par vétéran Alexandre Majoit » Lun Mars 26, 2012 1:15 pm
Tranquillement assis au local des officiers de la Garde Impériale, le chef de bataillon Alexandre Majoit discutait, riait et buvait quelques verres avec les officiers. L'humeur était bonne malgré l'assaut russe sur Stakova et Brunn. Les éclats de rire ne furent que coupés par le bruit du poing sur la porte. Majoit commanda "entrez" entre deux rires. C'était Stéphane Gurdilon et Jean-Pierre Astolfi, ces deux adjudants, qui se tenaient sur le seuil de la porte, l'air grave et sérieux. Majoit les regarda, soudain soucieux, et les encouragea à parler d'un signe de tête.
"Le colonel Winters a été arrêté, des lettres fusent de partout, il semblerait qu'un coup d'état se prépare, l'Empereur est en danger!" Les derniers mots résonnèrent d'autant plus dans ces murs, ceux de la Garde Impériale, celle dont l'Empereur seul peut exiger quelque chose, celle qui doit mourir pour qu'Il ait la vie sauve. Majoit se leva, suivi des officiers présents.
"Faites fermer les portes du camp, seuls les officiers de la Garde entrent et sortent, et j'ai dit les OFFICIERS! Les hommes de troupe n'entrent que si l'officier référent les laisse entrer. Doublez les Gardes! Voyez le Grenadier Jean pour cela, choisissez uniquement les hommes de valeur qui ont plus d'un an de service! Aucun officier de la Grande Armée n'entre dans ce camp sans l'autorisation d'un officier de la Garde Impériale. Trouvez moi le major Brialmont, soyez sûrs que Saint Sauveur, Blancard, Arnaud Nicolas, Junot et d'Hervilly sont tous en sécurité! ALLEZ!"
Les hommes sortirent en courant, Majoit courut au local de la Jeune Garde, pas de Brialmont. Il alla directement dans sa chambre, toqua et entra. La porte était verrouillée, il toqua à nouveau, ne reçut aucune réponse. Il enfonça la porte, elle craqua et céda. Rien. Il sortit et croisa le grenadier Jean.
"Monsieur, les postes sont doublés. J'ai fait donner les consignes et je m'arrange pour mettre en place les rotations pour la journée. Les officiers sont protégés, soit ici soit dans d'autres lieux. Je sais qu'Arghentur et Brialmont sont partis à la forteresse."
"Jean, vous êtes génial! Je pars pour la forteresse également. Jean, si quelqu'un s'approche et refuse d'obtempérer, tirez à vue!"
"A vos ordres!"
Majoit alla vers les écuries et sella son cheval. Pensivement, il espérait que tout allait bien pour ses amis Arghentur et Brialmont. Pourquoi aucun ne l'avait prévenu? Puisqu'il n'avait jamais occupé un poste à responsabilité, il pensait ne rien craindre. Une escorte était-elle nécessaire? Il avait déjà eu des mots avec eux, des réprimandes de la part de certains responsables, pour autant pouvait-il être sur la liste à éliminer en cas de coup d'état? Il verrait bien, il sauta à cheval et partit au trot vers la forteresse, il y serait rapidement, en changeant de cheval à mi-parcours.
"Winters arrêté?" qui l'aurait cru... Ce ne pouvait être qu'une erreur, un simple malentendu, après tant d'années de service...