Une missive etait arrivée au petit matin.
"Ce soir la campagne sera finie, attaquez avec toutes vos troupes.
Vous êtes promu et nous vous attribuons une compagnie de cavalerie a la place de vos voltigeurs"Les hommes firent une toute petite fête improvisée ou on sacrifia 30 cochons, 52 poulets, 2 vaches et 350 litres de bière en l'honneur de Tsar.
Bon d'accord j'avoue que mes hommes ont un peu volé le convoi de ravitaillement regimentaire mais après tout la guerre était finie! Et
Yokyok ne l'a pas su!
Après avoir festoyé mes hommes ivres morts chargèrent comme des brutes la première unité la plus proche qui fut étalée dans les champs façon puzzle. Une belle dernière bataille!
Mais les contre-ordres se mirent a pleuvoir....
Le Tsar malade n'arrivait plus a communiquer avec ses troupes, il hallucinait dans son sommeil en tenant des propos comme quoi Dieu lui aurait fait perdre la connexion, qu'un certains Renzo allait venir tel le messie le sauver... des trucs du genre. Bref le bazar absolu.
Et la paix ne fut pas signée.Logiquement, dans cette pagaille, tout mon bataillon (cavaliers inclus) dont c'était devenu la spécialité finit encore une fois par se perdre. Et se fit royalement retamer a six contre un a la sortie d'un champ.
------------------------
reformé a la hate dans une ferme qui fut abandonnée juste après par l'État Major, entourés de troupes françaises arrivant en masse, mes troupes fraîches prirent leur courage à pleines mains et fuirent vers le sud à toute vitesse, traverserent un fleuve et finirent par échouer -isolées pour ne pas changer - entre des bosquets d'arbres et des marais.
En face... encore des français...
------------------------
il y avait également des tentes de bivouacs russes derrière un bosquet avec l'étendard d'un général flottant au vent.
Un type bizarre a l'air louche avait trouvé refuge dans cette zone avant nous et semblait y fourrager assez sagement avec son énormissime bataillon.
Pour un cosaque fougeux et piaffard c'est forcément un choc de tomber sur un mec "normal" en pareilles circonstances.
les premiers contacts furent mouvementés. Il n'apprecia pas que je me présente a cheval devant sa tente en faisant des montagnes de poussière. Et juché sur mon canasson la plume de son chapeau me chatouillait le nez...
Derrière nous nos hommes commencèrent a se battre entre eux après moins de 5 minutes de fraternisation... Et refusèrent tout net de combattre ensemble le même jour.
Une frontière infranchissable était dressée entre nos soldats.
Le
général Lepine et moi meme on ne parlait pas la même langue !
Ses hommes étaient des mangeurs de volailles habitués selon ses termes à "contourner les ailes, clouer les becs, deplumer les rangs ennemis, briser les pattes et voler dans les plumes de l'adversaire".
Tandis que mes cosaques étaient des cochonailleurs friands de "rentrer dans le lard, tailler dans le gras, et faire des rillettes et terrines de nos ennemis".
Et nos hommes par trop habitués a nos regimes distincts étaient impossible a réconcilier. Les cuistots trouvèrent finalement la solution. Il ferait de la volaille les jours impairs et du cochon les jours pairs.
Ainsi nos soldats feraient la gueule et se battraient a tour de rôle en fonction du plat du jour.
Cet arrangement en somme très douteux eu le mérite d'être très efficace aupres de nos soldats reconciliés. Hormis pour la logistique évidement.