"Wesselovo, le 17 octobre 1812,
Vingt-trois heures quarante-huit.
Le Chef de bataillon Piotr Ivanovitch,
Prince Badration,
Commandant la 2ème Division de la Garde,
Armée du Nord,
à
Capitaine adjudant-major Jean-Marie Defrance,
Colonel Noots,
IIème Corps d'armée français.
Messieurs les Officiers de l'armée de France,
Je viens par la présente vous témoigner non seulement mon étonnement, mais également mon affection pour l'un de vos jeunes officiers, l'adjudant du Sous-Lieutenant Kernevec (48460ème compagnie, Ecole Militaire Française).
Située en première ligne, puisqu'ayant été aperçue ce jour, en fin de soirée, je ne saurais permettre une effusion de sang que nous avons possibilité d'éviter.
Aussi, un sauf-conduit serait remis à l'officier Kernevec pour qu'il gagne les abords de Balaklava, aux fins de rejoindre son unité d'origine, si ce Sous-Lieutenant français ne faisait usage de la force contre nos troupes expérimentées.
Nous avons suffisamment, de part et d'autre de la barrière, d'indépendants qui se chargent chaque jour de faucher l'enthousiasme et l'envie de jeunes officiers de tous âges. Ce ne sera pas le cas chez la 2ème Division de la Garde... encore faudrait-il que l'officier sous l'autorité de Kernevec obtempère et fasse preuve de mouvements pacifiques en arrière, qui devraient le conduire ensuite tout naturellement vers Balaklava.
En l'absence d'agression de sa part, je donne officiellement ordre aux officiers placés sous mon autorité de ne pas agir contre l'officier de Kernevec. Il dispose de vingt-quatre heures pour s'éloigner du front.
En vous souhaitant bonne réception,
Je suis, etc...
Signé : Piotr Ivanovitch,
Prince Badration."
Missive adressée au camp russe uniquement :
"Messieurs les Officiers de l'armée russe,
J'ai espoir que l'honneur exigera de vous un comportement exemplaire sur ces quelques mètres carré de gazon retournés.
D'initiative, je me suis "permis" d'adresser missive à nos ennemis afin d'accorder un sauf-conduit à l'un d'entre eux.
Nous ne sommes pas des ogres, Camarades. Un enfant, face à nous, le fusil trop lourd et les yeux pleins de larmes... l'adjudant de Kernevec doit vivre s'il le choisit.
Nous ne sommes pas de vulgaires chasseurs d'XP, Messieurs. Disons que j'ai la faiblesse de le croire. Nous méritons mieux qu'une réputation de croqueurs de gamins.
Tout est dit, Messieurs.
En espérant trouver issue heureuse,
J'adresse tous mes compliments à vos officiers respectifs.
Le Chef de bataillon Piotr Ivanovitch,
Prince Badration."
Réponse du Sous-Lieutenant Kernevec :
"Au Prince Badration ,
Sous Lieutenant Kernevec.
Officier dans l'armée Française.
Votre Altesse,
Je suis ravi de savoir que vous avez de l'affection pour moi , cependant , je ne puis bouger sous ces Prochaines 24 Heures . ( plus de Pa ) Vous comprenderez donc que je resterai encore parmis les rangs un petit bout de temps. Cependant , si l'envi vous guettes , je ne peux vous dissuader de ne pas m'attaquer , ce que je comprend parfaitement .
Bonne continuation à vous .
Adjudant Kernevec,
Pour L'empereur !"
"Lieutenant Kernevec,
Si vous m'assurez retraiter en direction de votre unité d'origine, je pense pouvoir vous assurer une certaine "immunité" en première ligne.
Par contre, si nous devions assister à un mouvement hostile de votre part, je ne pourrais alors vous certifier que vous aurez la vie sauve dans les quelques minutes qui suivront votre affront.
Ajoutons donc 22 heures supplémentaires (ce qui nous fera 46 heures pile) avant de prendre des mesures de défense contre votre unité, Lieutenant.
Sans vouloir vous offenser, vous avez encore un peu d'expérience à acquérir, Lieutenant. On ne se place pas en première ligne avec une compagnie à moral 5 maximum en ayant usé la totalité de ses PA. Il faut agir en zerk. Je suppose que le commandant de l'EMF sera ravi de vous enseigner tout ceci, ce qui vous préservera des chasseurs d'XP en tout genre.
Tous mes compliments à vos officiers,
Je suis, etc...
Signé : Piotr Ivanovitch,
Prince Badration,
Commandant la 2ème Division de la Garde."
"Prince Bradation ,
Si vous pensiez que j'étais naïf à ce point , vous faites grossières Erreur . Je place mon unité en première ligne pour justement éviter que vous tiriez sur mes autres Camarades , je leur dévoue mon poitraille pour éviter qu'ils se prennent les balles , quittes à perdre quelques hommes , j'en ai conscience . Ceci dit , je pense que je vais refuser votre "invitation" a me retirer , si le sang doit couller , souate , qu'il coule. En attendant , j’attend de nouveau mes PA pour reprendre l'assaut."
"Puisqu'il en est ainsi...
Monsieur le Français, tirez le premier !
Nous ne ferons pas quartier en retour.
Piotr I. Badration,
Commandant la 2ème Division de la Garde."
19 octobre 1812, minuit six...