Léon Bourquet dit « Lafleur », gardien chef au bagne de Toulon…arrondi sa solde en rendant de menus services aux forçats : une fille, un paquet de tabac, passer un message du dedans comme du dehors…
Il sait aussi se rendre utile à la Sûreté en laissant trainer ses oreilles…et en s’empressant de faire rapport de toute information utile…sauf évidemment si l’intéressé sait acheter son silence…
Ce petit jeu…comporte l’inconvénient de s’attirer des ennemis tenaces…
Sentant le vent tourner et sa vie ne plus tenir qu’à un fil…il finit par se dire qu’il était temps de changer d’air. Faisant jouer l’un ou l’autre secrets comprometant…il finit par obtenir un brevet de sous-Lieutenant auprès d’un contingent en partance pour la Russie. La Grande Armée a besoin de chair à canon et se fait moins regardante que par le passé…
Il réussit même à embrigader certaines de ses bonnes relations :
Ivon Gobreux dit « La Vérole » vendeur de charmes féminins promu Adjudant ! Gilbert Duvalin dit « Coupe-Jarret » meurtrier de talent et Gaston Darbois dit « Tire-Laine » détrousseur de grand chemin notoire !
Voilà la fine troupe qui part vers la Sainte Russie à la tête d’un bataillon de pendards de leur espèce qui se font vite un nom : "Les Toulonnais".
Lafleur, La Vérole, Coupe-jarrets et Tire-Laine n’ont qu’une idée en tête : se faire oublier en France et revenir riche de la guerre.
Ils profitent de la longue marche pour organiser un peu de prostitution et de trafic de nourritures et d’équipements…histoire de ne pas perdre la main !