Les Dragons de l'Impératrice

[vétéran Percy (Mat. 18958)]

Fin février, les rangs de la Garde Impériale s’ouvrirent devant le Colonel Percy qui vint prendre place au foyer de gloire où brille le génie de l’Empereur.
La gloire, cet homme la connaît déjà : il a plus d’une fois, montré son visage serein à la mort menaçante ; il a vu plus d’une fois poindre l’aurore de la victoire à travers la brume des combats, car il compte déjà 3 campagnes, et le forum nous apprend ce qu’étaient ces années, ce qu’étaient ces campagnes.

Il apporte à la Garde, ce cœur vibrant et généreux de la Grande Armée, un peu de l’âme vaillante et fidèle de la Brigade Infernale dont il a été le Commandant.
Désormais, il suivra l'Empereur avec ce magnifique régiment des Dragons de la Garde qui avec les grenadiers à cheval, en compose la cavalerie lourde.
Certains pensent qu'outre ses faits d'armes, sa prestance a été un des éléments décisifs pour sa désignation. Si l'on en croit l'adjudant Relmyer: "Au dragon de l'Impératrice appartient le privilège exclusif de cette figure et de cet aplomb qui le fait remarquer entre tous les autres cavaliers de sa compagnie. Il est de belle stature et porte comme une coiffure légère, le casque à cimier doré qui, lorsqu'il est à cheval, laisse virevolter l'imposante crinière de crin noir".
En ce moment, la feuille de route qui lui a été transmise par l’estafette du Major Brialmont, Lieutenant Général de la Jeune Garde, le mène en direction des bivouacs de la Garde….mais la route est encore longue et les jambes des hommes et des chevaux s’enfoncent dans une neige fondue et au travers d’une boue profonde et liquide !

[vétéran Percy (Mat. 18958)]

Lettre du Colonel Percy:

Studienka, le 4 mars.

Je suis arrivé à Studienka, hier dans l’après-midi en bonne santé, cependant bien fatigué, car jamais fatigue ne fut plus grande que celle que j’ai éprouvée. Une neige rendant par la gelée, le chemin dangereux, nous n’avons pas pris trop de risque, nos chevaux étant ferrés à glace.
De toutes parts, à l’horizon, la terre est blanche et le ciel gris. Les routes sont rares en Russie. De grandes plaines neigeuses ; des forêts de pins et de bouleaux ; les boues ensoleillées du printemps ; un village de loin en loin ; une maison de poste isolée. Tout cela finit et recommence, puis cesse avec une désespérante monotonie
Je pense que nous partirons après-demain pour prendre la route de Mir, à ce que je crois. Je me porte fort bien et suis dans le cas d’endurer toutes les fatigues imaginables…

Réponse de l'adjudant Margont :

Wesselovo le 11 mars

Mon Colonel,
Nous avons pris la route le 11 à la tombée du jour avec les compagnies des ajudants Lefine et Relmyer, le chemin devient de plus en plus difficile, les montagnes n'offrent aucun de ces beaux sites que l'on a pu voir lors du passage du Col du St Bernard; tout présente ici l'image du chaos et de la désolation; arrivé enfin au défilé de Plauven, les chemins deviennent presqu'impraticables et surtout très dangereux parce qu'ils sont tellement ravinés qu'on a été obligé d'y pratiquer des marches que les chevaux escaladent avec peine. Il fait un temps affreux, la pluie, le vent, la grêle et la neige fondue rendent les chemins beaucoup plus dangereux encore.

A quelques centaines de toises de la sortie du défilé, on aperçoit Wesselovo. Il est impossible de dépeindre la misère des habitants de ce village. Cependant, malgré la malheureuse position dans laquelle ils sont, nous y avons trouvé de l'orge pour nos chevaux. On a investi une église assez vaste où nous avons le bonheur de pouvoir manger une omelette et du pain rassis arrosé de mauvaise vodka.
Je compte me diriger vers Mir et je ne m'arrêterai pas avant de vous avoir rejoint aux avant-postes.

Je me confie à votre bravoure, à vos talents.