérieur l’empereur s’allongea sur son lit de camp pendant que Berthier lui lisait la lettre du Grand Prévôt. Après cette lecture, l’empereur réfléchit longuement, Berthier crut qu’il avait même eu une absence.

Ces derniers jours, le climat avait été rude et avait eu raison de l’énergie de l’empereur. La reprise de Mir dans ses considérations stratégiques lui posait problème. Mais très vite, il revint à la réalité et voulut à tout prix répondre au Grand Prévôt qu’il estimait profondément.

-Berthier, prenez note je vous prie.

A l’attention de notre ami et fidèle Jean Bailly, Grand Prévôt de notre 35e légion de gendarmerie impériale.

La lecture de votre lettre m’a profondément émue et m’oblige non par devoir, mais par amitié de vous rassurer et vous détromper sur les craintes que vous formulez.

J’ai conçu la gendarmerie d’élite n’étant alors que consul, sûr d’être entouré des meilleurs gendarmes de la France. Oui Grand Prévôt, la gendarmerie impériale demeure l’élite de nos armées, hélas, l’élite ne peut et ne dois pas subir l’exposition trop régulière au feu au risque de gâcher tant de talents dans d’hasardeux combats trop rapidement.
L’engagement de votre légion au sein de cette terrible campagne me montre toujours entière satisfaction. Je sais que votre corps a éprouvé de considérables pertes, dont plusieurs de vos amis. La gloire de notre empire et sa paix, une fois recouvrée ne saura être garantie que par la Gendarmerie impériale.

Ma personne ne peut cependant souffrir de demeurer seulement gardée par une force militaire dont le rôle de police et d’enquête lui sont inconnus. Je sais que le général Durosnel n’a jamais interféré dans vos missions, mais vous non plus n’aviez pas autorité sur le commandant de la légion d’élite qui a les mêmes prérogatives que vous, mais restreinte à notre garde. D’autre part, j’envisage de donner à la gendarmerie un encadrement digne d’elle. Ma détermination à former une gendarmerie bis intégrée à la gendarmerie d’élite a pour objet de donner par la suite des sous-officiers ou officiers de gendarmerie capables aux légions départementales des nouveaux territoires sous notre autorité dans l’Europe.

Sachez mon cher Bailly, que la 35e légion ne peut à elle seule supporter de voir ses forces divisées en permanence dans chaque villes et villages, chaque moulin, au risque de ne devenir que l’ombre d’elle-même. Vous-même m’aviez annoncé, lors de notre rencontre à Alma de vos difficultés à couvrir tout le territoire et le garantir des espions russes, revigorés par leurs succès. Mais ceci comme je vous l’ai dit n’est pas votre échec ni celui de la Gendarmerie impériale, il est celui de nos armées à savoir parfaitement se réformer et à comprendre nos directives. Votre devoir moral et éthique que vous me présentez saura toujours me satisfaire, et me surprendre par son audace à triompher de l’impossible. Néanmoins, votre faible nombre va pouvoir et devoir être réorienté sur la surveillance des officiers supérieurs des états-majors des armées et troupes de ligne et tout autre officiers supérieurs en dehors de notre garde.

Car la garde impériale n’a jamais acceptée et n’acceptera jamais de pouvoir subir une quelconque enquête de la part de la gendarmerie impériale. Vous sentireriez votre honneur bafoué, mais les officiers de la garde seraient les premiers à pouvoir vous jeter l’opprobre dont je veux à tout prix vous épargner l’affront. Ce genre de problème m’obligerait à de tels recours que je n’ose même pas y penser. Car au fond de moi je me dis, pas mes grognards ! Seule ma personne est garante de l’ordre établit et vos gendarmes savent toujours s’en montrer digne envers le peuple français.

J’ai été le premier à comprendre ce fier orgueil en formant cette légion d’élite qui elle aussi, a lourdement soufferte. Ma décision pour l’ancien Ier corps d’armée n’a pourtant pas de quoi effrayer votre personne et vos officiers. Cette force va servir au général Durosnel à avoir concrètement et rapidement à cause des exigences de la guerre, des officiers et des hommes expérimentés, endurcis pour reformer le corps combattant dispersé en novembre 1812 à Krasnoe. LE général Durosnel pourra ainsi continuer sa tâche, avec qui vous avez su vous entendre pour traiter des affaires relatives à ma garde et à la grande armée quoique vous en disiez. L’unité du nouveau Colonel Major Aubert du Bayet a dans ses rangs des hommes dont je me suis fait remettre les états de services pour leur décerner leurs brevets de leurs nouvelles fonctions. Je puis vous assurer qu’aucun de ces officiers à une expérience inférieure à la votre, et sont dignes de participer à notre service. La guerre oblige, ce que vous avez-vous-même fait, d’effectuer des promotions de terrain nécessaires au bien-être de nos armes.

Je suis bien attristé mon cher Jean Bailly de savoir que vous semblez ne point vouloir reconnaitre cette Légion d’élite qui assure ma protection et la saisie de ravitaillement pour notre personne. Je sais que vous avez nourris bien plutôt une certaine animosité envers le général D’Autancourt qui était alors le commandant de mes gendarmes, mais celui-ci est désormais à la tête de mes chevaux-légers. Le général Durosnel saura à mon avis vous convaincre de sa sincérité, et vous présenter son amitié fraternelle d’esprit et de fonction, ainsi que son second, le baron Henry. Le tact de la Légion d’élite et sa présence directe à mes côtés vous semble sans doute très peu rapprochée ? Je dois vous avouer un secret d’activité. La légion d’élite fait l’essentiel de son service confondu avec les Grenadiers à cheval et lorsqu’elle est en uniforme à mes côtés, se tient volontairement avec des effets d’uniforme les plus semblables pour observer. Leur vigilance est la première garante de mon intégrité physique. Et c’est bien parce qu’elle avait agit sur de fausses informations de la part d’un obscur colonel venant de la gendarmerie impériale que je faillis à mon tour être renversé à la date anniversaire du 18 brumaire. Vous-même avez eu vos jours mis en danger, mais la Légion d’élite a su se montrer digne de tous les respects dans la défense du palais et de vos appartements aux côtés de la 35e légion. Souvenez vous aussi du massacre de ces vaillants gendarmes d’élite dont quelques uns de la 35e légion aux bâtiments de la Gazette. Un tel dévouement ne pouvait être fait que par des gendarmes.

Le reste de la légion d’élite est en permanence en fonction pour mon compte sur ma réquisition orale. Vous Grand Prévôt, votre mission, définit par nos ordonnances et décrets ne peut souffrir d’être en permanence dirigée par ma personne. Ce serait au contraire vous faire affront de vous guider sans cesse qui signifierait ne vous reconnaitre aucune qualité. C’est, je vous rappelle, la raison qui a fait que notre cousin Moncey et premier inspecteur de la gendarmerie s’est volontairement arrêté d’essayer de suivre la légion d’élite et ses rapports, comprenant que cette force n’était pas dans la seule destination des missions classiques de la gendarmerie impériale. Vous êtes les soldats de nos lois, de nos codes, de la nation. La légion d’élite est au service de ma personne directement. Elle m’a permise de ne pas dépendre que de Fouché et de sa police.

Monsieur le Grand Prévôt, je vous fais à nouveau part de mon désir de vous voir vous et vos officiers de participer avec renfort et votre zèle naturel aux missions de la gendarmerie de la garde avec le général Durosnel. La gendarmerie est la force sans laquelle je ne pourrai tenir l’Europe fermement. Mais votre légion, à la vue des rapports que j’ai reçus, aurait beaucoup trop de mal à maintenir l’ordre dans la garde. Il n’est nullement question de vous renvoyer à Paris et de vous répartir dans les légions départementales. Le courage ne vieillit pas mon cher Bailly, et vous devez savoir que « l’art d’être tantôt prudent et d’être tantôt audacieux est l’art de réussir. » Et la vigilance est la devise de chaque gendarme.

J’ai besoin de vous et de vos hommes, la 35e légion fait partie de ces légions de gendarmerie les plus fidèles, décorées et félicitées de mon empire, et je trouverai de bonne justice à vous proposer de rejoindre les rangs de ma légion d’élite en tant que récompense et reconnaissance de vos services. La gendarmerie impériale est l’élite de la Grande armée, la Légion d’élite est l’élite de la gendarmerie, et c’est pourquoi elle occupe la position d’honneur de servir dans notre garde. Chaque honneur, tel chaque médaille dispose d’un revers. Mais du revers ou de l’avers, nul ne peut signifier l’opprobre et l’autre l’honneur. C’est un choix personnel que nous faisons dans la vision de notre devoir. Votre culture classique devrais je pense se souvenir de ces mots sages, qui ont permis de forger les antiques nations dont nous avons su adapter et améliorer les propos à notre société civile et militaire.

Avec force, amitié et valeur, mon cher Jean Bailly, Grand Prévôt de la bienveillante 35e légion de gendarmerie.



L’empereur qui s’était relevé laissa Berthier rédiger la lettre avec soin, puis saisit sa plume et signa de sa main. La lettre fut pliée et cachetée du sceau de l’empereur. Ce dernier fit signe à Roustan qu’il pouvait rouvrir la tente puis lui demanda de quérir le baron Henry, colonel-major de la Légion d’élite.

-Monsieur le baron, ce pli doit arriver en main propre au Grand Prévôt Bailly combattant en ce moment devant la ville de la Balaklava. Vous demeurerez avec lui le temps qu’il faut pour l’aviser et l’instruire de l’amitié fraternelle de votre corps.
-Sire, c’est avec plaisir que je lui transmettrai ce pli et que je pourrai enfin parler et exprimer mon respect pour ce Grand Prévôt dont j’ai souvent entendu citer le nom, mais que je n’ai jamais pu rencontrer.


Le colonel-major se fit amener son cheval puis partit vers Alma.

Pendant ce temps, l’empereur se fit apporter les nouvelles du front par son capitaine d’ordonnance. Il était question de la troupe d’Aubert du Bayet. Le 3e escadron de la gendarmerie d’élite était déployé, prêt à charger avec les grenadiers à cheval. Il ne restait plus qu’à donner les ordres pour la prochaine offensive. Ce 3e escadron, en guise de hors d’œuvre, venait de pulvériser l’ensemble des compagnies russes déployées en éclaireur. Ces vétérans allaient devenir le cauchemar ambulant des officiers russes. Cela faisait plaisir à l’empereur qui rigola en lisant la fin du rapport sur les troupes russes mises en déroute.
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Message par Jean Bailly » Sam Jan 21, 2012 6:34 pm

Le Grand Prévôt rédigeait sa lettre après avoir salué avec politesse le passage du baron Henry. Sous peu l'ennemi allait frapper fort et le bataillon devrait tenir, presque seul, les flancs de la colline du Nord de Balaklava. Un désastre qui resterait, conjugué aux difficultés de parfaire l'image de la 35e Légion auprès de l'Empereur, une période sombre.

Le message fut envoyé à l'Empereur après relecture et confirmation qu'il était d'importance de faire part de la perception de la Force Prévôtale de sa décision. Une insistance qui ne serait pas prise à la légère tant bien même que l'Empereur s'était voulu amical et rassurant. Jean Bailly jouait gros en se permettant ces échanges, mais aurait vraisemblablement le soutien de la Force Prévôtale de Paris et de Bon Moncey.


Mon Empereur,

C'est en parcourant votre lettre que je n'ai pu empêchées les images de la gloire de votre Grande Armée de revenir au galop ; les victoires et notre dessein en Russie se doivent d'être.

Vos mots et le temps, que vous avez pris à lire et répondre, apportent de grandes choses aux officiers destinataires et je n'hésiterai pas à partager votre vue d'une Gendarmerie Impériale indispensable depuis notre arrivée en Russie.

Toutefois, je souhaite porter de modestes excuses pour les mots qui suivront : Provenant de la portée de Gendarmes des premières heures en Russie, je me dois de vous signifier ce qui n'est pas seulement la vision du Grand Prévôt, mais aussi celle des officiers Gendarmes de la 35e Légion, et ce, une fois de plus. Le temps qui vous sera pris, pourra être perçu comme gâché, car votre décision a déjà été prise, mais vos soldats, vos Gendarmes, vous suivent corps et âmes, dans la victoire tout comme la défaite, et il est de leur devoir que de vous communiquer leur amertume d'aujourd'hui.

Quand bien même les Gendarmes de la 35e Légion n'ont aucune autorité sur vos grognards, cet élément, et notre ami Durosnel pourra le justifier, est bien antérieur à notre première campagne de Russie et donc était obsolète jusqu'à aujourd'hui. Je souhaite souligner par cela que ce sont bien les Gendarmes de la 35e Légion qui faisaient régner l'ordre au sein des rangs de votre Garde depuis la Vénitienne, à Brugnov, à Smolensk, à Polotsk et Balaklava.
Les règles imposées par la Russie ont justement fait que votre Grande Armée s'est adaptée et que la poignée, car ils n'étaient guère plus qu'une poignée, de gardes du corps, qui vous suivait personnellement s'est dissoute pour être remplacée par des Gendarmes de l'institution que vous avez placé à la tête de la Grande Armée et qui s'est concentrée sur l'ordre, la discipline, et la Justice et à raviver l'image de votre Grande Armée. Vous le savez mieux que quiconque, mais la 35e Légion dispose de bataillons sur le front et d'une grande partie de ses effectifs, non mobilisés sous la forme de compagnies, afin de tenir les villes et les villages dont vous faîtes mention. Les soldats de la Gendarmerie d'Elite ou Gendarmes Bis ne seront pas assez nombreux pour tenir le secteur de la Garde tout en assurant votre sécurité ou alors il y a clairement la création d'une 36e Légion.

Le contingent de Gendarmes affectés à votre protection ou des rôles de protection de vos communications et Etat Major, ceux de la Gendarmerie Impériale, a toujours été disponible instantanément et sur réquisition orale. Toujours prêt, et d'autant plus suite au pardon donné aux officiers Républicains ou aux tentatives de votre ami le Tsar d'achever sans honneur cette guerre, la Gendarmerie Impériale est la seule institution fiable et suffisamment expérimentée afin de subvenir aux devoirs qui incombent à la désignation de Gendarme et de l'école du Major-Général Bon Moncey.

Les Gendarmes d'Elites, que vous avez désignés, prennent déjà les mêmes fonctions et actions que la 35e Légion depuis ses débuts, en prenant la première ligne et en assurant les devoirs qui furent nôtres depuis de longues années en Russie. Cette division de l'institution de Gendarmerie n’arbore guère vers la reconnaissance de la confiance que vous portez à vos Gendarmes de la 35e Légion et c'est en cela que votre Gendarmerie Impériale perd sa crédibilité et sa place historique et efficace au sein de votre Grande Armée.

Avec votre respect, nous retrouvons bien là, la place d'un régiment de réserve et de Gendarmes au portillon, alors que votre Gendarmerie Impériale est bien plus que cela.

Une fois de plus, je porterai mes franches excuses, mais je vais contredire votre Majesté.

"La Gendarmerie d'Elites n'est et ne sera jamais l'élite de la Gendarmerie."

Elle sera une section de la Garde Impériale portant un nom et l'honneur de victoires, mais ne sera, Ô combien jamais, de la carrure de vos Gendarmes de la Gendarmerie Impériale !

En vous signifiant mon respect,

Pour la Gloire de la Gendarmerie Impériale. Pour la Gloire de l'Empire. Force à la Loi !

Grand Prévôt Jean Bailly
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Colonel Jean Bailly
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Message par Jean Bailly » Mer Fév 01, 2012 1:06 am

Le lieutenant Entrelac ne comprenait pas ce qu'il lui était ordonné. Ses hommes restaient en place tandis qu'ils regardaient du coin de l'oeil la scène.

L'officier Rorlan descendit de son cheval et montra les Gendarmes de la Garde se diriger vers eux en colonne, les couleurs de la Gendarmerie d'élite de Durosnel en berne.


... Onésime... officier Rorlan, nous n'avons quitté notre poste depuis notre arrivée en Russie. L'Empereur a toujours été sous bonne garde, qu'est ce que ces immortels viennent foutre dans nos chausses, portant nos couleurs et n'étant pas plus haut que trois pommes ?!

Onésime se plaça furieux face au lieutenant, dos aux soldats de la 35e Légion gardant l'Etat Major et les quartiers de l'Empereur. Il se pencha vers Entrelac, le visage stressé dans un paroxysme non masqué, une main sur la hanche et l'autre légèrement pointée vers le lieutenant. Il murmurait presque.

... Entrelac, ferme ton clapet ! Tu ne veux pas empirer la situation, et encore moins devant tes hommes... Nous devons garder la tête haute et faire valoir nos actions auprès des soldats de la 35e Légion. Tu comprends bien que ce soufflet met à mal la légitimité de la Gendarmerie Impériale en Russie...

Il s'approcha lentement tout en serrant le poing.

Laisse le Grand Prévôt s'occuper de cette affaire, nous n'avons pas notre mot à dire et tu suivras les préceptes qui sont nôtres à la lettre, m'as tu bien entendu ?

Le lieutenant ne se laissa pas démonter, il comprenait néanmoins que Rorlan oeuvrait pour la 35e Légion. Ce n'était pas à lui de gesticuler.

L'officier lancier se redressa et s'approcha des Gendarmes le torse bombé. Il marchait lentement la tête haute, ses bottes écrasant la neige avec quelques craquements étouffés. Les mains derrière le dos, il souriait devant le sérieux de ses confrères d'armes et face au tact qu'Entrelac fit montre en ordonnant à ses Gendarmes de le saluer. Il n'était guère qu'un lieutenant de cavalerie. L'on lui avait ôter le titre de chevau-léger dés la création de la Gendarmerie d'élite et il n'avait reçu de tels honneurs depuis un certains temps.

Les Gendarmes de la 35e Légion gardant l'Empereur étaient la crème de la crème, le caviar des troupes de Bon Moncey. Impeccables, ils n'avaient jamais failli, et c'est lorsque l'entourage de l'Empereur n'utilisa pas les Gendarmes de la 35e Légion que les Républicains osèrent leur action à l'encontre de Napoléon. Rorlan se souvenait encore du visage ravagé du Grand Prévôt lorsqu'il lut la lettre de l'Empereur et qu'il murmurait quelques phrases faisant mention de cet épisode qu'il n'avait lui même jamais totalement digéré.

Bon Moncey avait manqué de se déplacer lui même afin de s'entretenir avec Durosnel et Lebfevre sur leur caprice d'une Garde Consulaire indépendante, mais peu efficace et communicative avec les renseignements d'une Gendarmerie Impériale plus au fait. Jean avait regretté son absence et avait supporté le pardon des officiers Républicains, l'Empereur en position de faiblesse, n'osant déchoir une partie du commandement de la Grande Armée.

Aujourd'hui, le caprice avait vu le jour et l'Empereur, influencé par quelques maréchaux et assistants, et la 35e Légion, fusion des responsabilités de la Gendarmerie de la Garde Consulaire et de la Gendarmerie Impériale, était reléguée à un rôle de vigile des villages et communes.

La colonne des Gendarmes d'élite s'arrêta face aux Gendarmes de la 35e Légion qui masquèrent tant bien que mal leur animosité face à ces blanc-becs catapultés Gendarmes d'élite : telle était leur impression.
Le lieutenant Entrelac ordonna aux Gendarmes en faction de mettre le fusil à l'épaule et de tourner à droite. Avec une discipline propre à la 35e Légion, les soldats se tournèrent de manière synchrone et l'ordre fut donné de quitter les lieux.

Rorlan monta son cheval en même temps et, accompagné d'un porte étendard, se dirigea au trot vers les sections escortant les Maréchaux d'Empire, et ce, pour les mêmes ordres que donnés au lieutenant Entrelac.
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Message par Arnaud nicolas » Mer Fév 01, 2012 12:58 pm

Le général Durosnel, conscient de la situation qui semblait échapper grandement au Grand Prévôt prit soin de demander à l'officier Arnaud nicolas de discuter avec le Grand Prévôt sur cette affaire.

LEs statuts de la 35e légion étaient cependant introuvable pour que la base des discussions puissent être constructives.

Arnaud nicolas tenait cependant à rappeler celles constiutives de la légion d'élite depuis 1806:

2 escadrons montés, chargés de la police du camp de la garde, du ravitaillement de la garde et de la cuisine de l'empereur et de la protection de la tente de l'empereur. Tout prévenu intercepté en train de commettre un crime ou délit serait punis selon les règlements militaires au verso des livrets militaires selon la faute, puis remis à la gendarmerie impériale compétente en charge des activités près les tribunaux.



toutefois, il semblait que la 35e légion de gendarmerie, à cause de la rapidité et de l'évolution du front avait captée à son profit les prérogatives de police générale, foirce près les tribunaux et le sprisons, des arsenaux, des ports, en débordant sur les campements de la garde.


Durosnel avait raconté à l'officier Arnaud nicolas qu'alors qu'il n'était que jeune officier de la Légion d'élite non encore intégrée à la garde consulaire, plusieurs de ses enquêtes menées en civil, et non en uniforme sur ordre du Consul, avaient permis à la Iere légion de faire chuter la criminalité du faubourg saint antoine et de Grenelle radicalement grâces à leurs enquêtes. Mais le général raconta aussi comment, non informé, des membres de la police de Fouché arrêtèrent trois gendarmes d'élite déguisés en bourgeois pour port d'armes à feu. Le mépris qu'on leur témoignait ne recevait aucun commentaire de la part des gendarmes d'élites, interdits de protester devant une autre autorité. cependant, c'est cette même discrétion qui plu au Consul et les fit intégrer la garde.


Durosnel lui-même ironisait sur la continuité de ce service mené en russie. Apperemment, le Grand prévôté JEan Bailly oubliait les informations de premières mains qu'ila vait reçu de la part d'individus dont il ne sut jamais véritablement d'où venait les informations sur les caches de fusils dans des villes et villages permettant aux cosaques de mener des combats d'arrière garde et intercepter le ravitaillement.



Le 3e escadron crée avait suscité un tel remu méninge dans la gendarmerie, que cela paraissait vraiment stupide. Ce 3e escadron permettait enfin à la gendarmerie d'élite d'optimiser ses performances dans son rôle initial après les lourdes pertes en novembre. Ce service militaire semblait pourtant porter sur le prestige. Mais comment le prestige peut-il s'inviter s'interrogeait l'officier arnaud nicolas dans uen fonction ou la discipline et l'obéissance aux lois n'était pas perçus comme une finalité, mais un moyen de forger une nation?
Certes cela ne cachait les échecs de la gendarmerie dans certaines zones de l'empire, mais l'activité donnée par les gendarmes de la 35e légion devant le campement de la garde montrait que ces individus trahissaient leur propre serment des soldats de al loi, au service de l ajustice, des lois, mais en aucun cas d'eux-mêmes.
Le Grand Prévôt semblait avoir oublié que la gendarmerie impériale donne à es membres une place d'excellence et un emploi reconnaissant l'engagement et le mérite personnel des militaires.

La gendarmerie d'élite elle, n'est qu'une étape temporaire pour tous ses membres, et cela est encore plus vrai pour le 3e escadron.


Le général Durosnel avait été offusqué et mortifié de voir que les gendarmes montés étaient perturbés d'avoir le titre de chevaux-légers oté.
Encore une fois, l'incompréhension fit réagir le général Durosnel face à l'officeir Nicolas pour stipuler devant le Grand prévôt l'erreur que commettait les hommes de la 35e légions.

-Les hommes du grand Prévôt ont oubliés qu'ils insultaient ici, non pas la gendarmerie d'élite mais les chevaux-légers lanciers de la garde de sa majesté. je pense que le désarroi dans le coeur de ces braves gendarmes ne soit à la hauteur de la mésestime que leur porte le reste de la Grande Armée. Vous notifierez aussi au Grand Prévôt que ce dernier n'avait pas réagit aussi violemment lorsqu'avait été créée la Légion de gendarmerie d'Espagne, prenant pour chaque escadron à pied, moitié de la gendarmerie, moitié venant directement de l'infanterie. Enfin, les lanciers-gendarmes d'espagne, dont certains ont intégrés la 35e légion avaient su apporter leur savoir-faire que Le Grand Prévôt n'aurait su lui-même établir.


-Je suis fantassin avant tout, comme le Grand Prévôt, mais la cavalerie demeure avantageuse dans ce combat.
-La gendarmerie ne peut être corps autonome en campagne. Le Grand Prévôt devrait au contraire se satisfaire d'être épaulé dans ses fonctions.

L'officier Arnaud nicolas, dans son uniforme de Lieutenant de gendarmerie d'élite avait revêtu son surtout et son chapeau bordé d'argent. L'uniforme semblait importer à la 35e légion.

en arrivant à la ville d'Alma, il montra son ordre de mission et put passer et entrer dans les bâtiments de la 35e légion.
Son entrée fut remarquée avec étonnement. Les officiers et soldats présents saluèrent réglementairement et le lieutenant se fit conduire devant le prévôt.
LEs deux officiers se saluèrent, se serrèrent la main et commencèrent à discuter. L'officier Arnaud nicolas lui transmi le message du général Durosnel, et, soucieux d'arranger les affaires d'honneurs, de devoirs, entre ces deux formations qui s'étaient perçues comme concurrentes, d'arriver d'un commun accord à apaiser les tensions. Il n'était nullement question de remettre en cause les qualités de chacun, mais de s'accorder sur ce qui relevait de la pratique, et de l'autorité du règlement établi, à paris, par l'empereur et le maréchal Moncey, et la pratique en campagne. Il était évident que les services demandés ne pouvaient être identiques.
Mais la Gendarmerie d'élite avait besoin d'un escadron militaire pour laisser aux gendarmes d'élite des deux autres escadrons d'accomplir leurs devoirs.

La conversation s'engagea et le lieutenant nicolas antra fermement dans le vif du sujet après avoir demandé si le Grand Prévôt avait une clause de préjudice à faire valoir.


-Monsieur le Grand-Prévôt, j'ai été chargé de vous annoncer que la dernière année, plusieurs de vos gendarmes de la 35e légion étaient passés par la gendarmerie d'élite et étaient revenus dans votre unité avec des grades bien supérieurs ou mutés en France. La perspective de carrière des individus n'est pas négligeable. Il ne nous faut pas raisonner en tant qu'officiers de gendarmerie, il nous faut raisonner en tant que force de gendarmerie.
Chef du 30ème RI
Ier Ca
ex Chargé de mission de la Iere Armée

Officier de la Légion d'élite de Gendarmerie de la Garde Impériale.

et vive la République!
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Message par Jean Bailly » Dim Fév 19, 2012 12:05 am

Assis sur des chaises en bois autour d'une table dressée au sein de la pièce principale de la ferme, qui serait sous peu aux mains des Russes, les deux officiers discutaient du sujet qui avait perturbé la 35e Légion et l'officier Durosnel. La table était nue et l'on voyait les rainures et les nombreuses tâches ayant survécu au chiffon. Noire et graisseuse, les tables étaient rares dans la région. Cet élément permettait une conversation plus détendue, rappelant les valeurs Françaises qui perduraient pour des siècles à venir.

Jean Bailly avait retrouvé son teint maladif une fois de plus. Il semblait ne jamais totalement guérir d'un mal inconnu. Ses tremblements masqués, son visage blafard et ses fatigues contenues ne s'estompaient que rarement.

Il hocha la tête tout en regardant l'eau qui fut servi à l'officier Nicolas, puis prit à son tour la parole sur le sujet.


Vous avez tout à fait raison, la Gendarmerie Impériale ne remet pas en cause la présence de la Gendarmerie d'Elite au sein de la Garde Impériale. Nous connaissons la contribution de ces gendarmes dans leur rôle ; le ressentiment de certains gendarmes de la 35e Légion peut être expliqué et vous donnera alors une meilleure vision de ce qui... gêne.

Se frottant le menton de l'index et du pouce une fraction de seconde, il changea de position sur sa chaise.

Lorsque l'Empereur ordonna à Paris d'envoyer sa Gendarmerie Impériale en Russie afin de former la 35e Légion, c'est parce que sa Grande Armée avait un besoin immédiat d'encadrement. Ne vous offusquez pas de mes paroles qui suivront, mais les Maréchaux n'ont jamais participé à la Campagne de Russie et seul le Maréchal Davout s'avança sur le champ de bataille à l'Est de la Vénitienne et ce, quelques jours seulement, pour être... défait.

L'Empereur n'a pas engagé ses Maréchaux dans cette campagne, car l'Empire a besoin d'eux sur d'autres fronts tout aussi difficiles, tels que l'Espagne ou la Hollande. Pourquoi est ce que je vous raconte ceci, me diriez-vous ? Et bien, cher confrère, la Grande Armée doit obtenir la victoire sans eux et en forgeant de nouveaux symboles, une nouvelle organisation, de nouvelles motivations.

La Gendarmerie Impériale est le seul régiment d'élites de la Grande Armée, il l'a toujours été, depuis la Vénitienne, depuis les premières heures où l'Empereur lui même appelé les Gendarmes à endosser de multiples responsabilités : la Justice, la coordination des fronts, la direction, le maintien de la discipline, jalonner les valeurs de la Grande Armée en son sein. Nous l'avons accepté, nous avons rempli notre rôle et lorsque l'Empereur vit que ses propres officiers essayèrent de l'assassiner, ou avant cela, qu'ils aspiraient à une armée de vote et de majorité, l'Empereur ne put se permettre de perdre ses officiers d'expérience, car ses Maréchaux n'étaient pas là. La Gendarmerie Impériale fut congédiée de ses fonctions pour se focaliser sur son rôle de régiment de ligne et au sein de la Justice.

Ses mots étaient durs, il avait pourtant tant de fois raconté l'histoire de la 35e Légion qu'on le lui avait déjà reproché.

Oui, nous avions démissionné, mais l'affaire De Dare aura été révélatrice de la volonté de l'Empereur à notre égard.
Une amputation de la Gendarmerie Impériale des trois quarts de ses effectifs s'en suivit, le Major-Général Bon Moncey ne m'autorisant à poser de questions et je pris la tête d'une 35e Légion retranchée dans des convictions et valeurs qui lui permettaient de garder la tête haute sur le champ de bataille, au sein de la Justice ou au sein du mess ou des quartiers de l'Etat Major. En effet, nous avons été et sommes le régiment d'élites, les soldats les plus tenaces, un régiment inégalé, pas même par la Garde Impériale.
Cette fierté, que nous gardons, nous la devons à l'Empereur, au Major-Général Bon Moncey.

La Gendarmerie d'Elite ne dispose que de peu d'effectifs et n'a pas de vrai rôle sur le champ de bataille telle la 35e Légion. Toutefois la volonté de l'Empereur de raviver les escadrons de la Gendarmerie d'Elite eut un effet très controversé : La Gendarmerie Impériale assurait le rôle des Gendarmes d'Elite depuis la Vénitienne, voilà... cinq ans déjà. La 35e Légion accepte bien entendu de reprendre sa place en dehors de la Garde Impériale.

Jean fronça les sourcils sur les mots qui suivirent, il semblait peser ses mots et faire passer non pas un message à un officier de la Grande Armée, mais bien au porte-parole de Durosnel.

L'Empereur connaît que trop bien la situation délicate de la 35e Légion, qui peine à recouvrer quelques estimes auprès de sa personne. Rappeler la Gendarmerie d'Elite à son rôle n'est pas une fin en soi, toutefois renforcer ses effectifs de manière franche afin de prendre place sur le champ de bataille laisse à penser que la 35e Légion n'y a plus sa place.

Par ailleurs, et ceci est peut être le message d'un enfant gâté...

Il se tourna vers Arnaud Nicolas et le regardant dans les yeux, le regard sévère, non vis à vis de sa personne, mais bien le sujet en lui même.

... Comment est ce que mes Gendarmes perçoivent, eux qui ont combattu pendant de longues années, ici en Russie, le fait que l'adjectif "élite" soit à présent confondu à un régiment portant un statut et le nom de "gendarme" ? La Gendarmerie Impériale était toujours appelée "GI", la Garde Impériale "la Garde". Puis le mess et l'Etat Major appela la Garde Impériale "GI" et nous ne firent mou. La 35e Légion, la Gendarmerie Impériale, régiment d'élites, voit aujourd'hui les officiers de la GI actuelle porter des uniformes similaires, je dis bien "similaires", à ceux des troupes de la 35e Légion. Lorsque le terme "élite" est employé, l'on ne parle plus de la 35e Légion, l'on parle de la Gendarmerie renforcée par l'Empereur. Les instances dirigeantes de la Garde Impériale, présentes au mess et à l'Etat Major portent toutes les couleurs de la Gendarmerie et non plus, comme autrefois, celle de la Garde Impériale.

La 35e Légion reste le seul régiment d'élites de la Grande Armée, telle sera toujours notre conviction. Telle n'est plus celle de l'Empereur qui souhaite raviver le nom de "Gendarmerie" à travers la Garde Impériale.

Sa dernière phrase s'en suivit d'une pause de quelques secondes, comme pour marquer le coup. Jean reprit sa posture initiale.

L'officier Durosnel ne m'apprécie guère. Je gage qu'il vous a sûrement parlé de cette affaire de chevau-léger afin de faire état de la bêtise de la 35e Légion comme il aime à le faire. Est ce bien utile ? Les chevau-légers font partis de la Garde Impériale. Ils portaient ce titre, car étaient rattachés au rôle de la Gendarmerie d'Elite lorsqu'elle n'existait presque ou plus en Russie. Ces gendarmes, ceux de la 35e Légion, ne sont plus affectés au campement de la Garde Impériale, donc ne disposent de ce titre ou seront transférés à la Gendarmerie d'Elite et le reprendront.

Qu'importe, tout ceci n'est que pure caprice de la Gendarmerie Impériale, mais l'Empereur, acceptant la toquade de Durosnel, a ébranlé ses élites aux ordres du Major-Général Bon Moncey.

Il demanda que l'on apporte encore un peu d'eau et but doucement dans une gobelet en bois qu'il trimbalait depuis le début de la guerre. Une scène assez atypique.
Colonel Jean Bailly
IIe Bataillon de Gendarmerie Impériale
"Valeur et Discipline"

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