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à Evgeny Mikhaïlovitch Flowsky, cousin adoré usitant du sobriquet exaspérant d'Evenflow,
Cher Evgeny,
J'espère que ma lettre te trouvera encore vivant, ou tout au moins en état de me répondre. Puisque tu persistes dans ton silence, je n'accepterai que l'excuse de la double amputation des mains, et encore, je suppose que tu pourrais dicter une réponse à un soldat lettré... sauf si ta langue a été tranchée ! Dans ce cas seulement, je serai magnanime.
Tentée de te raconter mes derniers exploits, je vais me retenir. Outre le ridicule des multiples erreurs que je commets sur le champ de bataille, j'ai un peu la poisse et l'alchimie des deux n'est pas heureuse pour mes hommes.
Donc, pour éviter de me battre la coulpe, je vais plutôt te raconter mon dernier rêve... c'était mieux qu'au théâtre de Moscou, crois-moi.
"Je suis dans la plaine, heureuse, les cheveux au vent, je repère une pâquerette dans l'herbe et je me penche pour la ramasser, sauf que je ne peux pas, je vois les pattes d'un mouton à la place de mes bras ! (Ne me sors pas cette excuse pour ne pas répondre à ma lettre)
Tu remarqueras que j'ai encore ma tête puisque les cheveux volent au vent, mais sur un corps de brebis... enfin je n'espère pas celui d'un bélier. Pas eu le temps de vérifier car arrive un loup qui se déplace comme une fouine... oui oui... et il se jette sur moi pour m'arracher une patte... je bêle très fort et j'ai mal.
Là dessus arrive un cavalier sur un cheval blanc qui attaque le loup... je suis toute réjouie et je bêle de joie cette fois. Pendant ce temps la fière monture piétine sauvagement le loup... je voudrais applaudir, mais bon, ce souci de pattes m'en empêche. Je regarde le loup puis le cheval qui s'éloigne, regrettant l'état lamentable de la bête qui m'empêchera d'en faire un manteau... puis je me souviens que je suis une brebis et que je suis parée pour l'hiver. Là je me réveille... grelottante évidemment."
Sur ce, je dois dormir et économiser la chandelle,
Je t'embrasse fort mon cousin,
Prends soin de toi si tu le peux,
Darya V. A.
Cher Cinpa, mon frère d'arme,
Profite avec bonheur de ta permission, car tu seras plongé très vite dans l'action dès ton retour.
Il faut que je te dise tout de suite à quel point tu me manques et nos conversations sur nos gaffes accumulées également, personne ne peut nous arriver à la cheville à ce sujet et ma dernière me fait encore rougir alors que je t'écris cette lettre... en fait je suis morte de honte.
Il y a quelques soirs, j'ai repéré une de nos anciennes connaissances chez les "postérieurs d'albâtre" en face de ma position... une proie moins farouche que les autres, que nous avait signalée le commandant du temps de notre virée. Ni une ni deux, je lance la première salve, cela fait mouche, alors je lance la deuxième salve sauf que je crie la mauvaise direction à mes hommes et ils tirent sur les nôtres ! Je vois tomber des hommes de Carracas.
A ce moment précis, j'ai prié Dieu de me foudroyer... ma fébrilité m'avait fait commettre l'irréparable.
Comment poursuivre cette lettre après ça ? bref...
Je te dessine un mouton, ça a un rapport avec un rêve que j'ai fait récemment.
*dessin malhabile d'un mouton qui sourit*
Dans l'attente impatiente de te revoir,
Darya V. A.
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