Modérateurs : Modérateurs français, Animateurs, Modérateurs russes
J’apprends dans l’instant mon Ami, que vous avez été nommé Colonel ; je me félicite, en vous faisant mon compliment de congratulation, de me trouver encore sous vos ordres, et je présage d’avance tout l’avantage que les officiers de la BI en retireront .Vous savez que je ne suis pas courtisan, et que franc comme un houzard, je dis ce que je pense ; ainsi, ne voyez dans ce que je dis qu’un hommage rendu à la vérité.
Depuis que nous avons quitté les tentes dans les environs de Polotsk, il nous est arrivé toute sorte de désagréments ; nous avons été presque continuellement aux prises avec l’ennemi ; dans ces différentes affaires la compagnie s’est parfaitement distinguée, mais elle a beaucoup souffert ce matin lors de mêlées contre des fusiliers du Régiment Baggovout et lors d’une attaque de grenadiers de Pavlov ; reste à savoir à quoi cela aboutira, je ne sais encore rien.
Avez-vous reçu des lettres de France depuis que je n’ai eu le plaisir de vous voir ? Je vous plains si vous êtes dans le même cas que moi, rien ne m’est parvenu, et s’il m’en parvenait, je tremblerais encore d’y trouver des nouvelles alarmantes sur le compte de ma mère ou de ma Pauline [son épouse]. Jamais nous n’avons été si malheureux qu’en Russie ; nous y éprouvons toutes les privations, toutes les fatigues les plus inouïes, et l’espoir d’un mieux-être nous est même refusé. Votre Lefine, mon cher Colonel, est bien changé ; sa gaieté, qui jadis vous a amusé, l’a quitté ; sombre et mélancolique, il traîne sa triste existence dans les plaines enneigées, où, à travers ses déserts de glace, il a tout perdu ; et ses yeux ne peuvent plus même gouter le plaisir de pleurer. Qu’ai-je fait en venant ici ? Écrivez-moi donc quelquefois ! J’ai besoin de consolation, et votre amitié ne doit pas m’en refuser ; pensez à ce que j’ai perdu : mère, maîtresse chérie, filles charmantes, et vous excuserez mes plaintes et mes importunités.
Adieu, mon Colonel, ne quittez jamais l’adjudant Relmyer, il serait trop malheureux ; pensez à moi un peu l’un et l’autre et ne doutez pas de mon sincère et respectueux attachement.
Lefine.
P.S. J’embrasse Margont ; et l’adjudant Gluntz vous présente son respect, et me prie de vous faire ses amitiés
«Soldats de la Brigade Infernale, je vous fais mes adieux en tant que chef de régiment. Depuis plus de 2 ans, je vous ai trouvés constamment sur le chemin de l’honneur et de la gloire. Dans ces derniers temps, et comme toujours, vous n’avez cessé d’être des modèles de bravoure et de fidélité. Avec des hommes tels que vous, la cause de la Grande Armée n’est pas perdue. Mais la guerre est interminable et ma présence sur nos arrières est devenue une nécessité.
La Brigade Infernale a le plus grand besoin d’hommes de valeur à sa tête, tels les officiers Jermanowki et Latanier. J’ai donc sacrifié tous mes intérêts à ceux de la Brigade Infernale ; je cède mon commandement à l’Officier Jermanowski. Vous, mes amis, continuez à lui obéir et à servir la Grande Armée. Sa Victoire est mon unique pensée ; elle sera toujours l’objet de mes vœux les plus chers ! Ne plaignez pas mon sort ; si j’ai consenti à me défaire de ce Commandement, c’est pour servir encore à la Gloire de la BI en tant que chef de section; je veux continuer à combattre l’ennemie au devant de la Vieille BI et je le ferai ! Mes chers frères d’armes ! Dès demain, un nouveau commandement Nous mènera sur les chemins de nouvelles Victoires… »
_________________«Mon sang à la BI et ma vie à l’Honneur !»
" Un aide de camp de l’Empereur entra. Il apportait l'ordre à Percy et à son escadron de charger l’ennemi. Le Colonel Percy qui était un des Vieux de la Vieille et qui avait été fort gai jusque là, pâlit tellement en recevant cet ordre, que Jermanowski se retourna sur lui en lui demandant s'il se trouvait mal.
- Non, Major, dit le colonel en portant sa main à son front, mais il vient de me passer un singulier pressentiment: je serai tué demain. - Allons donc, dit le Major Jermanowski en riant, est-ce que tu deviens fou, mon vieux camarade?
- Non Jermanowski; mais n'as-tu jamais entendu dire qu'il y ait des hommes qui aient reçu d'avance l'avis de leur mort?
- Combien as-tu de blessures, Percy? demanda le Major.
- Trente-sept ou trente-huit, je n'en sais pas bien le compte, je suis troué comme une écumoire.
- Eh bien, quand on a reçu trente-huit blessures au service de la Grande Armée, on est immortel. Au revoir Percy.
- Adieu mon fidèle second.
- Au revoir.
- Non, non, adieu !
Percy a écrit :Le 19 juillet, au cours d'un déjeuner en compagnie de Jermanowski et d'officiers de l'Etat-major de la Brigade Infernale, Percy reçoit l'ordre de l'Empereur de porter ses dragons au nord-est de la mine, pour débusquer des compagnies du régiment Baggovout.
L’adjudant Relmyer décrit la scène :" Un aide de camp de l’Empereur entra. Il apportait l'ordre à Percy et à son escadron de charger l’ennemi. Le Colonel Percy qui était un des Vieux de la Vieille et qui avait été fort gai jusque là, pâlit tellement en recevant cet ordre, que Jermanowski se retourna sur lui en lui demandant s'il se trouvait mal.
- Non, Major, dit le colonel en portant sa main à son front, mais il vient de me passer un singulier pressentiment: je serai tué demain. - Allons donc, dit le Major Jermanowski en riant, est-ce que tu deviens fou, mon vieux camarade?
- Non Jermanowski; mais n'as-tu jamais entendu dire qu'il y ait des hommes qui aient reçu d'avance l'avis de leur mort?
- Combien as-tu de blessures, Percy? demanda le Major.
- Trente-sept ou trente-huit, je n'en sais pas bien le compte, je suis troué comme une écumoire.
- Eh bien, quand on a reçu trente-huit blessures au service de la Grande Armée, on est immortel. Au revoir Percy.
- Adieu mon fidèle second.
- Au revoir.
- Non, non, adieu !
Percy sortit de la pièce. Tous ces hommes de guerre habitués à voir la mort chaque jour se regardèrent en souriant; cependant, quoique aucun d'eux ne crut au prétendu pressentiment de celui qui les quittait, une impression triste pesait sur eux".
...au service de la Grande Armée, on est IMMORTEL.
Percy a écrit :...au service de la Grande Armée, on est IMMORTEL.
Nicolaïkov a écrit :Percy a écrit :...au service de la Grande Armée, on est IMMORTEL.
Faur pas exagérer ! Les anges c'est quand le coeur s'arrête de battre Non ?
Le 20 juillet je commandais un régiment de dragons. Nous fendîmes en deux les trois lignes des compagnies du régiment Baggovout, qui s'étant aussitôt reformées, nous obligèrent à les retraverser en sens contraire. Au moment où nous revenions vers l'Empereur, après avoir dispersé les Russes, je rencontrai un gros de cavalerie ennemie. Je me précipitai sur ces enfoirés-là. Deux officiers russes, deux vrais géants, m'attaquèrent à la fois. L'un d'eux m'appliqua sur la tête un coup de sabre qui fendit tout jusqu'à mon bonnet de soie noire que j'avais sur la tête, et m'ouvrit profondément le crâne. Je tombai de cheval. Quand je repris connaissance, je m'aperçus que j'avais la tête ouverte. Par bonheur, mon sang ou la peau meurtrie de mon cheval peut-être, que sais-je ! M’avait, en se coagulant, comme enduit d'un emplâtre naturel.
Alors que le soleil se levait, je me haussais en me servant de mon sabre. Au loin j’aperçu mes fidèles adjudants Relmyer, Margont, Lefine et Gluntz qui m’ayant aperçu s’élancèrent pour me secourir….
Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 5 invité(s)