L'accadémie des lettres est présente

[vétéran Tchekov (Mat. 10727)]

Depuis plusieurs mois, Tchekov négligait ses hommes. En fait, cela coîncidait avec sa prise de commandement de son escadron de cuirassiers. Ses trois adjudants organisaient la vie du bataillon, nommaient eux-mêmes les sergents, trouvaient leurs objectifs. A plusieurs reprises, Tchekov les avait même envoyé à sa place au réunions organisées par son commandant de régiment.

Il préférait partager son temps entre son escadron et ses fonctions au tribunal. Il faut avouer que cela avait de gros avantages. Les tonnaux de vodka affluaient comme jamais. Il n'arrivait même plus à écouler son stock.

Mais sa dernière offensive l'avait salement sonné. Bien sur, ils avaient balayé unescadron de cavalerie, mais les quatre attaques subies ensuite avaient laissée des traces. Tchekov avait attrapé une sale blessure à la jambe. Le chirugien lui avait confirmé qu'il boiterait à vie. Et encore avait-il ajouté en souriant, estimez vous heureux que l'on ait pas du la couper.

Tchekov l'aurait volontier étranglé. Comment ce cul blanc qui n'avait jamais mis les pieds sur un champ de bataille osait-il lui parler ainsi.

Tchekov attrapa la bouteille de vodka sur la table et en but une longue rasade. La bouteille ouverte il y a moins d'une demie-heure était à moitié vide. Il devait boire moins. Certains commençaient à murmurer au tribunal qu'il jugeait mieux ivre que à jeun. Peut-être était-ce vrai !

Enfin, demain serait une autre journée. Peut-être une nouvelle charge. Probablement encore une compagnie ennemie de renvoyé aux tentes. De nouveaux morts parmi ses hommes. Cela avait-il de l'importance ?

[Didier Lacoste (Mat. 17979)]

de castillon venait d'apprendre la blessure de son ami tchekov.

lieutenant vladimir de moscow.
vous êtes mon meilleur officier d'intendance.

portez ce message à mon ami tchekov.

l'officier traversa les lignes russes pour rejoindre la tente de l'officier tchekov.

arrivé sur place, il se fit reconnaître et accepté par les gardes.

officier tchekov,

voici une missive de mon officier le capitaine de castillon.

tchekov, malgré la douleur, prit la missive.

cher ami,

je viens d'apprendre ta blessure.

qu'en est-il?

j'ai en mon régiment un très bon médecin c'est un asiatique et il est très performant.
veux-tu que je lui ordonne de se rendre à tes côtés ?

quelles sont tes blessures?

j'ai une compagnie en campement secondaire, pas loin de ta zone de front.

veux-tu que je t'y fasse conduire?

tu y seras à l'abris, tu y seras soigné et dès ton retablissement, tu pourras rejoindre le front.

à toi de voir, un officier de ton rang ne peux se faire imposer une obligation de soin.

ton ami,

de castillon.

[vétéran Tchekov (Mat. 10727)]

A la lecture de la lettre, Tchekov fût réellement touché. Ce capitaine De Castillon était réellement un homme de qualité. Sincère et dévoué.

Tchekov regarda l'officier qui avait apporté la missive et lui dit.

Jeune homme je vous demande d'attendre quelques minutes que je prépare la réponse pour votre maître. Mais, vous lui direz en plus personnelement que sa proposition m'a touchée.

Tchekov se leva avec difficulté. En marchant pour aller prendre du papier, on remarquait que sa jambe droite ne se pliait plus.

Revenu à son bureau, il écrivit.

Cher Didier,

Merci de ta lettre qui m'a fort aidée. Malheureusement, lors de la dernière charge que j'ai subie avec mes cuirassiers, un soldat Français n'a rien trouvé mieux, pour me faire tomber de mon cheval que de me donner un coup de crosse dans le genou. Résultat, celui ci est détruit et les chirurgiens, ces sauvages, n'ont rien trouvé de mieux que de m'immobiliser la jambe définitivement. Il parait que c'est une nouvelle méthode ! Tu penses.

Enfin, j'arrive encore à monter à cheval, mon bourelier ayant adapté ma selle. Les Franskis le paieront de quelques morts de plus.

Bien sur, il ne faudrait pas que mon second genou subisse la même affaire, car sinon, je marcherais comme un automate.

N'ait aucune crainte, je saurais leur faire payer et renverrais encore nombre de leurs hommes vers leur créateur.

Encore merci de ta sollicitude.

Tchekov.

Tchekov plia la lettre et la tendit à l'officier.

Allez monsieur, et remerciez encore le Capitaine De Castillon.

[vétéran Tchekov (Mat. 10727)]

Tchekov arriva à sa tente. Son ordonnance Vladimir l'accompagnait comme presque toujours et l'aidait à marcher. Entrant dans la tente, Tchekov dit doucement.

Vladimir, tu convoques mes adjudants pour dans une heure. D'ici là, laisse moi seul, j'ai besoin de réfléchir et me reposer.

Tchekov après avoir pris une bouteille de vodka, alla s'allonger sur la couchette et bu lentement à la bouteille. Il se revoyait jeune sous-lieutenant, faisant le coup de feu avec ses hommes, capitaine, lors de ses premieres charges avec son escadron de lancier. La lettre que lui avait envoyé le Tsar pour lui annoncer sa nommination à la tête d'une compagnie de grenadier.

Il pensait aussi à tout ceux qu'il avait connu et qui étaient morts. Notamment lors de cette nuit au printemps de l'année dernière. Terrible nuit ou son bataillon complet ! Plus de 500 hommes ! s'était fait taillé en pièce alors qu'il venait de monter en première ligne. A cette idée, il vida la bouteille et la jetta violament contre la table.

Et l'intégration au sein du régiment de l'Armée du Maréchal. Tout ce qu'il y avait appris. Ses camarades de combats qui étaient morts. Ceux qui avaient quitté le régiment. L'arrivée de nouveaux qui les remplaçaient. Bien sur, ils étaient motivés ! Mais il avait l'impression qu'ils le regardaient comme un dinosaure. L'ambiance n'étaient plus la même, la taverne avait été fermée.

Soudain, Tchekov entendit son ordonnance toussoter à l'entrée.

Vladimir, je t'avais dit que je voulais me reposer une heure.

Major, excusez-moi ! Cela fait plus de deux heures !

Tchekov se releva rapidement et ajouta sèchement.

La prochaine fois, fatigué ou pas ! Viens me prévenir. Ramasse le verre par terre et fait entrer mes adjudants.

L'ordonnance obéit et s'éclipsa en faisant entrer les trois officiers.

Bonsoir messieurs.

Tchekov s'assit et repris.

Je souhaite avoir votre avis sur le régiment Boggovout.

Tolstoï toussa et dit "Baggovout Major, pas Boggovout"

Ne m'interrompez pas pour rien. Ba ou Bo, peu importe. Je veux votre avis sur ce régiment. Un de mes amis envisage d'y demander sa mutation. Aussi, je veux pouvoir le conseiller au mieux. Vous avez une semaine pour me faire vos rapports. Soyez pertinent et concis ! Cela vous changera. Allez rompez.

Les trois hommes saluèrent le major et sortirent. Tchekov entendit Dvorak dire aux deux autres "un ami tu parles, c'est pour nous qu'il envisage cela !" et Dostoïevski ajouta "Oui, tu as raison ! Et il s'arrange pas coté caractère le vieux. Tu as vu comment il traite ce brave Vladimir alors que celui-ci mourrait s'il le fallait pour lui".

[rouskoff (Mat. 16297)]

Un chahut derrière la porte fit sursauté le juge Tchekov, il était déja d'une humeur massacrante et les bouteilles vides accumulées près du fauteuil ne laissaient présagé rien de bon quand à ce que pouvait être ses réactions.

Il se leva, s'approcha de la porte, les voix se faisaient plus distinctes (dans la limite de ses sens tant son état était avancé), il posa la main sur le pommeau de la porte puis s'arrêta, tendant l'oreille afin de découvrir ce qui se tramait derrière cette fameuse porte.

Il eut été facile au juge de pousser la porte pour découvrir les différents protagonistes qui osaient venir jusqu'au devant de ses quartiers pour jeter le trouble, mais sa passion de la réflexion même dans cet état la (je parle d'ivresse) était la plus forte, il lui fallait avant tout reunir toutes les piéces du puzzle dans sa tête avant d'ouvrir cette porte et de vomir son verdict comme il l'eut fait dans son tribunal.


Une voix s'elevait

Qu'est ce que vous me dites la!! ce n'est quand même pas le Tsar!!!
Je viens de faire 200 lieues pour rencontrer le Major Tchekov!! et ce n'est pas en brandissant ce sabre d'apparat que vous m'arrêterez!!

Cette voix ne lui était pas totalement inconnue, bien que ce ne soit pas un de ses collaborateurs proche, ce phrasé hautain cette verve direct et austère lui rappelait quelqu'un mais qui??
L'un des deux était Vladimir bien sur, l'alcool ne pouvait pas atteindre à ce point ses sens...

Officier!!! pour la dernière fois, je vous somme de faire demi tour, le major souffre de ses blessures et ne peux recevoir.

Et l'autre de répondre.

Va donc prier la Tsarine mon brave et remercie la du fait que je ne tue que des français!!! mais si tu insistes je te lacère de tellement de coups de cravache que même le juge ne saura dire si ce tas de viande qui beugle devant moi était un homme avant m'a venue

Il était temps d'intervenir et puis ça y est, Teckov savait que seul un Baggovout pouvait à ce point mépriser les protocoles, c'était "Rouskoff"
Le commandant de ceux ci.

Messieurs qu'est ce que cela!!! Vladimir il suffit, gardons notre combativité pour l'ennemi et si je ne m'abuse, je n'en vois point devant moi.
Entrez Ruskoff...

Rouskoff grimaça.

Rouskoff! major, Rouskoff!
Major Teckov, je suis venu moi même afin d'éclaircir une affaire...

Teckov proposa un siège à Rouskoff

Eh bien asseyons nous à moins que ce ne soit pour me battre moi aussi hahaha!! vous pourriez peut être réussir je suis comment dire un peu fatigué..

puis se redressant comme pour rendre le verdict il reprit:

Alors quelle est cette affaire qui fait tant de bruit qu'un commandant de régiment soit lui méme tenté de traverser la moitié de la russie pour demander audience.

Rouskoff qui éssayait de capter le regard du juge commença:

Voila Major, il parait que vous mener enquête sur notre régiment, de quoi s'agit il?? je ne comprend pas, nous sommes parfois un peu en marge du réglement, mais nos troupes ménent batailles sans faiblir depuis la création de ce régiment.

Est il question de dissoudre ce régiment??

Tout cela n'est pas bon pour le moral des hommes, ils boivent plus pour oublier leurs doutes et moi je n'arrive plus à produire assez de Vodka.

Teckov se leva, il allait surement renvoyer à coup de pied au cul ce voyou qui ne pensait qu'à son enrichissement personnel dans un tel conflit.

Il n'en fut rien.

D'ailleurs puisque vous en parlez auriez vous votre fameuse "cuvée rouskoff" sur vous, la rumeur dit que vous ne vous séparez jamais d'une fiole de ce nectar.

Rouskoff éclata de son rire le plus authentique:

Je ne savais pas que toute l'armée russe savais que j'étais un alcoolique hahahaha!!!

Et Teckov de reprendre:

Mais rassurez vous seule l'armée russe le sais hohohohoh!!!!!

Rouskoff glissa sa main dans un geste tellement naturel sous sa veste que l'on ne pouvait pas imaginer sa main ressortir vide..éffectivement il tendit une fiole remplie d'un liquide presque translucide.

Major je ne sais pas si vous l'apprécirai dans l'état ou vous êtes .

Et Teckov de rétorquer

"laissez moi en être seul juge ..hahaha seul juge...elle est superbe celle la.

Il porta la fiole à la bouche le breuvage s'écoula lentement dans sa gorge puis comme par miracle son visage s'éclairci ses yeux brillaient à nouveau de cette lucidité qui lui permettait de rendre tellement de jugements lors de ses audiences.

Ouahhhhhhhh!!! Rouskoff vous avez fait du bon travail !!!!

Merci Major, mais mes hommes sont toujours au feu et nous sommes en..

Teckov le coupa net:

Mais non je parle de ce nectar!!!!! quel délice, pourriez vous m'en faire livrer!!!

Rouskoff n'en revenait pas et pourtant il en avait vu depuis que l'uniforme épousait son corp mais la!!!Le fameux juge Teckov, l'un des hommes les plus intègres de l'armée saoul comme un cochon....

Bien sur major, mais cette affaire qu'en est il??

Le juge plissa des yeux, il ne savait pas si il devait confier ses doutes à cet officier, aprés tout il ne le connaissait pas et puis s'il devait intégrer les Baggovouts avait il des comptes à rendre??
Il se leva et marcha vers la fenétre, Rouskoff qui avait entrepris de gouter à un bouteille oubliée sous le bureau par le juge, patientait.

[vétéran Tchekov (Mat. 10727)]

vladimir avait compris le signe de la main que lui avait fait son commandant en rentrant dans son bureau. Il savait comment traiter les importuns de ce genre.

Ce n'était pas la première fois qu'un quidam venait ennuyer le juge pour de sordides affaires. En général, ces gens ressortaient d'eux mêmes du bureau, avec parfois quelques coups de pieds aux fesses. Mais là, vu l'état du vieux juge, il valait mieux prévoir.

vladimir après avoir écouté à la porte était rassuré. Son maitre maitrisait temporairement la situation. Il pouvait donc s'éloigner pour aller chercher quelques renforts. Tolstoï était justement aux alentours. Il allait le quérir.

[vétéran Tchekov (Mat. 10727)]

Le vieux juge s'éloigna progressivement de l'importun. Commandant de régiment ou pas, il avait 20 bonnes années de moins que Tchekov, et mieux valait sans méfier. Sa réputation d'ivrogne brutal avec ses ennemis comme ses amis n'étaient plus à faire.

Allons Ruskoff, laissez ma bouteille ou elle est ! Je s'aurais m'en occuper seul ! Vous ne vous êtes pas invité ici pour boire un verre et je ne bois qu'avec de vieilles connaissances ! Vous n'en êtes pas une de ce que je sâche !

Le major était interloqué. Comment, ce vieux débris voulait l'empécher de se saouler !

Allons juge, simplement une petite goutte, pour ma route du retour.

Avec un petit sourire condéscendant, Tchekov acquiessa de la tête. L'officier de Baggovout se jeta sur la bouteille dont il retira le bouchon avec les dents et sans même chercher un verre, descendit la moitié du carrafon d'une traite.

Alors, maintenant que vous avez bu ! vous pouvez m'écouter.

Rouskoff regardait Tchekov d'un air un peu absent. Visiblement la dose qu'il venait d'ingurgiter lui faisait un effet rapide. A moins que ce ne soit l'accumulation.

Vous vouliez savoir pourquoi j'enquètais sur votre régiment. C'est simple mon brave. Comme vous devez le savoir, dans un coin de votre cerveau embrumé, je suis ministre de la justice. Et à ce titre, chargé par le Tsar d'enquéter régulièrement sur les différents régiments pour être certain que quelque sédition de ne se prépare pas ! Et la bande de sauvage qui compose votre unité n'est pas sans m'inquiéter. Incapable d'obéir au moindre ordre de notre haut état-major, d'une indiscipline totale,bref, des soudards. Heureusement que les pertes que vous infligez à l'ennemi parlent en votre faveur.

Rouskoff eut un hoquet, faisant craindre à Tchekov qu'il ne vomisse dans la minute. Mais non, ce n'était qu'une réaction d'humeur. Il se leva rouge de colère et s'avança l'air menaçant vers le juge en criant

Comment osez vous ! Vieux débris ! Je vais vous casser en deux d'un coup de poing.

A ce moment, la porte s'ouvrit violamment et Tolstoï entra accompagné de Vladimir qui avait son sabre à la main et de deux soldats d'une carrure impressionante. Vladimir et les deux hommes enpoignèrent le major Rouskoff et le firent sortir avec force. Celui-ci tomba en dehars du bureau du juge et Tolstoï lui cria

Sortez d'ici Monsieur. Et que l'on ne vous reprenne plus à menacer le juge ainsi ou c'est la corde qui vous attends ! Tout commandant de régiment que vous êtes.

Puis fermant la porte, il laissa le soin à vladimir et au deux soldats de faire vider les lieux à l'importun.

Alors Major, tout va bien.

Oui, tolstoï, tout va bien. Merci de ton intervention. J'ai peut-être un peu trop piqué ce brave Rouskoff ! Je crains qu'il ne m'en veuille. C'est regrettable ! C'est un officier de valeur. Maintenant, tu peux aller. Et fait doubler la garde on ne sait jamais.

Une fois Tolstoï sorti, Tchekov retourna s'assoir à son bureau. Sortant un verre, il le remplit avec le reste du carrafon attaqué par Rouskoff et vida le verre d'un trait.

Bien maintenant, comment faire, Rouskoff va m'en vouloir à mort. J'espère que Didier s'aura le calmer. Et le pire, c'est que mes trois adjudants sont enthousiastes. Allons dormir, cela me remettra les idées en place.

[rouskoff (Mat. 16297)]

Voila déja deux jours que Rouskoff avais repris le chemin du retour depuis son altercation avec le juge Teckov.
Il n'arrivait pas à sortir de l'esprit la manière dont il avait été reçu par ce scribouillard vieillissant.

Tout de même quel culot!! oser me demander de le founir en alcool et la minute d'après ordonnant à ses hommes de me reconduire comme un mal propre.

Il fulminait presque autant que son cheval, qui commençait à donner des signes de faiblesse.

Le campement Baggovout se profile déja à l'horizon, deux jours de cheval sans ménagement, il y a de quoi user la culotte de n'importe quel cavalier.

Il croise les troupes fraichement arrivées, Ezeckiel et ses troupes étaient là au grand complet et aussi Freedovicht,Oulianov,Ksy,Youen dont les troupes avaient soufferts,Ilicht et les voltigeurs d'Agravain tous semblaient près à en découdre, il allait falloir lacher les fauves sinon ils finiraient par se quereller entre eux .

Il arrive sur la zone ou se situait les cavaleries, au passage il croisa un regard avec le vétéran des Baggovouts "Le Major Bibine" qui arrivait sur zone.

Rouskoff ne pouvait digérer pareil affront, depuis deux jours il cherchait un coupable et ce fut sur "De Castillon" sur qui son dévolu se porta:(ce n'est pas par hasard il savait bien les rapports qu'entretenaient son fidèle et néanmoins bavard de capitaine avec le vieux juge)

Capitaine suivez moi! je vous en prie!!

De castillon savait très bien que cette politesse ne lui laissait présager rien de bon, mais comme à son habitude, il rétorqua instantanement:

Tout de suite commandant!

Rouskoff entra dans sa tente suivi comme son ombre par De Castillon.

Un personnage malodorant, mais à l'allure débonnaire s'occupait à ranger les affaires du Commandant (et cela n'est pas chose facile, croyez moi).

Tiens tu es rentré Ygor!! interjecta Rouskoff.Comment c'est passer ce voyage? ta mère se porte mieux?

De Castillon semblait éberlué comme s'il voyait un saint, cela lui semblait incroyable. Rouskoff se souciant de quelqu'un? mais cet homme avait peut être une âme finalement? .

Eh bien,balbutia l'individu elle est morte et je..Rouskoff coupa la conversation

Bon très bien, plus d'urgence en ce cas!! retourne à la taverne et nettois tout de haut en bas les Baggovouts en auront bientot besoin!!

Cette phrase sembla rassurer De Castillon qui désespérait d'un tel manque de convenance de la part de son commandant.

Rouskoff tout en racompagnant Ygor d'un geste de la main se retourna vers Didier, il empoigna la bouteille qui tronnait sur la table et l'amputa d'un bon tier.

Il me semble que vous connaissez bien le Major Teckov pour avoir souvent travaillé ensemble à la cour de justice non?

De Castillon commença sa réponse sans trop savoir ou voulai en venir Rouskoff
Oui bien su..Rouskoff reprisBien sur, que vous le connaissez ce n'était pas une question!!

il regardait par terre se tenant le front

Qui est cet homme? je veux dire une fois que sa tunique est rangée dans son armoire, je me pose des questions sur sa vrai mission en tant que juge, il ne semble pas si intègre que ça??il pourrait faire parti de notre régiment ce soudard!!

Au moment ou il prononçait ces paroles son regard croisa celui de de castillon qui arborrait un sourire à peine masqué, Rouskoff restait là attendant une réponse de toute évidence son capitaine en savait plus que lui(comme d'habitude).

[Didier Lacoste (Mat. 17979)]

mon général,

le juge et officier tchekov est mon ami.

vous m'appréciez pour mon objectivité et il en est de même pour lui.

il n'est pas de notre régiment, il n'est pas des pavlov, mais je le considère comme un frère d'armes.

vous connaissez les combats qu'ensemble nous avons partagé.
vous savez que je suis de ceux qui chargent, qui attaquent et qui se sacrifient.......

c'est un juge, c'est mon ami, et il est de notre essence de guerrier.

vous êtes un officer de la trempe des hauts dignitaires, il en est de même pour lui.


mon général, j'engage mon renom pour cet officier et pour celui des baggovout.

si demain mon ami tchekov demande son intégration au sein de notre régiment, je vous prie d'en accepter la venue et l'intégration.

s'il n'en fait pas la demande, je vous prie d'en mesurer la perte comme celle d'un officier de grande valeur pour la renommée de notre régiment.

vous êtes mon chef, vous êtes mon ami.
veuillez je vous prie le considerer de la même manière.

preservez son choix dont je ne connais l'aspect définitif.


mais reconnaissez sa valeur d'officier.

[vétéran Tchekov (Mat. 10727)]

Tchekov avait passé une fort mauvaise nuit. Dès cinq heure, comme tous les jours, Vladimir était venu le réveiller. Son thé était mal passé. Et ce n'était pas la goutte de vodka qui l'accompagnait qui arrangeait les choses.

Il fallait qu'il mette cette situation compliquée au clair. Tchekov attrapa un carafon et un verre qu'il remplit. Il s'assit à son bureau et prenant une feuille, commença à écrire.

Mon général,

Voici plus de 18 mois que j'ai intégré notre fier régiment !

18 mois de luttes intenses qui ont vues nos troupes tour à tour écraser l'ennemi puis reculer pour à nouveau les corriger.

18 mois qui m'ont permis de passer de simple sous-lieutenant à major.

18 mois au cours desquels, j'ai vu mes meilleurs camarades disparaitre au combats.

Ce furent 18 mois de joies, buveries et ripailles sur les prises faites à l'ennemi ! Mais aussi, 18 mois de ruines, pleurs et colères dans nos défaites.

Jamais, je ne pourrais oublier cela !

Tchekov avait une larme qui coulait au coin de l'oeil ! Lui, le vieux soldat endurci par tant d'horreurs pleurait en pensant à ses camarades de combat. Tout bas, on l'entendit dire

Tatarine, Serguï, pourquoi êtes vous partis !

Il pris la feuille et la déchira !

Non, je ne peux pas écrire cela.

Ignorant le verre à coté, il attrapa directement le flacon et le vida d'une traite. Lançant le flacon loin contre un mur, il cria

En avant ! Chargezzzzzzzzzzzzzzzzzz

avant de s'écrouler sur sa table, complètement ivre !

[vétéran Tchekov (Mat. 10727)]

Un homme s'approchait à cheval de l'état major de Baggovout. Il portait un grand manteau et une chapka sans aucun insigne. Deux gardes l'interpellerent.

Arretez vous et présentez vous !

Le cavalier arréta son cheval devant les gardes et d'une voix habituée à commander il répondit.

Laissez moi passer ! Je veux voir votre commandant, le major Rouskoff. S'il n'est pas présent,le juge De Castillon. Allez vite prénir vos chefs que le major Tchekov est présent.

Disant cela, l'homme ouvrait son manteau et les gardes virent les galons du major ainsi que les deux médailles qu'il portait. Il reconnurent aussi la balance et le glaive symbols du ministre de la justice.

Etonné de la présence de cet homme à leur campement, et impressionné de l'autorité qu'il dégageait malgré son age, les deux gardes quitterent leur poste pour aller prévenir leur commandant.

Tchekov les voyant partir fit avancer son cheval doucement en disant tout bas.

Les gamins. Il suffit de parler fort pour les impressionner. Il faudra que Rouskoff les sermonne. Abandonner le poste de garde est grave !

Suivant les gardes, il arriva devant la tente du commandant du régiment et attendit patiement que l'on vienne le chercher.

[Didier Lacoste (Mat. 17979)]

de castillon traversait le campement et vit son ami tchekov.

toi ici, sous cette pluie ?

ne restes pas là, vient sous ma tente.

rouskoff est avec jyg et st hilaire.

tu n'auras pas longtemps à attendre, mais j'ai de quoi te faire patienter agréablement plutôt que de rester là à te faire tremper.

une fois assis au chaud et à couvert, de castillon offrit un verre de cognac à son ami, et dit.

je suis heureux de voir ici.

à la tienne !

au fait, comment va ta jambe ?

puis sans attendre, de castillon interpela le garde:

garde, dès que le général rouskoff est disponible, venez chercher mon ami le ministre de la justice tchekov en mon campement et prévenez notre cuisinier qu'il doit en urgence, préparer un repas fait de gibiers grillés et arrosé des meilleurs vins pris à l'ennemi.
qu'il ne me compte pas dans les convives, le repas de ce soir est au-delà de mes attributions.

mais qu'il veille à ce que ce repas soit "bon".

s'il n'en est pas vérace, il sera demain aux premières lignes et apprendra à faire la nuance entre nourrir et accueillir.

puis de castillon fit signe à son ami de prendre place en son meilleur siège.

les combats menés et partagés ensemble, faisaient qu'ils se considéraient frères et rien ne pourrait alterer cet etat d'esprit.

[vétéran Tchekov (Mat. 10727)]

Tchekov s'installa confortablement dans le siège. Finalement, le changement avait du bon ! Le confort du campement des Baggovout surpassait largement les aménagements spartiates de celui de l'armée du Maréchal. Ce magnifique siège empire provenait probablement de la rapine sur un campement de ces maudits franskis ! Tchekov faisait lentement tourner le cognac dans son verre, en admirant la couleur.

Merci Didier de ton accueil

Tchekov bu une longue gorgée du cognac.

Cette boisson est merveilleuse ! C'est bien la seule chose intéressante que les Français ont apporté en russie.

On entendit un cavalier qui arrivait au grand galop. Des éclats de voix et même un coup de feu. Soudain la toile protégeant l'entrée de la tente s'ouvrit largement. Un officier portant les insignes de l'armée du Maréchal entra. Il salua les deux officiers. Tchekov immédiatement se leva et se précipita vers l'homme.

Alors Dostoïevski ?

Tout va bien Major. J'ai juste eu un peu de mal à vous trouver. J'ai commencé à vous chercher au tribunal. Vous retrouver fût un vrai jeu de piste. Mais nos unités sont victorieuses. Nous avons mis en déroute ce soir une compagnie de ligne et deux escadrons de cavalerie.

Bravo mon brave. Des morts parmi les notres ?

Non, aucun ! Nos salves comme nos charges les ont cloué de peur ! Aucune perte à déplorer ! Pas même un blessé !

C'est parfait. Retourne auprès des tiens. Demande quand même à manger une colation avant ! Félicite Dvorak, Tolstoï et tous les hommes de ma part. Je vous rejoins avec mes cuirassiers dès que possible.

Tchekov alla se rassoir et après avoir vidé son verre de cognac ajouta.

Mon cher Didier, ce soir, je demande officiellement mon intégration au sein du régment des Baggovout. Et comme cadeau pour votre régiment, vous recevrez d'ici peu les trois fut de vodka que mes hommes ont ramassés ce soir.

Voyant le verre de son ami vide, Didier De Castillon le remplit immédiatement et fit le plein du sien en même temps !

Trinquons ami ! Trinquons à ta venue ! Trinquons à tes victoires ! Trinquons aux Baggovout !

Les deux hommes vidèrent leurs verres d'une traite.

Espérons maintenant que le général Rouskoff arrive bientôt.

[rouskoff (Mat. 16297)]

Les combats se succédaient déjà depuis trois semaines.

Le front avait bien avancé depuis cette fameuse percée française, qui nous obligea à quitter successivement les villes, puis nos campagnes avant de réussir à contenir ce flot presque continue de tuniques bleues sans cesse plus nombreuses allant jusqu'à décimer complètement le régiment des Grognards.

Bref, Rouskoff qui aimait sentir la ferveur des combats autour de soi était servi, la réponse de l’armée russe ne se fit pas attendre.

D’abord la l’armée du Tsar qui stoppa net la progression des français, puis l’armée du Maréchal lançant à tout rompre l’offensive sur le centre-est, suivi immédiatement par l’offensive des Baggovouts qui relançait l’inertie de la reconquête, en quelques heures la tendance vu renversée et à présent le régiment des Pavlovs qui prenait l’offensive, notre heure avait sonnée.
C’est le moment que choisi Rouskoff pour aller « ressourcer son corps » comme il aime dire ; disons plutôt aller vider quelques verres, voir bouteilles de vodka afin d’embrumer son pauvre cerveau remplie d’horreurs accumulés jour après jour…

Et puis le campement n’était pas loin, une journée de cheval tout au plus.

La bannière des Baggovouts flottait au dessus du campement, le soleil déclinait déjà à l’horizon, il traversa lentement le camp salué de temps à autre par un sous officier moins saoul que les autres.
Même Rouskoff se posait parfois des questions sur cette bande de fous qu’on lui avait confié.

Enfin un visage familier qui ne lui rappelle pas les combats ce brave « Ygor » toujours sa bonne tête de miche de pain à qui on a envie de tirer..la joue (qu’est ce que vous allez penser..lol)

« Tiens Ygor mène le cheval à l’écurie et fais en sorte que l’on prenne soin de lui, c’est mon meilleur homme et je sais de quoi je parle » dit il avec un sourire en coin qui en disait long.

Ygor sembla hésiter puis lança tout en pressant le pas vers l’écurie :
« Je crois que vous avez de la visite !!! » il disparu au détour d’une tente laissant Rouskoff sans voix.

« De la visite ? » « Qu’est ce qu’il entend par la ?, et puis je n’attends personne »

Rouskoff entra dans sa tente, déposa son sabre, ses gants et se vautra sur le lit, essayant de retirer ses bottes l’une contre l’autre, tout en buvant au goulot d’une bouteille qu’il avait préalablement tiré de dessous sa couche.

« Major » !! Vociféra un homme à la porte

« Quoi ?? » interjeta Rouskoff

« Je dois vous informer que le Major Theckov souhaite vous rencontrer !! Et attend votre accord sous la tente du Capitaine De Castillon. »

Rouskoff s’étouffa dans sa vodka se redressant d’un coup.

Les yeux lui sortaient de la tête. Quand le soldat qui attendait la réponse vu son visage rouge écarlate et les glaires qui pendouillaient encore à son menton après avoir avaler de travers il eu un mouvement de recul de quelques pas.

« Revenez crétin !! Qu’avez-vous dis : le juge Theckov est ici et veut me voir !!! »

« Oui monsieur, mais moi je ne fais que porter le message » balbutia t’il.

« Allez me chercher ce Thekov de malheur et que De Castillon l’accompagne !! »

Puis il rentra à nouveau.

Il reprit une bonne rasade de vodka disons une demi bouteille.
Sa cervelle était en ébullition que voulait ce diable d’homme ? Pourquoi était il venu jusqu’ici ? De Castillon ? Pourquoi est-il toujours-la ? Cet homme en sais plus qu’il ne veut en dire, j’en aurai le cœur net en les confrontant tous les deux.
Puis remettant la botte qu’il avait retiré, il s’assit de dos à la porte d’entrée comme pour ignorer la venue de ceux qui allaient arriver et continua à boire.

[vétéran Tchekov (Mat. 10727)]

le garde entra dans la tente du Capitaine De Castillon. Il s'approcha de lui discrètement et lui parla à l'oreille. Celui-ci lui fit un signe d'énervement et ajouta.

Dites au général que nous arrivons. Et veillez à ce que le repas soit bientôt prêt. Cela le mettra de meilleure humeur.

Puis se tournant vers Tchekov.

Vous avez du comprendre que le général Rouskoff nous attendait. Bizarement, votre présence ici ne semble pas lui faire le plus grand plaisir.

Tchekov éclata de rire.

N'ayez crainte. Rouskoff et moi avons eu quelques mots il y a quelques semaines. Il s'est introduit de manière quelque peu cavalière dans mes qartiers et comme mes hommes pensait qu'il me menaçait, mes adjudants l'ont fait sortir par la force... Je crains que son amour propre n'ai eu aussi mal que son postérieur.

Tchekov marqua une pause et reprit d'un air plus sérieux.

En fait, la raison est simple. Je ne voulais pas que les gens de mon régiment apprennent mon départ trop tôt. Je voulais leur annoncer moi-même le moment venu. Et en plus, avant de venir ici, je voulais être certain de rejoindre un grand régiment.

Mais allons le rejoindre. Je n'ai pas peur de l'affronter. Et peut-être quelques barils de vodka le radouciront t'il. Il est dit-on encore plus porté sur la vodka qu'un certain juge.

Les deux hommes se levèrent et prirent la direction de la tente du général Rouskoff.