Des rapports sur une bande de...mercenaires ?

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Des rapports sur une bande de...mercenaires ?

Message par Lupus » Jeu Juin 24, 2010 11:49 am

Premier rapport: fin juin 1812.

- Monsieur le Duc de Rovigo !

Dès que l'huissier annonce l'entrée du duc, je me lève de mon fauteuil, et regarde vers l'entrée du couloir.
René Savary entre alors. C'est lui que je viens voir. Et ça n'a pas été facile.

Il s'avance vers moi:


- Monsieur, je vous en prie, suivez-moi.

Je suis aussitôt le duc. Il me fait entrer dans son bureau, et asseoir dans un fauteuil prêt de la cheminée. Lui ferme la porte, précisant à l'huissier:

- Prenez garde que l'on ne nous dérange pas.

Puis il vient s'asseoir dans le fauteuil à moins de deux mètres du mien. Il jette d'abord un coup d'œil vers la porte et vers les fenêtres, puis, rassuré, s'installe confortablement.

- L'Empereur m'a de vous écouter, je vais donc le faire. Mais expliquez-moi d'abord toute l'histoire. Sa Majesté a dit que c'est important; mais refuse de m'en toucher mot.

Je respire un bon coup, et me lance, sortant en même temps quelques feuillets de ma chemise, sur lesquels j'ai assemblée certaines de mes notes les plus importantes.

- Monsieur le duc, c'est bien parce que vous êtes Ministre de la Police que Sa Majesté m'a demandé de vous avertir. Le Ministre de l'Intérieur, monsieur De Montalivet, est trop occupé par la gestion de tout le pays en l'absence de l'Empereur. Vous, monsieur le duc, êtes en charge de la Police, et par conséquent de tout ce qui a trait à l'espionnage et au contre-espionnage, et...
- Au fait, monsieur, au fait ! Je sais déjà tout cela.
- Bien sûr, pardonnez-moi.

Je manque de me mordre les lèvres. Mieux vaut ne jamais énerver un ministre de l'Empereur, même quand celui-ci n'est pas, dit-on, dans les faveurs de Napoléon.

- Ce rapport a trait à une unité militaire qui est actuellement engagée dans la campagne de Russie.

Il me regarde d'un air ennuyé. Ça commence mal. c'est vrai que je n'ai pas grand chose de probant. Il ne m'écoute que parce que l'Empereur lui a demandé.

- Voici quelques jours, un bataillon a rejoint la Grande Armée. Il rassemble pour l'heure quelques centaines d'hommes, sous les ordres d'un certain Lupus, qui au sein de l'armée de l'Empereur a le grade de sous-lieutenant.
Ces hommes semblent en tous points communs aux autres. Seuls particularités: ils sont tous très grands...la plupart atteignent les deux mètres, beaucoup même les dépassent.

Un peu d'étonnement passe dans le regard du ministre. Il est vrai que la moyenne française, pour les hommes, c'est un mètre soixante, environ; ces hommes sont donc exceptionnellement grands.

- Et ils sont tous de l'Est de la France. De Lorraine et d'Alsace, pour être précis. Quelques gens des Ardennes, aussi. Mais c'est tout: ils ne recrutent que dans ces régions, apparemment.

Leur chef est toutefois assez intéressant. C'est lui qui a motivée une enquête, et donc le fait que l'Empereur vous demande de vous intéresser à ce cas.
Cet homme se fait appeler Romanus Lupus. Est-ce son vrai nom ? Je n'en sais rien....et je ne suis certain de rien sur lui. C'est cela qui nous étonne: nul homme de cette unité ne semble avoir de passé derrière lui. J'ai dis qu'ils étaient tous de l'Est de la France: c'est en tous cas ce qu'ils prétendent. Pas un seul d'entre eux n'a laissée la moindre trace dans les registres d'État...

Quant à ce Lupus... Eh bien, voici ce que j'ai trouvé sur lui: il apparaît en 1789, quand il monte avec des gens de l'actuel chef-lieu du département de Meurthe-et-Moselle, Nancy, à Paris, pour prendre part aux évènements. Il arrive toutefois trop tard pour la prise de la Bastille, et repart aussitôt pour Nancy.
En août 1790, il participe à l'insurrection de la ville, qui contestait certains problèmes, et reçut le soutien des régiments de la ville, qui n'avaient pas perçue leur solde. Le Marquis de Bouillé matte la révolte, et Lupus est fait prisonnier. Il est à noter que le marquis a organisé la fuite de Louis XVI en juin 1791, et qu'il rejoindra ensuite l'armée des immigrées, contre notre patrie...

Je souffle un peu. Dieu, je n'aime pas faire des exposés... Ce n'est pas pour rien que je suis dans les services de renseignements de l'Empereur: je préfère écouter que parler.

- Pour ce qui est de Lupus, il lui est proposé de s'engager dans les armées de la Convention, en février 1792, quand la Convention ordonne une massive levée de soldats. Il accepte et est libéré moins d'un mois après.
Il gagne rapidement des galons de sous-officier dans les armées de la république, notamment en Vendée en 1793, où il est connu pour interdire les ordinaires pillages et "punitions"... Il refuse toutefois de faire exécuter les prisonniers, et on lui refuse de passer aux grades qu'il aurait normalement mérité.

Il sera ensuite engagée dans les diverses campagnes de la république, puis du Consulat. Il participe notamment à la campagne d'Italie, puis sert quelques semaines dans l'expédition en Égypte, avant d'être rapatrié, blessé lors d'un raid arabe fin août 1798.

Il se remet lentement de ses blessures, qui, peu graves, ne cessent néanmoins de se réinfecter. Ce n'est qu'en 1810 qu'il peut rentrer de nouveau dans l'armée.
Il la quitte alors, et rassemble ces quelques centaines d'hommes, avant de se poser auprès d'un de ses anciens supérieurs directs, devenu général d'armée, et de demander à être réengagé, mais à la tête de ces mêmes hommes. Ledit général accepte, et...voilà.

Je me tais, et le duc reste silencieux un temps. Puis il se lève, va près de son bureau, et feuillette une pile de feuillets posée dessus.

- Et donc, la seule chose qui vous intrigue, c'est que l'on ne réussit pas à retrouver quoi que ce soir de tangible sur le passé de ces hommes ?
- Eh bien, l'Empereur a jugé cela assez étrange. Toutes les mairies, et à défaut les églises, doivent conserver les archives municipales des naissances, notamment. Or, on ne trouve rien.
- Vous savez que ça peut être dû aux archives perdues lors de la séparation de l'Église et de l'État, non ?
- Néanmoins, chaque membre de l'armée doit être transparent, pour limiter les risques d'espionnage...

Savary se tait de nouveau un temps. Puis soudain, il arrache un morceau de parchemin, et griffonne dessus. Puis il fait venir un messager, et lui remet le parchemin.

- Allez à la ville de Nancy, et remettez ceci à la mairie.

Le messager salue, puis sort. Savary me fait signe de la main: je me lève et m'approche de la porte.

- Autre chose, avant que vous me quittiez ?
- Oui. Si en fait l'Empereur s'intéresse tant à eux, c'est qu'ils semblent plus attachés à l'armée par l'intérêt de la France que par le service de l'Empereur. Ils ont leurs propres uniformes, très sobres, alors qu'ils ont rangés les uniformes réglementaires dans leurs sacs. ET ils chantent en marchant des chants révolutionnaires, ce qui les a fait remarquer plus d'une fois, surtout quand l'Empereur remonte les colonnes en marche pour surveiller les hommes. Un seul chant, en fait: le Chant du Départ.
- Au lieu des chants ordinaires de l'Empire ? Je vois...

Du geste, il me congédie. je sors et on ferme la porte derrière moi. je souffle, dans le couloir vide du ministère de l'Intérieur. Puis j'avance: il me faut reprendre mes investigations...
Décidément, cette entrevue n'avait pas été facile à avoir...quelle chance que l'un de mes oncles par alliance soit dans l'état-major de l'Empereur.
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Message par Lupus » Mar Juil 06, 2010 4:50 pm

Chapitre 2, début juillet 1812: quand on monte au feu pour la première fois...


Sur la route de l'Oubliée, à quelques centaines de mètres de Rubis.

Le Sous-Lieutenant Lupus est sur sa monture noire, et fait face aux deux compagnies des "Loups Noirs", rangées en lignes. Dépassant allégrement les deux mètres, Lupus est un véritable géant, au nez aquilin, aux yeux vert émeraude, aux cheveux coupés courts, et aux moustaches et à la barbe en pointe longues. Si sa peau est pâle, d'un blanc presque laiteux, ses cheveux et sa barbe sont noirs de jais, de même que son uniforme, complètement noir, hormis les épaulettes de sous-lieutenant. Jusqu'à la ceinture de cuir large, aux bottes montant aux genoux, aux gants et au fourreau de son sabre sont noirs.
Les soldats sont également tous vêtus de noirs, sur le même modèle, jusqu'au paquetage de chacun, enveloppé dans ce qui est une cape également sombre.
Les deux portes-drapeaux, avec les étendards tricolores sur lesquels sont posés la croix de Lorraine et la devise du bataillon, sont devant les autres hommes, de même que les commandants des compagnies: un vieil homme maigre, qui compte apparemment quelques soixante ans, aux cheveux et à la barbe bruns parsemés de fils gris, et un jeune homme de vingt à vingt-cinq ans, doté d'une fine moustache, aux yeux bleus.

De sa puissant voix grave, Lupus lance à ses hommes:


- Soldats ! Aujourd'hui, nous entrons dans Rubis ! A l'intérieur de cette ville se trouve aussi bien des alliés que des ennemis: prenez garde !
Nous avons juré de servir la Patrie ! N'oubliez pas votre devoir !


"Patrie", et non "Empire"...un terme adopté parce que la République a été abolie.
Lupus n'ajoute rien, et détourne son cheval, s'avançant vers la ville, suivit des deux compagnies en marche.

Bientôt, les quatre cents hommes entrent dans des maisons: partout autour, des compagnies de la Grande Armée s'occupent de leur blessés et des morts ramenés, ou surveillent aux fenêtres. A leur droite, les "Loups Noirs" reconnaissent des étendards de l'Armée du Rhin; à leur gauche, ce sont ceux du IIIème CA, et un ou deux du IVème CA.

Lupus s'arrête tandis que ces hommes investissent deux maisons vides, côte à côte. Puis il se penche sur un homme:


- Le Capitaine Marie de la Tour est quelque part, vers le Nord...vas-y, retrouve ses hommes, et dis-leur que nous sommes à leur service.

Puis, il en stoppe un autre:

- Le sous-lieutenant Dorian le Grey à envoyé sa deuxième compagnie vers la ville...il doit venir depuis la route la plus à l'Ouest. Trouves-les, et signales-leur notre position.

La seconde estafette salue puis se hâte à la suite de la première. Lupus descend de sa monture, l'attache à la fenêtre brisée d'une maison, puis rejoint ses hommes. Il va parler avec le vieux sous-officier, qui commande la deuxième compagnie:

- Alors Vosgiens ?
- On nous a signalé que les russes étaient quelque part, un peu sur notre droite. Des Partisans du Lys et des troupes du régiment Baggovout, selon les étendards.
- Des traitres sont en face ?

Lupus se met soudain à triturer son sabre, nerveusement.

- Dans ce cas, je crois qu'on va bientôt se les faire, qu'en penses-tu ?
- Je te rappelle que nous devons monter vers le Nord rejoindre le 30ème RIL...
- Sans doute, mais donner ne serait-ce qu'un petit coup de main en ce point-clé qu'est Rubis ne peut pas faire de mal ?

Vosgiens pince les lèvres. Il n'y a rien à répondre à son supérieur, dans un tel cas.

- Parfait. Donc, on va se les faire. Que les hommes se reposent, je les veux frais et dispos pour demain matin.

Vosgiens acquiesce, et donne les ordres aux sentinelles...pas question de se faire prendre par surprise en pleine nuit.



Le lendemain matin, Lupus passe dans les rangs de ses hommes:


- Debout, tous ! Debout ! On va se faire du russe, aujourd'hui, messieurs !

Les hommes sourient de toutes leurs dents, le goût du sang déjà dans la bouche. A les voir, on penserait qu'ils ne vont pas faire dans la dentelle.
A pied, Lupus sort de la maison, brandissant son sabre, dont la lame et la garde sont d'un acier sombre, bien que pas tout à fait noir:


- A la charge, mes loups !

En réponse, les hommes poussent un seul cri de guerre, de toute la force de leur poumons, chargeant à la suite de leur chef, baïonnettes en avant:

- Prenny !

Ce cri, c'est celui des anciens ducs de Lorraine, devenu l'un des cris du bataillon.

Deux maisons sont franchies en trombe, les hommes défonçant les portes joignant les bâtiments, puis enfin ils déboulent dans une rue, chargeant le premier bâtiment face à eux.


- Des royalistes ! A mort les traitres à la Patrie !

C'est en effet le drapeau des Partisans du Lys qui flotte sur la maison. Les hommes foncent, traversant la rue en quelques secondes, défonçant les portes et les fenêtres au passage. Les russes ont toutefois eut le temps de saisir leurs armes et se défendent avec acharnement.
Mais les français ont bénéficié d'un léger avantage grâce à leur charge dans la rue: toute la compagnie russe n'a pas encore pu se rassembler pour faire face, et les "Loups Noirs" alignent deux fois plus d'hommes.

Mais déjà, le reste de la compagnie russe arrive, et des tirs sifflent aux oreilles des "Loups".


- En arrière !

Le repli se fait sans encombre, mais rapidement, et les français s'éloignent dans une rue face à la maison aux mains des russes.

Fatigués par leur course folle, les hommes se rassemblent. Pas un corps n'a été laissé à l'adversaire, pas une arme n'a été abandonnée. Lupus rassemble ses hommes, repartant un peu plus au Nord que leur ancienne position, et s'abritant dans des maisons un peu en arrière.
Les comptes sont rapidement faits, et Vosgiens fait son rapport, essuyant encore le sang sur son propre sabre:


- La première compagnie a perdu 14 hommes et compte 15 blessés; la seconde compte 7 morts et mourants, et 8 blessés, puisqu'elle est arrivée derrière la première compagnie et a donc eu moins d'engagements.
On estime que la compagnie russe a perdu une vingtaine d'hommes et a un peu plus de blessés.

- Donc, on aurait eu l'avantage ? Bien... Que les hommes se reposent. Ce premier engament n'était qu'une partie de rigolade. Dès demain, on fonce vers le Nord, pour rejoindre le 30ème. Cette attaque n'était qu'une escarmouche pour tester nos capacités...à présent, les choses sérieuses vont commencer...

Lupus a un petit sourire cruel, puis pousse un soupir, perdant immédiatement son sourire:

- Fais ce que tu peux pour les mourants. Que les blessés soient soignés aussi bien que possible; et évacuez les morts. Je vais écrire aux familles.
- Je te fais porter de l'encre de suite.

Lupus hoche la tête, et va récupérer sa monture, qui n'a pas bougée depuis le jour précédent, tandis que Vosgiens s'éloigne à pas lents.
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Message par Lupus » Ven Juil 16, 2010 10:28 pm

Chapitre 3, mi-juillet 1812: Des critiques en pleine marche.


Le campement était enfin installé. Enfin, "campement" était un mot bien fort: les hommes avaient étendus leurs couvertures sur l'herbe, posés les fusils et les paquetages à leurs côtés, et c'était tout. Par cet-te belle nuit étoilée, on n'avait pas jugé utile de tendre les grandes bâches cirées, qui servaient chacune d'abri contre la pluie à vingt-cinq hommes, les tentes réglementaires de la Grande Armée ayant été jugées trop encombrantes pour ce qu'on s'en servait et le nombre d'hommes qu'elles abritaient.
Les quelques chevaux -montures d'officiers et animaux de bât- avaient également été assemblés, et attachés pour éviter qu'ils ne s'écartent trop.

Lupus, assit sur sa propre couverture, un peu à l'écart de ses hommes qui faisaient réchauffer leur repas, avait posé sur ses jambes croisées en tailleur une plaque de bois, sur laquelle était étendue la carte de la région. Soucieux, les sourcils froncés, il l'étudiait, et en même temps notait quelques commentaires sur une feuille appuyée sur le même support, à l'aide d'une longue plume grise.
Des bruits de pas approchant lui firent lever les yeux, et il prit son quart en fer pour avaler une gorgée d'eau. Devant lui s'assirent Vosgiens, son second, et l'Adjudant délégué par Dorian le Grey. Tous deux saluèrent d'un simple hochement de tête le Sous-lieutenant.


- Les dispositions ont-elles été prises ? Vosgiens ?
- Pour nos deux compagnies, nous sommes installés, aucun problème. Les hommes de Dorian se sont installés juste à côté.
- Adjudant ?
- Pas de problèmes pour nous non plus. Un peu de fatigue, c'est tout. Et puis, l'absence de notre officier nous pèse un peu, puisqu'il a été forcé de s'absenter, nous plaçant sous votre commandement.

Lupus hocha la tête, compréhensif.

- Bien sûr. Mais il faut rapidement rejoindre le reste du 30ème, sur Ambre. Je n'ai d'autre choix que de vous faire faire des marches forcées. De toute façon, votre sous-lieutenant devrait être de retour d'ici quelques jours au plus.
- Oui. Ne vous en faites pas, nous comprenons l'urgence...bien que pas la stratégie...

Lupus soupira, et tendit la carte vers les deux sous-officiers, qui se penchèrent dessus. Tout en expliquant, il désignait les points voulus.

- Nous sommes là, sur le Boulevard, entre Rubis, d'où nous venons, et Émeraude. Le but du régiment est de couvrir le Nord-Ouest du champ de bataille, si j'ai bien compris...aussi, on nous demande de monter vers Ambre. Je suppose qu'on recevra des ordres plus explicites et plus précis ensuite... En tous cas, nous devons utiliser le Boulevard puis la Traverse.
- Tu as une idée de la situation ?
- Je crois qu'on est mal partis. D'après les derniers rapports que j'ai réussi à obtenir des estafettes qui passent sur la route, les gros des russes serait en train de s'emparer de Rubis, que nous venons juste de quitter. Ils seraient en passe de faire la jonction avec les renforts russes arrivés par l'Ouest.

Lupus pointa du doigt l'Oreiller et la forêt des Landes.

- Une autre partie de l'armée russe, ce qui en reste dans la moitié Nord du champ de bataille, se trouve apparemment sur la moitié du Boulevard au Nord d'Émeraude, et sur la partie du Fil qui poursuit le Boulevard.

Lupus remonta depuis Émeraude vers le Nord-Est.

- Le reste, ce sont les renforts, à l'Ouest de Rubis, et les quelques compagnies encore dispersées entre Diamant au nord, Rubis à l'Ouest, Jade au Sud et Topaze à l'Est. Une espèce de losange, vous voyez ? Et Topaze serait encore aux mains des russes, mais pour peu de temps semble-t-il.
- Il y a des points positifs, j'espère ?
- Oh, du point de vue des résultats, je ne dis rien ! L'offensive sur Émeraude se passe très bien: la ville a été prise, ce qui nous dégage d'ailleurs la route, et aux dernières nouvelles les troupes du secteur se dirigent sur le Boulevard vers le Nord-Est, pour faire la chasse aux russes...
De même pour l'offensive sur Saphir, d'ailleurs, où apparemment nos compagnies ont écrasés les russes, bien qu'il semble que ça se soit fait assez laborieusement et qu'il y ait encore de la résistance.


Malgré ces bonnes nouvelles, Lupus se rembrunit.

- Mais ni l'État-Major, ni les Corps, ni les régiments ne semblent se soucier d'une stratégie d'ensemble. Leur seul but, c'est foncer pour s'emparer de la partie précédemment occupée par les russes. Ils ne se préoccupent ni de protéger efficacement Rubis, ni de couvrir les arrières de nos armées.

Lupus désigna la Traversée.

- La Traversée est pleine de compagnies qui avancent. C'est vraiment bouché. Et nos lignes de ravitaillement se sont étirées incroyablement, puisque nos renforts arrivent maintenant de l'Est. Même s'il n'y avait plus de résistance russe sur la moitié Est du champ de bataille, il faudrait plusieurs semaines pour amener des renforts sur Ambre...

La grave et profonde voix du sous-lieutenant se faisait morbide.

- Au contraire, les russes disposent de lignes désormais plus courtes...et quoiqu'en disent de nombreux officiers français, ces démons de Moscou sont d'excellents combattants ! En gros, ils rassembleront de meilleures forces plus vite que nous !

Il y avait maintenant une certaine rage, et de la colère, dans la voix grave.

- En effet...non seulement ils se sont presque emparés de Rubis, mais en plus nous ne couvrons pas nos arrières, d'où vont arriver le gros de leurs forces...je vous comprends.
- Regardez, tous deux: pour nous protéger, il faudrait envoyer des troupes là, au Nord du fleuve par rapport à Onyx; ici, sur les forêts de Brocéliande, Camelot et Paimpont; sur Rubis, qu'il nous faut tenir absolument; et de Rubis à la forêt de Sherwood, le long de la route de l'Austère. Mais les huiles préfèrent écraser les troupes russes restantes à l'Est avant de se retourner d'un bloc. Ils sont en train d'engager le gros de nos forces dans une chasse aux russes, là où ceux-ci vont planquer des voltigeurs et se déplacer bien avant que nos troupes ne les atteignent !
- Tu veux qu'ils réussissent à surveiller nos lignes et nos positions par l'arrière ?
- Non ! je dis: laissons ce menu fretin de côté ! Occupons-nous du bloc de troupes dans Rubis et à l'Ouest, c'est la priorité ! Pour les troupes russes encore à l'Ouest, nos renforts arrivés de l'Est finiront de toute façon par les débusquer au court de leurs marches vers la ligne de front: donc, pas la peine de s'y attarder !

Vosgiens leva les yeux de la carte et se porta en arrière, les mains appuyées au sol, les coudes bloqués.

- Tu en as parlé au sous-lieutenant Hendrix ?
- Ah ? je t'ai pas dis ? Il a été nommé Lieutenant, récemment...
- Vraiment ?
- Ouais...enfin bref...oui, je lui envoie régulièrement des estafettes...mais pas trop: on ne sait jamais, des fois que les russes traînent dans le coin... En tous cas, dans l'ensemble, il paraît d'accord: les corps, les régiments, les bataillons...ne s'occupent que de leurs affaires. Ou presque.
- Je ne sais pas si les huiles sont plus au courant que nous, mais...vous pensez que l'EMA et l'HEMA sont vraiment actifs ?
- J'ai pas reçu grand chose d'eux, adjudant...pas plus que vous, je suppose. Non, franchement: chaque niveau de commandement, et chaque commandement d'unité, joue cavalier seul. J'espère que c'est pareil chez les russes, sinon on est vraiment mal.
- Et pourquoi vous proposez pas ça aux grosses têtes de l'État-Major ?
- Moi, un sous-lieutenant qui est sur place depuis moins de trois semaines, vous pensez qu'ils m'écouteront ? Allons allons ! Et Hendrix m'a dit qu'il était fort difficile de se faire entendre...

Lupus soupira de nouveau et reposa la carte qu'il tenait toujours.

- Ils feront semblant de jeter un coup d'œil, puis riront. C'est loin d'être ma première campagne, et je sais comment ça fonctionne.

L'adjudant et Vosgiens hochèrent la tête silencieusement, en un acquiescement muet...eux aussi savaient à quoi s'en tenir. Puis l'adjudant se releva, se tenant les hanches.

- Bien, je vais vous laisser...je vous souhaite une bonne nuit.
- Pareillement.
- Bonne nuit.

L'adjudant s'éloigna, et Lupus reprit sa carte, la fixant des yeux. Vosgiens se leva à son tour.

- Tu veux pas de la lumière ? Tu vas t'abîmer les yeux à lire dans cette pénombre.
- Non, non...ça va...je range d'ici quelques minutes.
- D'accord. Passe une bonne nuit, Lupus.
- Pareil.

Vosgiens s'éloigna, vers sa propre couche. Deux heures plus tard, Lupus, étant allé chercher une torche, cherchait encore à améliorer les idées qu'il ne cessait d'écrire, toujours penché sur la carte et les derniers rapports de positions des troupes.
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Message par Dorian le Grey » Jeu Juil 22, 2010 12:45 pm

Quelques jours plus tard…


Je me rapprochais de la position approximative du campement aussi rapidement que la discrétion me le permettait. Déjà j’en étais sur, les sentinelles du croisant avait repéré ma marche bien que j’eu utilisé tout les moyens à ma disposition en ces terres hostiles.




Oh là, qui va là ! S’exclama le premier soldat.

Dorian le Grey Sous-lieutenant de la Grande Armée au service de l’Empereur sous le 30 ème RI, au commandement des compagnies du croissant. Répondis-je fièrement en portant la main droite à la tempe.

Veuillez montrer blanche patte sans tarder !

J’écartais lentement la main droite de mon flanc où reposait mon arme, pour sortir le talisman de bois blanc représentant le croisant de lune.

Sous-lieutenant Le Grey content de vous revoir. Me répondit la sentinelle.
Les gars ont bien besoin de vous, le sous-lieutenant Lupus est partit avec ses compagnies en éclaireur pour nous ouvrir un chemin, cependant nous ne savions si votre cœur vous aurait guidé de suivre la main de l’empereur ou celui de votre propre jugement.

Vous avez bien fait de m’attendre, les formalités qui m’ont retenus à la cour martiale ont retardé mon arrivé.
Et le sous-lieutenant lupus à bien fait de prendre cette initiative, ainsi il prépare notre avancé pendant que nous couvrons ses arrières.
Bien entendu nous le suivrons avez-vous déjà vu un loup abandonner ses frères de meute ?[/i]
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