Le S-L Friedrich Berner von Pommern est d'origine prussienne, du Kreis de Naugard plus précisément, dont il arbore fièrement les couleurs.
Après avoir suivi les cours de l'académie militaire de Berlin, le tout jeune officier Berner von Pommern ne supportait plus de voir les français occuper sa terre natale, ses concitoyens subirent leurs humiliations quotidiennes, les terres et richesses pillées par ces troupes d'occupation. Au cours de ses études militaires, il avait bien échafaudé avec ses camarades des plans pour combattre l'armée française. Mais il fut un des rares à oser partir combattre. Il est vrai qu'il fallait de nouveaux officiers pour former et entrainer secrètement la future armée du Royaume de Prusse. Mais quelle meilleure formation que l'épreuve du feu?
Alors à l'image de son souverain exilé auprès de la cour de Russie, il choisit de quitter les siens pour l'exil, sur une terre où le combat contre l'envahisseur se poursuivait. Il avait su fédérer autour de lui une troupe importante de volontaires de sa région, les avait entrainés, armés et équipés pour se battre contre les français. Mais le chemin fut long et dangeureux. Faire traverser toute la Prusse et une partie de la Russie à 400 hommes en armes ne fut pas une synécure. Heureusement que de nombreux patriotes les aidèrent en les cachant, les nourrissant...
Son fidèle ami d'enfance Karl Völz l'avait tout naturellement suivi dans cette aventure et avait même pris le commandement d'une des deux compagnies. Ce ne fut pas sans mal qu'il réussit à le faire accepter par les russes qui désiraient y voir un des leurs. Mais ce n'est pas tous les jours qu'un Etat-Major reçoit de tels renforts. Et puis allez vous faire comprendre en russe par des allemands... Sans compter la valeur des troupes prussiennes réputées dans toute l'Europe malgré les revers subis lors des batailles de 1806.
Berner von Pommern fut donc affecté dans un premier temps au front du nord. Là, il combattit aux côtés de ceux qui seront à l'origine du 1er Régiment de Cosaques. Il participa également à la grande offensive qui devait bousculer les français jusque dans la passe des cosaques. Séduit par leur manière de combattre tellement en accord avec son tempérament aventurier et intrépide, il s'accorda rapidement pour juger surannée la manière de combattre imposée par l'Etat-Major russe. Ce fut donc tout logiquement, qu'il accepta la proposition de ces cosaques venant des lointaines contrées d'Ukraine, en intégrant le fier régiment cosaque.
C'est ainsi que l'on pouvait désormais entendre parler allemand dans les rangs cosaques.