par vétéran Sainte-Croix » Sam Jan 05, 2008 5:42 pm
20 octobre 1805, Ulm
J'ai assisté aujourd'hui à la capitulation des troupes autrichiennes encerclées à Ulm. En tant que fonctionnaire du ministère de M. de Talleyrand, je faisais parti de la suite de l'Empereur en cette journée mémorable.
Un pareil spectacle ne peut se rendre, et la sensation en est encore présente à mon souvenir. De quelle ivresse nos soldats n'étaient ils pas transportés ! Quel prix pour un mois de travaux ! Quel ardeur, quelle confiance n'inspire pas à une armée, il n'y avait rien qu'ils ne pouvaient entreprendre, rien qu'ils ne puissent réussir.
Un officier autrichien, pret de moi, me dit "La honte qui nous écrase, la boue qui nous couvre sont ineffaçables".
Jamais victoires ne furent plus complète et ne coûtèrent moins.
A Ulm, la Grande Armée a fait 36.000 prisonniers dont 8 généraux, a prit 60 pièces de canon avec leur approvisionnement, et 50 drapeaux.
Ceci porte à 60.000 le nombre de prisonniers autrichiens depuis le début de la campagne, 200 pièces de canon ont été prit à l'ennemi et 90 drapeaux.
Rien ne fait un contraste plus frappant que l'esprit de l'armée française et celui de l'armée autrichienne. Dans l'armée française, l'héroïsme est porté au dernier point, dans l'armée autrichienne le découragement est à son comble. Le soldat est payé avec des cartes, il ne peut rien envoyer chez lui, et il est très maltraité. Les français ne songent qu'à la victoire. On pourrait citer un millier de traits comme le suivant:
Brard, soldat du 76e, allait avoir la cuisse amputée, il avait la mort dans l'âme. Au moment ou le chirurgien se préparer à faire l'opération, il l'arrête: "Je sais que je n'y survivrais pas, mais n'importe: un homme de moins n'empêchera pas le 76e de marcher, la baïonnette en avant et sur trois rangs, à l'ennemi."
Lors de son entretien avec le général Autrichien M.Mack, fait prisonnier, l'Empereur lui aurait demandé: "Pourquoi l'Autriche fait elle la guerre à la France ?". M.Mack a répondu que l'Empereur d'Allemagne, François II, n'aurait pas voulu la guerre, mais qu'il y a été forcé par la Russie. "En ce cas, à répondu Napoléon, vous n'êtes donc plus une puissance."
Aujourd'hui, l'armée autrichienne n'existe plus...
L'armée russe a commencée une retraite sans combattre, la Grande Armée va bientôt défilée à Vienne sous les acclamations de la population !