Journal de campagne ~ l'envol d'un angle ~

Racontez vos histoires autour d'un verre sous la tente...

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Journal de campagne ~ l'envol d'un angle ~

Message par vétéran Comte de St Germain » Sam Juil 03, 2010 9:47 am

Il pleuvait à torrent en cette matinée du 3 juillet et la visibilité sur la presqu'île était médiocre. De l'autre côté de la rivière, les troupes Françaises faisaient face aux troupes Russes, non loin de la ville d'Emeraude. Plusieurs Régiments s'étaient regroupés et on avait pu voir passer des unités du 30RI, du 18RI et de la Brigade Infernale.

Cagliostro, l'adjudant de l'officier Hendrix avait peu de nouvelles du front. Il s'entretenait avec son second et trouvait cela inquiétant.


"Mais qu'est-ce qui se passe ?? Nos lignes de communication ne sont pourtant pas coupées ??"

Une estafette arriva à vive allure avec une missive. Cagliostro l'ouvrit et la lu avec avidité et un sourire éclaira son visage. Il se tourna vers sa compagnie qui attendait patiemment des ordres et s'écria.

"C'est Hendrix, nous avons ordre d'effectuer des tirs de soutien. Tout le monde sur le pied de guerre et en avant !!"

Il n'en fallut pas plus pour que la compagnie pousse un "Hourra" général et se coordonne, prête à avancer et à effectuer la manoeuvre. Malgré la pluie et les dernières nouvelles, qui étaient loin d'être excellente, chaque soldat faisait preuve d'un moral exceptionnel. La compagnie s'avança au pas et traversa la rivière, pour prendre une compagnie russe à revers et effectuer quelques salves, histoire de les affaiblir un peu. Mais en arrivant dans la rivière, les vigiles de la compagnie de Cagliostro, repérèrent des voltigeurs Russes dans les bois, en bordure de la rivière. Avec célérité, Cagliostro fit un léger mouvement de rotation.

"Compagnie, baïonnettes aux canons. Chargez !!!!!!!! Pour l'Empereur et le 30ème, en avant !!"

On entendait des balles sifflaient tout azimuts et ces satanés Russes étaient bien planqués dans les bois, mais c'étaient sans compter sur le moral d'acier de la compagnie. La charge fut monstrueuse, Cagliostro en tête, comme à l'accoutumé et la première vague ne voulais pas reculer pour effectuer la rotation. Les combats furent intenses, bref et d'une efficacité remarquable. Cagliostro était ravi.

"Deuxième vague, chargez !!!!!"

La deuxième vague les balaya comme un fétu de paille. Malgré les bois, la compagnie débusquaient chaque Russe, un à un, avec une facilité déconcertante. Les Russes s'enfuirent à toute enjambée. La compagnie poussa de nouveau un "Hourra". Les pertes étaient minimes et Cagliostro ne perdit pas un instant.

"Compagnie, regroupement et abandon de la position. Repli au pas et vigiles aux angles et aux arrières. Exécution"

La compagnie, comme un seul homme recula en ordre impeccable et retourna à sa position, au pas, faisant face, dans l'éventualité d'une contre-attaque. En effet, en s'approchant de l'autre berge, Cagliostro vit de nombreuses compagnies Russes et chaque vigile notait avec attention le maximum de renseignements. Une fois repositionné, Cagliostro envoya une missive à Hendrix, lui rapportant la situation actuelle et la réussite de leur escarmouche.
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Message par vétéran Comte de St Germain » Mar Mars 20, 2012 2:46 am

Hendrix chevauchait son Appaloosa en tête de sa compagnie de Grenadiers, aux sons du tambour, le regard vif et scrutant l'horizon. La neige tombée à gros flocons et malgré la distance, la fatigue, le pas cadencé ne ralentissait pas. Une quinzaine de jours auparavant, ces vieux briscards s'étaient battus comme des Lions à un contre cinq dans Alma. La plupart, soldats depuis les campagnes d'Italie et d'Egypte, n'étaient pas hommes à se laisser impressionner facilement, mais les Russes, arrivant de partout, les avaient rapidement submergé et mis en déroute.

Pour l'heure, ils marchaient comme un seul homme et pas un ne sourcillaient. Les éclaireurs revinrent à bride abattue faire leur rapport sur l'état de la Bérézina. La compagnie de Grenadiers fit halte.

Hendrix satisfait, se positionna non loin de là, à l'orée d'un bois, sur un talus et pris sa longue vue. Il aperçut quelques pelotons de Cuirassiers du Génie Impérial, les Chasseurs à Cheval de Rigau et des troupes de la Brigade Infernale, ainsi que du IIème et IIIème CA. Plus au Nord, des îlots de fumée causés par les décharges des salves de fusils, rendaient la visibilité difficile et il lui fut impossible de voir les différents drapeaux des belligérants. Quelques bruits de pièces de quatre au loin, éparses.

- Hendrix se retourna vers ses hommes -


"Aucun feu de batteries en oeuvre, sûrement des escarmouches

Courage soldats, nous y sommes presque"


La compagnie de Grenadiers ne broncha pas et ils reprirent la route aux sons du tambours, en cadence. Ils étaient habitués aux rubans de queue et seul la pensée de la ration, qui était passée de quatre à cinq, voir six jours, les tenait en haleine, car la politique de la terre brulée, appliquée par les Russes, rendait le ravitaillement exécrable.

Hendrix envoya quelques estafettes et éclaireurs, afin d'obtenir des rapports sur l'état de la situation et les différents mouvements en cours. Cagliostro et Clairyeux constituaient l'avant-garde, à un jour de marche et la jonction de Bataillon ne devrait plus tarder. Hendrix gardait l'espoir qu'ils aient pu établir le bivouac et garantir le ravitaillement, afin que ses soldats aient recouvert toutes leurs forces pour les futurs combats.
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Message par vétéran Comte de St Germain » Mar Mars 20, 2012 8:10 pm

La nuit avait déposé son manteau étoilé et la neige avait cessé de tomber. Cagliostro et Clairyeux effectuaient leur déploiement comme à leur habitude. Ils avançaient en colonne, au pas et en bon ordre, profitant d'une accalmie nuageuse et du clair de lune pour attaquer de nuit, s'appuyant sur les derniers rapports des éclaireurs ayant indiqué divers positionnement de troupes Russes. Les musiciens, tambours, clairons et flutistes, étaient en sourdine. Ils étaient en charge des relais de signaux, afin d'éviter tout bruit qui aurait pu faire échouer leur tentative d'embuscade.

Ils firent halte.

Cagliostro déploya une ligne de défense sur trois rangs ; Un à genoux, soutenu par un debout et un qui recharge, tandis que le reste de la compagnie restait en colonne, dissimulé derrière la ligne de défense, genoux à terre, prêt à intervenir suivant les besoins et la situation. Clairyeux détacha quelques Voltigeurs, afin de vérifier la teneur des informations. Ils partirent explorer les bois alentours, déployés en tirailleurs. Le temps passait et Cagliostro et Clairyeux commençaient à s'inquiéter sérieusement. Les Voltigeurs revinrent avec de bonnes nouvelles. Ils avaient repéré quelques feux de campement d'une compagnie de Grenadiers Russes et avaient pris soin de vérifier leur isolement.

- Cagliostro se retourna vers Clairyeux -


"un avant-poste ou des sentinelles protégeant l'accès à la route d'Alma. Je te propose de confier nos Appaloosa à deux Officiers qui vont tourner les Russes sur leur gauche en sonnant la charge.

Tes Voltigeurs ouvriront un feu nourri, dès que l'agitation créera le regroupement voulu. Tes tirailleurs auront beaucoup plus de chance d'abattre des ennemis

Je me tiendrai en retrait avec mes Fusiliers et nous chargerons, fourchettes aux canons, profitant du désordre occasionné"


- Clairyeux sourit et acquiesça -

"Tu as raison, très bonne idée, refaisons l'Italie"

une fois le plan établit, ils prirent les dispositions nécessaires.

Cagliostro et Clairyeux convoquèrent les deux soldats musiciens qui allaient mettre le plan en route et décider du sort de leur embuscade. Les deux soldats n'avaient pas l'air d'avoir confiance. Cagliostro intervint immédiatement.


"N'ayez aucune crainte, ces chevaux sont robustes, solides et malgré le caractère impétueux qui les caractérise, ils nous ont sauvé maintes fois la vie. Ils viennent du nouveau continent, de l'autre côté de l'océan Atlantique. C'est Hendrix qui les a récupéré sur le marché portuaire de Bordeaux et il en a offert un gracieusement, à chaque Officier d'état-major de son Bataillon. Ils sont rares et aussi rapides que l'éclair.

Chevauchez comme le vent, au galop et sonnez la charge dès que vous serez plein ouest de leur campement. Vous devez et allez réussir."


Les deux soldats se mirent au garde-à-vous et se préparèrent à partir sur le champ. Clairyeux s'affaira et commença la manoeuvre. Les Voltigeurs étaient en place et prêt. Les cavaliers partirent au galop et au bout d'un petit moment, l'on entendit sonner la charge. Le campement Russe s'anima dans l'agitation et quelques instants plus tard, nous pûmes entendre une déflagration de salves de fusils fendre l'air. De nombreux Grenadiers Russes tombèrent au sol et dorénavant ils se dirigeaient vers l'Ouest de leur campement pour parer à la charge de cavalerie, lorsque Cagliostro déboucha sur leur flanc exposé, au pas de charge. Ils tombèrent dans l'embuscade et par deux fois, le choc fut terrible. Les Grenadiers Russes, la Garde Preobrajensky, étaient des vétérans, de vrais montagnes et ils se battirent comme des diables à un contre deux, puis un contre trois et la surprise, la rapidité de l'attaque, firent le reste. Ils durent abandonner leur campement et furent mis en déroute.

Quelques heures plus tard, le soleil darda de ses rayons l'ancien campement Russe où gisait plus d'une centaine d'hommes, morts et blessés. La route d'Alma était à nous...
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Message par vétéran Comte de St Germain » Dim Avr 08, 2012 1:29 am

- Le 26 Mars, au Nord d'Alma -

Les combats font rages. Les Grenadiers de Pavlov et la Garde Preobrajensky opèrent un repli stratégique à l'Ouest d'Alma, en direction de la ferme de Nièvre qu'ils défendent âprement, ainsi que la mine de Vileika, devenue le théâtre de combats d'une violence inouïe. Les morts, blessés et trainards se comptent par centaines.

Autour d'un feu de bivouac improvisé, Hendrix prépare méticuleusement son plan d'assaut, entouré de Cagliostro, Rigau et Clairyeux. Il doivent agir avant que toutes les troupes Russes qui couvrent leur repli, aient traversé la Bérézina. Ils boivent un bon jus de l'arbre tordu, rares bouteilles de vins Français encore présentes dans leurs provisions personnelles. Ils débattent vivement autour des cartes et quelques rapports d'éclaireurs pendant une partie de la nuit, puis la décision tombe, au matin.

- Hendrix remplit chaque verre et conclut -


"Messieurs,

nous allons donc attaquer la compagnie de Fusiliers de la Garde Preobrajensky qui bloque l'accès au couloir, entre la mine de Vileika et les quelques bois protégeant leur repli. Les nombreux marécages gênent notre progression et nous devons y remédier au plus vite. Nous n'attendrons pas le soleil, nous le devancerons. La nuit sera notre alliée.

Clairyeux, tu localiseras précisément la compagnie Russe avec tes Voltigeurs et une fois en place, Rigau te rejoindra avec ses deux pelotons de Chasseurs à Cheval, pour ouvrir le bal. Pas de zèle inutile, vous restez à portée de fusils et envoyez deux salves, puis vous vous repliez.

Cagliostro et moi chargerons en deux vagues successives.

Messieurs, en route."


- Ils levèrent leurs verres, déclamèrent leur devise à l'unisson

"Force et Honneur"

et le burent d'un trait -


L'aurore aux doigts de rose n'était qu'à son prémisse et malgré le froid, l'humidité ne serait nullement un obstacle pour la poudre des fusils. Le moment était idéal et la neige procurait une bonne visibilité pour une attaque de nuit. Clairyeux se positionna comme à l'accoutumée au pas de course, vif et rapide. Rigau le suivait à cinquante pas, en deux pelotons de vingt cinq Cavaliers. Clairyeux envoya le signal et tira une salve. Ses Voltigeurs, habiles et précis firent des dégâts importants, puis Rigau s'avança. La deuxième salve crépita l'air à son tour. Puis, chaque peloton de Chasseurs à cheval s'écartèrent sur les ailes, rejoignant dans leur repli les Voltigeurs, pour laisser place à la charge de l'Infanterie, Cagliostro en tête, suivi des Grenadiers d'Hendrix. Les deux colonnes s'avançaient, la première au pas de charge, puis arrivant à l'orée des bois, prirent de pleine face une salve de Voltigeurs Russes embusqués, en soutien de la compagnie de Fusiliers. Les salves de Clairyeux et Rigau les avaient alertés.

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Les troupes d'assaut de Cagliostro eurent un moment d'hésitation et subirent des pertes, puis intelligemment, bifurqua dans les bois pour charger les Voltigeurs, sachant la colonne Hendrix en couverture, marchant au pas. Malgré la difficulté de progression dans les bois, leur élan fut magnifique et les mirent en déroute immédiatement. Les Fusiliers Russes ripostèrent, mais les bois protégèrent efficacement les soldats Français.

Cagliostro réorganisa ses troupes et battit de nouveau la charge sur la compagnie de Fusiliers Russes, dorénavant en train de recharger leurs fusils. L'impact fut violent et efficace. Ils perdirent un tiers de leur effectif restant et Cagliostro voyant Hendrix arriver, ordonna le repli. Il se déploya en éventail sur cinq rangs, en contrebas, rechargeant leurs fusils et tenant leurs arrières, appuyés en échelons sur les ailes, par Clairyeux et Rigau.

A présent ce fut le tour des Grenadiers qui chargèrent avec toute leur férocité. Le combat fut terrible. Les premières et deuxièmes lignes ennemies furent balayées, mais la troisième tenait bon et il fallut engager tout l'effectif pour acquérir la position. Dans toute cette confusion, en pleine mêlée, Hendrix, armé de son sabre et de son crucifix à ressort, captura le drapeau de la compagnie ennemie. Mais ces diables de Russes ne se rendirent pas et ils moururent tous l'arme à la main. La position et la victoire était nôtre, mais pour combien de temps ? et à quel prix ! la neige était maculée de sang et environ trois cents hommes gisaient au sol, morts pour des idéaux différents. Le jour allait bientôt se lever et le bataillon d'Hendrix se réorganisait. L'on récupérait les blessés et Hendrix parcourait les rangs et félicitait ses soldats comme après chaque combat, lorsque une estafette arriva à bride abattue. C'était une missive du commandant du Génie Impérial, Zon, avec de nouveaux ordres et quelques informations. Vileika allait tomber entre nos mains et Alma avait été capturé par les nôtres.

Le bataillon d'Hendrix se replia en bon ordre, au pas, laissant l'accès vacant aux autres unités des différents Régiments sur secteur, afin de continuer l'offensive.
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Message par vétéran Comte de St Germain » Jeu Mai 17, 2012 4:00 am

Clairyeux s'occupait activement de la logistique et de l'intendance du Bataillon commandé par Hendrix. La neige avait fondue depuis un bon mois, à peu près, laissant place à de la boue qui avait rendue la progression de la Grande-Armée très difficile. Les souvenirs de la bataille d'Eylau s'étaient invité à tous les feux de camps. Mais depuis quelques temps, à part quelques averses de pluie ça et là, le temps devenait clément et l'offensive avait repris. Les combats se multipliaient de parts et d'autres.

La Brigade Infernale, l'Armée du Rhin et le IIIème CA venait de capturer la mine de Tractir. La Garde Preobrajensky bien qu'inférieur en nombre, avait encore été remarquable. Ils avaient repris par trois fois la mine, à la suite de combats acharnés qui avaient couté la vie à de nombreux soldats. Le Génie Impérial quant à lui était actif de toute part, car appelé sur de nombreux fronts, construisant et démontant des ponts, des embarcadères et de nombreux ouvrages destinés aux mises en batterie et autres retranchements, la plupart du temps sous le feu de l'ennemi. Les pertes avaient été énormes.

L'on pouvait entendre les décharges de mousquets et des pièces de quatre Russes dans les bois, entre la mine de Tractir et celle de Krasnoyé. Les combats étaient âpres et rudes. De nombreuses compagnies Françaises avaient traversé la Bérézina sur des embarcadères confectionnées par les sapeurs, mais nous étions anéantis ou repoussés à chaque fois. Les Russes avaient installé une solide défense, parsemée d'embuscades et ne cédaient aucun pouce de terrain. Les derniers rapports faisaient état de troupes de la Garde Preobrajensky, de la Division Romanov, des Jagers Egersky et même de l'Opoltchénie.

Clairyeux, équipé d'une boussole nivellatrice et d'un cercle répétiteur de Bellet, effectuait les repérages topographiques et cartographiques du terrain. Ses Voltigeurs et Sapeurs n'avaient aucun répit, de jour comme de nuit. Les quelques moments de repos étaient l'occasion de boire un peu si l'intendance arrivait à trouver de l'alcool et de se reposer afin d'être frais et disponible pour les opérations en cours.

- Rigau arriva vers Clairyeux, Hendrix et Cagliostro, à bride abattue -


"Les éclaireurs revenus de Krasnoyé nous signale plus de deux milles hommes aux abords de la mine. C'est la Division Romanov"

- Hendrix et Cagliostro s'arrêtèrent de discuter. Hendrix releva la tête de ses cartes d'état-major mises à jour, marqua un temps d'arrêt, pensif et prit la parole -

"Mes amis, il semblerait que dame fortune ait décidé de nous abandonner. Clairyeux, qu'en penses-tu ?"

"donnes-moi une journée et une nuit, le temps que nos coursiers et le reste de nos éclaireurs partis, reviennent. Je te prépare un rapport sur l'état de la situation, puis nous serons avisés. La Bérézina est impétueuse et capricieuse, dès qu'elle se gonfle des pluies d'averses, elle n'épargne aucune vie, autant Françaises que Russes. La prudence doit être notre alliée. Nous allons interroger les quelques paysans des alentours pour en savoir un peu plus. Leurs connaissances de la région nous guidera"

- Cagliostro sourit -

"très bonne idée. Tu as tout à fait raison, ce sont de sages et bonnes paroles"

- Hendrix regarda Rigau et ils acquiescèrent à leur tour. Hendrix savait pertinemment la chance qu'il possédait d'être entouré d'officiers de valeurs et ils avaient traversé bien des péripéties depuis l'Egypte. Une nouvelle épreuve se profilait, sombre et drapée dans le crépuscule tombant. Ils montèrent sur leurs Appaloosa et quittèrent à vive allure leur point d'observation pour rejoindre leur campement. Ce soir là, ils festoyèrent avec tous le Bataillon, car ils savaient qu'ils ne reverraient jamais une bonne partie d'entre eux -
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Message par vétéran Comte de St Germain » Jeu Juil 18, 2013 2:20 pm

Clairyeux et Rigau avaient été grièvement blessé et rapatrié en France. Hendrix, Cagliostro et Berlier avaient fait le voyage avec eux, profitant des contingents de ravitaillement pour retourner à Paris y régler des affaires de la plus haute importance. Clairyeux encore mal en point était resté en France le temps de son rétablissement, tandis que tout le reste du Bataillon était de nouveau en Russie. Mais Rigau, l'épaule encore meurtrie par le coup de sabre d'un Cuirassier Russe, avait pris le commandement d'une compagnie d'Infanterie de ligne et laissé le soin à Hendrix de diriger les pelotons de Cuirassiers. Ce dernier était parti en reconnaissance vers Balaklava. Plusieurs jours s'écoulèrent, puis...

- Une estafette arriva à vive allure au bivouac du Bataillon et fut conduite jusqu'au Major Cagliostro. Le cavalier descendit de sa monture et salua le Major et les Officiers présents, selon les usages -



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"Major Cagliostro, le Major Hendrix et votre serviteur avons été accroché dans les bois aux alentours de Balaklava par des unités de la Garde Preobrajensky, des Jagers Egersky et de la 2ème Division de la Garde. Depuis nous n'avons aucune nouvelle, je suis sûrement le seul rescapé..."

- Cagliostro, soucieux, invita le soldat a raconté les faits en détails, non sans lui avoir payé au préalable un bon verre de vin de sa réserve personnelle. Rigau et Berlier, aussi présents, écoutaient avec attention -

"Nous étions au sud Ouest de Balaklava, dans les bois et parcourions les premières lignes Françaises afin d'avoir une bonne connaissance de la situation. Nous débouchâmes sur une clairière et nous vîmes les premières unités ennemies. Une compagnie d'Infanterie Russe s'avança et rompit leur ligne de défense. Le Major Hendrix saisit l'occasion et ordonna immédiatement la charge"


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"La charge fut splendide et surprit les Russes qui perdirent une trentaine d'hommes. Nous avions perdu très peu d'homme et reformions nos rangs, lorsque nous entendîmes une détonation de mousquets sur notre droite et cette fois-ci, une dizaine des nôtres tombèrent au sol. Une compagnie de fusiliers Russe des Jagers Egersky, embusquée à l'orée du bois, porta assistance à la compagnie de la Garde Preobrajensky qui s'était avancée et que nous venions de charger"


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- Le cavalier marqua une pause et finit son verre de vin. Rigau prit la bouteille de vin et lui en servit un autre -

"Des Cuirassiers de la Garde Preobrajensky avaient assisté à la manoeuvre. Ils étaient stationnés aux abords de Balaklava, défendant une batterie d'Artillerie. Ils profitèrent de la confusion générée et déboulèrent sur nous au galop. Ils s'élancèrent très rapidement en traversant une partie de la clairière et nous fauchèrent comme les blés pour l'Aoûtage. C'est à ce moment là que j'ai vu le Major Hendrix pour la dernière fois sur son cheval"


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"Il se releva de sa chute, reprit ses esprits et se mit debout pour faire face à la deuxième vague des Cuirassiers, mais ce furent des Cosaques de la deuxième division de la Garde Russe qui arrivèrent les premiers. Leur charge extermina le peu d'entre nous qui étaient encore debout. Avant que je perde connaissance, j'ai vu le Major Hendrix de nouveau tombé, renversé suite au choc d'une lance sur son plastron, puis encore se relevait, enlever son plastron et continuait à se battre, sabre au clair. Ce sont là mes derniers souvenirs, Major Cagliostro. Je fus réveillé dans la charrette du chirurgien, laissé pour mort, inconscient. Nous avons cherché en vain le Major Hendrix, durant deux jours, mais nous ne l'avons pas trouvé..."

- Un silence glacial s'était installé et l'air grave des Officiers présents ne laissait aucun doute sur la nature de leurs pensées. Rigau et Berlier se tenant de chaque côté de Cagliostro, posèrent chacun une main sur ses épaules et Cagliostro sorti un pli. Il le confia au cavalier -

"Tu vas chevauché comme le vent et prendre la direction de Lynsk. Une fois sur place, tu te débrouilles pour embarquer sur un navire allant en France. Dès que tu auras débarqué, tu prendras la direction de Valence dans la Drôme et tu te rendras à l'imprimerie de mon ami Marc-Aurèle. Là, tu recevras un nouveau pli et tu monteras directement à Paris. Une fois à la capitale, tu te rendras au cinq de la rue de Tournon. Mais avant, prend ceci, c'est un médaillon que tu donneras à la femme qui te recevra, c'est très important. J'ai confiance en toi, je sais que tu as fait les deux campagnes d'Italie et celle d'Egypte avec nous"

- Le cavalier accepta la mission sans hésiter et il scruta le médaillon en forme de triangle, sur lequel était inscrit ~Force et Honneur~ d'un côté, ainsi que ~Sagesse et Humanité~ de l'autre. Sa couleur était étrange et mystérieuse, de la couleur du vin et ses inscriptions étaient d'encre d'or -

"Ensuite, rejoins ta famille si tu en as ou retourne à Valence si tu es dans la nécessité. Mon ami Marc-Aurèle t'hébergera et te trouvera du travail. Tu l'as bien mérité et si nous ne devions jamais nous revoir, dit à Melle Bou que je l'aime de tout mon coeur et que dame fortune t'accompagne"

- Le cavalier remercia sincèrement Cagliostro, Rigau et Berlier puis remonta sur son cheval. Il prit ensuite la direction de Lynsk, comme prévu. Cagliostro, Rigau et Berlier levèrent leur verre de vin et trinquèrent à l'unisson -

"Force et Honneur"
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Message par vétéran Comte de St Germain » Lun Juil 22, 2013 1:20 pm

La journée était magnifique. L'astre solaire honorait la légendaire ville de Paris et l'après-midi, de ses rayons salvateurs, ventilés par un léger vent fripon, rafraichissant l'atmosphère. Le comte de st-Germain, disciple du néoclassicisme, se promenait tranquillement dans les jardins du Luxembourg en très charmante compagnie quant il fut interpellé par un officier d'ordonnance. L'officier d'ordonnance lui tendit un pli. Le comte le remercia. L'inscription "sybille" figurait sur le pli. Il eut un léger sourire et s'excusa auprès de ces dames.

"Veuillez m'excuser très chères, mais je dois prendre congés de vos charmantes présences. Retrouvons-nous dès ce soir à la réception de la marquise de Dentellobalcon. Nous y converserons"

Il leur adressa un regard charmeur et prit la direction de sa voiture, puis de son domicile pour revenir à des affaires très sérieuses. Il lu le pli d'un oeil vif pendant le trajet. Les nouvelles étaient désastreuses, son ami Cagliostro lui annonçait la disparition de leur vieil ami Hendrix en terre Russe. La voiture le déposa au Pont des Arts et le comte de st-Germain continua à pied. Il emprunta la passerelle aux neufs arches en fonte et regarda mélancoliquement le Palais des Arts en se souvenant de son vieil ami. Cette disparition l'attrista réellement, mais une fois arrivé à son domicile Parisien, laissa place aux sens du devoir et des responsabilités. Il se rendit directement aux écuries voir son cheval préféré. Un appaloosa nommé Totem que son viel ami Hendrix lui avait offert en signe d'amitié. Ils avaient chevauché ensemble lors de très nombreuses batailles et lui devait la vie. Il donna des indications pour que son cheval soit prêt pour un grand voyage, dès que la situation serait clarifiée, c'est à dire après avoir vu "la sybille". Il sortit des écuries et se rendit dans le petit salon de la résidence principale. Il demanda à son valet de lui apporter une bouteille de vin de son ami le comte de Capelle. Le valet arriva avec une bouteille du domaine du château de la Nerthe. Le comte le remercia et se servit un grand verre puis le leva en portant un toast à son vieil ami disparu

"Force et Honneur"

il bu son verre d'un trait et demanda au valet de lui sortir les cartes de son jeu de tarot, pour la réception de ce soir, donnée par la marquise.

"merci Nestor et prend ceci"

il lui jeta une pièce en or pure. Nestor le regarda l'air surpris et heureux.

"Dès que je serai parti, je te laisserai la responsabilité de cet édifice à toi et aux tiens. Je vais faire le nécessaire pour votre quiétude, n'ait crainte"

Ils conversèrent un peu et Nestor le remercia chaleureusement. Le comte de st-Germain lui expliqua la nature de son voyage, puis se prépara pour la réception de la marquise. Il fit préparer une voiture et se rendit à la réception. Il croisa de nombreuses figures des salons Parisiens, quelques Officiers ainsi que quelques personnalités. Il retrouva ses très chères et son sourire. Conversant avec elles, jouant de ses charmes et des leurs, tirant les cartes, lisant les lignes de la main avec humour et fantaisie lorsqu'il fut interpelé par un Officier, sur un ton ironique

"le comte de st Germain... je viens d'apprendre la nouvelle de votre départ pour les terres Russes. Les rumeurs qui courent sur vous sont nombreuses et peu flatteuses. Croyez-vous que nos soldats aient besoin d'un Officier qui amène le doute avec lui ! les doutes concernant vos capacités de chef de guerre et de meneur d'hommes sont dans toutes les discussions ! quant à vos moeurs..."

Le comte sourit et il caressa délicatement la main d'une de ses très chères avant de la laisser, pour se lever afin de faire face à son interlocuteur. L'Officier arborait fièrement quelques décorations sur son uniforme.

"Monsieur, sachez que le doute est le parasite des esprits faibles. Lorsque vous inverserez la tendance, vous passerez rapidement de faible à fiable et je constate avec véhémence que vous êtes ornés de faux bijoux, mais peut-être de vrais espoirs ! ceux de rester un Officier de salon !"

l'Officier voulu frapper le comte, mais fut immédiatement retenu par les autres Officiers présents, l'altercation ayant monopolisée une partie de l'attention.

"Vous mourrez pour cette affront et les corbeaux se délecteront de vos entrailles ! "

Le comte arborait un sourire narquois, mais l'oeil vif, il regarda la marquise de Dentellobalcon et s'excusa d'un salut de la tête pour cet incident. Il se retourna vers ses très chères et leur pris les mains tout en les invitant à le suivre

"Allons-nous en mes douces compagnes et rejoignons ma résidence, nous y trouverons vin et plaisirs des sens"

La fin de soirée fut mémorable et mythique, mais la décence m'oblige à une discrétion de rigueur. De plus, les jours suivants devaient être cruciaux, car le comte de st-Germain devait rencontrer "la sybille"
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Message par vétéran Comte de St Germain » Sam Juil 27, 2013 7:00 pm

Le comte de st-Germain avait fait demander que l'on prépare sa voiture pour se rendre chez "la Sybille". Mais auparavant il paraphait les derniers documents en cours afin de partir serein pour la Russie. Il consulta les dossiers et plans que son ami Leonard de Clairyeux, encore en convalescence à Paris et ami du comte de Molé, lui avait envoyés. Il s'étonna que les deux architectes Jean, Chalgrin et Raymond, ne purent travailler ensemble sur une conception commune de l'Arc de triomphe pour une histoire de colonnes. Mais l'édifice avançait. Il étudia avec la plus grande attention l'architecture de la route de Simplon et il eut une pensée des plus agréable pour une de ses favorites, la marquise Italienne d'Anzillotta, une vraie diablesse. Il prit son verre de vin, un Cornas, un de ses vins préféré et en bu une gorgée. Il sortit sur la grande terrasse afin d'en prendre l'air estival. Le soleil dardait de ses rayons la cour arborée et fleurie. Toujours passionné de musique et de peinture, il fut captivé par la mélodie du chant des oiseaux, ainsi que les couleurs naturelles et la lumière qui s'y déployaient, comme une étoffe de soie, posée nonchalamment sur une femme, puis il reprit son étude, pleinement conscient de la nature éphémère de la vie. Il prit connaissance des dossiers sur les très nombreux et différents secteurs de développement actuels de la France avec comme figure de proue Chappe, Parmentier, Chaptal, Jacquard, Berthollet, Lamblardie, Fourcroy, Brillat-Savarin, Delessert et bien sûr la Rochefoucault-Liancourt. Mais il s'arrêta et laissa de nombreux dossiers dans son porte-document, afin d'en prendre connaissance plus tard. Sa soif et quête de connaissances ne s'arrêterait qu'avec son dernier souffle. Il emprunta le double escalier à révolution pour descendre du deuxième étage de sa résidence et se dirigea vers sa voiture afin de prendre la direction du cinq rue de tournon, voir "la Sybille". En chemin il observait quelques rues de la légendaire et magnifique ville de Paris. Cette profusion de vie, cette ville, était en pleine expansion et son rayonnement surprendrait dans les années à venir. La voiture stoppa et le comte de st Germain regarda par la fenêtre de la voiture.

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"Enfin, nous y voilà"

Un large sourire éclairait son visage et il descendit de la voiture en indiquant au voiturier de l'attendre ici, puis longea la rue et déboucha sur la place pavée, qu'il traversa en se remémorant quelques souvenirs puis il s'arrêta devant la maison.

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Il prit le heurtoir et allait frapper à la porte lorsque la servante l'ouvrit et dit :

"Bonjour comte de st Germain, "la Sybille" vous attends"

Le comte de st Germain suivit la servante en empruntant le couloir d'entrée et elle lui fit signe de l'attendre dans le vestibule. Il s'exécuta et attendit patiemment quelques minutes et en profita pour observer les changements effectués. De nouvelles décorations, les affaires avaient l'air de bien fonctionner. La servante revînt lui indiquer de monter à l'étage. Le comte monta les quelques marches et arriva dans un grand salon, confortable et spacieux, avec de nombreuses bibliothèques ornées de livres. "La Sybille se tenait au milieu de la pièce dans une robe magnifique et se tourna pour lui faire face et s'avança avec un regard ravageur et une aura de déesse. Elle avait la beauté du diable et une élégance rare

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"Quel plaisir de vous voir ici, cher comte, vous m'avez manqué"

Puis elle lui donna une gifle

"comment peux-tu rentrer sur Paris et ne pas me prévenir ! j'ai su que tu étais à la réception de la marquise de Dentellobalcon, accompagné de deux filles de joie ! j'ai même appris que tu as eu une altercation avec un Officier Français et que tu partais pour la Russie... tu ne m'as donné aucune nouvelle d'Italie et d'étranges rumeurs ont été dispensé sur toi"

Le comte n'avait eu aucune réaction, il était impassible et serein, puis il enleva sa veste de major et la posa sur le dossier d'un fauteuil du salon avant de lui répondre

"J'ai simplement perdu un vieil ami et je me suis distrait en compagnie de courtisanes, tout simplement, quant à cet officier, il n'est que le symbole des rumeurs colportées à mon égard. Pour ma mission en Italie, la raison d'état est la seule règle valable. Mais tu agis sûrement sur les recommandations de Fouché !"

"La Sybille" voulu lui donner une autre gifle, mais le comte la stoppa en lui tenant fermement le bras et ramena "la Sybille" contre lui

"Ne sois pas stupide, je sers l'Empereur, la France et la confrérie. J'ai aussi passé beaucoup de temps à Castel del Monte à étudier différentes disciplines et je suis ici pour les signes"

"La Sybille", se laissant aller, posa sa tête sur son épaule et lui soupira à l'oreille"

"Tu es un monstre sans coeur... mais quels sont les signes qui t'ont ramené vers moi ?"

"Les signes sont extrêmement nombreux et ils se vivent, mais ne se racontent pas. J'ai besoin que tu effectues un tirage, mais vu ton inquiétude envers moi concernant l'Italie, peut-être as-tu perdu ce don si rare"

"La Sybille" sourit puis se dirigea vers la table au centre de la pièce

Si les signes sont si nombreux, c'est que tu es au bon endroit et au bon moment. Tu es en train d'accomplir ton destin en empruntant le meilleur chemin, mais voyons ce que les cartes vont me révéler

Elle mélangea son jeu et lui fit tirer quatre cartes de son jeu, puis les tourna, découvertes sur la table. Mais le comte regardait un ouvrage dans une des bibliothèques qui avait attiré toute son attention et parla sans se retourner.

"Tu m'enverras la nature de ces cartes et de ton interprétation d'ici quelques jours dans un pli, lorsque la lune sera en vierge. Je vais régler quelques affaires à Paris et dans une semaine je partirai pour la Russie. Tu sais que de nombreuses personnes m'ont appelé Nicolas Flamel, Nicolas Machiavel ou Niccolò Machiavelli comme ils disent en Italie et même Francis Bacon. C'est ton ouvrage sur le prince de Machiavel qui m'interpella sur ces faits qui ne sont que ragots et colportages.

"La Sybille" s'approcha et l'embrassa tendrement puis lui chuchota à l'oreille

"Il est vrai que nous sommes peu à connaître ton vrai nom d'initié, Aldébaran"

Le comte regardait sa poitrine où trônait un splendide médaillon de la confrérie, qu'elle avait fixé sur un de ces colliers de perle.

"C'est le médaillon de la confrérie. Je reviendrai le chercher"

"La Sybille" se tourna et avança jusqu'à la table, faisant face aux cartes dévoilées et détacha sa magnifique chevelure puis d'une voie tremblante d'émotions

"Va-t-en"

Le comte prit sa veste de major et sorti de la maison sans se retourner, pour rejoindre sa voiture. Le soleil allait rejoindre sa tanière d'ici quelques heures et malgré le peu de sommeil, il lui restait encore tellement à faire
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Message par vétéran Comte de St Germain » Lun Août 05, 2013 6:12 pm

Se sachant suivi et espionné, le comte de st germain convoqua un coursier, dont il prit les vêtements afin d’être vêtu de la manière la plus simple et humble possible, pour se rendre discrètement au marché de la Halle au vieux linge, à son point de rendez-vous. Il attendait des nouvelles de "la Sybille" pour la lune en vierge du 6, mais c'est un pli de la confrérie qui arriva en premier, lui indiquant un lieu d'échange. Il aimait arpenter Paris et n'avait aucune difficulté à passer inaperçu, ou voyant, selon les circonstances. Les rues de Paris étaient sales et il manquait de nombreux trottoirs afin d'assainir cette magnifique ville. Le comte de st germain sélectionnait avec sagesse et précaution les rues qu'il empruntait, choisissant précisément certaines rues à sens unique. En effet, il se savait en danger de mort et devant l'ampleur de ses projets et objectifs, il ne devait pas faillir et ne faillirait point. Il arriva tranquillement au marché où régné une agitation et une vie dense. Il commença à parcourir les différents étales, quand il s'arrêta devant l'un d'eux. Un herboriste vendant différentes plantes, dont, des dandelions. Un homme s'approcha à côté du comte et lui parla discrètement sans lui faire face, tout en regardant les différentes plantes proposées à la vente sur les étales

"ces dandelions sont encore un peu vertes"

un sourire jaillit du visage du comte et il répondit

"visita interiorem terrae rectificando invenies operae lapidem"

l'homme sourit à son tour, puis continua

as-tu eu des nouvelles de "la Sybille" ? se doute-elle de quelque chose ?"

oui, j'ai eu quelques nouvelles. Elle est tombée dans mon piège et me crois toujours sous le joug d'Aldébaran. Elle n'a aucune idée de ce qui émane de castel del monte et encore moins de mon rôle. Elle me pense toujours dans le premier cycle et c'est très bien comme ça"

"tu as bien agit mon ami. As-tu eu d'autres retours intéressants ?"

"très intéressant, pour sûr ; de Versailles, de Chambord, par contre de mauvaises nouvelles concernant un décès pour l’Aoûtage, de Mr Suède en Russie, d'un usurpateur des marchés boursiers, de Delambre et même de Marie Catherine d'Autriche"

"ils ne connaissent pas ton potentiel"

"en effet, ils ont perdu foi et ne croient plus dans leurs semblables. Ils divisent et ne rassemblent plus, tout en jugeant les apparences. Ils croient avoir épuisé l'exploration existentielle et le sens de toute chose. Ils croient dans ce qu'ils voient et ont abandonné leur instinct et le contenu, au profit du contenant. Ils confondent le message et le messager. Mais, c’est dans l’air du temps mon ami"

"tu sais que certains te croient prussiens, espion, fou…"

"oui, ainsi va la vie des salons Parisiens. Ce ne sont que quelques cercles répétiteurs"


les deux hommes se regardèrent et eurent un sourire complice

"seule mon oeuvre importe et je dois me rendre au plus vite en Russie, mais j’hésite à passer par l’Italie, pour la marquise d’Anzillotta. Je crois et pense que c’est elle"

"que t’a indiqué la rose des vents ?"

"de suivre le jugement venu des quatre vents, c’est là que la réponse serait dévoilée et que mon cœur y résiderait pour de nombreuses années, voir l’éternité. En date du 29, l'Italie a occupé cette fonction et je crois que cette marquise m'a ensorcelé"

"sois et reste prudent mon ami. Je dois te laisser avant que nous éveillons d’éventuels soupçons. Force et Honneur"

"Force et Honneur"


Les deux hommes se séparèrent comme si cette rencontre n’avait jamais eu lieu et ils disparurent dans la foule
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Message par vétéran Comte de St Germain » Mar Août 06, 2013 9:34 pm

Le comte de st germain était confortablement assis en train de discuter de la vie avec Nestor sur la grande terrasse, tout en dégustant un vin de Cabernet Franc, un messange rouge. Le soleil au zenith illuminait la propriété du comte et une légère brise caressait les branches des arbres centenaires de la cour, fraîche et inquisitrice, rafraîchissant l'air. Le comte était heureux et de très bonne humeur, plaisantant de quelques traits d'esprit et autres fantaisies. Nestor lui demanda s'il devait ordonner la préparation du repas de midi mais le comte préféra profiter de ces instants fugaces. Ils bavardèrent amicalement et le comte aimait ces instants où l'intelligence et le partage était au rendez-vous, lorsque un valet les interpella, suite à la réception d'un pli. Le comte regarda Nestor et lui dit :

"Fini cette bouteille avec ta femme et faites vous préparer un repas, je vais m'isoler un peu et lire ce pli tranquillement"

Nestor esquissa un sourire de compréhension et laissa le comte prendre connaissance du pli, qui portait la mention « Sybille ». Il décacheta le pli, reprit son sérieux et le lu

"Aldébaran,

Tu occupes toutes mes pensés et j'ai longuement hésité à te révéler la nature de mes sentiments mais devant la situation, je ne puis m'en soustraire"


le comte sourit, amusé, mais la disparition de son ami Hendrix lui revînt vite en mémoire. L'impatience de rejoindre la Russie, son affectation et la soif de combats étaient vivaces. Il reprit le fil du pli

"Ne me laisse plus seule, j'ai besoin de toi, comme tu as besoin de moi, nous sommes les pièces séparées d'une mosaïque qui se nomme l'amour et comme tu le sais déjà, tout est vraiment plus beau entre tes bras"

le comte comprenait la situation et l'appréciait à sa juste valeur, mais son cœur l'appelait en Italie, sûrement à tort, mais qu'est-ce que la raison devant le cœur, rien

C'est pour cela que j'ai décidé de te rendre visite et de t'annoncer de vive voie ce qu'il en est réellement

Le comte fut très surpris, « la Sybille » qui se déplaçait hors des salons Parisiens ou de sa demeure, fallait-il que cela soit vraiment important. Il appela immédiatement Nestor et resta vraiment surpris.

"Mon ami, sors-moi deux bouteilles de vin, un Gigondas et un Romanée-Conti. « La Sybille » va nous honorer de sa présence et je ne dois pas la décevoir"

Nestor sourit de bon coeur et revînt avec les bouteilles de vins sélectionnées, que le comte ouvrit personnellement afin de les décanter. Les effluves étaient magnifiques et le paradoxe emplissait ces vins, épicés et subtils. "La Sybille" fut annoncée et le comte la reçu avec toute son éducation et les valeurs en adéquation. Elle monta les escaliers et telle une apparition dévoila sa silhouette gracieuse. Elle donnait encore de l'éclat à la tenue de leur dernière entrevue et arborait un regard ardent des plus redoutables. Quelle femme incroyable ! une déesse parmi nous, humbles mortels. Le médaillon quant à lui avait disparu de l'extrémité de son collier de perle. Comment ne pas succomber devant cette déesse, faut-il vraiment être amoureux d'une autre pour ne pas tomber sous ses charmes diaboliques.

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Elle le scruta et s'approcha d'un pas félin pour l'autre et posa délicatement sa main sur son épaule droite. Le comte regarda sa main, puis la fixa droit dans les yeux. Elle en fit de même, puis lui dit

"les cartes ne te sont pas favorables, loin de là et même si l'Empereur te caractérise, auréolé du soleil, protégé et initié par la tour de garde et généreux comme l'amoureux, j'ai tiré la cinquième carte... et la mort chevauche à tes côtés, comme une ombre impalpable, indissociable et génératrice. Tu vas mourir et te perdre si tu vas là-bas..."

le comte sourit à nouveau, dévoilant un sourire carnassier

"je sais que tu as raison. Comme jadis prométhée, le coeur et le foi béant, en pâture sur le mont Caucase ou Atlas, mais je suis de ceux qui se relèvent et se révèlent, pour toujours, je suis un enfant du Phénix, l'enfant du Phénix, je suis le Phénix. Que celui ou celle qui verse sa peine dans l'amphore de la vie n'ait de doute sur son retour, car l'eau dont on se désaltère est aussi fraîche que ton sourire. Ne sois pas avare du soleil qui a élu domicile au sein de ton visage et partage le. Mais où est ton médaillon de la confrérie ? qu'as-tu fais ?"

La Sybille sourit, baissa la tête et dénuda ses épaules délicatement et laissa tomber sa robe sur le sol de la manière la plus sensuelle que la décence puisse supporter...et elle ajouta

"Ce joyau est pour toi seul et je veux que tu viennes le chercher, toi seul le mérite et nul homme n'a ton égal, je t'aime, Aldébaran"

la nuit qui s'écoula comme une rivière dans son lit, ne regarde personne ici présent et mon éducation, toujours présente me préserve de tout débordement. Sur ces bonnes paroles, bonne nuit à tous ^^
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Message par vétéran Comte de St Germain » Sam Août 24, 2013 2:21 pm

Il pleuvait au moins depuis quatre heures du matin. La ville de Paris ressemblait à un bourbier. Le Comte de St Germain qui dormait de moins en moins, appela Nestor et lui demanda s'il pouvait lui faire préparer du café. Il adorait le café, car tout dans le café lui rappelait l'Italie, Venise et la marquise Italienne d'Anzillotta, son caractère, sa force et sa beauté ou plutôt devrais-je dire son charme diabolique

"je vous apporte du Bourbon Pointu et toujours sans sucre ?"

"en toute logique l'ami"


Nestor fit préparer le café et le Comte prit le plateau et commença à monter au second

"merci Nestor et si l'on me cherche je monte à la grande terrasse"

Le comte pensa à monsieur d'Hardancourt, la Réunion et la Compagnie des Indes, pays rempli et empli d'une grande sagesse où le Comte avait effectué un séjour lumineux, mais ça, c'est une autre histoire

Il traversa son bureau et sa bibliothèque puis s'arrêta. Il se posa dans le fauteuil en velours et sorti quelques dossiers de son ami Leonard de Clairyeux, aux sujets de Lamarck, Bonpland, Le Chapelier, Rivière et les Compagnons du Devoir, la stupidité de l'émeute à Lyon concernant les oppositions entre Jacquard et les Canuts, comme si deux manières de fabriquer et tisser les choses étaient incompatibles, au même titre que les trois codes de Chappe, des nouvelles de la Reynière pour la Gastronomie, Brillat-Savarin, Brongniart, le Franc-Germinal, le Comte dévorait les dossiers dans le fleuve d'une soif saine et superbe, tombée sur papier comme une averse d'été. Et malgré toutes ces innovations et évolutions, la France était en crise depuis deux ans, mais le blocus Anglais était à l'évidence la première source de ce fléau

En début d'après-midi, Nestor monta le rejoindre en lui demandant de l'excuser de l'interrompre dans son travail. Le Comte, l'air surpris lui répondit


"pourquoi tu me dérangerais ?"

Nestor lui indiqua la présence de la Sybille dans le vestibule et demandant à le voir de toute urgence. Le Comte acquiesça sans hésitation et remercia Nestor de l'y conduire. Elle arriva drapée dans une somptueuse robe, noire comme de la poudre à canon et ornée d'un collier et de boucles-d'oreille, sertis de pierres précieuses. Ses cheveux tombaient en cascade sur ses épaules, tout simplement magnifique

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Elle fixa le Comte d'un regard sombre et jeta une lettre décacheté sur son bureau. Un rapport d'espionnage demandé et exigé sur ses ordres.

"La voilà ton amoureuse de marquise Italienne, elle en aime un autre, un certain Michaël et attend un enfant ! Tu t'ai fais pigeonner et j'espère qu'elle t'a volé plus que ton coeur ! et bien va-t-en chercher ailleurs ce que tu as déjà ici, en France"

Une larme perla sur sa joue et mourut sur ses lèvres. Puis elle s'en alla, furieuse. Le Comte laissa ses précieux documents sur son bureau et se dirigea vers la fenêtre, pensif, la regardant s'éloigner sous la pluie. Puis il retourna à l'étude d'autres dossiers, préparant la suite

Puis, en fin d'après-midi, la pluie n'avait pas cessé mais redoublé et l'orage grondait. Le Comte décida d'aller se divertir et de se changer les idées en se rendant dans la galerie de Beaujolais, les cafés du Caveau et Lemblin, afin de retrouver des galantes, puis au Palais Royal, étant un grand amateur de billard. Il demanda à Nestor de préparer plusieurs bouteilles de bons vins car il rentrerait accompagné de quelques femmes. Nestor le regardât, inquiet.


"Comte cela n'est pas raisonnable et vous devriez penser aux mots de la Sybille"

"c'est probable l'ami, mais j'ai besoin de me changer les idées"


Le Comte fit préparer une voiture et s'en alla s'encanailler dans Paris
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