Tchekov avait revétu son uniforme de cérémonie. Il arrivait au palais du Tsar. Pourquoi celui-ci l'avait-il donc convoqué ? Probablement pas pour lui parler de l'accadémie des lettres !
Le ministre craignait que lui soit reproché son incursion récente dans le camp Français lors de l'annonce de la mort de l'usurpateur ! Eh bien soit, il assumerait.
Arrivé au marche du palais, il fut introduit dans un antichambre. S'asseyant sur un banc, il attendit pendant une demie-heure que sa majesté puisse le recevoir. Soudain la porte s'ouvrit. Le comte Andrasov entra et s'approcha de Tchekov qui se leva.
Bonjour Comte. Heureux de vous voir.
Mes respects colonel. Veuillez me suivre. Le Tsar ne peut vous recevoir lui même, mais il m'a demandé de vous expliquer ses volontés.
Le comte n'attendit pas de réponse et s'engouffra dans la pièce d'à coté. Tchekov le suivit d'un pas rapide. Ils s'approchèrent d'une table sur laquelle reposait une grande carte. Le comte, montrant la carte dit
Vous reconnaissez la zone je suppose.
Tchekov pris quelques secondes avant de répondre.
Effectivement. Voyez cette zone, c'est là que mes troupes se trouvent, là ! Et la-bas, nous avons repoussé les Français récemment avec un autre régiment.
Parfait. Je serais donc bref. Vous voyez ce moulin! Il faut que vous alliez la prendre et la fouiller de fond en comble. Il semble qu'un Russe y ait laissé un document extrèmement comprométant. Ce document, vous devez le rapporter au Tsar en personne et je pense qu'il est mieux que vous évitiez de le lire. Sa majesté m'a remis une lettre pour vous. C'est tout ce que j'avais à vous dire.
Andrasov donna la lettre à Tchekov et le laissa devant la carte. Une fois seul, il décacheta le document.
Mon cher Tchekov,
Voici de nombreuse années que vous servez la maison des Romanov avec fidélité. D'abord mon père, puis moi ! Encore une fois, j'ai une mission importante à vous confier. Peut-être la plus grave pour moi ! Je ne veux vous révéler ce que contient probablement le document que vous devez retrouver. Sachez que s'il existe réellement, il établira de manière certaine la félonie d'un homme contre qui vous vous êtes déjà élevé à plusieurs reprises. Cette preuve je la veux, car par ses actes, celui-ci a mis en cause mon honneur et celui de celle qui m'est proche.
Je fais confiance à votre habileté pour retrouver la lettre et à votre discrétion pour n'en parler qu'à moi-même.
Evidement, vous comprendrez que en aucun cas, ce document ne doit tomber ni entre les mains des Français, ni entre celle de l'homme que nous suspectons tous les deux.
Ma confiance en vous est totale mon ami.
Alexandre Pavlovitch Romanov, Tsar de Russie.
Tchekov plia soigneusement la lettre. Il était heureux des mots employés par le Tsar, mais inquiet de ce qu'il risquait de trouver. Laissant la carte qu'il connaissait par coeur sur la table, il sortit et regagna son campement. Il lui fallait préparer soigneusement cette mission. La présence de tout ses hommes serait nécessaire.
Juge suprême Russe et ministre de la justice à la retraite. Non pensionné !
Garde de l'Ordre de Saint-Georges
Membre du régiment Baggovout.