par vétéran Astore Cavallini » Dim Juil 08, 2012 10:08 am
Les hostilités étaient officiellement commencées depuis la veille au soir. Ce matin, il pleuvait des trombes d'eau, et l'on y voyait guère à plus de 100 mètres. L'énorme cosaque, Vitali Viatchesla, était nonchalamment juché sur sa petite monture trapue. A ses côtés se tenait le jeune commandant de l'Ecole Militaire Russe, Kreuzberg, perché sur un destrier blanc. Tous deux à l'abri d'une toile d'infortune tendue et tenue par quatre poteaux, jaugeaient leurs cadets, qui n'avaient pas encore achevé leur regroupement. Kreuzberg semblait cherchait quelqu'un du regard.
"_ Mais... Où est le sous-lieutenant Nino Nietzoïevesky? Et son second Mikhaïl Raspoutchov? Sont-ils posté plus loin vers l'est avec leurs 400 cadets!?"
Vitali, sans quitter du regard les cadets du sous-lieutenant Amundi en train de manoeuvrer afin de se mettre en position de combat, fouilla sous son manteau de fourrure et en extirpa une enveloppe dont le sceau avait été brisé, afin de la tendre à son supérieur!
"_ Mais... Mais... balbutia Kreuzberg. Cette missive m'était destinée, colonel Viatchesla!
_ Oui bah... Disons que j'ai gagné du temps, hein... Cette missive vient du Haut Etat-Major. Nino et Mikhaïl viennent tous deux de la même petite ville sur la frontière ukrainienne. Il y a trois semaines, ce village a été totalement dévastée et brûlée. Même les chiens n'ont pas survécu! Les familles de Nino et Mikhaïl n'y ont pas réchappé. Ils ont reçu une dispense spéciale du Tsar. Lorsque j'ai appris cette nouvelle hier à Nino, celui-ci a dirigé ses hommes au plus prêt des lignes ennemies, afin d'encaisser le choc... et de protéger ses camarades en cours de rassemblement... Et laisse tomber les "colonels", Kreuz'...
_ Ho mon Dieu! Quelle horreur! Même les cosaques ne se seraient pas ainsi comporté... euh..."
Kreuzberg avait oublié à qui il s'adressait. Il tourna la tête doucement vers le Chef de Guerre cosaque, ayant peine à déglutir sa salive. Mais ce dernier regardait toujours les russes de l'officier Amundi, notant mentalement les petites erreurs à corriger.
"_ C'est la guerre, Kreuz'! Bref... la compagnie de Mikhaïl Raspoutchov est tombée hier en fin d'après-midi, achevée par un indépendant franski, charognards sans foi ni loi qui viennent récolter les lauriers de la gloire sur le corps de nos cadets. A signaler, Kreuz', que le bataillon du colonel Lepic, Instructeur de l'EMF, s'est acharné sur nos cadets... plus de 3 heures avant le début officiel des hostilités!
_ Quoi!? Mais c'est scandaleux! s'empourpra le commandant de l'EMR! Ca ne faisait pas parti de nos accords?
_ Nos accords!? Mais Kreuz'... C'est la guerre! Les accords, tout le monde s'assoit dessus lorsqu'il s'agit de vaincre. Et qu'attendre d'autre d'un colonel franski oubliant ces arrangements pour mieux enregistrer dans son palmarès une victoire supplémentaire!
_ Oui... Vous avez probablement raison colonel Viatchesla... Et le sous-lieutenant Nino Nietzoïevesky?
_ Ses hommes s'étaient positionné pareillement au plus prêt de l'ennemi, s'interposant entre les "culs-blancs" et nos troupes en formation. Ils ont fortement encaissé les assauts du major Nainpoléon hier après-midi, un autre chien d'indépendant franski qui se rassasie des trainards, blessés et officiers russes manquant de cette expérience du terrain. Nino a pourtant tenu toute la nuit avec 117 cadets, défiant l'ennemi... Mais ils sont tombés ce matin, sous les assauts d'un cadet de l'EMR, le sous-lieutenant Personne... Enfin... le Lieutenant Personne, désormais... Au bout de ma longue-vue j'ai aperçu CR0M lui remettre de nouveaux galons après sa victoire. Et laisse tomber les "colonel", Kreuz'...
_ Ce duel débute décidément bien mal, pour nous. Des officiers de l'EMF qui tailladent nos rangs 3heures avant la fin de la trêve, des hordes d'indépendants qui se joignent au combat aux côtés de l'EMF...
_ C'est la guerre, Kreuz'... encore une fois... Et à quoi t'attendais-tu de la part de ces chiens de franskis...!?
Bataillon du "Génie Royal Italien"
Per la rosa spesso la spina si coglie (On n'obtient pas le respect, si l'on n'en témoigne).