Lepine officier du Tsar

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Lepine officier du Tsar

Message par Lepine » Sam Oct 25, 2008 1:25 pm

Première partie.

En 1805, Lepine était le fils unique d'un armateur fabuleusement riche et néanmoins d'une honnêteté si rare que dans toutes les Russies son nom était devenu le synonyme de probité commerciale. Sur la fin de sa carrière, comme il songeait sérieusement à jouir enfin de ses millions, ce négociant fut atteint de malheurs que nul ne pouvait prévoir.

Adopté par son oncle le comte Mikhailov lors du décès de ses deux parents, guidé par son oncle et tuteur qui gère ses biens, Lepine à pu suivre son éducation dans les plus grandes écoles d'Europe de l'ouest. A son retour en Russie il fréquente également la jeune noblesse militaire à la vie dissolue, en particulier des noceurs invétérés,Alexandre Yvanovitch, Chernei De Rastak, Ruslov et Vladimir Bibine entre autres.

Lors d'une soirée à Saint-Pétersbourg, Lepine revenu d'Europe, croise le prince Igor Gouraguine et ses enfants, et d'autres personnes qui deviendrons ses amis,Valeska et Nicolas, et sa deuxième femme Elise, enceinte, ainsi que beaucoup de jeunes officiers insouciants...

C'est lors d'une de ses soirées de bal qui est l'occasion pour Lepine et Igor de nouer une forte amitié. Puis quelques années plus tard à Moscou, le comte Mikhailov, est à l'agonie, seul parent encore en vie, Lepine assiste à la mort de son tuteur et hérite de toute sa fortune.

Il devient alors un "parti" en vue, se met à fréquenter le monde et la singulière famille Tiranovitch. C'est à cette occasion qu'il rencontre sa fiancée.

La Russie se prépare à la guerre contre Napoléon au côté des Autrichiens. Lepine, décide de rejoindre l'armée, et retrouve ses camarades de l'armée du Tsar, il laisse sa fiancée, la princesse Marie katoucka au soin de sa belle famille, plus tard arriveras l'irrémédiable lettre de rupture, le père, le sévère et coléreux Nicolas Tiranovitch, pro-français et ayant quelques liens de parenté par sa sœur dans la cour impériale Française à fait rompre les fiançailles.

La douce et spirituelle princesse Katoucka Tiranovitch, se vois de nouveau fiancée selon les désir de son père avec un noble russe, le jeune Rostovictch.
De nouveau célibataire et au dire de tous, même de ses amis, et on connaît L'impartialité des amis, Lepine était et méritait d'être le lion de la jeunesse Moscovite.

C'était, en 1812, un fort joli garçon, un peu familier, légèrement prétentieux, et fier comme il convient de ses avantages.

Né en 1782, il avait trente ans, une agréable figure, beaucoup d'argent, et un bon tailleur. On cita comme une merveille son hôtel de Saint-Pétersbourg, on admirait ses chevaux et ses voitures, on copiait servilement ses livrées; son chalet sur la rivière de l'Oural avait rendu malade de jalousie un Anglais sphénisque.

Enfin, la capricieuse fortune s'était complu à vider sur la tête de cet heureux mortel le coffre-fort de ses faveurs. Il continuait loin de la capitale et du palais impérial une vie insouciante et débridée. Maniant aussi bien le sabre sur les champs de batailles que la coupe de champagne ou de vodka au bras de jolies femmes.
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Message par Lepine » Mar Oct 28, 2008 8:39 pm

Nuit du 27 octobre près de la forteresse.

Face contre terre, Yvanoff gisait dans la boue nappée d'une fine couche de glace. Cette même nuit, un peu plus tôt, après avoir tenté une percée vers les lignes françaises, une centaine d'hommes du régiment avaient attaqué des escadrons Français des lanciers et Chasseurs à cheval des Compagnies Cecil Saint-Laurent et Charles de Hautfort, pris sous une grêle de feu, ils avaient ramené deux ou trois prisonniers. Cependant, blessés, perdant leur sang, c'est avec difficulté qu'ils étaient parvenus à franchir les douves dernier rempart de leur propre de forteresse.

Minov et Sergeïsky Alexward et Trunowcky manquaient à l'appel.
Dans la lueur fugitive d'une lune voilée par la neige qui tombait silencieuse, les yeux caves, Yvan avait dit, d'un ton pitoyable

-Pour Minov, je crois bien que c'est foutu, mais Trunowcky est encore vivant.

Ils n'avaient donc pas le choix. Alors, couverts par quelques salves de leurs bataillons, Yvanoff et trois hommes étaient partis à la recherche de Trunowcky. Malgré le vacarme assourdissant des tirs de chaque côtés, quand ils s'arrêtaient pour souffler, Yvanoff entendait les crépitements saccadés des fusils lâchant leurs essaim mortels. Lorsque la lune cachée par un nuage furtif se fit moins lumineuse,

releva la tête pour observer à nouveau les alentours jonchés d'hommes dont on ne distinguait plus la couleur d'uniforme et des armes abandonnées et inutilisables et de ce qui restait des quelques troncs d'arbres dénués de feuilles criblés de balles encore debout les branches pesantes de neige gelée.

Quelque chose bougea dans la boue. Yvanoff rampa aussi vite qu'il pouvait. À cause de la fureur des armes et des chevaux passant au galop non loin de là, il n'entendait pas la mince couche de glace craquer sous son poids. Il devait atteindre Trunowcky sans glisser dans l'eau à certains endroits la glace semblait très mince on pouvait y voir l'eau au travers, des taches de couleurs emprisonnées semblaient vouloir en sortir des hommes s'étaient déjà noyés.

Rien que d'y penser cela le fit frissonner. Maigre consolation, cette semaine, ils n'avaient pas été attaqués la chute de neige incessante avait réduit les attaques, de sorte que, dans les dépressions du terrain, ne stagnaient pas les habituels amas de matériel détruit et des corps amoncelés et gelés restant tels qu'ils étaient tombés.

De nouveau les nuages découvrirent la lune et elle illumina le ciel. Yvanoff se figea. Puis, comme la lueur s'estompait, il fonça aussi vite que possible en évitant les débris et les baïonnettes et les cadavres de ceux qu'on ne récupérerait plus, prisonniers qu'ils étaient par la neige givrée et la glace. Comme d'habitude, l'officier avait pris avec lui quelques charpies et une gourde d'alcool les premiers soins, ne suffirait sûrement pas. Mais si il pouvait ramener le grenadier derrière leurs lignes, alors le chirurgien du bataillon prendrai le blessé en charge.

I1 attendit l'obscurité retrouvée pour se lever. Courbé en deux, il se mit à courir. À quelques mètres de l'endroit où il avait vu quelque chose remuer, il glissa et faillit s'affaler sur un corps.

-Trunowcky ! C'est toi ?

-Salut, camarade

Surgissant du néant, à la fin de la phrase, la voix rauque de Trunowcky s'étouffa dans une quinte de toux.

-Je ne suis pas mécontent de t'avoir trouvé. Où estu blessé ? demanda Yvanoff en tendant la main pour sentir le corps de Trunowcky sous la toile verte rugueuse.

-Vous savez que c'est pas un endroit pour un officier de haut rang ? fit Trunowcky avec l'humour du désespoir afin de masquer la douleur.

Une nouvelle fois la lune jouant avec les nuages éclaira un instant son visage au nez camus et sa blessure sanguinolente.

-Je ne faisais que passer, répliqua Yvanoff d'une voix hésitante. Tu n'es blessé qu'à l'épaule ?

S'il n'avait été touché qu'à cet endroit, Trunowcky serait parvenu à rentrer. Yvanoff appréhenda la réponse.

-Non, à la jambe aussi, répondit Trunowcky . Enfin. je crois, parce que, pour être franc, je sens plus grand chose de ce côté-là. Je suis glacé. On dirait que, dans le coin, les courants d'air sont plus froids que chez ...

La fin de sa phrase se perdit dans le vacarme des tirs d'artillerie.

L'officier Yvanoff avait le cœur serré. De jeunes gars qu'il avait toujours connus, il en avait trop vu mourir comme par exemple, l'aîné de Trunowcky , qui y était passé un an plus tôt.

-Je vais te ramener, dit Yvanoff . Une fois que tu seras réchauffé, tu te porteras sûrement comme un charme. Allez, on y va.

I1 se pencha. À peine avait-il hissé Trunowcky sur son dos que, par inadvertance, il heurta sa blessure L'autre lâcha un cri de douleur.

-Excuse-moi, fit l'officier en grimaçant.

- Ça va passer, fit Trunowcky , le souffle court par un haut-le-cœur à l'instant où la douleur lui donna le vertige.

- Ça fait mal, mais c'est supportable. Dans peu de temps, ça va aller mieux.

Ils disaient tous la même chose. Même les moribonds évitaient de se plaindre.

Chancelant sous son fardeau, courbé en deux, et tentant de le rester afin d'offrir la cible la moins voyante possible, Yvanoff crapahuta vers ses lignes. À deux reprises, il glissa sur la neige glacée et tomba, s'excusant chaque fois automatiquement, conscient que, malgré ses efforts, il cognait malmenait le corps du blessé.

La butte de terre qui protégeait l'entrée de la forteresse n'était plus qu'à une dizaine de mètres. Couvert de boue trempé jusqu'à la ceinture, le souffle de sa respiration se condensant dans l'air glacé, il avait si froid qu'il sentait à peine ses jambes.

-On y est presque, dit-il à son ami Trunowcky.
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Message par Lepine » Jeu Oct 30, 2008 6:33 pm

Depuis sa rupture de fiançailles, Lepine avait rencontré une charmante jeune femme de petite noblesse orpheline de père et de mère, sans fortune, elle vivaient avec une cousine et sa fidèle Claudia employée depuis toujours dans la famille.
Son devoir d'officier l'avait contraint quelques mois lus tôt à lui écrire pour lui annoncer la mort de son plus frère cadet, elle avait répondu pour le remercier d sa gentillesse. Entre eux, une correspondance s'étaient établie au rythme d'une à deux lettres par mois.

Bien qu'ils ne se soient jamais rencontrés Lepine parvenait à lui faire comprendre ses sentiments de lassitude, tout comme sa culpabilité de ne pouvoir d'avantage lui venir en aide.

Lors d'une permission qui fut l'occasion de se rencontrer et de faire un goûter dans un des plus somptueux salons de la capitale; hélas en présence d'une cousine et de la nourrice, sa chère Claudia ils avaient pu
l'apprécier.

Dans sa tente Lepine les doigts gelés parvenait à peine à tenir la plume qui couvrait des feuilles de papiers qui partiraient, vers celle qui part sa gentillesse et son honnêteté désabusée qu'il trouvait dans ses lettres faisaient en sorte qu'il pensait à elle plus qu'il n'osait se l'avouer.

Lettre du 29 octobre
3 h du matin


Chère Nadia,

Je vais partir dans quelques heures pour la rivière proche de notre campement et vous laisse ce mot pour le cas ou Je ne

devrais pas en revenir. Ce que J aimerais a vous dire est d'ailleurs bien simple.
D'abord un devoir de gratitude s'impose à moi; gratitude dont un long discours serait incapable de rendre l'intensité: je vous dirai donc simplement que j'ai depuis longtemps réfléchis longuement à tout ce que je vous dois et que je crois avoir su en apprécier le prix.

Je laisse bien entendu tout ce que j'ai à mes fidèles serviteurs, à mon amie la fidèle Kethoun ainsi qu'a vous vous l'utili­
serez comme vous voudrez. Tout le harnachement pourra être donné à votre plus jeune frère quand il sera officier et je compte que mes selles de course et de combat continuera à remporter des succès avec lui.

Si je me fais tuer pendant la campagne je n'aurais que 2 regrets,de n'avoir pas assuré la continuité de la famille et vous faire de la peine en disparaissant: mais tout cela ne sera rien si on a la victoire.

Je vous envoie mes plus vifs sentiments d'amitié

Votre dévoué serviteur


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Message par Lepine » Ven Oct 31, 2008 8:35 pm

Le sergent Smirnoff, marchait d'un bon pas dans la neige, le froid avait apparemment aucun effet sur lui bien habitué à des températures plus basses, ayant quitté les abords du fleuve avec ses voltigeurs envoyés en reconnaissance, il gagnait le sud des positions. De retour du front il stoppa au carrefour pour laisser passer un attelage de chevaux tirant une batterie d'artillerie, créatures lourdes et patiente elle tiraient la lourde charge laissant dans le sol de large sillon, et l'odeur de la terre labourée forte et tenace parvint jusqu'à ses narines il se lança de nouveau dans sa
course avant qu'un escadron de chasseurs lancé au galop ne lui coupe le chemin.

Saluant le planton il entra dans la tente, de l'officier Lepine commandant la brigade, exalté à l'idée de faire un pas en avant, après ces mois d'insatisfaction et d'échec au sein du régiment qu'il venait de quitter. Il fit son rapport, n'hésitant pas à tutoyer son camarade et officier quand ceux ci étaient seuls. Les deux hommes s'estimaient depuis le début du conflit et avait l'un envers l'autre une grande confiance qui n'avait d'égale que leur bravoure.

Nicolas Smirnoff pointait du doigt sur la carte les positions avec précision et pour chacun des points donnait à Lepine l'effectif exact des forces reconnues.
Le moral était bon et si la surprise de découvrir que les français avaient traversé la rivière au matin avait jeté un froid, le résultat des attaques de cavalerie durant la matinée des deux escadrons du bataillon avait donné quelques résultats positifs, Les officiers Anouska et Aleixeï avec leurs chasseurs ; aidé des grenadiers et des compagnies du bataillon avaient repoussés les plus téméraires derrières le fleuve.

Les compagnies des bataillons français Andréossy et Petiet attaquées au matin avaient rebroussés chemin dans la soirée, après les escarmouches.
Les voltigeurs avaient pu reconnaître des bataillons non identifiés fautes d'apercevoir les étendards et quelques compagnies de la Gendarmerie Impériale.
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Message par Lepine » Dim Nov 02, 2008 11:32 am

Ce matin Lepine reprenait la plume et d'une écriture fine et régulière faisait son rapport aux autorités de l'Etat Major.


2 novembre,
Vers 10 h 30, ce matin, de chaque côté du fleuve les compagnies ennemies se scrutaient, le soleil était de face, dans un nuage de poussière de neige poudreuse les hommes de l'escadron Anouska firent mouvement. Arrivé sur la Rikow,chariant des blocs de glaces qui renvoyait des reflets bleutés, ils stoppèrent mirent pieds à terre en un instant une salve était partie comme un essaim les plombs, qui balayaient la compagnie Kléber. L'ennemi était alors visiblement affecté par cette attaque. Son moral en baisse. L'officier français scrutait l'œil collé sur la lorgnette de sa longue-vue donnant des ordres de bataille. Mais les hommes visiblement fébriles, se débandaient,le commandement adverse parvenant tout juste à maintenir la cohésion de l'unité.
Sur la rive Russe, la compagnie du sergent Smirnoff était accouru en renfort, les voltigeurs courant comme des fous dans la neige, se mirent en position élargie pendant que l'escadron Anouska criant et faisant route vers leurs positions les encourageait les voltigeurs lachèrent à leur tour une salve, à leur grand étonnement ils virent les hommes ennemis vaciller et s'enfuirent la bête de Kleber de Strasbourg mat. 15455 s'effondrer sur le côté tandis que son cavalier était précipité à terre, une jambe et un étrier en l'air et les mains sur la poitrine devenue rouge écarlate.tout était redevenu calme en un instant le nuage blanchâtre s'effilochait doucement dans l'éther que le soleil peinait à réchauffer.

Les français battaient en retraite ! Cette compagnie était anéantie, les hommes du Lieutenant Alexeï lancé au grand galop arrivé sur place trop tard ne purent que cartographier les lieux et alentours et ramasser un sac de provisions tombé sur le sol.... du bortsch, encore du chou et des betteraves !

Compagnies de la brigade Lepine impliquées :

Escadron de chasseurs Anouska Bataillon Kethoun

Bataillon Lepine

Cie de voltigeurs Smirnoff
Escadron de chasseurs Alexeï

Aucune perte de notre côté


Il réfléchis un instant plongeant sa plume dans l'encre noir qui gelait presque, puis repris d'une allure tranquille son récit donnant quelques précisions aux membres du renseignement russe.
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Message par Lepine » Lun Nov 03, 2008 7:32 pm

Lepine qui avait quitté la maison d'un notable réquisitionnée pour lui et ses officiers, il trottait accompagné de son adjudant Yvanoff vers son campement au petit matin sur la route du Nord. Après une courte halte pour prendre son déjeuner et une brève revue du bataillon.
Ils était parti en reconnaissance, sur la rive il avait pas fallu longtemps pour trouver des français campant non loin des rives après de brèves échauffourées les deux officiers accompagnés de leurs compagnies respectives étaient revenu au camp sans aucune perte.

Alors que la journée avait été assez calme dans l'ensemble, debout devant sa tente, les bras croisés il contemplait l'horizon. C'était une belle journée où les nuages filaient à l'horizon illuminé du soleil couchant qui baignait la campagne enneigée dans une illusion de paix. Il songea à sa maison sa propriété où enfin sa nouvelle amie avait bien voulu venir s'installer, il regarda se coucher ce soleil sur la plaine russe, s'excusa au près de son officier et ami Yvanoff lui déclarant qu'il resterait sûrement au camp cette nuit et lui donna congé, et entra sous sa tente qui lui servait de Q.G. et s'installa sur la petite table qui lui servait de pupitre, la plume se mit à grincer sur le papier....



Chère Nadia,

Je prends la plume ce soir pour vous donner quelques nouvelles, j'ai bien reçu votre dernière lettre qui m'a fait grand plaisir.

Vous voilà enfin installé dans mon humble demeure, vous verrez mes serviteurs seront aux petits soins pour vous comme pour votre chère Claudia. Je suis rassuré de vous savoir plus loin des armées françaises qui ne cessent d'avancer dans nos terres.

Ici tout est calme, enfin si je puis dire hier nos hommes on fait une belle action en repoussant une compagnie entière de l'autre côté du fleuve, ce soir mes compagnies de grenadiers et d'infanterie ne sont pas resté longtemps à musarder et on fait eux aussi de belles attaques sur une des compagnies trop proches de notre village ou nous campons actuellement.

Nous entendons le canon assez souvent durant la journée, j'espère les voir de plus près ces jours prochains.

Continuez de me tenir au courant des actualités et de tout ce qui se dit en ville ainsi que dans les journaux nous sommes si loin de tout ici.

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Message par Lepine » Mar Nov 04, 2008 6:25 pm

Il était un peu plus de trois heures de l'après-midi. L'officier Kethoun s'approcha et saluât les deux officiers adossé au mur recouvert de végétation cet abri précaire les protégeaient tant bien que de mal du vent glacial et des bourrasques de neige qui tourbillonnaient.
Le Capitaine Kethoun leur annonça la bonne nouvelle.

- Les français attaqué hier soir ne semblent pas vouloir quitter la berge nous avons aperçu des feux encore ce matin, avec l'adjudant Valeska nos deux compagnies leur sont tombés sur le paletot il s'agit de la 11468 ème compagnie. sans doute un peu perdue et en attente d'ordre ?

Lepine sourit et regarde Son ami Yvanoff qui tapait de la paume de la main sa poignée de sabre.

- Cela te démange d'aller voir ?

- Un grand nombre de blessés étaient encore sur place et leur officier ne semble pas savoir quoi faire !
repris Kethoun.

- Bien allons-y !

Quelques temps après le clairon sonna le rassemblement une demi heure plus tard sans précaution le camp français était en vue, les tirs furent rapides fauchant le peu de survivants, quand la fumée blanche se fit moins épaisse il ne restait plus que quelques débris épars, un feu mourant fumant ne réchauffant plus que quelques corps étendus, il ne restait plus rien de la compagnie.
Les bataillons Kethoun et Lepine avaient eu enfin raison de la compagnie de Adjt de dominik57 Mat. 11468

Un drapeau tombé et abandonné fut vite récupéré par l'escadron de chasseurs du bataillon. Alexeï revint les lèvres pincés et l'air contrarié une fois de plus il arrivait trop tard...Les hommes de l'adjudant Alexeï firent une reconnaissance sans pouvoir tirer un seul coup de fusils. Leur seule compensation fut de déposer l'étendard capturé dans le camp du bataillon, à leur retour .

- La prochaine fois mon ami lui cria Yvanoff !

L'adjudant Alexeï qui avait mis pieds à terre lui souriait et tendit les rennes de son cheval écumant à son caporal, le lieutenant secouant la neige qui s'accumulait sur ses épaules, rejoignit le groupe.

- Oui sans doute Yvan.

Les officiers se rendirent sous la tente qui leurs servait de Q.G. Une nouvelle victoire venait récompenser la brigade.
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Message par Lepine » Sam Nov 08, 2008 3:23 pm

Arrivé la veille les hommes du bataillon Lepine campaient autour de la mine, de nouveau accroché au sommet de la tour, le drapeau d'Alexandre flottait au vent.
Des hommes y travaillaient d'arrache-pieds les soldats en gardaient les alentours maintenant sécurisés.

Il n'y avait plus aucun bruit à part le ronronnement qui sortait de la mine, barrant le ciel, la lumière vespérale s'estompait

fur à mesure que le soleil inondait la terre, le bleu pale de soie délavée laissait la place à la lumière étincelante sauf

sous les arbres ou la neige restait encore protégé des rayons lumineux.
Lepine scrutait les alentours, son regard s'attarda sur le vent qui balayait les près effacant peu à peu les traces des

dernières heures,tout en traversant le champ il faisait le point.

Une nouvelle fois les français lui échappait, Ce n'était qu'une demi victoire, la veille ses hommes avait réduit à néant la batterie d'artillerie qui menaçait les lieux, et cela grâce à l'aide du valeureux colonel Norrecix qui avec ses hommes l'avait chargé avant de subir une contre attaque au matin.

Dès l'aube une estafette était partie donnant ordres au bataillon Kethoun de le rejoindre. Le combat avait été rude pour les hommes du Colonel fançais Lou Rigaou, ses compagnies avait subie de lourdes pertes.

Les compagnies avaient à peine lâché leurs salves sur le bataillon français, que la cavalerie de l'adjudant Anouska arrivée en soutient reçue de plein fouet une riposte des voltigeurs de Gé lou Peï qui aussitôt avec tout ce qui restait de fragments du bataillon Colonel Lou Rigaou, disparurent au delà du versant de la colline, ne laissant que des allées d'herbes couchées, jonchés de morts et de blessés.
Du bataillon du colonel composé des compagnies 713, 715, seule la compagnie 714 de l'Adjudant Jouan Barbajouan fortement amochée avait évité le pire.

Les lourdes branches des ormes alourdies par la glace qui entourait ses rameaux ployaient au dessus des champs et se découpaient sur l'azur du ciel,les nuages tourbillonnaient, seule une alouette et le murmure du vent venaient briser le silence.

Quelqu'un venait à sa rencontre, d'une démarche gauche les officiers Kethoun et Valeska s'approchaient elles avançaient dans l'herbe leur atteignant le genou.

- Je sais s'excusa Lepine cela mérite un bon coup de faux mais personne ne peu le faire !

Valeska d'un vague signe de la main fit signe qu'elle s'en moquait bien. citadine dans l'âme c'était pas ici qu'elle espérait trouver le confort. Kethoun les lèves serrées, le front soucieux elle n'offrait qu'une mine défaite.

- Mauvaise nouvelle Capitaine des frankis s'approchent de nouveau.
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Message par Lepine » Mer Nov 12, 2008 7:00 pm

Vers midi Valeska arriva dans la tente de Lepine, celui-ci était de bonne humeur et accueilli l'officier avec le sourire, mais son visage trahissait l'anxiété. Un instant Lepine songea à négliger de lui en demander la raison et à lui donner congé,mais il y renonça conscient qu'il

fallait affronter toutes les nouvelles, y compris les mauvaises.

- Bonjour Valeska. que se passe t'il ?
- Salut Lepine, heu voilà encore de soucis désolée les hommes de la compagnie sont tombés sur un important stock d'alcool oublié par les français sans doute.

Elle restait immobile il ne persistait qu'un léger tic sur sa paupière gauche.

Lepine se leva d'un bond.

- Encore ? Mais bon sang !!!
-Et la compagnie de Kethoun ?

- Et bien c'est pareil, mais on à secoué tout le monde seul l'escadron d'Anouska et vraiment encore sous l'effet de l'alcool il ne serait pas prudent de les envoyer charger dans leur état pas un ne tiens debout alors en selle...

Lepine soupira et jeta un coup d'œil sur la table de travail le rapport de son attaque au petit matin le plan échafaudé devenait obsolète à cause du manque de discipline, seul son amitié pour le bataillon Kethoun le retenait de tout envoyer valser d'un revers de main...

- Bon... Attends je réfléchis pour cet après midi ils seront en état ?

- Oui promis quitte à en fusilier un ou deux pour l'exemple !

- Non assez d'erreur pour aujourd'hui supprime une semaine de solde. Toi et Kethoun pareil même régime et je veux vous voir toutes les deux vers 17 heures ; compagnies au complet !

Le matin même l'attaque au petit jour des compagnies de la Gendarmerie Française c'était déroulé suivant son plan, l'escadron Alexeï et la compagnie d'infanterie de ligne d'Yvanoff avaient progressé aux abords du fleuve à porté de fusils, la compagnie du Bataillon de Froissac bivouaquaient, et tout semblait calme, alignés en tirailleurs les deux compagnies lâchaient leurs salves destructrices puis se replièrent la compagnie Yvanoff bientôt rejointe et dépassé par les cavaliers furent

surprise par une contre attaque très bien menée par une compagnie du bataillon de Froissac en retrait,la compagnie Théophile Malhorme Mat.879, lâchait sur eux bientôt deux salves seize hommes morts et blessés jonchaient le sols les hommes venus à leur secours furent reçus par une seconde salve, Vingt et un hommes tombaient à leur tour l'attaque avait duré à peine six secondes, le silence n'était pas encore rétablis que au même instant à quelques secondes près que du nord deux salves parties

successivement les surprenaient alors que les hommes de Théophile Malhorme visaient les compagnies russes, rivé sur le repli des deux compagnies russes face à eux. Les grenadiers Lepine les surprenaient à leur tour.

Les regards des deux officiers se croisèrent un instant Lepine devina dans le regard de son adversaire le Major Antoine de

Froissac le même respect et plaisir et honneur,d'affronter un grand, surtout dans ce genre de joute !

Chacun devait penser dans son coin, "Dommage il me manquait mes voltigeurs." Les deux bataillons n'ayant pas engagés ces unités, Lepine avait envoyé en arrière en reconnaissance les siens peu étaient revenus des bois occupés alors.

Théophile s'était fait piéger mais s'en tirait bien, si il restait la encore ce qui ne faisait aucun doute, il reviendrais

avec le reste de la brigade.Les deux officiers l'un comme l'autre se saluèrent du revers de la main, chacun pensait vivement la prochaine fois.

Sous la clarté de la lune les ombres s'allongeaient au point qu'au loin celles des arbres atteignaient le milieu du champ,les étourneaux dérangés s'envolèrent en nuées se dispersèrent dans la pénombre couleur suie du ciel et se reposèrent de nouveau au même endroit.
L'après midi de nouveau les compagnies Lepine, Valeska et Kethoun firent le chemin vers les compagnies du Major de nouveau, le silence de la plaine que l'écho renvoyait en sourdine fut troublé par des salves destructrices les compagnies Mat. 879 de l'adjudant Théophile Malhorme et Mat. 1341 de François Bell recevaient des attaques atteignant les hommes vaquant aux corvées, les sentinelles s'écroulaient blessés ou mortes au vue de l'agitation au sein du campement l'ennemi était si surpris que visiblement il devait être affecté par l'attaque. Son moral était en baisse cela ne faisait plus de doute demain ils seraient partis en retrait pour soigner leurs nombreux blessés.

Sur le sol d'un regard furtif il compta une dizaine de morts et le double de blessés, du côté du Bataillon Valeska les pertes infligées devaient être aussi fortes, les trois compagnies en bon ordre se replièrent.

La vodka ne coulerait pas ce soir, Lepine fermait les yeux sur deux attaques manquées dues à l'alcool et voulait montrer son

agacement, néanmoins il félicitas les deux femmes officiers commandant de façon superbe dans l'action les vétérans accompagnés de jeunes recrues à moitié ivres, qui composaient les compagnies mat. 7156 et mat. 7157.

Arrivés dans le Q.G. de la brigade installé dans la mine,il leurs en fit part.

-Pour la sole oubliez mes paroles de ce midi d'accord ?

Puis les saluât leur donna congés tout souriant, conscient que c'était pour elles une sacrée leçon et qu'il fallait mieux oublier tout cela.
Dernière édition par Lepine le Ven Nov 14, 2008 8:17 pm, édité 1 fois.
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Message par Lepine » Ven Nov 14, 2008 8:15 pm

Au cours de la soirée le commandant Lepine discutait avec un officier de la brigade sous son uniforme de fusiliers, comme toutes les femmes soldat de la brigade elle avait fière allure, un visage aux traits fins, portant un shako cachant son épaisse chevelure châtain clair, il la quitta des yeux un instant, puis reposa son regard sur la main fine posée sur le pommeau du sabre pendant à son côté, il la fixa s'attardant sur son regard, ses yeux étaient semblables à ceux de Nadia, son invitée, un instant il lui sembla l'avoir en face de lui.
Quand elle eu fini son rapport et qu'elle prit congé, il se décida à lui écrire que devenait elle dans sa grande demeure de Saint-Petersbourg ?

Le courrier tardait à arriver ou était-il intercepté par des unités ennemis, sans continuer son interrogation il griffonna de sa légère écriture la page qu'il allait lui envoyer dès ce soir.


Chère Nadia,

Je ne reçois plus votre courrier j'espérais un mot de vous en réponse à ma lettre d' y il à une dizaine de jours, écrivez moi ici au Bataillon en mettant faire suivre et la mention officier de campagne, sans mettre de timbre.

Nous sommes bien installé le contact se fait souvent et le moral est excellent malgré quelques pertes.
Nous avons des blessés qui sont impatient de retourner se battre c'est vous dire l'état d'esprit de la troupe.
Nous attendons ici que la division finisse de se concentrer, ici la vie est paisible nous sortons surtout la nuit pour effectuer quelques raids.

Notre camp à été attaqué il y a quelques jours je n'ai pas eu le temps de voir l'ennemi mais les balles on sifflé, j'ai entendu deux balles près de ma tête : ça aurait été trop bête d'être blessé comme ça...

Au plaisir de vous lire

Votre dévoué Lepine


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Message par Lepine » Dim Nov 16, 2008 6:05 pm

C'est un arbre isolé , planté comme par enchantement au milieu d'une plaine aux les herbes folles couchées.
Noir de poussière. Noir de la pluie qui descend comme un rideau sale. depuis deux jours elle tombe sur les hommes les bêtes, elle dégouline sur la rive à laquelle les bataillons russes s'accrochent.

Lepine et les grenadiers du bataillon grimpent sur le versant de la rivière il est venu enfin cet instant ou toute l'armée se met en branle afin de lancer une attaque sur le versant adverse.

Tout le bataillon suit à ses côtés les contingents du bataillon Kethoun l'attaque fuse les conscrits français sont rapidement anéanties par trois salves successives. Une de plus pour Kethoun. Il agite le bras et fait d'un signe qui veut dire tu as gagné ton chevron il sourit la matinée à été belle mais la journée sera longue encore.

Avancer sur la rive ennemie tenir la position voilà l'objectif la contre attaque suit première salve à la droite de la compagnie la Brigade écope Valeska et ses soldats sont touchés mais tiennent bon.
On se bouscule en s'agitant ainsi il ressemble à un homme qui se noie dans une marée humaine partout les compagnies du régiment Pavloffs accourent.

- Pressons, pressons !

Lepine reconnaît un des meilleurs officiers de ce régiment le Capitaine Lominsky qui avance avec ses hommes et les gars du 4éme.

Une jeune recrue s'avance vers eux et en s'adressant aux deux officiers leur demande interrogative les yeux pleins de respect et d'admiration :

- Pourquoi ne portez vous pas vos médailles ?

Lepine sans perte de temps le repoussa.
- Si tu veux servir de cible il n' y a rien de tel que de laisser briller ces décorations sur ta poitrine !

- Retourne dans les rangs la mitraille c'est pas pour les chiens...

- Et bien je la porterai quand je l'aurai, respect mon Capitaine !

Un groupe de soldats dirigeant une charrette de foin et une autre de munitions ou de vivres les sépare, les trois hommes se retrouve chacun d'un côté, quand un des hommes qui guide la carriole tenant le cheval par les mors l'oblige à se mettre en travers, un instant après une salve les frôle la compagnie Kethoun est touchée à son tour, un grand nombre s'écroule le silence se fait rare une charge de cavalerie vient balayer le reste de la compagnie dévastée. Le jeune soldat rejoint son unité, sermonné par le sergent de peloton, qui lui donne un coup du plat de son sabre.

- Attention ! Attention ! Holà holà Calme toi !
tout doux cria le conducteur tandis qu'il crie au contraire la bête s'affole sous la trépidante décharge que lâche les français de la 18036 eme compagnie. L'animal s'irrite ne comprenant pas ce ce que voulait son maître Il hennit,piaffe.... La foule de combattants afflue.

- Laisser le passage !

Lepine impuissant regarde son amie d'infortune pâtir de leur témérité mais déjà la seconde vague arrive, le sacrifice est pas vain les compagnie d'élites des Majors Kaithe Umbricht et Savage Von Solza se replie bientôt il n'aperçoit plus les bonnets des deux compagnies de grenadiers français qui reculent sous les vagues d'assauts des terribles avancées en terrain découvert compagnies de la 24386 eme du Sous-Lieutenant Djoules ; le Capitaine adjudant-major Bonzillouchkine de la 18601 eme ne reste pas en reste d'une grande bravoure, n'hésitant pas à affronter seul le reste de l'avant garde française.

C'est un élan fantastique comme savent le faire les grenadiers de Pavlofs Sous-Lieutenant Djoules et rejoint par les compagnies Capitaine adjudant-major Rouge qui fonce sur les hommes du Major Kaithe Umbrichtu du Vème Corps d'Armée.

Débordant la masse un officier passant au galop crie :

- Allez hardi, grenadiers le Tsar et la Russie ont besoin de vous !

Dans la soirée une estafette rapporta que le brave de la journée était tombé lui aussi , bombardée, attaquée à douze reprise la anéanti la compagnie du Capitaine Lominsky était anéantie les débris de la compagnie avaient cédé devant la 27806 eme cie de J.M Lamarque...
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Message par Lepine » Jeu Nov 20, 2008 7:04 pm

C'était une mâtiné aussi grise que les autres matins de ce mois de novembre qui n'en finissait plus, une journée idéale pour des attaques en ligne et les deux corps d'armée 'en était donné à coeur joie.
Le ciel sans nuage était si gris qu'il donnait l'impression de porter le deuil, dans les champs les fanions flottaient, et la brise soulevait les herbes piétinées depuis des jours.

Des recrues toutes droit sorties des casernes de dépôts était venues remplacer les absents, très vite embrigadées et encadrés par les chefs de pelotons, elles c'était amalgamées au sein des compagnies composées de vétérans ou de recrues qui n'avaient d'expérience du feu que quelques semaines de plus qu'eux. Parmi les nouveaux venus un officier qui promettait vu son allure et à sa façon de commander sa compagnie l'officier Blaisoo saluât les officiers du régiment présent sur sa route qui lui firent bon accueil.

L'officier Lepine passa un temps interminable au bord de la rivière qui coulait non loin de la mine, en compagnie d'une foule de blessés des deux nations. Il avait passé en revue les compagnies de la brigade ou du moins ce qu'il en restait on attendait des renforts qui étaient en route depuis plusieurs jours et qui n'en finissait pas de venir.
Quand aux escadrons de la brigade ils était sûrement arrivé à destination leur mission les avait envoyé très loin du camp.

Lepine avait passé un temps interminable au bord de la rivière qui coulait non loin de la mine, en compagnie d'une foule de blessés des deux nations.

Les gémissements, les lamentations, les supplications se mêlaient au roulement de la canonnade et des galops d'escadrons de toutes sortes qui à leurs passages faisait trembler le sol quelques instants. Des infirmiers en nombre insuffisant couraient de l'un à l'autre des blessés qui levait une main en signe de détresse. l'un deux passa et toisa le blessé que soutenait Lepine, un vieux grognard présent depuis le début de la campagne et , sans prendre le temps de l'examiner décréta :

- Ce n'est rien

Un autre qui passa par la pris un air catastrophé chaque fois qu'il passa devant lui. Finalement Lepine pu retenir un brancard auprès de deux voltigeurs qui servait de brancardiers, enfin son vieux camarade partait pour l'hôpital provisoire.

Il pris une gourde et comme les musiciens du régiment il aida tant bien que mal les blessés telle une marée humaine qui s'étendait de la rive au milieu de champs parfois traversés par une compagnie partant à l'assaut croisant d'autres compagnies dont certaines revenaient décimée et en sang supportant des camarades blessés. Un sergent à la carrure impressionnante nouveau venu, balafré comme une chemise plusieurs fois rapiécée s'écria d'une voix vive :

- On tiens le fortin les enfants on en revient on l'a pris c'foutu fort !
La nouvelle fut fêtée par des vivas
- Vive le Tsar !
- Vive le Tsar ! Vive Igor Gagarine !
- Vive les Grenadiers de Pavlovs !!


Le bataillon Lepine était depuis peu intégré aux vaillants régiment Pavlov commandé par les Officiers du régiment : Jyb Gagarine et son second le Capitaine adjudant-major Bernadeus.
La rivière charriait les débris d'un pont détruit en aval....
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Message par Lepine » Sam Nov 22, 2008 11:19 am

Riska, Telucha, Vedomostik, loin de Saint-Petersbourg les villages traversés se ressemblent tous.

Alexeï et son escadron de chasseurs à cheval, n'en finissent pas de traverser la région de Novgorod...

A quelques verstes de là suivent d'autres escadrons qui semblent tout aussi perdus qu'eux dans la campagne russe, immense et déserte, presque infinie ; loin des premières lignes où les combats font rage.

Et pourtant loin de l'offensive française les villages ont brûlé, les champs de blés sous la neige ont pourri sur pied, la campagne aride est couverte de petits bouleaux et de saules. La montagne et la neige tombée depuis plusieurs semaines ont obligé Alexeï à la contourner sur plusieurs verstes reculant sa destination de plusieurs jours encore.

Non loin de là, il a aperçu le Capitaine adjudant-major Rastanov et les hommes de son escadron qui semblent prendre la même route que lui dans la nuit il a perdu de vue l'escadron de Anouska qui le précédait depuis leur départ.

Encore un village traversé mais pas une âme qui vive, seuls quelques loups affamés sont aperçus à la lisière du petits bois, signe que les français n'y sont pas embusqués ; les loups détestent les hommes en général, russes ou français ils les fuient comme la peste.

C'est l'occasion de faire une halte et de manger ce qui leur reste de vivres, un peu de pain noir de la viande séchée, arrosé d'une gorgée de vodka, les chevaux se contentent de quelques brins d'herbe clairsemés, petit plus qui complète leur ration de foin.

Dans le village quelques hommes maraudent cherchant une hypothétique cachette, une réserve de vivres du village regroupée et enterrée et cachée par les paysans comme souvent sous des branches de sapins.

On dirait que tout ce qu'ils ont pu, ils l'ont déjà fait. Mais le village russe n'existe plus. Il est mort. Les villageois y ramassaient des bolets bai. Les routes ne sont pas entretenues.
Dans ce petit village il n'y pas de paysans, tous sont cachés, où sont-ils ?

L'été, on devait voir des jeunes faire la fête ici. L'automne, ils devaient se
précipiter dans tous les villages et hameaux aux alentours, aux champs, aux foires.

Une autre chose lui saute aux yeux : cette année on ne voit plus de cigognes dans les villages, elles ne sont pas parties loin dans des pays chauds. Ces oiseaux empaillés sont devenus à la mode chez des nouveaux riches russes et des étrangers en voyage dans la capitale et à Moscou. Les villageois les exterminent pour se payer des verres.

Une superstition russe veut dire que dévaster un nid de cigogne ou surtout tuer une cigogne porte malheur, guerre, mort, maladies.

C'est pour cela tous ces malheurs ?

Alexeï est en route depuis plusieurs jours et pas une fois depuis son voyage il n'a croisé de jeunes villageois depuis que l'automne est arrivé. Les villages se sont vidés. Il n'y reste que quelques vieillards apeurés de l'invasion et qui se terrent. Tout ce que compte de jeune sang est sous l'uniforme : paysans, serfs, bourgeois et notables, tous on répondu à l'appel de la sainte Russie... L'Europe sous l'emprise du petit ogre a envoyé sur la terre du Tsar des contingents de conscrits de tous les pays sous son autorité. Des français mais aussi des polonais, autrichiens, italiens, bavarois, saxons, prussiens, westphaliens et enfin des suisses.

Au moins en ville, arrivé à destination il trouvera une chambre pas trop miteuse à la paillasse confortable, de jolies filles, de la vodka et toute cette insouciance de l'arrière.

Loin du front nostalgique il pense à son ami Lepine cantonné près de la mine, cette mine de l'îlot qu'il a sauvé pris et repris une bonne dizaine de fois avec ses camarades les mois précédents. Que devient son chef de bataillon , A-t-il reçu ses galons de Major ? Les correspondances se font si hasardeuses, c'est de tout cœur qu'il lui souhaite de les recevoir venant du haut État-Major avant la fin de ce terrible mois de novembre.
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Message par Lepine » Sam Nov 29, 2008 4:45 pm

L'attaque avait été fulgurante, les miliciens suivit de fantassins étaient tombés sur eux au petit matin, les combats avaient fait rage depuis plusieurs jours autour de la mine.
Une à une les compagnies reculaient, bien amochée la compagnie de grenadiers de Lepine avait établi un campement provisoire afin de soigner les blessés légers avant de reprendre la route vers le camp de base.

Lorsqu'il ouvrit les yeux, il ne vit qu'une vague grisaille au dessus de lui, uniforme comme un ciel d'hiver, lourde et menaçante. Allongé sur l'herbe humide blessé incapable de bouger son bras le faisait souffrir, quelqu'un se pencha au dessus de lui. Un homme blond aux traits fatigués, l'air sérieux, avec les mains et les vêtements bleu qui était tachés de sang.

Il tenait un sabre, sans avoir apparemment l'envie de l'abattre sur Nicolas Lepine, il reconnut un haut gradé appartenant au Vème Corps d'Armée à en croire le drapeau que celui-ci tenait fermement de l'autre main.

Il cligna des paupières et regarda de nouveau, il était couché sur le dos : la grisaille était celle d'un plafond noir de crasse et de fumée.
Lepine remua légèrement pour se défendre mais l'homme n'avait plus rien d'un français du moins en apparence son uniforme était tachés de sang, mais sa chevelure était brune ses traits fins, ses yeux ronds et bienveillants.
Le lit sur lequel il reposait était court et ferme.
Il tenta de bouger mais une douleur fulgurante le cloua sur place. Couvert de bandages, son bras gauche lui faisait mal, sa poitrine également.

Quand il se souleva un peu pour regarder autour de lui il eu l'impression qu'on lui martelait la tête entre les deux yeux.
A un mètre de lui un autre lit en bois, semblable au sien ; son occupant un homme au teint blafard bougeait sans cesse, sa couverture était maculée de sang tout comme sa chemise.
Plus loin un troisième avec des bandages ensanglantés et ainsi de suite tout le long de la pièce...

Un homme en uniforme au tablier maculé de sang se plaça de l'autre côté du lit et sans s'occuper de l'homme penché sur Nicolas.

_ Vous êtes salement touché major !

L'homme se présenta :

- Je m'appelle Caveski je suis chirurgien de première classe, voici Yvan, mon aide aspirant. votre bras gauche est amoché. Apparemment vous avez reçu une balle qui la fort heureusement traversé.

L'aide tremblait en recousant le flanc de Nicolas tout en s'excusant tandis qu'il piquait et repiquait maladroitement la peau, de bonne volonté mais visiblement gêné de s'occuper d'un gradé.

La blessure était superficielle la balle avait seulement zébré le flanc, se contentant de mordre la chair sans percer l'abdomen. Ce qui inquiétait Lepine c'était la gangrène. Allait elle engloutir son corps comme la pourriture ronge un fruit trop mur ?

L'aide de camp avait dit major !
Peu à peu les souvenirs lui revenait les attaques sur le fleuve, la mine, le bataillon Poniatowsky, les contre-attaques puis le néant.

Il tourna la tête et aperçu son uniforme en lambeaux taché de boue et de sang séché, les deux épaulettes aux franges dorées, cela lui revenait peu à peu.

Tout d'abord son intégration au sein des Les Grenadiers de Pavlov, le général Gagarine, les lettres de Nadia arrivées avec retard par paquet de trois, cette attaque sublime sur les positions frankis, puis sa nomination au grade de Major, encore des attaques de nuit et au petit jour...

Il grimaça de douleur le chirurgien venait de lui serrer le bandage sur le bras.

- Vous devriez vous en tirer mais vous avez perdu beaucoup de sang, vos hommes vous on acheminé avec un carrosse jusqu'à nous, vous conserverez votre bras mais je crains que cela soit votre dernier combat on va vous ranger dans la catégorie des rapatriables.

Il devina que Caveski, ne pouvait en dire plus déjà des blessés arrivaient en masse, la douleur puis un trou béant il tomba dans le noir de l'oubli ne sentant plus la douleur.

Sa nuit fut épouvantable, des visages grimaçants venaient danser autour de lui et disparaissaient comme par enchantement, des vagues rouges le submergeait tandis qu'il avançait en vain dans un corridor étroit.

Au petit matin des bruits familiers le réveillait le sortant de ses cauchemars.

Il appela à l'aide il devait vite donner de ses nouvelles à son hôte la belle et radieuse Nadia qui devait se morfondre, sans nouvelles de lui depuis combien de jours était il là ?
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Message par Lepine » Sam Déc 06, 2008 4:05 pm

Ce six décembre, Lepine à peine rétabli, ses paquets et bagages réunis il allait reprendre le chemin du front, accompagné de son ami Smirnoff, rétabli depuis peu lui aussi.

On lui avait recousu le flanc et le bras, si il avait eu l'avantage du grade en reposant dans un lit la plupart des blessés étaient allongés sur la paille.
Il vit son ami le sergent Smirnoff, qui tanguait de travers en marchant ses blessures le faisait souffrir il vint s'asseoir à côté de lui.
On lui avait administré un mélange infect d'eau-de-vie et du landaunum une teinture alcoolique d'opium, quelquefois adoucie par du sucre et aussi appelée vin d'opium, avant de le recoudre sa blessure, elle handicapait mais il était prêt à suivre le major.

Ils allait enfin quitter cet hôpital de campagne installé dans un château réquisitionné, qui ne ressemblait plus à rien , la riche demeure sentait le sang ,la gangrène les murs et les poutres en étaient imprégnées jusqu'en leur cœur. Des blessés allongés sur la paille étalées dans les plus belles pièces vidées de leur mobilier finissaient de guérir d'autres de mourir, ça sentait un mélange d 'alcool de cannelle, de vin et de safran.


Les deux compagnies, une de grenadiers et la suivante de voltigeurs avaient reçues leurs renforts certains hommes à peine remis allaient guérir de leurs blessures en chemin.
Maintenant des soldats inexpérimentés et plus ou moins motivés comblaient les rangs. Ils remplaçaient des vétérans, à qui il faudrait tout apprendre en cours de route et viendrait le jour du baptême du feu.

Lepine repensa à son passé à sa future fiancée si celle-ci ne tombait pas dans les bras d'un hussard, un duelliste sans aucun doute, il chassa vite cette idée idiote, de la perdre sa peur de mourir remonta à la surface, celle-ci habitait chaque soldat, on s'y habituait comme on pouvait mais elle resurgissait sans crier gare subitement.

Il lui fallait plus de vie de suite, Nicolas Lepine sorti de sa malle une bouteille d'un alcool douteux mais très fort sans hésiter il la porta à sa bouche en prit une gorgée et les yeux brillants la tendit au sergent.

A peine avait il bu que l'ordre de faire route était donné sur le front la bas Yvanoff devait trouver le temps long il était temps de rejoindre le bataillon...

Déjà les routes et chemins étaient encombré de longues files multicolores, armée disparate de dragons chariot d'artillerie de fantassins et de cavaliers aux montures nerveuse.

Une horde de trois cosaques les frôla les renversant presque, inutile de provoquer un incident sans sourire il les regarda sans les quitter des yeux, mais l'incident fut clos un duel arrivait pour un rien.
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