Une visite imprévue

[vétéran Kreuzberg (Mat. 45318)]

L'obscurité recouvrait progressivement les steppes russes en ce jour du 16 Mars. Le soleil avait été voilé par les nuages durant toute la journée, faisant du ciel un drap blanc. Une sorte d'illusion accentuée par la neige qui tombait continuellement depuis l'aube, et qui semblait vouloir se continuer malgré le crépuscule naissant.

Dans ce paysage opaque, une chose progressait avec difficulté. Un spectateur à plusieurs verstes de là aurait pu observer la scène : une silhouette montée sur un cheval approchait d'un grand campement de l'armée russe. L'homme luttait contre les flocons qui semblaient animés d'un ardent désir de stopper le chemin au visiteur imprévu.

Mais après avoir rencontré toutes les peines du monde à parvenir à destination, l'ombre noire arriva à l'entrée du campement. Le destrier jadis noir mais désormais maculé de neige s'arrêta devant les deux gardes de faction complètement transits de froid.

L'homme descendit de son cheval, s'épousseta un peu en laissant apparaître un manteau d'un noir prussien, et non vert russe.
Il fit le salut martial aux deux fantassins, avant de déclarer d'une voix forte :

- Ludwig von Kreuzberg, ancien militaire, médaillé de la Nation et envoyé du Tsar.

Les deux gardes s'observèrent, se demandant que dire. L'un, hésitant et comme confus, s'appuya sur son fusil comme pour ordonner à son camarade de répondre à sa place. L'autre grogna quelque chose qui semblait être une insulte, puis aboya un :

- Allez-y !!

Kreuzberg sourit, profitant que la neige cachait les expressions de son visage. Il se saisit ensuite des rênes de son cheval et entra dans le camp. Il connaissait la route qu'il devait prendre. Tout droit, puis à droite, puis tout droit. La route vers la grande tente de l'Etat-Major.

Arrivé à l'endroit voulu, le Prussien s'approcha d'un morceau de bois fiché dans le sol recouvert de neige et y accrocha les rênes de son destrier.
Il soupira et se présenta devant la tente. Les gardes croisèrent leurs baïonnettes.

- Auriez-vous l'extrême bonté, soldats, de me laisser entrer dans la tente ? Je suis Ludwig von Kreuzberg et je porte un décret de Sa Majesté le Tsar de toutes les Russies.

Encore de l'hésitation. Bon sang, les soldats russes ne savaient-ils plus prendre des décisions seuls ? Mais enfin, ces gardes furent plus réactifs que les précédents et ils laissèrent entrer le Prussien tout en regardant s'il n'allait pas faire de geste menaçant.

Les hommes d'état-major observèrent Kreuzberg avec, semble-t-il, de grands yeux ébahis. Celui-ci retira son manteau noir, découvrant ainsi non pas son traditionnel habit de Sous-Lieutenant russe, mais bien celui de Colonel prussien. Sur celui-ci cependant trônait à côté de la Croix de Fer la décoration russe qu'il avait reçu plusieurs mois plus tôt.
Il sourit :

- Et bien quoi Messieurs, j'ai quitté l'armée russe, non ? Alors je peux revêtir mon uniforme d'origine, bien qu'il n'ait aucune valeur chez vous.

Après un court instant où il ressentit une sensation de bien-être grâce à la chaleur, il dit enfin :

- Je suis de retour, avec une ordonnance impériale, Messieurs les officier de l'Etat-Major des Armées Russes. Cela vous intéresse ?

Il sourit de nouveau, contemplant ces gens qu'il avait jadis côtoyé.

[Nicolaïkov (Mat. 14144)]

C'est un plaisir sans pareil de vous croiser à nouveau sur nos fronts, Officiers Kreuzberg. Bon plaisir dans cet hiver mourant !

Le Chancelier Intérimaire Nicolaïkov

[vétéran Kreuzberg (Mat. 45318)]

Ludwig von Kreuzberg s'affairait à regarder les officiers d'état-major et à contempler les cartes quand il entendit une voix bien connue. Il se retourna pour voir Nicolaïkov, toujours fidèle au poste lui aussi malgré son annonce de retraite. Le Prussien sourit.

- Un plaisir partagé que de vous revoir, Votre Excellence Nicolaïkov. La Chancellerie ne peut pas se passer de vous ! Que diriez-vous de continuer dans cette institution avec l'accord de notre Chancelier actuel ?

Le Prussien se rapprocha du Chancelier intérimaire en souriant. Il reprit :

- Vous qui êtes le plus proche de Sa Majesté le Tsar de toutes les Russies sous cette tente ... Vous saurez montrer à ces Messieurs les Officiers de l'Etat-Major des Armées Russes que le document que je tiens dans ma main droite est officiel ?

Kreuzberg levait sa main droite en même temps qu'il parlait. Dedans, un pli soigneusement cacheté au sceau impérial.

[Nicolaïkov (Mat. 14144)]

Permettez moi d'y jeter un coup d'oeil mon ami ? De quoi s'agit-il ?

[Igor Moleskine (Mat. 45682)]

Un homme grand et chauve entre dans la tente. Sa tenue de cavalerie est couverte de boue.

- Kreuzberg, mon ami ! Quelle joie de te revoir !

Sans laisser à son interlocuteur le temps de réagir, il se précipite pour lui donner l'accolade.

- Ne bouge pas d'ici, je m'en vais chercher de la vodka...

Igor Moleskine tourne les talons et ressort aussitôt.

[vétéran Kreuzberg (Mat. 45318)]

Kreuzberg sourit à Nicolaïkov une fois qu'Igor Moleskine est sortit chercher de la vodka. Il se remet de sa joie d'avoir revu son ami, avant de dire :

- Et bien cher ami, c'est une ordonnance impériale datée du 13 Mars de cette année, signée par Sa Majesté et scellée avec son sceau officiel. Mais je vous en prie, lisez, cela explique mon retour ...

Le Prussien montra le sceau au Chancelier intérimaire, puis cassa ce dernier et lui donna la lettre.

Nous, Alexandre Ier Pavlovitch d'Oldenburg-Russie, tsar de toutes les Russies et titulaire des Ordre de Saint-André, Ordre impérial et militaire de Saint-Georges, Ordre de Saint-Alexandre Nevski, Ordre de Sainte-Anne, Ordre de Saint-Vladimir, Ordre de la Toison d'or, Ordre de la Jarretière, Grand-croix de la Légion d'honneur, Ordre de Saint-Janvier, Ordre de Saint-Ferdinand, Ordre sacré et militaire constantinien de Saint-Georges et de l'Ordre militaire de Marie-Thérèse ;

Décrétons les choses suivantes :

1°) Ludwig von Kreuzberg ayant quitté l'armée russe mais désirant servir la Sainte-Russie reçoit l'honneur d'être intégré au corps "diplomatique" prussien avec ses avantages. Il reprend son grade de colonel prussien, qui n'a cependant aucune valeur dans les armées russes mais symbolise le respect du à sa personne et son rang à l'étranger. Son appellation dans les rangs russes sera "Officier" ou une autre appellation selon les fonctions qu'il occupera.

2°) Le colonel Ludwig von Kreuzberg désirant non pas servir militairement la Sainte-Russie, mais administrativement sinon politiquement, il se voit confié à l'Etat-Major des Armées Russes ou même au Haut Etat-Major des Armées Russes.

3°) Si le colonel Ludwig von Kreuzberg aura une fonction définie par les officiers cadres supérieurs des Armées Russes, il faudra que cette fonction soit en lien avec l'administration, la gestion ou la communication ; ainsi les rôles idéals seront celui de Commissaire ou d'Ordonnance. Mais la décision reste entre les mains du Généralissime et de ses officiers supérieurs.

Fait à Saint-Pétersbourg,
Le 13 Mars de l'an 1812.

Александр I Павлович

Ludwig von Kreuzberg regarda Nicolaïkov et les autres officiers, attendant une réponse de sa part. Il saluait de la tête les autres officiers qu'il n'avait pas encore vu

[Nicolaïkov (Mat. 14144)]

Kreuzberg sourit à Nicolaïkov une fois qu'Igor Moleskine est sortit chercher de la vodka. Il se remet de sa joie d'avoir revu son ami, avant de dire :

- Et bien cher ami, c'est une ordonnance impériale datée du 13 Mars de cette année, signée par Sa Majesté et scellée avec son sceau officiel. Mais je vous en prie, lisez, cela explique mon retour ...

Le Prussien montra le sceau au Chancelier intérimaire, puis cassa ce dernier et lui donna la lettre.

Nous, Alexandre Ier Pavlovitch d'Oldenburg-Russie, tsar de toutes les Russies et titulaire des Ordre de Saint-André, Ordre impérial et militaire de Saint-Georges, Ordre de Saint-Alexandre Nevski, Ordre de Sainte-Anne, Ordre de Saint-Vladimir, Ordre de la Toison d'or, Ordre de la Jarretière, Grand-croix de la Légion d'honneur, Ordre de Saint-Janvier, Ordre de Saint-Ferdinand, Ordre sacré et militaire constantinien de Saint-Georges et de l'Ordre militaire de Marie-Thérèse ;

Décrétons les choses suivantes :

1°) Ludwig von Kreuzberg ayant quitté l'armée russe mais désirant servir la Sainte-Russie reçoit l'honneur d'être intégré au corps "diplomatique" prussien avec ses avantages. Il reprend son grade de colonel prussien, qui n'a cependant aucune valeur dans les armées russes mais symbolise le respect du à sa personne et son rang à l'étranger. Son appellation dans les rangs russes sera "Officier" ou une autre appellation selon les fonctions qu'il occupera.

2°) Le colonel Ludwig von Kreuzberg désirant non pas servir militairement la Sainte-Russie, mais administrativement sinon politiquement, il se voit confié à l'Etat-Major des Armées Russes ou même au Haut Etat-Major des Armées Russes.

3°) Si le colonel Ludwig von Kreuzberg aura une fonction définie par les officiers cadres supérieurs des Armées Russes, il faudra que cette fonction soit en lien avec l'administration, la gestion ou la communication ; ainsi les rôles idéals seront celui de Commissaire ou d'Ordonnance. Mais la décision reste entre les mains du Généralissime et de ses officiers supérieurs.

Fait à Saint-Pétersbourg,
Le 13 Mars de l'an 1812.

Александр I Павлович

Ludwig von Kreuzberg regarda Nicolaïkov et les autres officiers, attendant une réponse de sa part. Il saluait de la tête les autres officiers qu'il n'avait pas encore vu

Nous avons bien reçu votre missive Officier Kreuzberg et la laissons au jugement de notre nouvel Etat Major naissant.

Nicolaïkov le retraité.

[vétéran Kreuzberg (Mat. 45318)]

Kreuzberg claqua des talons "à la prussienne", s'inclina devant Nicolaïkov et s'approcha de la table des officiers.

- Comment allez-vous tous ?