par vétéran Comte de St Germain » Mar Mars 20, 2012 8:10 pm
La nuit avait déposé son manteau étoilé et la neige avait cessé de tomber. Cagliostro et Clairyeux effectuaient leur déploiement comme à leur habitude. Ils avançaient en colonne, au pas et en bon ordre, profitant d'une accalmie nuageuse et du clair de lune pour attaquer de nuit, s'appuyant sur les derniers rapports des éclaireurs ayant indiqué divers positionnement de troupes Russes. Les musiciens, tambours, clairons et flutistes, étaient en sourdine. Ils étaient en charge des relais de signaux, afin d'éviter tout bruit qui aurait pu faire échouer leur tentative d'embuscade.
Ils firent halte.
Cagliostro déploya une ligne de défense sur trois rangs ; Un à genoux, soutenu par un debout et un qui recharge, tandis que le reste de la compagnie restait en colonne, dissimulé derrière la ligne de défense, genoux à terre, prêt à intervenir suivant les besoins et la situation. Clairyeux détacha quelques Voltigeurs, afin de vérifier la teneur des informations. Ils partirent explorer les bois alentours, déployés en tirailleurs. Le temps passait et Cagliostro et Clairyeux commençaient à s'inquiéter sérieusement. Les Voltigeurs revinrent avec de bonnes nouvelles. Ils avaient repéré quelques feux de campement d'une compagnie de Grenadiers Russes et avaient pris soin de vérifier leur isolement.
- Cagliostro se retourna vers Clairyeux -
"un avant-poste ou des sentinelles protégeant l'accès à la route d'Alma. Je te propose de confier nos Appaloosa à deux Officiers qui vont tourner les Russes sur leur gauche en sonnant la charge.
Tes Voltigeurs ouvriront un feu nourri, dès que l'agitation créera le regroupement voulu. Tes tirailleurs auront beaucoup plus de chance d'abattre des ennemis
Je me tiendrai en retrait avec mes Fusiliers et nous chargerons, fourchettes aux canons, profitant du désordre occasionné"
- Clairyeux sourit et acquiesça -
"Tu as raison, très bonne idée, refaisons l'Italie"
une fois le plan établit, ils prirent les dispositions nécessaires.
Cagliostro et Clairyeux convoquèrent les deux soldats musiciens qui allaient mettre le plan en route et décider du sort de leur embuscade. Les deux soldats n'avaient pas l'air d'avoir confiance. Cagliostro intervint immédiatement.
"N'ayez aucune crainte, ces chevaux sont robustes, solides et malgré le caractère impétueux qui les caractérise, ils nous ont sauvé maintes fois la vie. Ils viennent du nouveau continent, de l'autre côté de l'océan Atlantique. C'est Hendrix qui les a récupéré sur le marché portuaire de Bordeaux et il en a offert un gracieusement, à chaque Officier d'état-major de son Bataillon. Ils sont rares et aussi rapides que l'éclair.
Chevauchez comme le vent, au galop et sonnez la charge dès que vous serez plein ouest de leur campement. Vous devez et allez réussir."
Les deux soldats se mirent au garde-à-vous et se préparèrent à partir sur le champ. Clairyeux s'affaira et commença la manoeuvre. Les Voltigeurs étaient en place et prêt. Les cavaliers partirent au galop et au bout d'un petit moment, l'on entendit sonner la charge. Le campement Russe s'anima dans l'agitation et quelques instants plus tard, nous pûmes entendre une déflagration de salves de fusils fendre l'air. De nombreux Grenadiers Russes tombèrent au sol et dorénavant ils se dirigeaient vers l'Ouest de leur campement pour parer à la charge de cavalerie, lorsque Cagliostro déboucha sur leur flanc exposé, au pas de charge. Ils tombèrent dans l'embuscade et par deux fois, le choc fut terrible. Les Grenadiers Russes, la Garde Preobrajensky, étaient des vétérans, de vrais montagnes et ils se battirent comme des diables à un contre deux, puis un contre trois et la surprise, la rapidité de l'attaque, firent le reste. Ils durent abandonner leur campement et furent mis en déroute.
Quelques heures plus tard, le soleil darda de ses rayons l'ancien campement Russe où gisait plus d'une centaine d'hommes, morts et blessés. La route d'Alma était à nous...
~ Mieux vaut allumer une chandelle que de maudire l'obscurité ~