Lettre à Katerina (vidéo).
Publié : Mer Fév 15, 2012 4:35 am
Krasnoie, le 14 février 1812.
Monsieur mon Père,
Veuillez, je vous prie, recevoir mes plus vives salutations qui, je l'espère, sauront vous trouver en parfaite santé. Voici maintenant plus de trois mois qui séparent l'instant où je vous ai confié la garde de mon épouse, la Comtesse Katerina P. Skavonskaïa. Et pourtant, vos paroles sont demeurées présentes à mon esprit. J'ai la faiblesse de croire que mes actions militaires n'ont pas terni le nom et les armoiries de notre famille. Je me tiens en première ligne à chaque occasion, bravant la mitraille et les baïonnettes françaises.
Vous seriez même ravi d'apprendre que les galons de Lieutenant m'ont été décernés il y a quelques semaines. Je commande désormais à plus de quatre-cent hommes, que je fais manoeuvrer selon les principes stratégiques que vous avez eu la bonté de me dispenser.
Monsieur mon Frère, Vladimir Stephanovitch, a également été promu au grade de Lieutenant au sein de la Garde Preobrajensky, régiment qui nous accueille tous les deux. Notre destinée est liée à celle d'un homme exceptionnel, son Excellence, le Major Makache. Nous nous sommes liés d'amitié avec le Colonel Dimitri Somjanov, que nous n'avions que peu fréquenté à l'Ecole Militaire. Ses conseils avisés et son pragmatisme tendent à éveiller en moi la même admiration que je vous réserve.
Monsieur mon Frère a été exposé plusieurs fois au feu de l'ennemi. La fortune ne lui a pas toujours sourit, mais ses compagnies manoeuvrent aux côtés des miennes à l'heure actuelle. Je vous écris non loin de la mine Krasnoie, que nous venons de reprendre avant-hier. La chose ne fût pas aisée, loin de là. Nous avions tout d'abord pour instructions de nous élancer vers la mine Tractir afin d'attirer le plus loin possible de leurs bases les troupes françaises.
Son Excellence, le Colonel Vilpinov et son Etat-Major ont élaboré un plan formidable, qui vient de nous faciliter la prise de la ville d'Alma. Les Français, bien que plus nombreux, n'ont jamais été redoutables de notre côté. Les marches et contre-marches semblent les déstabiliser, et nous finissons toujours par les prendre à défaut.
Il y a deux semaines environ, la Garde Preobrajensky, principalement, a entièrement anéanti un corps français, ceux des Grenadiers Réunis. Le moral de la troupe est excellent, et nous avons foi dans les directives de notre hiérarchie.
Voici donc qu'elles sont les nouvelles par ici. Je prie pour que ma lettre vous parvienne dans les meilleurs délais. De plus, vous trouverez à la suite de la présente un billet que je réserve à mon épouse. Je vous saurais gré de le lui remettre quand bon vous semblera. Je lui décris un épisode fabuleux de la bataille que nous livrons actuellement.
Il ne me reste plus qu'à vous adresser mes salutations les meilleures. Je vous écrirai à nouveau dans quelques temps.
Bien à vous,
Monsieur votre Fils,
Le Lieutenant Piotr Ivanovitch Badration.
Lettre à Katerina.
http://www.youtube.com/watch?v=D6psn5ziIBQ&feature=youtu.be
Monsieur mon Père,
Veuillez, je vous prie, recevoir mes plus vives salutations qui, je l'espère, sauront vous trouver en parfaite santé. Voici maintenant plus de trois mois qui séparent l'instant où je vous ai confié la garde de mon épouse, la Comtesse Katerina P. Skavonskaïa. Et pourtant, vos paroles sont demeurées présentes à mon esprit. J'ai la faiblesse de croire que mes actions militaires n'ont pas terni le nom et les armoiries de notre famille. Je me tiens en première ligne à chaque occasion, bravant la mitraille et les baïonnettes françaises.
Vous seriez même ravi d'apprendre que les galons de Lieutenant m'ont été décernés il y a quelques semaines. Je commande désormais à plus de quatre-cent hommes, que je fais manoeuvrer selon les principes stratégiques que vous avez eu la bonté de me dispenser.
Monsieur mon Frère, Vladimir Stephanovitch, a également été promu au grade de Lieutenant au sein de la Garde Preobrajensky, régiment qui nous accueille tous les deux. Notre destinée est liée à celle d'un homme exceptionnel, son Excellence, le Major Makache. Nous nous sommes liés d'amitié avec le Colonel Dimitri Somjanov, que nous n'avions que peu fréquenté à l'Ecole Militaire. Ses conseils avisés et son pragmatisme tendent à éveiller en moi la même admiration que je vous réserve.
Monsieur mon Frère a été exposé plusieurs fois au feu de l'ennemi. La fortune ne lui a pas toujours sourit, mais ses compagnies manoeuvrent aux côtés des miennes à l'heure actuelle. Je vous écris non loin de la mine Krasnoie, que nous venons de reprendre avant-hier. La chose ne fût pas aisée, loin de là. Nous avions tout d'abord pour instructions de nous élancer vers la mine Tractir afin d'attirer le plus loin possible de leurs bases les troupes françaises.
Son Excellence, le Colonel Vilpinov et son Etat-Major ont élaboré un plan formidable, qui vient de nous faciliter la prise de la ville d'Alma. Les Français, bien que plus nombreux, n'ont jamais été redoutables de notre côté. Les marches et contre-marches semblent les déstabiliser, et nous finissons toujours par les prendre à défaut.
Il y a deux semaines environ, la Garde Preobrajensky, principalement, a entièrement anéanti un corps français, ceux des Grenadiers Réunis. Le moral de la troupe est excellent, et nous avons foi dans les directives de notre hiérarchie.
Voici donc qu'elles sont les nouvelles par ici. Je prie pour que ma lettre vous parvienne dans les meilleurs délais. De plus, vous trouverez à la suite de la présente un billet que je réserve à mon épouse. Je vous saurais gré de le lui remettre quand bon vous semblera. Je lui décris un épisode fabuleux de la bataille que nous livrons actuellement.
Il ne me reste plus qu'à vous adresser mes salutations les meilleures. Je vous écrirai à nouveau dans quelques temps.
Bien à vous,
Monsieur votre Fils,
Le Lieutenant Piotr Ivanovitch Badration.
Lettre à Katerina.
http://www.youtube.com/watch?v=D6psn5ziIBQ&feature=youtu.be