Sous le temps russe

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Sous le temps russe

Message par vétéran Sangokun » Mar Mai 08, 2012 11:49 pm

Deux mois. Voilà près de deux mois que je suis en Russie. Je me rappel être arrivé pendant cette quatrième campagne en tant que sous-lieutenant. J'étais un des conscrits de 1809, et depuis mars 1810, je faisais la guerre en Espagne. Jusqu'à février 1813.
A ce moment là, c'était la fin de mon congé. J'avais reçu cette lettre, qui signifiait souvent la mort. Beaucoup de personnes que je connaissais étaient partis là-bas, très peu en était revenu. Il se racontait que un million d'hommes avaient péris dans ces étendus glacés. Ceux qui était revenu était devenu méconnaissable. Selon eux, c'était une horreur. Mais tout ce qui était partit n'était que soldat. Les sous-officier ou officier revenu de la guerre, je n'en connaissais pas.
Donc, en mars 1813, je partis avec plus de cinq-cents milles soldats en renfort pour la Russie

C'est en méditant que je pensais à cela. Sur les routes, j'avais en charge deux régiments de deux cents hommes chacun. Des régiments d'infanterie de ligne.
Le régiment que je commande se trouve à Lokniza. Les routes sur lesquels je passe sont relativement propre, mis à part la boue laissé par les pluies. Mais plus loin, vers le front, les terres et les routes sont parsemés de cadavres. Certains sont là depuis l'hiver, depuis janvier.

Mon régiment, stationné dans la ville depuis hier, 7 mars 1813, se livre à des pillages et à des massacres. Comme à chaque fois. Les hommes pillent les maisons et les cadavres de paysans russes, qu'ils ont parfois tués eux-mêmes, pour trouver de la nourriture et des vêtements chaud.
La guerre fait faire des horreurs. J'ai moi-même mangé mon cheval quand il faisait trop froid, car j'avais faim.
C'est pour cela qu'il faut que je reprenne ces hommes en main. Il faudra, comme à chaque fois, sévir, voir fusillé, ce qui ne m'arrive que très rarement, heureusement.

Je vois ces soldats, sur les bords de la route, dans leur bivouac. Très peu sont joyeux, ils savent où ils vont. Beaucoup vont mourir, des milliers, pour leur patrie, pour la France, pour l'Empereur. Chacun se dévoue à lui, mais les horreurs de cette guerre nous font oubliés cela.
Tous les hommes ont peur. Même moi. J'ai été si souvent sur le front, quelle est cette chance qui m'empêche d'avoir une balle dans la tête ? Qui sait si les Russes ne sont pas déjà derrière nos lignes, en train de nous prendre en revers ? Qui sait si ces paysans, massacrés et pillés depuis plusieurs mois ne vont pas se soulevé contre la Grande Armée ?

Nous ne sommes sûrs de rien, voilà pourquoi nous avons peur de tout.
vétéran Sangokun (Mat. 47250)
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Message par vétéran Sangokun » Mer Mai 09, 2012 4:16 pm

Les lignes sont faites rapidement sur la petite feuille. Sur la terre, j'écris cette lettre destiné à mon actuel adjudant, Jean, qui a fait la guerre d'Espagne en 1811. Je le connais à peine, je ne l'ai vu qu'une fois. Il est jeune, il a vingt deux ans, trois de moins que moi. Il est très compétent, il parait, et je ne doute pas qu'il pourra monter rapidement en grade. Je relis la lettre achevé.

Bonjour,

Les Russe attaquent la ferme de Wolfgraad et donc nous devons nous rassembler, pour que je réfléchisse à quelque chose à faire. Rester deux-trois jour au campement, je veux que le 11 mai, vous l'ayez quitté. Vous irez ensuite au sud, et en passant par la route, vous atteindrez Lokniza, je vous attends là-bas. Ne soignez des hommes qu'au campement, sinon laissez-les s'en occuper eux-même. N'hésitez pas à faire des marches forcés pour les soigner.

Bien à vous,

Sous-lieutenant Sangokun


Cet adjudant à l'air bon. Quand je suis arrivé, seul une personne a pillé. Il avait forcé la maison d'un paysan, l'avait tué et l'avait pillé. Nous nous étions installé chez le Russe et le soldat avait été enfermé une nuit entière dans la cave, et les biens pillés avaient été redistribué à tout le régiment. Aujourd'hui, il se tient à carreau.

Dehors, un charriot passe. Il transporte des blessés revenant du front. Certains sont restés un mois isolé sans leur régiment. On est étonné que les cosaques ne les ai pas tué. Derrière, un autre charriot, contenant des prisonniers russes.
C'est là que l'émeute éclate. Certains soldats, en rage de ce massacre, donnent des coups de baïonnette vers les otages. D'autres, d'un autre régiment, vont même tirer leur peu de munition sur les Russes. Les officiers reprennent en charge leurs hommes, cela cesse. On dénombre trois morts et sept blessés chez les prisonniers. Certains français vont peut-être être fusillé, mais je doute que cela aille plus loin que la simple sanction "privé de nourriture".

La peur guide les hommes.
vétéran Sangokun (Mat. 47250)
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Message par vétéran Sangokun » Ven Mai 18, 2012 10:05 am

La boue nous ralentit, elle nous empêche d'avancer. Nous sommes coincés dedans. Même les cavaliers doivent mettre pied-à-terre pour avancer. Nous sommes à deux heures de la ville et déjà certains veulent revenir, prétextant qu'ils nous rejoindraient dès que la pluie aura cessé. Mais les pluies ne s'arrêteront qu'en été, sinon de temps en temps pour quelques heures. Et cette boue ! Elle ne fait que nous ralentir et nous mouiller.

J'ai rejoint un régiment très actif mais leur front est très au nord, à Mir. C'est à plusieurs semaines de marches, et les Russes à la ferme m'empêcherait d'y aller. Mais le front qui est à Wolfgraad se sera déplacer à Stare ou à Vinobradi d'ici qu'on y arrive.

Soudain, tout mon régiment se rassemble autour de quelque chose. Je leur ordonne de s'écarter et je vois un cadavre dans la boue. Il a une entaille sanguinolente dans la poitrine. Les soldats envisagent plusieurs possibilités. Certains, un suicide, d'autres, un traître ou un rival ou d'autres encore les cosaques. Cette dernière rumeur fait le plus peur aux hommes, ils croient l'ennemi derrière eux. J'encourage cette rumeur, je dis qu'on a retrouvé une lance de cosaque brisé pas très loin. Je leur dis de s'unir et de marcher vers le front pour fuir ces traîtres de cosaques. Cela les motive, ils avancent plus vite.

Diviser pour régner est une bonne maxime, unir pour diriger en est une meilleure.
vétéran Sangokun (Mat. 47250)
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