par vétéran Astore Cavallini » Mer Fév 20, 2008 11:24 pm
La route avait été longue depuis la Sich cosaque proche du fortin. Sur les ordres d'Isaac, les cavaliers avaient festoyés toute la nuit. Certains furent punis par des migraines carabinées, d'autres, récompensés par le souvenir d'une folle nuit passée entre les cuisses de quelques catins.
Le froid avait été saisissant toute la semaine. Dieu merci, il n'avait pas neigé. Les cosaques avaient chargé leurs montures du strict nécessaire en vivre et en alcool pour effectuer le voyage. Pour la suite, ils se serviraient dans les bagages laissés par leurs ennemis prochainement mis en déroute. Plusieurs charriots chargés raz la gueule, étaient partis également de la Sich. Ils viendraient compléter l'ordinaire peu après.
Kaspar Pidvysotskyi voyait ses hommes marcher au pas. Leurs montures, petites et résistantes, s'enfonçaient lentement dans la neige, celle-ci arrivant presque à hauteur de leur croupe. Les cosaques, chaudement vêtus de fourrures, ne faisaient qu'un avec leurs bêtes. De loin, on aurait dit une colonne de quelque créature hideuse sortie de la mythologie. Le soir, perclus de fatigue, les cavaliers devaient pourtant soigner leurs chevaux, et les nourrir, avant de monter le campement, allumer les feux, et s'apprêter à souper.
Heureusement, sur le trajet, les cosaques traversèrent un gros bourg. Il n'y avait que deux auberges. Mais ce soir là, les tenanciers s'en étaient mis plein les poches, et les putains avaient fait fortune. En fin de matinée du 7ème jour, les cavaliers devinèrent dans le brouillard, les remparts du "Palais du Tsar", et de la ville qui s'étalait tout autour. La cité était ponctuée de points lumineux ça et là. Ils ne furent pas un instant inquiétés par quelques compagnies de Grognards et de Gardes du Tsar, qui montaient au front.
Enfin, dans l'après-midi du 8ème jour, un éclaireur cosaque qui avait suivi la piste indiquée par Tcherkesse, annonça à Kaspar qu'ils étaient arrivés à destination. Tcherkesse était sur place depuis bien longtemps. Popof et Yakov arrivaient pour ainsi dire au même moment, tandis que Borowsk était sur nos talons. Tous allaient pouvoir se retrouver, et trouver quelque repos en attendant les retardataires, avant d'affronter l'ennemi.
Tous brulaient d'en découdre... de tuer et de piller...
Bataillon du "Génie Royal Italien"
Per la rosa spesso la spina si coglie (On n'obtient pas le respect, si l'on n'en témoigne).