Chez les St Sauveur, on ne fait pas la guerre, on propage les idéaux républicains et on traque la Réaction !
Parisiens de mémoire la plus lointaine, ce sont des gars de Ménilmontant et leur seule école furent celle de la rue. Ils ne sont pas tombé de la dernière pluie et ont vécu minots la Révolution dans toute sa splendeur émeutière. Prise de la bastille, saccages, pillages, incendies d'églises et autres canailleries émaillèrent leurs adolescences turbulentes. Leur père Sans-Culotte aujourd'hui pourrissant quelque part dans un des ossuaires des catacombes, fut un proche de Graccus Babeuf et c'est par ce biais qu'il reçurent tardivement une instruction.
Leur famille c'est la République, et ils n'ont pas de femmes attitrés, manière d'éviter de laisser derrière eux des orphelins comme ils aiment à le clamer. Volontaire pour affronter la mitraille, ils ont fait leur apprentissage de l'art militaire au sein de la colonne infernal de Kellerman et ne revendique fièrement qu'un seul titre, celui de Citoyen. La République en danger les trouve toujours au 1er rang et ils s'engagèrent corps et âme derriere le jeune Bonaparte par faiblesse militariste. Vétéran de toutes les campagnes d'Europe et d'Orient, ils n'intègrerent pas malgrés leurs âges et leurs états de services la Garde Impériale, car ils sont réputés trop indiciplinés et trop insolamment républicains pour être fiables....
La Gendarmerie Impériale les tient à l'oeil, guettant le bon moment pour en débarrasser une Grande Armée qui de plus en plus se transforme en instrument d'un Bonaparte mégalomane devenu tyran et réactionnaire. Ils n'ont toujours pas digéré le rétablissement de l'esclavage de 1808....
Leur présence en Russie n'a qu'une ambition, pourchasser les émigrés royalistes jusqu'au bout du monde et leur faire crier "vive la République ! " sous le picotement de leurs baîonnettes. Ils arpentent les front en indépendants à la recherche des Partisans du Lys et ne ratent pas une occasion de réactiver les idéaux révolutionnaires ou de critiquer un Empereur ingrat et réactionnaire qui les fait marcher depuis bien trop longtemps...
En Russie, ils ont même trop marché, traversant les steppes et les forets du nord avec quelques autres isolés, ils ont fini devant le palais du Tsar désert. Ils ont eu beau tenté de défoncer les lourdes portes, ils n'ont scandaleusement jamais pu y entrer. Apres avoir rageusement déféquer sur les marches du palais au cris de :
Tsar, bâtard ! On vient foutre le bazar !
Bientôt viendra ton heure, c'est nous les St Sauveur !
Ils se farcirent quelques russes isolés à qui il firent la surprise de leur vie, jusqu'au moment où ce furent eux les isolés et que le temps fut venu de contribuer gracieusement à favoriser l'expérience du Service de santé Impérial...
Apres quelques temps de convalescence et de réquipements acquis grâce à de l'argent dérobé sur les morts, ils fréquentent désormais assiduement un champ de bataille qui a pour lieu une ville fluviale dont le nom leur échappe [ La Vénitienne ! ]. Ils y ont trouvé un chef qu'il respecte : le Capitaine adjudant-major Coignet !