par vétéran Proot » Mer Déc 11, 2013 4:24 pm
Les deux compagnies de ligne du lieutenant Proot continuaient leur descente pour protéger la mine Cootbus. Les soldats avaient l'âme serrée et le cœur lourd.
Encore de nouveaux combats !! Monter, descendre d'un plateau, charger des unités éparses du 25ème Régiment d'Infanterie fransky....Un quotidien fait d'obscures affrontements afin de protéger une mine dont personnellement, chacun n'en avait rien à talquer...
Une fois cette vague tricolore repoussée, un nouvel ordre retentit : Encore descendre vers le sud, reprendre la ville de Muskau des mains d'une coalition de régiments franskys. Cette fois, les franskys avaient mis le paquet, pas moins de 4 régiments attaquaient de concert : les Autunnois, le Génie Impérial, le 25ème RI et la Brigade Infernale.
Avec le Général de Brigade Styr, une opération commando visant à reprendre rapidement l'église de la ville est montée. Elle a pour but de démoraliser l'ennemi et de le châtier.
Proot n'est pas peu fier de la mission qui lui est donnée, il est impatient d'enfin combattre en ville, une première !
Les hommes se préparent : Toute couleur claire est proscrite. Chacun vérifie et huile soigneusement son armement. Les couteaux sont distribués et doivent être portés au niveau de la taille, pour une meilleure célérité de prise. Du charbon est frotté sur les visages et les mains, des chiffons enveloppent les sabots des chevaux. Dés la nuit tombée, les hommes prennent leurs positions de départ.
A minuit précise, les unités entament la traversée de la rivière gelée. Les consignes de faire silence sont respectées. Chacun est tendu vers l'objectif et attentif au moindre bruit qu'il pourrait provoquer. Heureusement, la neige dense étouffe le piétinement des troupes.
Chaque zone d'approche a été minutieusement repérée. A Proot, le Nord Ouest de la ville, à Styr la prise de l'église.
Les soldats de Proot contournent les premiers postes ennemis en passant par les marais, mal surveillés. A l'approche de la ville, les visages sont fermés. Les soldats de Proot pénètrent dans la cité par une palissade non gardée et dont les planches avaient été décloutées puis recollées pour donner une apparence de solidité. Juste une apparence.
Les deux compagnies de fusiliers investissent plusieurs maisons abandonnées, vidées lors de la dernière prise de la ville. Les soldats se placent alors face aux cibles préalablement désignées.
A 00H30, à l'heure convenue, on entend un déchaînement de violences, de coups de feu, de cris d'alarme, de rage, d'épouvante et de carnage.
Les premiers à y passer sont les artilleurs de Guillaume de Sarthe. Ils sont passés par le fil du poignard, les canons encloués sur place. Puis, c'est au tour des voltigeurs de Jean de Dieu Soult. Le bruit les a réveillés et ils opposent une farouche résistance. Hélas, le nombre n'est pas pour eux et leur désorganisation initiale entraîne leur anéantissement. Les cloches d'alarme de la ville sonnent à toute volée, électrisant l'atmosphère, aiguisant les sens des soldats.
La seconde compagnie de Proot fonce quant à elle, sur le campement des sapeurs de Groug, dont il ne reste plus de survivants après leur passage. Agressés dans leur sommeil, les pauvres soldats s'étaient endormis après de durs travaux de fortification. Dans leur lancée, les guerriers russes anéantissent les voltigeurs de l'officier Fourchette, ceux-ci se remettaient à peine des féroces combats des jours précédents.
Une fois l'excitation retombée, il fallut ordonner de reconstituer les rangs, de réinvestir les bâtiments de départ et de s'y barricader, en attendant la contre-offensive franskye. Connaissant les liens forts qui peuvent unir ces fiers guerriers, le retour de bâton serait sévère : Trois régiments et 4 officiers franskys avaient été atteints dans leur chair.
Après ces attaques, le regard de Proot se tourna vers le secteur de la ville où Styr se battait encore. On entendait une de ces furias de ce côté-là !!
La tâche de Styr était immense, il devait se frayer un chemin à travers des quartiers tenus par des compagnies complètes de fusiliers franskys aux aguets. Puis atteindre l'église et y déloger par la force l'unité forte qui la gardait. L'effet de surprise ne jouant plus dés les premières minutes de l'assaut, la mission était impossible à réaliser ! Et pourtant....
Le combat faisait rage, le vacarme se rapprochait, marquant l'avancée des troupes russes. Puis, d'un coup, une immense clameur retentit : « HHHUUURRRRAAAAA !!! HHHUUURRRRRRAAAA !!! HHHUUURRRRRRAAA !!! »
Et Proot, des frissons parcourant sa peau, vit se déployer dans la nuit éclairée par les incendies, au sommet de l'église, le drapeau de la Garde Préobrajensky.
Quel héros, ce Styr ! Il réussit même là où tout homme aurait échoué....
Hors des murs de la ville, au loin, le Colonel Vilpinov ébaucha l'ombre d'un sourire. Voilà un aperçu de ce qui attendait les franskys les jours prochains !