en cette journée radieuse du 24 décembre 1812, front du nid du condor,
La Grande batterie française était à nouveau réunie, les artilleurs français étaient pour la plupart des novices ou venaient juste de passer des réguliers.
aussi le colonel Arnaud nicolas, bien que ne pouvant être présent personnellement avec ses hommes à cause de la remise de l'aigle des Grenadiers réunis, avait laissé des instructions au Major commandant la Batterie Fraternité.
Cet officier avec ses hommes savouraient avec un cruel plaisir misanthrope de faire cracher le feu à leurs pièces de 12.
Mais les artilleurs étaient également fiers d'arborer leurs toutes nouvelles tenues, achetées par leur colonel sur ses deniers propres pour reprendre l'uniforme pré-1812. Toutefois, conscient de la difficulté de conserver de sis plendides uniformes en l'état longtemps, il leur avait fait confectionner des paletots de marins très simples avec du drap normalement prévu pour les manteaux de la garde impériale....
De longues nuits avec le commissaires ordonnateurs des guerres de la garde semblaient avoir eu raison de sa faculté de discernement au renfort soutenu d'un très bon allié.... les fûts de bourbons....
Le cachet tampon de cire de l'officier et sa signature ayant pu être apposées sur les documents nécessaires pour dérouter certains de ces effets qui n'en comptaient pas moins 300 aunes de draps!
Avec ce paletot, il offrit à ses hommes de longs pantalons de treillis ou toile de coton bleu assez résistants.
Aussi ces hommes ne passaient pas inaperçus et les tirs continus des pièces de la Grande batterie commençait à avoir raison des tympans des hommes d'onfanterie chargés de les protéger.
La Batterie Fraternité à elle seule lorsqu'elle tirait faisait un bruit semblable à celui de toutes les autres pièces de 4 réunies lors de feux conjugués.
La puissance de feu et le bruit si particulier de ces pièces de 12 remontaient le moral des hommes de troupes lorsqu'ils voyaient s'abattre les boulets sur les tours de la forteresse. Une des tours qui avait été décapités, mais reconstruite avec des échafauds de bois par les sapeurs russes venait à nouveau d'être désintégrée.
Les jeunes officiers commandant leurs pièces venaient régulièrement voir et apprendre des artilleurs de la batterie fraternité. Ces derniers, assez viscieux et joueurs faisaient en sorte de baptiser chaque nouveau venu.
Ce baptème proche d'un bizutage restait cependant bon enfant.
Il conssitait en la manière suivante pour les canonniers, artilleurs et sous officiers de se faire barbouiller le visage avec le côté humide de l'écouvillon dont on se servait pour nettoyer l'affut avant de le recharger.
Les individus repartaient amusés mais aussi à demi dégoutés de sentir la poudre encore plus que la saleté.
Les officiers étaient quant à eux bizuté de façon plus militaire en devant de nuit, sans chandelle recharger une pièce, après bien entendu avoir été [i]réglementairement saoulés.
Un de ces soirs mémorables, on retrouva l'officier lupus ayant trébuché sur le seau d'eau de nettoyage et de refroidissement de la pièce, s'étant assomé après que sa tête ait heurtée la bouche de l'affut.
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L'ambiance était excellente, depusi leurs positions de tir, le major de la Batterie fraternité pouvait voir un peu vers sa droite , 50 mètres en avant, pas mois de 25 canons de 4 alignés faisant feu sur la forteresse. Il parvenait dans le spectacle que donnait ces pièces la nuit, à constater que l'espacement entre deux canons était d'une dizaine de mètres.
Les jets de flammes rougeayantes, tiraient tantôt en file, tantôt ensemble. Le spectacle était magnifique, tout autant l'était l'horizon où le ciel lui aussi jaune orangé témoignait des incendies qui ravageaient la forteresse assiégée.
-Quels misanthropes nous faisons, je plains les pauvres types qui sont là dessous, écrasés par nos blocs de pierre, ayant encore assez de vie pour être conscients, mais plus assez de forces pour se dégager ou se tuer.
-Ils l'ont bien cherchés. Souvenez vous quand ils nous ont fait fuir de nos pièces, ils étaient heureux de nous voir détaler tel des lapins. Je me souviens le temps que j'ai passé à désenclouer le "Basileus".